Au clair de la lune [Pv Sayuri]

_ Allez, soit pas timide mon grand, en plus j'adore les lycéens.

La grande perche qui me colle aux basques en ronronnant commençe sérieusement à m'agacer. Soupirant, je me retourne, déserre les bras qu'elle avait enroulés autour de moi. J'ignorais que l'alcool pouvait rendre aussi obstiné, c'était toujours bon à savoir. J'affiche un sourire aimable et recule, tenant la femme à distance. Avisant un taxi, je secoue le bras pour qu'il s'arrête. Docile, le chauffeur se stoppe à notre niveau, se demandant sûrement ce qu'une belle trentenaire faisait à essayer d'enlacer un gamin.

_ Vous devriez rentrer chez vous, vous ne pensez pas ?

Elle me dévisage sans comprendre, tourne la tête vers le taxi que j'avais arrêté. Elle me lançe un regard déçu tandis que je la fais monter dans le véhicule.
Tandis que la voiture repart, je la vois me faire un signe de la main auquel je ne réponds pas, faisant demi-tour les mains dans les poches. Chantonnant une petit contine anglaise, je me demande en quoi j'avais bien pu intéressé cette femme. Certes, mon visage d'étranger et ma taille pouvaient donner une impression de changement agréable mais elle était jolie et d'autres hommes mieux que moi n'ont pas arrêté de nous passer à côté. L'alcool sans doute, encore une fois.
Sortie d'un bar en titubant, elle avait fait tomber son sac dont le contenu s'était éparpillé au sol. Passant par là et en bon gentleman, je l'avais aidée et étais repartit aussi sec. Il avait fallut qu'elle me coure après en me racontant des histoires stupides, ne me lâchant plus et ne faisant finalement des avances qu'elle aurait sans doute regretter demain si j'y avais céder. Dommage - ou tant mieux - pour elle, les vieilles ne m'intéressent pas, belles ou non.
Je baille et étire mes bras fourbus. Il commance à se faire tard. Ce soir, je dors à l'internat. Ca fait déjà plusieurs jours que je loupe les cours de la matinée à force de trainer dans la ville, il est peut-être temps que je rencontre mes professeurs après tout.
J'opte pour une rue piétonne quasi déserte, peu désireux de rencontrer d'autres ivrognes, même aussi innofensifs que la demoiselle.
Une brise me fait frissoner tandis que je remonte mon écharpe sous mon nez. Oui je sais, mettre une écharpe une nuit d'été n'est pas très courant. N'empêche, ce soir j'ai froid, j'ai mis une écharpe. Point barre.
Le peu de gens que je croise flânent allègrement. Des couples tranquilles, des petits groupes d'amis. Une soirée calme sur Nagoya.

[Tu me dis que tu fais plus de long Rp, mais celui là, il est quoi ? xD ]

Marchant, mes pensées vont et viennent, dérivant sur tout et sur rien. Tiens, ce type porte son t-shirt à l'envers. Mes elles finissent par revenir sur mon objectif, mon but, ce qui m'a ammené ici. Et dire que je vais peut-être foutre cette tranquilité en l'air. Un fin sourire fleurit sur mes lèvres. D'après mes info et mes petites recherches, il n'y a que le clan Hatsuyo pour prétendre avoir la main mise sur cette ville. Avec la fille, je suis quasiment certain de réussir à me l'approprier. Soit fière Nagoya, tu serais ma première conquête. D'autant plus que le nombre d'avantages et assez consquent. Un port, des forêt, pas mal de sites à exploités... Un petit bijou à l'état brut qui ne demande qu'à être travaillé. Ca m'étonne d'ailleurs qu'aucun clan yakusa ne s'y soit fermement établis. Pas comme si ça me dérangeait, au contraire, ça me facilite les choses. Un frisson d'excitation parcourt mon dos tandis que les façades sombres semblent se reculées encore plus loin dans les ténèbres. Oui... Cache toi autant que tu veux, tu finiras bien par m'appartenir Nagoya...

Mais assez avec ses sombres pensées et plans d'avenir, rien ne presse. Je suis encore au lycée après tout, la vie est belle et devant moi. Alors que j'avance tranquillement, un sourire satisfait flottant sur mon visage, mes yeux captent un vague forme blanche en bordure de la rue. Intrigué, je m'arrête en plein milieu de la rue, sur le passage d'un couple, et tourne la tête vers l'objet de ma curiosité. Le gars du couple me contourne avec sa belle, me jetant un regard oblique et agacé ; le mien fixe la petite forme d'albâtre assise au pied d'un mur. Une forme humaine, aux cheveux d'argent tombant sur le sol de tarmac noir, est postée là, le yeux fixant ses pieds. A la voir ainsi, je lui donnerais facilement une douzaine d'année tant elle me semble jeune. Mais quelque chose dans son allure, peut-être ses vêtements, lui confèrent un petit quelque chose qui lui confèrent un âge bien plus proche du mien. Intrigué et pas pressé pour un sous, je décide d'aller parler à ce petit fantôme. Main dans les poches, la tête enfoncé jusqu'au nez dans ma grosse écharpe, je me dirige vers la jeune fille. Avec mon allure de déliquant, il y a neuf chance sur dix pour qu'elle se tire en criant mais tant pis.

Arrivé à son niveau, je m'accroupis face à elle et, d'un geste de la main, desserre mon écharpe, dévoilant le bas de mon visage. C'est plus simple pour parler. Ne comptant pas passer pour un rabatteur ou un dragueur à la ramasse, je me présente d'entrée de jeu, c'est toujours plus sûr.

_ Bonsoir, Allen Cox, lycéen à Shimizu. Je peux te demander ce que tu fais ici ? demandais-je réellement curieux de le savoir.

Attendant la réponse, je penche la tête pour essayer d'apercevoir ses yeux derrière le rideau de cheveux qui barre son visage. Et quels cheveux ! Ils sont absolument magnifiques. Je sais, s'extasier devant des tifs c'est bizarre, il n'empêche qu'ils sont superbes et méritent qu'on le dise.

_ Et au passage, tu as des cheveux très beaux, ajoutai-je donc sans gêne, disant simplement ce que je pense.

• Un simple murmure de remerciement et voila qu'elle se ferme de nouveau sur elle même. Elle n'a même pas levé les yeux vers moi. Peut-être devrais-je m'allonger pour voir son visage ? Mais bon, vu les saletés qui traînent par terre, je ne vais pas m'y risquer. Je me redresse en vacillant. Un instant, je suis bien tenté de hausser les épaules et reprendre ma route vers mon lit. Je suis si fatigué... Mais voilà, je suis anglais. Et un membre de la mafia anglaise, par dessus le marché. Même si nous pouvons passer pour des barbares, nous n'en restons pas moins des gentlemen, peut-être même encore plus à cheval sur la politesse de part notre milieu d'évolution assez hierarchisé.
  Tournant les yeux à droite puis à gauche, je finis par apercevoir un distributeur. Avec un sourire, je m'en approche, laissant seule le petit fantôme. Hm, boisson chaude, boisson chaude... ah ! Boisson chaude ! Je sors ma monnaie et après une recherche fastidieuse au fin fond interdimensionnel de ma poche de jean, qui m'avait avalé 50yens, je réunis assez d'argent pour acheter deux canettes. avec un tintement métallique, les denrées tombent et je m'en empare. Décidement, les japonais sont vraiment astucieux. Ce n'est pas en Europe que l'on trouverait des distributeurs de boissons chaudes.
  Revenant sur mes pas, je me raccroupis devant mon petit fantôme. Posant les canettes aux sols, j'enlève mon écharpe et le lui enroule autour des épaules. Elle a la chair de poule. Bien sûr, elle n'a peut-être pas froid, ça m'est déjà arrivé, mais même sans le sentir, la fraicheur que l'on trouve si agréable peut nous faire tomber malade... Je cherche des excuses, mais au fond, c'est juste pour lui montrer que je ne compte pas la lâcher seule ici, quand personne ne fait attention à elle, alors que moi je l'ai remarquée. Elle a des si beaux cheveux...
  
  _ Si tu permets.
  
  Je m'assois à côté d'elle, sans pour autant la toucher, et lui tend l'une des canettes. Qu'elle l'accepte ou non, elle ferait mieux de ne pas trop compter sur le temps si elle voulait que je la laisse tranquille. Les Cox ont la fâcheuse manie de s'obstiner dans leurs choix et leurs actes, je ne fais pas exception.
  
  _ Tiens, c'est pour toi petit fantôme, chuchotai-je en souriant, nullement gêné de la surnommée ainsi.
  
  Si elle n'aimait pas, au moins, ça l'obligerait à parler. Si au contraire, ça ne faisait que renforcer son mutisme, et bien, je n'aurais plus qu'à attendre patiemment qu'elle se décide ou qu'elle parte, sans même me parler je suppose. Ce genre de personne m'intrigue. Tout un tas de choses m'interpèle depuis mon arrivée ici. Ce petit fantôme en fait partit, parmis tant d'autres. Fixant le ciel sans nuages, le vent s'engouffra dans la rue et n'ayant plus ma fidèle écharpe, je frissonai. Le temps est bien capricieux en ce moment. Dire qu'il n'y a pas si longtemps, on fondait carrément sous la chaleur.
  

[ HS : Oui, je vois c'que tu veux dire x____+]

• Elle avance sa main à tâton, redresse légèrement la tête. Mon petit fantôme parvient sans doutes à apercevoir la cannette cependant, elle frôle mes doigts glacés et se rétracte aussitôt. Fais-je donc tellement peur ? Un sourire amusé sur le visage, j'observe sa deuxième tentative et lui laisse la boisson en récompense de son effort. elle s'en empare rapidement et enroule ses deux mains autours.
  Alors que j'appuyais ma tête contre le mur, observant la lumière orange qui, à l'aide de quelques nuages, camouflaient les étoiles, je l'entends murmuré un mot. Me raprochant aussitôt, je parviens à comprendre.
  
  _ Enchanté Sayuri, répondis-je d'une voix douce en me recallant contre le mur.
  
  Satisfait, je regarde le rideau de cheveux qui me cache son visage. Pour moi, avoir obtenu son prénom est une petite victoire et un encouragement. Au pire, je pourrais toujours essayer de la revoir plus tard. Des Sayuri aux cheveux d'argents, ça ne doit pas courir les rues.
  Une petite bourrasque ballaie la rue et alors seulement je m'aperçois qu'il ne reste quasiment plus personne dehors. Le temps passe vite, s'est effrayant. Mis à part nous deux, la rue piétonne accueille encore un couple, un clochard et trois chats errants. Il serait peut-être temps que je rentre. Mais avant ça...
  
  _ Tu sais, c'est une boisson, pas une bouillotte, lançai-je amusé avant de reprendre, plus sérieux. Je ne sais pas si tu attendais quelqu'un mais à mon avis, il ne viendra plus.
  
  Je me redresse en titubant, des fourmies dans les jambes, avant de m'accoupir de nouveau devant Sayuri, lui présentant ma main de façon à ce qu'elle puisse la voir.
  
  _ Je te raccompagne chez toi. Et après, promis, je te laisse en paix, et tu n'entendras plus jamais parler de moi.
  
  Oh bien sûr, je n'y tiens pas, à te laisser de nouveau seule comme ça. Mais je suis bien placé pour savoir que les gens persistants sont pénibles. Je ne t'opportunerais plus, je te le promet, mais laisse moi au moins voir ton visage...
  

[HS : Je serais pas là jusqu'à environ fin août, désolé de laisser un si petit post ><]