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 Chambre 34, Bonjour[LIBRE]

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MessageSujet: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeMar 21 Oct - 22:10

Voilà. Gabriel entra dans sa chambre, il n’avait pas encore rencontré ses colocataires…Il aurait aimé…Eux, ou ses voisins, peu importe, histoire de faire un pue connaissance voyons. C’est triste d’être seul dans une chambre, non ? Sans aucun sous entendu, voyons.

Allongé sur son lit, envoyant des volutes de fumée dans l’air, il ferma les yeux un moment. Cette chambre…Assez vide, encore, globalement parce qu’il n’y avait que lui dedans, certes. Dans l’armoire, ses fringues…Ses dizaines de piles de fringues. Sur l’une des petites tables, ses clopes, sa montre très chère abandonnée là hier soir, des cachets, aussi…

Ce qui aurait pu frapper n’importe quel être normal était le manque d’objet personnel qu’il avait posé dans l’endroit ou il allait pourtant vivre. Des livres, bien sur, dispersés sur une table, beaucoup de livres… On peut être futile sans être stupide ! Mais aucune photo, aucune marque de ceux qui auraient pu être ses proches. Et pour cause…Qui aurait valu la peine qu’il ressente le besoin de ressentir sa présence a ses cotés ? A cette question, il avait bien une réponse, mais c’était bien la dernière des choses qu’il avait envie de montrer a ses futurs colocataires.

Sa guitare était rangée dans l’armoire, loin des regards… La guitare, c’était comme les livres, la photo…Ca ne faisait pas partie de son attirail de séducteur, seulement de ce qu’il appréciait réellement et qui, par la même, justement, n’était pas forcement sensé être visible. Et puis d’ailleurs, il n’avait pas besoin de ce genre de chose pour séduire, n’est ce pas ?

Gabriel envisagea un instant de sortir et de faire le tour du couloir pour chercher de la compagnie, mais ce n’était pas son truc d’aller directement vers les autres, comme ca…Et puis, ses colocataires finiraient bien par se montrer, n’est ce pas ?

Que devait-il faire aujourd’hui ? Accepter d’aller en cours, visiter… Repérer quelques proies, pourquoi pas… Encore une fois, une chambre sans personne dedans, c’est d’un désespérant. Le jeune homme se redressa pour s’assoir sur son lit, une cigarette toujours aux lèvres. L’idée l’effleura que si ses colocs’ entraient et détestaient la fumée, il aurait manqué une occasion de faire bonne impression…Faire bonne impression ? Soyons sérieux, depuis quand est ce que cela le préoccupait. Et puis, il avait pris de bonnes résolutions en arrivant : alors promis, si quelqu’un entrait, il ouvrirait la fenêtre…Quoi ? On prend les résolutions qu’on peut, c’était déjà une petite concession inhabituelles pour lui.

Appuyé contre le mur, il soupira légèrement. Bienvenue au Japon, petit. Tu vas devoir recommencer, ici. Tout. Bonne chance.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeMer 5 Nov - 18:03

"Aïeuuuuh ! Dis pas pardon surtout espèce de crétin !"

Trop tard, le jeune malpoli s'était déjà eclipsé, laissant Mizuki seule, qui se frottait doucement le crâne, là où on venait de la cogner, accidentellement. Elle venait à peine d'arriver que déjà elle faisait tout pour se faire remarquer, sans le vouloir d'ailleurs. Elle avait à peine fait quelques pas à l'intérieur du lycée qu'elle se faisait déjà rentrer dedans, et qu'elle balançait des flots de jurons. Elle serait bientôt reconnue pour son sale caractère et sa langue bien pendue. Il fallait l'avouer, elle n'était pas le genre de fille à peser ses mots, il lui arrivait souvent de parler sans réfléchir, de démarrer au quart de tour, même si quand elle y mettait du sien elle pouvait se montrer calme et réfléchie. Mais de toute évidence, aujourd'hui ne serait pas l'une de ces rares journées ou elle mettrait son sale caractère de côté.

*ça commence bien è_é*

Elle soupira doucement, reprenant son calme, du moins elle essayait. Impulsive de nature, elle avait du mal à se calmer toute seule. Généralement, lorsqu'elle s'énervait, elle avait toujours eu ses amis à ses côtés pour l'aider à reprendre ses esprits. Mais ici, loin d'eux, loin de tout ce qu'elle avait connu, cela s'annonçait plutôt difficile. Elle avait tout quitté pour venir ici, ses amis, sa famille, tout. Des centaines de kilomètres la séparaient d'eux à présent, et elle devait recommencer une nouvelle vie ici. Elle ne connaissait personne, et ce n'était pas en se montrant aussi agressive qu'elle allait se faire des amis. Elle soupira de nouveau, ferma les yeux et fit le vide en elle. Quand elle ouvrit les yeux, elle se sentait un peu plus sereine.

"Bien, tache de trouver ta chambre maintenant Mizu'."

Oui, elle parlait bien toute seule, cela lui arrivait souvent. C'était pour elle comme une habitude, un moyen de se donner du courage. Elle passa nerveusement sa main dans ses cheveux, tenta de paraitre un peu plus détendue et s'engagea dans le couloir où étaient censées se trouver les chambres du lycée.

"C'est parti."

Elle marchait d'un pas décidé, lorsqu'elle se stoppa net.

"Mais quelle idiote ! Je sais même pas quel est le numéro de ma chambre !"

Elle baissa la tête, en pestant contre elle-même. Elle n'avait pas fait attention et avait oublié la moitié des choses qu'elle devait faire, comme d'habitude. Elle devait trouver quel était le numéro de sa chambre, cependant, elle n'avait aucune idée d'où elle pourrait avoir ce renseignement. Elle aurait bien demandé à l'un des élèves, mais malheureusement elle se sentait pas mal intimidée. Pourtant, elle n'avait pas d'autre choix, sauf si elle voulait passer la journée, comme la nuit dans ce couloir.
Résignée, elle se dirigea vers l'une des portes de dortoir, la plus proche, elle portait le numéro 34. Elle s'apprêta à frapper à la porte, mais elle eu comme un blocage.


*Allez Mizu' c'est pas le moment de faire ta timide, ressaissis toi un peu !*

Résignée, elle frappa à la porte. Pas sûre qu'il y ait vraiment quelqu'un à l'intérieur, elle lança d'une voix hésitante :

"Il y a quelqu'un ?"
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeMer 5 Nov - 22:29

Bon alors qu’est ce qu’on est exactement sensé faire pour sociabiliser ? Je veux dire, quand personne ne vous connait…Pour Gabriel, cela n’avait jamais été compliqué : d’aussi loin qu’il s’en souvienne, il y avait toujours eu une troupe toute prête à être amie avec lui. Pour des raisons plus ou moins avouables, certes, mais il avait toujours été entouré. Là…L’idée de se poser seul dans un bar le désespérait…L’idée même de sortir seul et sans but avait pour lui quelque chose d’atrocement gênant.

La solution était peut être d’attendre, ici, que quelqu’un daigne frapper a la porte. Non, mais qui frapperait a une porte au hasard ? Ses colocataires n’étaient visiblement pas arrivés, il fallait se rendre à l’évidence. Et son idée de parcourir le couloir…Soyons sérieux, il n’y avait que lui pour avoir des idées pareilles.

Là, un miracle survint. Oui. Certaines personnes voient la Vierge, ressuscitent, ou encore guérisse de leur paraplégie. Certes. Pour Gabriel, rien de tout ca, simplement deux coups légers frappés contre sa porte. Oui, on a les miracles qu’on peut, vous savez, les temps sont durs.

« Entrez… »

Lança t il a la volée avant de se lever avec quelques difficultés. Les matelas mous ne sont pas forcement une benediction.Bref. Il finit donc par se lever, non sans passer la main dans ses cheveux au moins trois fois et éteindre sa cigarette dans le cendrier sur sa table de nuit. Quoi ? On fait ce qu’on peut, les amis. Et puis il n’allait pas rester sur son lit genre « tu entres, tu n’entres pas, m’en fous, je suis un ado en crise et je fume ». Non. Et puis il fallait se rendre a l’évidence, il avait désespérément envie de faire connaissance. Et oui, meme lui. Et puis l’idée de passer pour un ado en crise. Franchement ? Non.

Pourtant, lorsqu’il tourna la poignée, son visage pale avait bien repris toute la contenance qu’il avait habituellement, et n’indiquait rien d’autre que la légère lassitude de toujours.

« Bonjour… Vous… cherchez quelque chose ? C’est votre chambre, peut être ? »

Demanda t il finalement, à peine eut il ouvert la porte. L’interlocuteur qu’il découvrit était à vrai dire une interlocutrice, l’air un peu perdu, comme lui sans doute lorsqu’il avait cherché désespérément sa chambre, armé de ses bagages…En quantité, certes.

Il l’observa un moment, comme d’habitude. Il avait besoin d’une observation assez longue pour se faire une première impression sur son interlocuteur, ce qui lui était totalement indispensable, a vrai dire, pour engager une conversation.
Son regard sombre resta donc posé sans gène sur la malheureuse jeune fille. Gabriel s’était appuyé au montant de la porte, juste assez ouverte pour le laisser sortir. Sans doute cette inconnue ne s’en rendait elle pas compte, mais elle venait peut être de le sauver de la dépression…Ou plus probablement du déshonneur de devoir chercher lui-même de la compagnie. Et pour cela, elle partait avec un fort a priori positif de la part du jeune brun.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeVen 7 Nov - 23:48

Une seconde, puis deux, puis trois... Aucune réponse. Il n'y avait visiblement personne ici, elle avait donc passé plusieurs minutes à peser le pour et le contre pour se décider à finalement frapper à cette fichue porte, alors qu'en fait, il n'y avait personne. Elle s'apprêta à repartir, lorsqu'elle entendit un "entrez" venant de l'autre côté de la porte portant le fameux numéro 34. Sur le coup, elle se sentit totalement prise au dépourvu. Qu'allait elle pouvoir bien lui dire si elle voulait éviter de passer pour une fille totalement paumée ? Elle imaginait déjà tout les scénarios possibles, elle hésita un instant. L'idée de partir en courant devenait de plus en plus tentante, même si c'était assez lâche, même très lâche. Mais il était déjà trop tard, elle constata, presque horrifiée, que la poignée s'était mise à tourner. On était en train de lui ouvrir, et partir maintenant serait la pire des hontes. La porte s'ouvrit enfin, et Mizuki pu ainsi voir en face d'elle le locataire de la chambre 34. Il s'agissait d'un grand jeune homme aux cheveux bruns, qui avait l'air totalement détaché, voire même lassé, blasé. Elle fut incapable de dire quoi ce soit. Fort heureusement, ce fut lui qui prit la parole, pour lui demander si la chambre 34 était également la sienne. Elle fit non de la tête, puis prit la parole à son tour, dépassant sa timidité :

"Non. Je...Euh... En fait, je ne sais pas du tout où se trouve ma chambre... Je ne sais même pas laquelle m'a été attribuée... Et je... Je me demandais si... Si vous pouviez m'aider... S'il vous plait..."

D'un coup, sa langue bien pendue et son impulsivité avaient totalement disparus, laissant place à une inhabituelle timidité. Ellle se sentait ridicule face à ce jeune homme ayant à vrai dire un peu un air de rebelle. Il lui arrivait rarement d'être timide, mais là, c'était justifié, elle venait d'arriver dans une nouvelle école où elle ne connaissait personne, et ce n'était pas vraiment dans ses habitudes d'aller vers les autres. De plus elle devait avouer que le locataire de la chambre 34 semblait un peu... intimidant.

[ Désolée de cette minuscule réponse, mais je dois déco à cause de ma mère :/ ]
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeSam 8 Nov - 17:23

Ah. Oui. C’était un chien perdu, en fait, c’était bien ca ? La main de Gabriel passa dans ses cheveux et il ouvrit un peu plus la porte…Juste histoire qu’elle ne croit pas qu’il cachait un tigre ou une plantation illicite dans sa chambre. Et bien quoi ? Elle avait l’air gênée, c’était peut être pour ca, non ? D’accord, peut être que Gabriel avait du mal à comprendre comment on pouvait être gêné, tout court, mais enfin, il faisait du mieux qu’il pouvait.

Il ne voyait quant à lui aucune raison d’exprimer de la gêne. Bon, c’est vrai qu’il ne voyait pas en quoi il aurait pu être envisageable que quelqu’un puisse l’intimider, lui. Non, c’est vrai, restons un peu sérieux ! Enfin passons, puisque cette jeune demoiselle avait de toute façon acquis dès à présent un certain lot de sympathie de la part du jeune homme, un sourire léger s’inscrivit sur ses lèvres et il tenta, si ce n’est de la stopper, tout du moins de rendre moins…Oppressante l’observation minutieuse auquel il la soumettait. Oui, il fallait tout de même qu’il l’observe : c’était une inconnue, il ne connaissait personne, il fallait bien qu’il se méfie un minimum tout de même ! C’était une règle de survie !

« Bien sur, oui, bien sur…Vous n’avez qu’à poser vos affaires à l’intérieur, si vous voulez être plus à l’aise. Je suis certain que nous pourrons trouver quelqu’un capable de vous indiquer votre chambre sans trop d’encombre. »

Lui répondit-il avec le même sourire. Au même moment, la porte qu’il avait donc ouverte en grand claqua violemment. Oui, évidemment, ajoutez une porte ouverte à une fenêtre ouverte expressément pour donner de l’air.Cela vous donne un courant d’air.

Le jeune homme sursauta si fort qu’il fit un bond en avant. Evidemment, quand une porte claque et qu’on est adossé à son montant, ca peut surprendre. D’un geste brusque, il s’était retourné vers la source du bruit. Malheureusement pour sa fierté, il n’y a pas grand-chose à exprimer comme preuve de bravoure face à une porte. Encore heureux que ce ne soit pas le genre de porte qui ferme à clé en claquant…N’est ce pas ?

Sa main se posa sur la poignée et il se mordit la lèvre. Pitié, pitié, tourne… Sans doute les prières de Gabriel touchèrent-elles quelque puissance divine, parce que la poignée tourna doucement sous la pression qu’il exerçait sur elle. Un soupir lui échappa. Tout n’était pas perdu…Oubliant sembla t il un instant qu’il était en conversation avec quelqu’un avant cet incident, il rentra dans la chambre, la traversa, et ferma la fenêtre coupable. Méchante ! Plusieurs papiers avaient volés pendant le courant d’air et il s’empressa de remettre quelques partitions sous un gros livre.

Une fois cette chose majeure réglée, il sembla enfin se rendre compte qu’il avait abandonné la jeune fille gênée à son triste sort sur le pas de la porte, et se retourna, avec un sourire d’excuse qui donnait à son visage pâle et d’ordinaire glacial une légère teinte enfantine.

« Oui…Désolé pour ca… Je n’aérerais plus jamais ma chambre c’est promis…Enfin, bon, au fait, je m’appelle Gabriel. »

D’un geste évasif de la main, il l’invitait sembla t il a entré pour effectivement poser ce qu’elle voudrait poser comme il le lui avait proposé. Ses doigts se remirent à ébouriffer savamment sa chevelure brune.

« Je ne suis pas ici depuis longtemps non plus…Du tout. Et il m’arrive aussi de ne pas être agressé par les forces de la nature, ce n’est pas la meilleure présentation de moi que j’ai jamais faite mais…Bon. »

Certes. Gabriel contrôlait son image, il devait contrôler chacun de ses gestes et il détestait être pris au dépourvu, ou qu’il lui arrive quelque chose qu’il n’avait su prévoir. Enfin, voyons le bon coté des choses : peut être que cette interruption impromptue aurait effacé le malaise de son interlocutrice.


[Ah les parents...Bonne chance]
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeSam 8 Nov - 23:31

Oui, intimidant était le mot. Non pas qu'il avait l'air spécialement imposant, ou qu'il fasse peur, mais il avait quelque chose, qui intimidait la jeune fille. Après tout, elle ne le connaissait pas, elle ne connaissait personne d'ailleurs, c'était donc tout à fait normal qu'elle se montre un peu timide au début. En espérant que cela s'arrange plus tard, sinon elle n'était pas sortie de l'auberge. Ce n'était pas en ce montrant si...coincée qu'elle se ferait des amis, et il était hors de question qu'elle passe son année seule. L'horreur. Elle tenta de sourire légèrement pour dissimuler sa timidité, mais son sourire était plus un sourire gêné qu'autre chose.
Elle baissa légèrement les yeux, puis les releva pour voir le jeune homme ouvrir un peu plus la porte, comme pour lui montrer qu'un monstre gluant n'était pas caché derrière et n'allait pas lui sauter dessus pour la dévorer. Bizarrement, elle se sentit un peu plus rassurée. Allez savoir pourquoi, les filles sont souvent étranges. Elle tenta se relever encore les yeux, histoire de regarder le jeune homme dans les yeux. Il est vrai qu'il est mieux de regarder quelqu'un lorsqu'on lui parle plutôt que de regarder ses chaussures. Mais lorsqu'elle vit la façon dont il la regardait, ou plutôt l'observait, elle ne put soutenir son regard. Pourtant, dès qu'il se mit à parler, elle releva instinctivement les yeux, et constata que le jeune homme souriait légèrement, son regard était moins interrogateur, moins... oppressant.
Il lui proposait de poser ses affaires à l'intérieur de sa chambre, puis de l'aider à trouver quelqu'un qui pourrait lui indiquer ou se trouvait sa chambre. Elle acquiesça et lança brèvement :


"Merci beaucoup."

Elle fit un pas pour entrer dans la chambre du jeune homme, non sans méfiance d'ailleurs, lorsque la porte claqua violement. Surement un courant d'air. Mizuki sursauta violement elle aussi, tandis que le jeune homme avait fait un bond en avant, se retrouvant juste devant elle. Il se retourna pour faire face à une porte close, qu'il essaya desespérément d'ouvrir, non sans effort. La jeune fille le regarda entrer dans sa chambre pour fermer la vilaine fenetre responsable de ce courant d'air, et du claquement soudain de la porte. Sans trop savoir pourquoi, Mizuki se mit à rire légèrement, surement à cause de la situation qui était plutot amusante. Voir ce jeune homme dans un etat pareil alors qu'il paraissait au départ intimidant, c'était assez comique. Lorsqu'il revint, son visage avait laissé place à une expression enfantine, qui fit sourire la jeune fille.
Il se présenta alors. Son prénom était Gabriel. Comme l'ange. C'était beau. Mizuki s'empressa de se présenter à son tour. Sa timidité avait etrangement disparu.


"Moi c'est Mizuki, enchantée de faire votre connaissance Gabriel. Je me permet de vous faire remarquer au passage, que c'est un magnifique prénom."

Le dénommé Gabriel s'empressa alors de se rattraper, comme pour sauver son image après cet épisode peu glorieux, mais tellement amusant aux yeux de la jeune japonaise.

"Ce n'est rien vous savez, j'ai trouvé ça amusant moi."

Juste après avoir prononçé ces mots, elle les regretta. Peut être avait elle blessé le jeune homme dans son égo. Elle espérait vraiment que non.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeLun 10 Nov - 1:05

Le jeune homme se mordit légèrement la levre.Elle trouvait ca amusant ? Bon…Tant mieux, non ? Evidemment, il n’avait pas franchement l’habitude d’être amusant…Drôle, parfois, oui, drôle, mais lorsqu’il le voulait et toujours d’un humour grandement choisi. Ce n’était pas le cas ici, et il douta un instant que ce fut vraiment là une bonne chose pour son image. Mais un sourire léger s’inscrivit sur son visage. Apres tout, son interlocutrice avait l’air moins gênée, non ? Et il préférait incontestablement parler avec quelqu’un que sa présence n’avait pas l’air de mettre dans le même état qu’un enfant face à son professeur de maths.

« Très heureux de t’avoir fait rire…vas y, entre si tu veux, le danger est écarté. »

Il remarqua à peine qu’il la tutoyait, à présent. Il avait pleinement conscience que son habitude de vouvoiement pouvait surement passé ici pour ridicule, alors il se soignait. Personne ici ne semblait avoir cet orgueil de classe qui poussait les gens qu’il avait l’habitude de fréquenter à répugner à être tutoyés.

Il s’effaça pour la laisser passer et rentra dans sa chambre. Un instant, il remarqua que c’était la première personne à venir dans sa chambre…En plus c’était une fille. Les filles avaient toujours eu moins de mal à oser s’aventurer chez lui, ce qui n’était pas forcement ce qui lui faisait le plus plaisir au monde…Mais enfin, on se contente de ce qu’on a… Lorsque son regard retomba sur la jeune fille et qu’il se rendit compte au même instant de ce à quoi il pensait, un sourire amusé s’inscrivit sur ses lèvres et il toussa légèrement. C’aurait pu être une toux de gène si Mizuki avait pu comprendre…Et s’il avait pu être capable de gène. C’était plutôt un amusement qu’il tentait de dissimuler pour ne surtout pas que son interlocutrice se pose des questions. Il valait mieux passer pour légèrement dérangé que pour une espèce de tombeur ridicule. Ce qu’il n’était d’ailleurs pas. Vraiment.

La jeune fille fit une remarque sur son prénom, il sourit. La plupart des gens lui faisait remarquer qu’il avait le nom d’un ange, mais il n’avait pas pensé avoir une quelconque remarque de la part d’une japonaise. Le nom d’un ange… Il fallait croire que ses parents avaient eu beaucoup d’humour, car il aurait vraiment fallu une intervention divine directe pour que le fruit de leurs ébats soit un enfant angélique. Alors appeler ses deux enfants par des noms bibliques… Ca faisait surement partie du cynisme de son père. Oui, à coup sur, mais enfin passons.

« Merci. C’est très gentil enfin… je suppose. Je dois dire que je ne suis pour rien dans mon prénom. Il ne faudra pas m’en vouloir si je m’égare un peu pour retrouver le tien. J’ai encore un peu de mal à retenir les prénoms d’ici, mais j’y travaille… »

Remarqua t il, ce qui n’était pas tout à fait vrai. D’ordinaire, lorsque quelqu’un se présentait à lui, il associait immédiatement le nom et le visage et sa longue expérience de la vie nocturne et mondaine avait formé sa mémoire. Il se souvenait de la même façon des Lisa et des Marathi, mais il était inutile de faire étalage de quelque chose d’aussi anodin, et il n’avait d’autre part aucun problème à alimenter la conversation avec ce qu’il pouvait… En l’occurrence, ce genre de remarques totalement anodines.

En attendant que la jeune fille ait effectivement posé ses affaires, il s’assit sur la chaise attenante au bureau et s’appuya sur le genou qu’il avait ramené contre lui.

« Ca ne veut pas dire que je considère l’ensemble des prénoms asiatiques comme un magma incompréhensible. Es tu japonaise ? »

Quoi ? ca se faisait de s’intéresser à ses interlocuteurs, non ? Il regardait Mizuki en attendant qu’elle entre et, éventuellement, lui réponde, mais son regard éclatant tentait tant bien que mal de se faire plus léger. Ce n’était pas tout à fait quelque chose dont il avait l’habitude, mais sans doute devrait il s’accoutumer à ne pas fréquenter uniquement des êtres dont l’égocentrisme crève les plafonds. A ne plus, plutôt. Et alors, il aimait les nouvelles expériences, non ?
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeLun 10 Nov - 20:01

Dans l'attente d'une quelconque réponse du jeune homme concernant la dernière remarque qu'elle lui avait faite, elle se demanda si elle n'aurait pas mieux fait de se taire. Elle blessait parfois les gens sans le vouloir, en disant des choses qu'elle ne voulait pas dire, justement parce qu'elle ne réfléchissait pas, ou pas suffisament avant de les dire. Le bon côté de la chose était que sa capacité à répondre du tac au tac montrait que sa gêne s'était dissipée, plus vite qu'elle ne le pensait d'ailleurs. Mais elle n'allait pas de plaindre. Voyant le jeune homme se mordre la lèvre, elle s'empressa de se rattrapper.

"Je ne voulais pas vous vexer... Désolée si je l'ai fait."

L'instant suivant, un sourire éclaira le visage du jeune homme, et Mizuki fut instantanément soulagée. Elle ne voulait pas de mettre déjà à dos la première personne qu'elle rencontrait dans le lycée. Mais il lui fit lui même remarquer qu'il avait été heureux de l'avoir fait rire, puis l'invitait à entrer, pour la deuxième fois d'ailleurs, étant donné que la première, la porte leur avait littéralement claqué au nez. La jeune fille constata aussi qu'il s'était mis à la tutoyer, et étrangement elle se sentit plus à l'aise. Le vouvoiement mettait des distances entre les personnes qui l'employaient entre elles, Mizuki préférait largement les contacts plus...familiers. Elle lui sourit, ce ne serait pas difficile pour elle d'en faire de même avec lui. Elle avait toujours l'habitude de tutoyer les gens, mêmes celles à qui elle aurait du plutôt adresser les respects et l'infériorité pour elle du vouvoiement. Bref...Cela n'était vraiment, mais alors vraiment pas important... Pour le moment. Car lorsqu'elle reprendrait les cours, elle devrait s'adresser correctement à ses professeurs. Normal.

Elle fit un pas pour entrer lorsqu'une pensée lui traversa l'esprit. Elle s'arrêta sur le pas de la porte, perplexe. Mais très vite elle s'empressa de chasser cette pensée stupide. Elle entendit Gabriel tousser légèrement. Elle releva les yeux, et vit qu'il souriait, visiblement amusé. Elle se mit à rire légèrement, ils avaient apparement pensé à la même chose en même temps. Mizu' entra sans arrière pensée, et sans appréhension non plus. Après tout, si le jeune homme avait été un tombeur qui n'avait pensé à la laisser entrer dans sa chambre uniquement dans le but de coucher avec elle, elle l'aurait su très vite car il le lui aurait fait comprendre. Et puis, elle non plus n'était pas le genre de fille à s'envoyer en l'air avec le premier venu. Vraiment pas.

Elle posa ses affaires près d'un lit. Ce n'avait pas l'air d'être celui du jeune homme car il n'était pas défait. Elle n'hésita donc pas à s'asseoir dessus, fatiguée d'être trop longtemps restée debout. Le jeune homme aurait pu penser qu'elle prenait ses aises, mais après tout, s'il l'avait faite entrer, ce n'était pas pour la faire encore rester debout. Logique. Il la remercia de l'avoir complimenté sur son prénom, mais après tout il avait raison, ce n'était pas lui qui l'avait choisi, mais ses parents. Néanmoins c'était lui qui le portait, et Mizuki trouvait que c'était un prénom qui lui allait plutôt bien, même si elle ne le connaissait pas vraiment pour pouvoir en juger. Mais chez elle, la première impression était toujours très importante.


"Ce n'est pas grave si tu ne retiens pas le mien... Au début. C'est toujours difficile de se rappeler les prénoms de toutes les nouvelles personnes dont on fait la connaissance. Comme tu es la première personne que je rencontre ici, je n'aurais pas de mal à me souvenir de toi. Je pense."

Non, elle n'aurait pas de mal à se souvenir de lui. En effet c'était la première personne avec qui elle parlait, elle se rappelerai sans problème de son prénom. Elle posa un de ses coudes sur son genou, pour finir par appuyer sa tête dans ses mains. Puis finalement, elle refit la même chose, mais en croisant ses jambes. Elle ne tenait jamais en place dans une position donnée, elle bougeait généralement sans s'en rendre compte d'ailleurs.

"Oui, je le suis. Et toi, quelles sont tes origines ?"

Tant qu'à faire, elle pouvait essayer d'en apprendre un peu plus sur lui, il n'y avait pas de mal à ça. Au contraire. C'était tout ce qu'il y avait de plus normal. Et puis, avec un prénom pareil, elle pouvait bien lui poser la question, ça ne l'étonnerait pas qu'il ait des origines différentes. Mais après tout, elle n'en savait rien, c'était bien pour cela qu'elle lui posait la question.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeMar 11 Nov - 17:26

Evidemment. On se rappelle toujours de la première personne qu’on rencontre dans un lieu inconnu, non ? Quelle était la première personne qu’il avait rencontrée, quand il avait commencé à sortir déjà ? Et ici, en arrivant ? Oui, bon, peut être que Gabriel n’était pas un bon exemple. Bref. Il sourit légèrement, c’était plutôt gentil de sa part. Il regarda la jeune fille s’assoir sur un lit qui faisait face au sien. My God, elle ne lui demandait pas la permission ! C’était une humaine, alors ! Il ne serait pas mangé par un alien tout de suite !!

Enfin bref, passons, ca lui était toujours immensément agréable de penser qu’on ne l’oublierait pas, de toutes façons. Sa jeune interlocutrice répondit à sa question en disant qu’effectivement, elle était japonaise et la lui retourna, ce qui était assez prévisible, d’ailleurs.

« Et bien moi… Un peu irlandais et un peu chinois. Fortement anglais surtout. »

Répondit-il avec un léger sourire. Chinois… c’était toujours étrange de l’entendre dire cela…Chinois…Jamais il n’avait mis les pieds en Chine mais ses yeux légèrement en amande et sans doute aussi sa peau pale rappelait l’origine de sa mère. C’était un peu stupide. Il n’avait pas connu sa mère, il ne voulait pas connaitre la Chine et dans sa petite tète il était surtout anglais, tout court. Londres était sa maison, son Graal, en bref, il adorait l’effervescence de la ville qui l’avait amené à devenir exactement ce qu’il était. Souvent, il avait pensé que s’il avait grandi dans le coin paumé, isolé et archaïque chinois d’où sa mère était originaire, il ne serait sans doute pas devenu du tout la même personne à cet âge. C’était étrange de se dire que l’environnement dans lequel on vit peut tellement nous changer.

Peut être qu’ainsi, il y aurait toujours un pas entre les japonais et lui, pas seulement à cause du léger accent qui s’accrochait à ses lèvres lorsqu’il parlait, ou des quelques tics de langage qui survivaient en VO dans le texte. Peut être aussi qu’il garderait, aussi longtemps qu’il puisse rester ici, cette envie irrépressible de rentrer au pays. Quelques soient les charme des grandes villes japonaises, américaines, amazoniennes, peu importe. Chez lui, c’était différent. Chez lui c’était son monde. Tellement son monde qu’on avait jugé préférable qu’il en trouve un autre. C’était impossible. C’était étrange pour lui d’être soudain dans la position de l’étranger, lui qui se considérait si facilement partout comme chez lui.

Il sortit de ses pensées et son regard revint sur Mizuki.

« Oui, c’est un peu loin n’est ce pas ? C’est ce qu’on appelle changer d’air, je crois… »

Un pensionnat, à l’autre bout du monde, changer d’air ? Non, à peine…Lui qui avait toujours vécu dans un appartement immense et le plus fréquemment désert, qui n’allait en cours que…Lorsque vraiment il s’ennuyait et qui courait l’Europe sans jamais en passer les frontières…Ce n’était plus un changement d’air, c’était un ouragan, une tornade, enfin quelque chose d’un peu plus dramatique, que diable.

« Enfin passons. J’espère que ta chambre sera plus peuplée que la mienne. »

Lui lança t il avec un sourire alors que son regard parcourait les lits non défaits et les penderies vides…Certes. Un appartement vide, oui. Une chambre de dortoirs vides, c’était un peu une image de film d’horreur, non ? Mais pourquoi avait il fallu qu’il tombe, lui, la bête sociale, dans la seule chambre du campus désertée par ses occupants ?
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 13 Nov - 22:25

Effectivement, elle ne s'était pas trompée. Et cela ne l'étonnait pas le moins du monde, et puis, lorsqu'elle le regardait, c'était vrai qu'il ne ressemblait pas tellement à un japonais... Mais quand même, ça faisait beaucoup d'origines. Irlandais et Chinois, c'était un beau mélange. Pourtant, on ne percevait pas tellement ses origines anglaises et irlandaises, ses origines asiatiques étaient largement prédominantes. Mizuki avait assez de culture générale pour savoir que les irlandais étaient souvent roux, or les cheveux de Gabriel étaient couleur ébène.

"Ça fait beaucoup d'origines quand même. Moi, qui à côté, suis juste japonaise, ça fait tout de suite moins... Original."

Se contenta de dire Mizuki. Sur le coup, elle ne sut pas vraiment quoi lui dire, et puis elle ne voulait pas s'aventurer sur des chemins trop dangereux concernant le jeune homme. Elle n'allait pas lui poser trop de questions à la fois, surtout que ça ne la regarderait peut être pas. Et puis, il n’y avait pas vraiment de questions à poser à ça, à part celle de savoir qui de ses deux parents était irlandais, et lequel était chinois. Mais ça n’avait pas grande importance. Et puis, s’il avait tellement insisté sur le fait qu’il était surtout anglais, c’est qu’il y avait quelque chose, dont il ne voudrait peut-être pas parler. Chacun à droit à son jardin secret non ?

Mizuki n'était jamais allée en Angleterre, ni en Irlande, c'était beau d'après ce qu'on disait, et ce qu'elle en voyait, à la télévision, sur les photos dans les livres, tout ça. En revanche, elle était déjà allée en Chine, et c'était assz différent du Japon à vrai dire, mais pas au point de la dépayser. C'était un beau pays aussi, enfin, de ce qu'elle avait pu en voir, car évidemment, ses parents, lorsqu'ils l'avaient emmenée là-bas, avaient fortement évité les quartiers défavorisés. Néanmoins, Mizu' n'ignorait pas la misère de certaines personnes, comme dans tout les pays d'ailleurs.

Elle ne l'avait pas tout de suite remarqué, mais il était vrai que Gabriel avait un léger accent, elle était incapable de définir de quel genre d'accent il s'agissait. C'était un accent très léger, d'où le fait qu'elle ne l'eut pas remarqué avant que le jeune homme lui fasse part de ses origines. Bref.
La voix du jeune homme la sortit de ses pensées. Elle le laissa parler puis laissa échapper un léger rire.


"Un peu loin? Tu plaisantes ? Tu as dût tout quitter pour partir à l'autre bout du monde ! Ça n'a pas du être simple pour toi de tout quitter. Enfin, je n'en sais rien après tout."

Effectivement, elle avait bel et bien retrouvé sa langue. Elle parlait, elle parlait, encore et encore, sans retenue. Il en avait toujours été ainsi, et ce n'était malheureusement pas près de changer. Malheureusement, oui, car à force de parler sans réfléchir de cette façon, on finit par dire des choses qu'on ne devrait pas dire, on se mèle de choses qui ne nous regardent pas, et au final, on se met à dos des personnes qu'on n'a pas forcément envie de se mettre à dos justement. Depuis son enfance, Mizu avait toujours pris de très, très mauvaises habitudes de ce côté là, et ses parents, souvent absents, n'avait pas prit conscience de cela, et n'avaient jamais tenté de rectifier le tir.

"Pourquoi tu es parti ? Sans vouloir me méler de ce qui ne me regarde pas bien sûr..."

Oui, elle faisait tout de même des efforts pour ne pas paraitre trop curieuse, pour calmer son impulsivité. Elle avait prit conscience, seule, de ce problème chez elle, et il fallait que cela change. Sinon cette année elle se ferait trop vite des ennemis, et elle ne voulait pas que cela arrive. C'était l'une des raisons qui l'avaient poussée à quitter Kyoto. Ça et le fait que ses parents l'oubliaient totalement, bien trop occupés par leur travail respectif, leurs voyages d'affaire et leur fortune.

Son regard se perdit dans le vide, puis balaya la chambre du jeune homme et de ses futurs colocataires. Elle se demanda si toutes les chambres étaient identiques, de toute façon, elle verrait bien. Ses yeux se posèrent sur un cendrier, des mégots. Il fumait. Elle esquissa un très léger sourire, à peine perceptible. Sans lui poser de questions, elle apprenait à mieux le connaître, rien qu'en observant son environnement. Elle continua son observation, curieuse. Une guitare accoustique était posée dans un coin. Il était donc aussi musicien, comme elle.
Elle désigna l'instrument d'un geste de la tête et demanda, inutilement d'ailleurs :


"Tu en joues ?"
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 13 Nov - 23:59

Ca ne devait pas être simple, n’est ce pas ? Son visage impassible n’exprima absolument rien. Pourquoi ca n’aurait pas été facile ? Qu’avait il eu à quitter ? Ses amis ? Soyons sérieux…Oh, bien sur, il y avait bien cette fille. Mais elle et lui savait qu’ils n’étaient pas devenus amis pour se quitter de toute façon, qu’il soit là ou ailleurs, ca ne changeais pas grand-chose. Ce n’était pas tout à fait une amitié. Plutôt la réunion de deux être dérangés…Mais enfin passons. Quoi d’autres ? Sa famille ? Pitié, ce n’est pas drôle. Non, il n’avait quitté qu’un mode de vie. Et un mode de vie, ca se change, ca se recrée non ? Gabriel avait toujours tout fait pour ne rien avoir à quitter, alors il n’avait rien eu à quitter. Rien. Et, oui, si vous vous posez encore la question, c’était effectivement un problème à ses yeux. Bien sur, c’était lui qui avait choisi tout ca. Bien sur…Et alors ? Qui peut ne jamais avoir envie qu’on vous empêche de partir ? Pas même lui, non.

Lorsque Mizuki enchaina en lui demandant ce qui l’avait poussé à partir, il répondit du tac au tac

« Pourtant tu t’en mêles, de ce qui ne te regardes pas, tres chère. »

Le sourire accroché à son visage aurait presque fait oublier ce qu’il disait. Ca avait été comme un reflexe. Il détestait parler de li, de son histoire, de quoi que ce soit qui aurait pu éventuellement le toucher réellement. Pourtant ce n’était sans doute pas le moment de se brouiller avec cette fille, n’est ce pas ? Presqu’aussitôt, il reprit avec une douceur polie.

« Mais puisque tu as l’air intéressée…Mon père n’éprouvait plus le besoin de me savoir près de lui. En fait, il avait même une certaine envie de me voir ailleurs, je crois. Et moi je ne voyais pas d’inconvénients à partir, a vrai dire. Pas vraiment, du moins. C’est un comble pour quelqu’un comme moi de n’être jamais sorti d’Europe, tu ne crois pas ? »

Quelqu’un comme lui ? Qu’était elle sensée comprendre par là ? Quelqu’un aux origines multiples, peut être. Le fils d’une mère instable et voyageuse, peut être aussi. Un fils de riches, peut être aussi, oui, mais son interlocutrice n’était pas vraiment supposée avoir été mise au parfum des deux dernières constatations…Quoi que le fait qu’il ne soit pas issu d’un quartier défavorisé soit notamment visible dans ses piles de fringues tres chers…Et peut être aussi dans son ton de voix qui était parfois plus qu’aristocratique. La fierté de classe, on l’a ou pas. Lui, il avait été biberonné avec, et c’était pratiquement la seule chose qu’il reconnaissait tenir de son charmant géniteur.

Lorsque la jeune fille fit une remarque qui indiquait avec une certaine certitude qu’elle avait vue sa guitare, son cœur joua aux montagnes russes dans sa poitrine un petit instant. Ca, ce n’était pas dans ses plans, mes petits amis. Que la porte claque, certes. Qu’elle fasse s’ouvrir la porte de l’armoire et qu’il ne le remarque même pas, contrairement aux partitions qu’il avait recouvert d’un énorme livre de photos, ca, c’était franchement un mauvais coup du destin. Mais c’était quoi, le problème, avec cette fille ? Est-ce qu’elle était une sorte de Messie venu pour lui faire tout avouer avant son sort ? Est ce qu’il allait devoir avouer ses péchés…Tous ? Bon, d’accord, peut être qu’elle n’avait pas l’air du Messie…Mais sait on vraiment a quoi il ressemblait avant d’être joyeusement épinglé sur une crois, vêtu d’un pagne et d’une tres saillante couronne d’épines ? Reconnaissez que non…Peut être était cette une femme, âpres tout… Non, c’est assez, laissez tomber l’Inquisition…

« Haem…non ? Non, non. »

Il n’en jouait pas ? Bon, certes, il en jouait rarement, mais pas du tout, c’était un gros mensonge…Il sentait déjà les flammes des Enfers. En dehors du châtiment eternel, il avait la vague impression d’être peu crédible…Mais pourquoi avait elle du fureter partout comme ca ? Finalement, la petite gosse timide, ce n’était pas mieux ? Maintenant il passait pour un idiot. Non, sérieusement, quel genre d’ado garde une guitare dans sa chambre s’il n’en joue pas ? Qu’est ce qu’elle allait bien croire qu’il y avait dans cet étui…De la drogue…Apres tout il avait l’air d’un drogué, non ? C’est ca, oui. Il allait passer pour un dingue, oui, c’est tout…

« Enfin, je veux dire…Si. Oui, ca m’arrive. Mais ca fait longtemps…»

Dis lui donc pourquoi tu ne joues pas souvent, gros malin. Dis lui donc qui t’as appris à gratter ces petites cordes. Dis lui donc pourquoi tu as vraiment accepté de partir…Il était rare que le ton de Gabriel soit si peu assuré. Il était rare qu’il soit si peu assuré, tout court. Il se mordit la lèvre, et son regard éclatant se posa franchement sur son interlocutrice. Rien de tel que de fixer les gens jusqu’au malaise pour se sentir mieux !

Sans vraiment s’en apercevoir, il se leva et s’appuya contre la porte de l’armoire…Quelques secondes…La porte émit un claquement léger sous son poids lorsque la poignée se baissa pour se ferma. L’air de rien…Il prit un air de gamin prit en faute qui n’avait absolument rien à voir avec ce qui lui traversait l’esprit a ce moment précis

« Bon, d’accord. Je ne joue pas…Tres bien. Alors je préfère que personne ne me demande une prestation, tu vois…Je ne veux pas être ridicule. »

Un rire léger lui échappa. Son rire habituel était déjà tellement artificiel qu’il aurait été impossible de déceler la différence entre les deux. Comme quoi, ca sert, parfois, d’être une personnalité entièrement construite.

Parce que soyons sérieux…Un mauvais joueur ? Gabriel n’était mauvais en rien. Non, non, ce n’était pas une espèce de génie, ce n’est pas la question…Quoi qu’il était par ailleurs naturellement Dou pour pas mal de choses…Mais passons, ce n’est pas la question. S’il n’était mauvais en rien, c’était surtout parce que ce qu’il ne réussissait pas, il le laissait tomber. Il essayait, rapidement, puis laissait. Ce n’était plus la peine de lui en reparler…c’était comme avec les gens. Cette personne, là bas, qui lui semblait attirante. S’il avait le moindre doute quant a sa réussite, parfois même totalement infondée, il tournait les talons, et ce sans la moindre once de remords. Bref. Pour Mizuki, le regard d’enfant resta. Non, il ne parlerait pas de guitare. Il ne jouerait devant personne. Oui, il était un bon joueur. Oui, il était excellent, et oui, quoi qu’on en pense, sa sensibilité artistique, et particulièrement musicale, crevait le plafond. Et alors ? C’était trop personnel, ca, ce n’était pas écrit dans le script, alors non. Lorsqu’on commence à changer les règles, on finit par finir le jeu. Il n’avait pas envie de sortir du jeu.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeVen 14 Nov - 1:25

Une fouineuse, oui, c’était bel et bien ce qu’elle était. La curiosité était un gros, très gros défaut chez elle. Son défaut majeur hormis son impulsivité. A croire qu’elle n’avait que ça, des défauts. C’était peut-être plutôt de la maladresse plutôt qu’autre chose. A la seconde même où elle lui demanda pourquoi il était parti et à la seconde même où elle émit la possibilité d’une éventuelle trop grande curiosité de sa part, elle regretta d’avoir posé la question. Elle ne connaissait pas le caractère du jeune homme, pas encore, et si elle continuait à agir ainsi, ce n’était certainement pas un bon caractère qu’elle allait découvrir. La seconde suivante, apparemment aussi doué pour répondre du tac au tac qu’elle, Gabriel enchaina, approuvant la possibilité qu’elle avait elle-même émise quelques secondes plus tôt. Ses paroles étaient cassantes, pourtant son sourire portait à confusion. Le regard de Mizuki se fit interrogateur pendant l’espace d’un instant. Elle n’osa pas prononcer quoi que ce soit, de peur de dire quelque chose qui pourrait encore plus irriter le jeune homme. Elle préférait se taire. Lui, reprit la parole, d’une voix douce, plus polie qu’autre chose à vrai dire.

« Sûrement. Mais il y a un début à tout, comme on dit. Quoi qu’il en soit, je suis désolée de m’être mêlée de tes affaires. Je pose trop de questions. Ma curiosité me perdra un jour. »

Elle se mit à rire légèrement, de nouveau un peu gênée, mais pas trop non plus. Elle n’ajouta rien, préférant le silence plutôt que de dire quelque chose qu’il ne fallait pas. Elle remarqua qu’il n’avait parlé que de son père…et pas de sa mère. Peu importait. Une petite voix en elle lui disait vivement de se taire et de garder ses réflexions pour elle. Cette petite voix s’appelait la conscience. Depuis quand en avait-elle une ? Bref. S’il n’avait pas parlé de sa mère, c’est qu’il devait il y avoir une raison, et quelle qu’elle soit, elle ne regardait en aucun cas la jeune japonaise.

Son regard s’était maintenant posé sur une porte d’armoire entrouverte, avec à l’intérieur, une guitare. Il en jouait ? Apparemment oui, sinon, que ferait une guitare dans son armoire, s’il n’en jouait pas ? Ne serais-ce pas totalement inutile ? Elle resta silencieuse un instant, puis, pensant qu’il n’y avait pas de mal à demander s’il en jouait ou pas, elle lui posa la question. Sur le coup, le jeune homme fit une tête drôlement…bizarre. Comme lorsqu’on est très surpris ou qu’on a des haut-le-cœur. Mizuki se demanda ce qu’elle avait encore dit de mal. Pourtant, il n’y avait rien de mal à demander s’il était musicien, si ? Mais au final, peut-être qu’elle posait juste trop de questions ? Après tout, elle était venue juste pour demander de l’aide, et la discussion tournait véritablement à l’interrogatoire.

Le jeune homme lui répondit que non, en se raclant la gorge. Il disait qu’il n’en jouait pas. Mizuki haussa un sourcil, mentait-il ? Elle n’en savait rien, mais elle se défendit fortement de lui dire le fond de sa pensée, ainsi que de lui demander ce que faisait alors cette guitare ici alors qu’il n’en jouait pas, et qu’il n’y avait aucune trace de ses colocataires ici. Il semblait désemparé. Bon, le mot désemparé était peut être un peu trop fort, mais il était vrai qu’il avait l’air un peu trop perdu. Pourquoi ? *Tais toi Mizuki.* Gabriel reprit la parole, en disant l’exact antithèse de ce qu’il avait dit précédemment, avec comme nuance le fait qu’il n’avait pas joué, juste depuis longtemps. Son ton était hésitant, le contraire de ce que Mizuki avait put constater jusque là. Il semblait plutôt être quelqu’un de sûr de lui pourtant…


« Pardon si je t’ai blessé. Ou si j’ai encore dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Je ne pose plus de questions sur toi. Promis. Je ne veux pas que tu prennes pour une pauvre curieuse, ni que tu sois amené à me détester parce que je mets un peu trop mon nez dans les affaires des autres. »

Elle baissa légèrement la tête. Quand elle la releva, elle constata que Gabriel s’était levé, et s'était appuyé sur la porte de l’armoire, comme pour cacher l’instrument, et finir par fermer la porte, de façon à ce qu’on ne puisse plus du tout voir la fâcheuse guitare, qui semblait tant le troubler.

« D’accord. Je comprends. Je ne te demanderai pas de prestation non plus. C’est promis aussi. »

Le jeune homme se mit alors à rire, et Mizuki eut la désagréable impression qu’il se payait sa tête. Bon. Peut-être pas finalement, peut-être qu’elle était parano en plus. Encore un autre de ses défauts. Trop d’intuition, tue l’intuition. Et chez elle, cela tournait rapidement à la paranoïa. Pourtant, elle avait la sensation que le jeune homme lui mentait, qu'il n'était pas si mauvais qu'il le prétendait, mais elle ne dit rien là non plus. Ce n’était pas ses affaires. Elle se contenta d’esquisser juste un léger sourire en réponse au rire de Gabriel, qui lui, la regardait avec un air enfantin.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeVen 14 Nov - 15:36

Gabriel se mordit la lèvre. Il était allé un peu loin avec elle, et l’avait visiblement blessée, bien qu’un peu involontairement. Il avait surtout été pris de cours, à vrai dire…Enfin, passons. Il sourit légèrement et retourna s’assoir sur son propre lit, en ramenant ses jambes dont il se servait fréquemment d’ailes…Comme maintenant…On va tous faire le papillon ensemble, ca détend l’atmosphère ! Bon, bref.

« Non, ne t’inquiète pas, ce n’est pas de ta faute, tu as bien le droit d’avoir envie de savoir à qui tu parles ! »

Lui fit il remarquer avec un sourire amusé, lui, qui cherchait tellement, toujours, à cerner ses interlocuteurs. Cela, entre autre, faisait partie de sa stratégie d’approche des inconnus : d’abord, savoir à qui on a affaire. Ensuite, repérer ses faiblesses. L’abattre…Ah, non, pardon, ca, c’était pour les snipers. Pour lui, la raison était simple et finalement assez peu différente : ne pas se laisser abattre. Ne pas se laisser toucher. Qu’on ne s’avise même pas de l’approcher ! Clair ? Tant mieux. Enfin bref. De sa voix douce bien qu’un peu rauque, il reprit après avoir laissé passer un silence.

« Tu dois me prendre pour une sorte de dingue instable…Peut être que tu n’as pas tort, en même temps. »

Un léger rire un peu surfait lui échappa, mais vint s’éteindre sur ses lèvres tout aussi vite. Inutile d’en faire trop. Et puis, en un certain sens, ce n’était pas faux : Gabriel était assurément un peu dingue. Un peu beaucoup, parfois, certes, et dramatiquement instable. Une sorte de pile électrique sur la brèche. Il aurait suffit d’un rien pour que tout le mécanisme pourtant des plus compliqués s’arrête en un clin d’œil. D’un rien…Que personne n’avait encore atteint. Mais, des qu’on s’en approchait, un voyant rouge dans sa tète transformait son esprit en caserne résonnante de sirène. Comme à l’instant. Les sirènes s’arrêtaient doucement…Non, cela ne voulait pas dire qu’il allait bien tôt mourir. Ce n’est pas un encéphalogramme, il faut suivre, un peu ! Bref.

« C’est juste que… La guitare.C’est lié a des souvenirs un peu douloureux, encore. »

Encore ? Comme s’il avait réellement pu espérer un jour se défaire de ses souvenirs là. Pourquoi éprouvait-il le besoin de se justifier ? Et bien a vrai dire, ce n’était pas tout a fait une justification, car si la jeune fille croyait qu’il était en train de se lancer dans une confidence, elle partait sur une mauvaise voie. Il n’en dirait assurément pas plus que cela. D’aussi loin qu’il s’en souvienne depuis son départ, il n’avait jamais prononcé le nom de son frère, puisqu’il s’agissait bien de cela, devant qui que ce soit. Alors une inconnue, même dans un endroit étranger, même avec le décalage horaire…Jamais de la vie !

Sans doute que le sourire qui virevoltait à nouveau sur ses lèvres exprimaient plutôt clairement cette constatation « je prends la peine de m’expliquer, mais n’essaye pas d’approfondir ou je me ferme. ».

« Et puis tu as le droit de poser les questions que tu veux. D’ailleurs je vais même te les retourner…Tu joues ? Je veux dire, pas forcement de la guitare, n’importe quoi...Du banjo. »

C’était d’une banalité qui aurait pu lui paraitre affligeante, seulement la constatation était là : après l’émotion de sa remise en question involontaire, il avait besoin d’ordinaire. C’était tellement, tellement rare. Son regard resta braqué sur la jeune fille, comme si elle s’était peu à peu transformer dans son esprit de petite fille timide et insignifiante en jeune femme habile. Ceci dit, il n’avait jamais trop eu de gout pour les petites filles fragiles…Totalement inutiles et agaçantes, d’après lui. Alors…
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeSam 15 Nov - 1:26

Mizuki vit Gabriel se mordre la lèvre, comme s'il s'en voulait de s'être comporté ainsi avec elle. Pourtant d'un côté, c'était parfaitement son droit de vouloir garder sa vie privée... Privée justement. La jeune fille posait trop de questions alors qu'elle le connaissait depuis seulement quelques minutes. C'était si peu... Il était donc tout à fait normal qu'il ne souhaite pas se livrer à elle. Il en serait sûrement de même dans son cas à elle. Jamais elle ne se serait totalement confiée à un... inconnu. A moins qu'elle ne soit ivre, ou dans quelque autre état...inhabituel. Elle suivit le jeune homme du regard, et le vit retourner s'asseoir sur le lit face à elle, son lit. Il s'était mis en tailleur et faisait maintenant le papillon avec ses jambes. Comme un gosse tout bonnement incapable de rester en place, un peu comme Mizuki, qui changeait de position tout le temps, sans y voir aucun sous entendu pervers voyons...

La jeune japonaise esquissa un léger sourire à la remarque du jeune homme. Ah ? Il tentait de se rattraper maintenant ? Au fond, finalement, il avait l'air d'un gentil garçon. Enfin... Le genre de garçon qui cache bien son jeu, et qui ne laisse pas vraiment apparaitre au grand jour sa vraie personnalité.

« Si tu le dis. Enfin, peu importe, n’en parlons plus, c’est d’accord ? »

C’est vrai quoi. Ils n’allaient pas rester toute la journée sur ça, à s’excuser mutuellement, à se chercher tout deux des excuses, pour quelque chose d’assez futile au final. La jeune fille tenterait de se contenir, elle était désolée. Pas besoin d’en faire toute une histoire, si ? Bref. La jeune fille s’autorisa à ramener ses jambes contre elle, en mettant par la même occasion ses pieds sur le lit sur lequel elle était assise. Bah quoi ? Oui d’accord. Elle prenait légèrement ses aises. Même beaucoup. Mais après tout, pour l’instant le lit n’avait pas été fait, donc...
Un court silence s’installa entre les deux adolescents avant que Gabriel reprenne la parole, d’une voix douce, mais néanmoins rauque. Quoi de plus normal pour une voix de mec dira-t-on.


« Mais non, pas du tout, dit-elle avec un léger rire, et pourtant, crois moi, j’ai souvent tendance à prendre les gens pour des décérébrés. »

Non honnêtement. L’idée que Gabriel soit une sorte de dingue instable ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Et ce n’était pas rien. Non, elle pensait même qu’il devait être quelqu’un de plutôt intelligent, mais à qui il peut bien sûr arriver de déraper de temps en temps, de s’amuser. Comme tout le monde. Mais bon. Après tout, elle tirait peut être un jugement un peu trop hâtif du jeune homme. Elle ne le connaissait pas. Tout ce qu’elle savait sur lui, c’était qu’il s’appelait Gabriel, qu’il était d’origine Irlandaise et Chinoise, qu’il était musicien, et qu’il n’avait pas vraiment envie de parler de sa vie. C’était tout. Il enchaina de nouveau, expliquant pourquoi il ne tenait pas tellement à faire de prestation à la guitare, ni à en parler d’ailleurs. L’instrument était apparemment lié à des souvenirs douloureux de sa vie. Mizuki compris pourquoi il s’était autant renfrogné.

« Je comprends. Mieux vaut alors ne pas raviver ces souvenirs, même s’ils sont présents malgré tout j'imagine... »

Elle se contenta juste de dire cela. Elle ne creuserait pas plus loin, car elle avait compris aussi les limites que le jeune homme tentait d’imposer. Sur ce sujet là, elle ne devait pas le questionner.
Pourtant, l’instant qui s’ensuivit, il déclara qu’elle avait le droit de poser les questions qu’elle voulait. Enfin sûrement toutes sauf celles qui concernaient ce douloureux passé. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, lui retournant déjà la question. Jouait-elle d’un instrument elle aussi ? Oui elle jouait, depuis son enfance. La musique, durant toutes ces années passées dans l’ombre de ses parents, avait été son seul et unique refuge.


« Oui je joue.... Egalement de la guitare, du piano... Et puis, je chante aussi. »

Ce fut tout ce qu’elle répondit. Elle attendait. Quoi ? Que le jeune homme la questionne un peu plus sur elle aussi sans doute. Car depuis qu’elle était arrivée, c’était elle qui lui avait fait subir un véritable interrogatoire. C’était à son tour d’être l’interrogée à présent.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeSam 15 Nov - 16:12

Elle ne le considérait pas comme un décérébré ? Gabriel fut ravit d’apprendre qu’encore une fois, il se faisait passer pour l’être le plus normal du monde. Encore une fois, il réussissait à passer pour intelligent, cultivé et posé. Il était cultivé. Mais il aurait été inutile de se fier à son visage impassible : son esprit était une tempête permanente qui ravageait son petit cerveau et le rendait tellement lunatique. Apres tout, c’était bien cela qui était le plus notable chez lui : a quel point il était capable de se construire entièrement une image tellement décalé de ce qu’il était réellement : un jeune homme pas encore adulte qui faisait du mal aux autres parce que son grand frère en avait eu assez de jouer a la poupée. Un joli minois derrière lequel se dissimulaient définitivement un esprit et une personnalité en grande partie forgée par un nombre incommensurable de nuits blanches fortement arrosés. Un gamin qui s’amuse à prendre des pilules et à séduire les filles et les garçons. L’incroyable gamin insupportable et ultra riche qu’il était en réalité. Quelqu’un d’assez peu intéressant, finalement. Quelqu’un que n’aurait jamais approché, sans doute, le jeune homme impassible et toujours tiré a quatre épingles, qui se fout de tout sauf de lui. Le jeune homme dont il laissait partout l’image parfaite. Qui n’a jamais rêvé d’être exactement ce qu’il désire ? Oui, mais personne ne s’en donne jamais vraiment les moyens…Ce que les gens peuvent être lâches !

Ce qu’il était, finalement, c’était un jeune homme qui se rend rapidement compte qu’il n’en a que faire, que cette fille joue du piano, de la guitare, qu’elle chante. Son sourire léger et indéchiffrable resta sur son visage, alors même qu’il repensait à la banalité qu’il passait sa vie à fuir.

« Vraiment ? Bon. Assez de confessions, j’ai toujours trouvé que cela manquait d’intérêt, sans vouloir te froisser. Et puis, tu es là pour quelque chose, non ? »

Si la conversation avait été écoutée de l’extérieur, elle aurait été assez semblable à quelque chose du genre de « je me fous de ton nom, on conclue ? ». Ce qui était à vrai dire très éloigné de ce dont ils parlaient effectivement. Mais Gabriel ne mettait jamais très longtemps à trouver des sous-entendus un peu partout. Et puis…Quoi ? C’était quoi ensuite ? J’ai grandi dans une ferme, ma poupée s’appelait Laura ? Pitié, qu’on lui évite ca, il détestait les présentations. Chez lui, elles se limitaient d’ordinaire à un nom lancé un peu à l’aveugle. Pour le jeune homme, c’était presque déjà trop en savoir. Il y avait beaucoup de choses qu’il feignait d’aimer ou non, certes. Mais le fait qu’il n’apprécie pas d’en savoir plus sur ses interlocuteurs, c’était l’une des seules choses qui étaient chez lui intrinsèquement vraie. Pourquoi faire ? Plus les gens parlent d’eux, plus on se rend compte de leur inintérêt, non ? D’accord, peut être que la confiance de Gabriel en l’homme était basse…Très basse.

« Donc ? Cette chambre, on la cherche ? Je veux dire, avant que mes colocataires me découvrent dans une chambre dévastée par un courant d’air, avec des marques de…Pas sur leur lit… »

Fit-il remarquer doucement, avec cette légère nuance amusée dans la voix qui le rendait incroyablement craquant…Ce qu’il savait d’ailleurs parfaitement. C’était la seule façon pour pousser cette fille vers la sortie sans avoir l’air d’un idiot, d’après lui. Histoire de montrer l’exemple, surement, il se leva, les mains à moitié dans les poches de son jean. Lorsque sa main repassa dans ses cheveux pour les remettre à leur exacte anti-place…Oui, c’est une culture, de ne pas avoir l’air de ce qu’on est, dans ce cas, incroyablement soigné de la tète aux pieds. Bref, lorsque ses doigts fins passèrent dans sa chevelure sombre, une attitude féminine s’attachait à ses gestes. Un peu comme une jolie fille qui se recoiffe en dansant. Sauf qu’il ne portait pas de jupes très courtes, que ses cheveux par ailleurs étaient plus courts, et qu’il était un garçon, certes. Le mélange des genres, c’était tout à fait lui.

Avec un sourire, il attendit une réaction de la part de Mizuki. Mais a vrai dire, comme il n’avait aucune envie de rester là assis dans sa chambre en pleine journée à raconter sa vie à une fille qui lui raconterait la sienne. Non, franchement, soyons un peu sérieux…Alors la seule réaction que pouvait décemment avoir son interlocutrice, c’était d’accepter de sortir. Ou il dégainerait un autre sourire, au pire. Est-ce qu’il aurait vraiment pu imaginer qu’on ne fasse pas ce qu’il voulait…Je vous en prie…
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeSam 15 Nov - 22:02

[C’était fait exprès le coup de la poupée qui s’appelle Laura ? xD]

Tout ce que Gabriel fut capable de lui répondre fit l’effet d’une douche froide à Mizuki, malgré le sourire qui restait inscrit sur son visage. Ce qui venait de se passer pouvait facilement être appelé ‘se prendre un vent’. La jeune fille voulait qu’il la questionne un peu, non pas parce qu’elle voulait uniquement parler d’elle mais parce qu’elle aurait aimé que tout deux se connaissent un peu plus. Visiblement, cela n’avait pas vraiment l’air réciproque. Le jeune homme trouvait que ce genre de confessions manquait d’intérêt, selon ses mots exacts. Elle qui l’avait trouvé plutôt chaleureux au début… Peut-être qu’en fait il n’était pas la personne qu’elle croyait. Il avait ajouté l’expression ‘sans vouloir te froisser’. Il ne voulait pas la vexer ? Trop tard. Même si elle était résignée à ne pas le montrer. C’est vrai quoi, elle n’allait pas lui dire que justement il l’avait froissée et qu’elle voulait absolument qu’ils continuent de parler de leurs vies. C’était ridicule. Il n’avait pas envie de parler. Tant pis. Elle n’allait pas se vexer pour quelque chose d’aussi futile, cela n’avait aucun sens. Lorsqu’il lui rappela plus ou moins qu’elle était venue pour quelque chose, elle eut un léger sursaut de surprise. La première chose qu’elle fut tentée de dire c’était « Qui ? Moi ? De quoi tu parles ? Je ne suis pas venue ici pour coucher avec toi ! » Mais elle se rappela la véritable raison de sa venue : demander de l’aide pour trouver sa propre chambre. Heureusement qu’elle n’avait rien dit, ou alors le jeune homme l’aurait prise pour une parfaite imbécile, si ce n’était pas déjà le cas…

« Ah… Euh, oui. Ma chambre. C’est vrai. »

Elle resta silencieuse, sans bouger, pendant quelques instants. A vrai dire, elle n’avait même pas réagit, perdue dans ses pensées. Ce garçon, qui jusque là s’était montré accueillant, drôle, gentil et plutôt bavard semblait maintenant tout faire pour éviter les discussions et pour la faire sortir de sa chambre. Mais bon, il était vrai qu’à l’origine, ce n’était pas ce qui était prévu. La jeune fille releva la tête. Ok. Elle n’allait pas en faire tout un plat, ni s’imposer ici plus longtemps. Cependant, elle avait toujours caché les réelles émotions qu’elle ressentait, donc elle ne laisserait pas paraître sa déception. Elle n’allait pas s’abaisser à ça. Au lieu de cela, elle esquissa un sourire et se mit à rire faussement à la réflexion de Gabriel.

« Tu as raison, ce ne serait pas super glorieux. Désolée pour le lit. »

Elle se leva, puis se baissa légèrement pour épousseter le lit à l’endroit où elle s’était assise et où elle avait mit ses pieds. Elle se retourna pour faire de nouveau face au jeune homme qui se passait minutieusement la main dans les cheveux pour les coiffer, ou les décoiffer… Mizuki ne voyait pas de réelle différence. Le jeune homme devait être le genre de garçon à se préoccuper beaucoup de son apparence et de lui-même. Mizu’ était elle aussi soucieuse de son apparence, comme tout le monde, mais bon. Pour un garçon, ce n’était pas véritablement la même chose. Et chez lui, la beauté ne faisait pas tout malheureusement. Il était beau, c’était vrai, et indéniable. Comme une espèce de féminité qui le rendait encore plus séduisant… Mais n’allez pas croire que Mizuki s’intéressait aux filles… Bref. Malgré le fait qu’il soit beau et séduisant, il y avait chez lui comme quelque chose de… prétentieux. Oui, cela devait être ça. Le genre de garçon qui sait parfaitement qu’il plaît, et qui en profite. Mais après tout, tout le monde peut se tromper.

Mizuki contourna alors ce lit sur lequel elle était assise quelques secondes plus tôt, et suivit Gabriel jusqu’à la porte. Il avait dit « on la cherche ? », donc apparemment, il l’aiderait bel et bien. Comme c’était prévu au départ. C’était déjà ça. Elle se posta derrière la porte, puis se retourna pour être face à Gabriel.


« Est-ce qu’il y a un panneau, ou quelque chose comme ça dans le lycée, qui indique quelles sont nos chambres ? »
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeLun 17 Nov - 1:09

Bon… Peut être qu’il aurait du se forcer un peu à continuer cette conversation, il avait la vague impression que la jeune fille reprenait peu a peu son malaise du début. Il se mordit légèrement la lèvre, ce qui n’était pas forcement chez lui un signe de gène. Rarement, même. C’était un geste habituel, presqu’un tic, comme la main dans ses cheveux, comme ses doigts qui parcouraient son cou, tritouillaient sa chaine, migrait vers sa nuque…Gabriel avait beaucoup de tic tactile. Peut être qu’au début, cela était venu de son besoin de séduire. Maintenant, ce n’était que des habitudes dont il aurait parfois voulu se défaire, parce qu’elle connotait trop une attitude de séduction dans laquelle il ne se trouvait pas forcement…pas toujours. Mais si, mais si !

Bref. La jeune fille se leva, épousseta le couvre lit sr lequel elle avait prit place et le rejoignit près de la porte. Il se saisit de ses clés et passa un pull sur son tee shirt, avant, bien sur, de se recoiffer. Alors qu’ils sortaient, sa main passa furtivement sur l’épaule de la jeune fille, plus dans une ébauche d’accolade de réconciliation que comme un quelconque geste d’approche a connotation sexuelle. Ce n’était pas son humeur du moment.

« Et bien…pas vraiment. Mais il y a un bureau, avec quelqu’un qui pourra te renseigner...Enfin je veux dire nous…Enfin, c’est par là. »

Il montra une direction vague, sembla réfléchir un moment, douter, regarda de l’autre coté. Où était il, déjà ce bureau ? Enfin, ce n’était pas possible, il y était resté presqu’une demi heure tant il y avait de monde, il n’y avait pas plus d’une semaine ! Il ne pouvait pas déjà avoir oublié !

Bon. Pour ne pas avoir l’air du guide complètement perdu…Qu’il était un peu, il se retourna vers la porte et la ferma à clé, avant de glisser ladite clé dans sa poche, dans laquelle il laissa aussi sa main, au passage. Lorsqu’il ne fumait pas, il avait indubitablement un doute quant à la place que devait occuper ses deux fines mimines. Alors…Revenons au principal…Où était ce bureau…Il décida que ce n’était pas le moment de perdre une fille qui semblait déjà un brin remontée contre lui, et frappa a la porte de ses voisins. Il frappa à la porte voisine de la sienne, et attendit, appuyée au montant.

Lorsque l’une des occupantes ouvrit, elle se retrouva immanquablement en tête à tête rapproché avec Gabriel, et sursauta. Il adorait faire ca ! D’accord, c’était puéril et totalement idiot, comme sonner dans toutes les maisons de la rue pour Halloween. Mais il n’avait jamais fait ca, a à Halloween, lorsqu’il était petit, alors il se contentait d’attendre ceux chez qui ils frappaient avec cet air d’innocence plaqué sur le visage. Immanquablement, ils sursautaient, reculaient, murmuraient des paroles d’excuses. Immanquablement, Gabriel gardait son air impassible sur le visage, l’air de demander ce qu’il se passait, tout à coup.

Bref. Sa jeune voisine n’échappa pas à la règle. Elle recula, fut même prise d’un fou rire nerveux. Ah, c’était une bonne cliente, celle la, il faudrait qu’il revienne ! Enfin, peu importe, il lui demanda en deux mots ou se trouvait le bureau de l’administration des chambres, du répéter deux fois pour qu’elle comprenne, réexpliqua plus lentement…Oui, bon, ce n’était pas une lumière non plus, la petite blonde. Elle devait bien avoir deux ans de moins que lui, au moins, et sa colocataire, du même âge, avait accouru en l’entendant rire. Leurs deux paires d’yeux bovins l’observaient maintenant…Bon.

Lorsqu’enfin elles lui désignèrent la direction opposée a celle qu’il avait cru pouvoir affirmer, il s’empressa d’attraper le bras de Mizuki en bafouillant un

« Fuyons… »

Et de s’écarter avec un vague signe de remerciement de la main. Lorsqu’il eut enfin entendu la porte se refermé, il jugea qu’il devait véritablement paraitre étrange a son interlocutrice principale et qu’elle allait probablement fuir dans les prochaines minutes s’il ne reprenait pas une contenance un peu plus…ordinaire. Il se tourna donc vers elle avec un petit sourire d’enfant et ralentit un peu le pas.

« Oui, non…c’est juste qu’elles…Enfin, c’est par là, j’ai bien fait de demander, tu vois…Je t’aurais perdu, je n’ai aucun sens de l’orientation… »

Il se racla légèrement la gorge. Super, mon chou, tu passes pour un dingue qui drague des gosses. Super, non, vraiment, belle démonstration de savoir vivre, il n’y a pas a dire, si tu veux que cette fille te déteste et se mette à répandre dans tout ce foutu pensionnat que tu es une espèce de pervers dégénéré, c’est bon, là, tu tiens le bon bout…Ne perdons pas espoir.
[Heu...Non, c'etait pluot une référence à "Laura, pourquoi m'as tu abandonné" Mais remarque ca marche aussi XD]
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeLun 17 Nov - 16:05

Mizuki resta silencieuse quelques instants. Elle remarqua pendant ce temps là, que le jeune homme se mordait la lèvre, une fois de plus, c’était apparemment une habitude chez lui, tout comme cette manie de se passer la main dans les cheveux. Quand elle l’observait bien, elle pouvait facilement savoir quels étaient ces tics chez lui. Mais elle n’allait pas non plus passer son temps à l’observer pour savoir desquels il s’agissait. Ce n’était pas très important. Même pas important du tout. Puisqu’on s’y faisait de toute façon. Elle s’appuya légèrement contre le mur, près de la porte, comme si ses jambes étaient trop faibles pour la porter, ce qui n’était pas le cas. Elle était simplement en train de faire une crise de fainéantise aiguë, ce qui lui arrivait souvent d’ailleurs. Non pas qu’elle avait une attitude désinvolte… Loin de là.

Elle tourna la tête, pour voir Gabriel se saisir des clés de sa chambre, et enfiler un pull par-dessus son tee-shirt. Pourtant, il ne faisait pas froid… Si ? Après tout, il faisait comme bon lui semblait, Mizuki n’était pas sa mère ! Lorsqu’il arriva à sa hauteur, il passa furtivement sa main sur l’épaule de la jeune japonaise qui ne put retenir un léger frisson… Ou sursaut plutôt. Elle ne s’attendait pas à un geste de ce type de la part du jeune homme, même si elle n’y voyait aucune connotation sexuelle, et de ce côté-là, elle en savait un rayon… Elle en avait vu des pervers dans sa vie.

Bref, elle se contenta d’esquisser un sourire, et suivit le jeune homme à l’extérieur. Il y avait, selon lui, un bureau, avec quelqu’un qui pourrait la renseigner. Cependant, il n’avait pas vraiment l’air de savoir où il allait lorsqu’il indiqua à Mizuki une direction assez vague en semblant assez perdu. Elle ne lui fit pas part de cela, tant pis s’il se trompait, cela pourrait être amusant, et puis ils finiraient bien par le trouver ce bureau ! Elle baissa légèrement la tête, elle n’arrivait pas à réprimer un léger sourire amusé, et elle préférait le faire discrètement, plutôt que Gabriel ne s’imagine qu’elle pourrait se moquer de lui. Ce qui n’était pas le cas, même si la situation était, encore une fois, plutôt risible. Dans le bon sens.


« Je vous suis Monsieur le Guide ! »

Dit-elle avec un air convaincu, un sourire franc inscrit sur son visage. Elle se recula un peu, pour permettre à Gabriel de fermer sa porte. Bah oui, il n’allait pas la laisser ouverte et risquer de se faire piquer ses affaires. Bon, il était vrai que dans ce lycée, des voyous, on n’en voyait pas ou quasiment pas, mais on ne sait jamais. Les gens peuvent être tellement tordus…

Ce qui se produisit l’instant suivant confirma sa thèse qui était que le jeune homme était totalement perdu et n’avait pas la moindre idée d’où se trouvait ce maudit bureau, même s’il avait bien du y passer pour trouver sa propre chambre ! Mais bon, il arrive à tout le monde d’oublier certaines choses de temps en temps, et puis, le Lycée Shimizu était tout de même un grand, très grand lycée.
Gabriel frappa à la porte de la chambre voisine, Mizuki prévut à l’avance ce qu’il allait demander. Elle avait vu juste. Lorsque la porte s’ouvrit, laissant voir une petite blondinette d’une quinzaine d’années, il lui demanda où se trouvait l’Administration, qui se trouvait dans la direction opposée de celle qu’il avait indiquée un peu plus tôt. La jeune fille masqua un léger rire, qui s’intensifia lorsqu’elle vit la manière dont la petite blonde et sa colocataire regardaient, ou plutôt mataient le jeune homme. C’était limite si elles ne se mettaient pas à baver. Gabriel aurait dorénavant deux nouvelles groupies. Deux nouvelles ? Oui, parce qu’elles ne devaient certainement pas être les première. C’était plutôt drôle sur le coup, mais Mizuki trouva très rapidement les deux gamines plutôt pathétiques. C’est bon quoi, c’était juste un mec comme un autre. Après que Gabriel se soit répété plusieurs fois, bah oui, c’était une blonde quoi, ce dernier se tourna vers elle et lui attrapa le bras en lui bafouillant un furtif «Fuyons ». Elle ne se fit pas prier, ce spectacle devenait de plus en plus désolant. Apparemment, le jeune homme en avait assez de se faire ainsi observer, comme s’il n’était qu’un vulgaire animal de foire. Il s’empressa de quitter le champ de vision des deux… collégiennes ? , entrainant Mizuki avec lui. Il finit par ralentir le pas pour bafouiller quelque chose de totalement embrouillé à la jeune fille. La forme était impossible à comprendre, mais le fond, lui oui.


« Je comprends, t’en fais pas. En revanche, si un jour, par quelque hasard que ce soit, on se retrouve paumés je-ne-sais-où, rappelle moi de ne pas te demander par où on doit aller ! »

Dit-elle sur le ton de la plaisanterie, avant de finir par éclater de rire, sans connotation moqueuse bien sur. Elle se rendit compte, qu’elle trouvait ça vraiment «trop chou» de voir le jeune homme s’embrouiller ainsi. C’était l’antithèse de la personnalité de mec sûr de lui qu’il laissait paraître, ou plutôt qu’il voulait laisser paraître.
Tout en continuant de marcher, elle tourna la tête vers Gabriel et déclara avec plus de sérieux, un sourire toujours accroché à ses lèvres :


« C’est gentil de m’aider. »
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeLun 17 Nov - 21:28

« Mais détrompe toi, my dear, je suis bien certain que si tu étais perdue un jour, tu souhaiterais m’avoir a tes cotés. Certes, je ne sais pas retrouver mon chemin. Mais je possède une certaine aptitude à l’obtenir des autres…Ca compense. Largement. »

Sa voix douce compensait l’éclat qui avait à nouveau rejoint ses prunelles, comme un souvenir qu’il aurait oublié un instant, tout en étant bien sur qu’il reviendrait toujours. Sans doute exprimait-il dans ses quelques mimiques beaucoup plus de lui que sa jeune interlocutrice. En effet, son visage impassible pouvait très vite se transformer en un véritable visage de théâtre dont les expressions étaient justement…Très expressives ! Quant à savoir s’il n’y avait pas derrière tout cela quelque étude…Cela, évidemment, c’était un autre problème.

Ils avaient tout deux pris la direction indiquée par les deux midinettes. Dans la réaction qu’elle avait eue, il y avait pour Gabriel à la fois une source d’amusement et d’agacement. Il aimait les regards fuyants et les sourires qui se cachent de ceux qui ne veulent pas montrer qu’ils sont charmés, par pudeur ou par fierté. Il aimait même les étreintes lascives de ceux qui sont séduits, et qui croient séduire à leur tour. Il aimait le charme des affrontements de fierté, le charme aussi des timidités face à lui : il aimait, finalement, voir l’effet de son charme sur les autres….Mais pas comme ca. Les filles…car c’était toujours des filles, évidemment. Les filles, donc, qui se poussent du coude en boite ou dans un bar, qui pouffent, qui lui lancent des regards idiots. Il détestait cela. Par le fait même qu’elles puissent croire pouvoir le séduire, il se sentait étrangement…Rabaissé, en quelque sorte. Un soupir léger suivit d’un sourire résonna dans le léger silence qui s’était installé.

Le bruit augmentait, à mesure qu’il s’approchait des véritables lieux de vie des élèves. Gabriel ne prit pas la peine de relever les remerciements de la jeune fille, bien qu’il les ait incontestablement pris en compte. Tout comme il se contenta d’un sourire léger lorsqu’il croisa son voisin d’en face. La proximité, les relations de bon voisinage, les accolades viriles…Ce n’était pas son truc, et il n’était prêt à organiser une soirée foot-bières avec aucun de ses voisins. D’accord, avec personne, tout court. Bon

Ils accédèrent au bureau, non sans passer entre des troupeaux d’élèves…Tout ce que quelqu’un comme Gabriel pouvait détester. Il s’était saisi fermement du bras de Mizuki et paraissait décidé à aller l’amarrer à bon port, malgré toutes les intempéries qui pourraient leur barrer la route. Quelqu’un le frappa de plein fouet. Le regard de tueur que Gabriel lui décocha suffit visiblement rapidement à ce que le lycéen comprenne qu’il valait mieux clore là l’incident.

Lorsqu’après cette traversée épique et remplie de diverses péripéties que nous ne développeront pas ici par crainte d’ennuyer…Voir d’effrayer par leur brutalité, le lecteur. Bref, après donc cette impressionnante démonstration d’héroïsme, Gabriel appuya ses deux coudes sur le bureau, suivit de près…Du moins l’espérait il, à moins qu’elle n’est été remplacé par une quelconque fille sans papiers (ne pas chercher à comprendre), suivit, donc, pr Mizuki.

Il s’efface d’ailleurs devant la jeune fille, et lorsque l’imposante jeune femme qui s’occupait de ce travail o combien préoccupant, il désigna d’un geste vague sa compagne d’infortune et la laissa parler. Dire qu’il ne faisait pas ca par bonté de cœur, mais pour éviter de rire a la figure de cette charmante hôtesse aurait été franchement médisant a son égard !

Il est vrai que cette jeune pin up était dotée de deux charmants sourcils qui, par amour mutuel, avait choisi de ne plus faire qu’un. Du reste, elle était un peu enrobée, certes. Mais ca n’aurait pas été sujet à plaisanterie, Gabriel savait se tenir, tout de même, si la jeune personne ne s’était pas acharnée à vouloir porter de charmants tops en une espèce de matière collante, légèrement transparente. Le tout garni de paillettes épelait le mot « sexy ».Et de plumes. Bleues et roses.
Gabriel portait sur son dos l’équivalent d’un salaire moyen. Son bon gout était légèrement heurté, d’’ordinaire, par ce genre de phénomène…Mais telle que celle la… certes, les jeunes japonais semblaient avoir moins de complexes vestimentaires que leurs homologues anglais…Qui étaient pourtant déjà bien décomplexés sur le sujet. Mais enfin, tout de même, il y a certaines choses qu’il faut prendre en compte quand on se fringue ! Comme le bannissement des paillettes, par exemple ! Mon Dieu !

Alors que le sourire imperturbable de Gabriel restait sur son doux visage, alors même que le sourcil-fusionné se contractait, marque sans doute de l’attention que la charmante créature accordait à Mizuki, son esprit naturellement moqueur tournait a cent a l’heure, et notait un a un tous les détails qui le dégoutaient profondément chez cette charmante apparition. Enfin, inutile de passer pour un être vil et sans pitié pour les malheurs de cette planète, il préféra ne pas en faire part à sa jeune compagne. Apres tout, elle avait l’air tout à fait capable de se contenir, elle…Peut être qu’elle ne trouvait pas ca drôle...Non…Non, ca, c’était humainement impossible.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeMer 19 Nov - 17:03

J'ai édité la fin, je n'avais pas eu le temps de bien la finir donc je l'avais baclée et elle ne me plaisait pas du tout.


« Peut-être, mais je te préviens, je n’ai aucun sens de l’orientation moi non plus, alors, si jamais on se perdait un jour, on serait vraiment très, très embêtés. Enfin au moins, nous ne serions pas seuls. »

Finit-elle par dire avec un nouveau sourire. Elle imaginait facilement la situation, deux adolescents perdus au milieu de nulle part, se gueulant limite dessus pour rejeter la faute sur l’autre, c’était toujours le genre de chose qui arrivait dans ces cas là. La notion de « perdus au milieu de nulle part » évoquait aussi d’autres sortes d’évènements, mais… Non. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle se mette à penser à des trucs pareils ? C’était tout à fait normal pour une adolescente de son âge, mais quand même. Elle secoua nerveusement la tête, pour chasser ces pensées vagabondes, qui ne restèrent pas si longtemps que ça dans son esprit finalement. Non, c’était vrai, elle n’était pas le genre de fille qu’on pourrait qualifier de perverse. C’était juste une adolescente normale, rien de plus.

Bref, c’était inutile de partir sur des grands débats concernant l’adolescence et tout ce qui va avec. Tout ce qu’il y avait à savoir, elle l’avait su bien assez tôt, elle n’avait plus 12 ans quoi !
Gabriel et elle, continuèrent leur chemin jusqu’au dit-bureau. Sur leur route, ils croisèrent déjà quelques élèves, dont un que le jeune homme connaissait visiblement, vu le sourire, certes léger, qu’il lui avait adressé au passage. Mizuki avait vite compris qu’il était le genre de personne assez distant avec les autres, même s’il devait tout de même aimer la compagnie. Oui, distant, et pas très ouvert, c’étaient les mots exacts. Il n’était pas très bavard surtout, enfin, il devait se passer seulement des discours inutiles, comme de répondre un simple « de rien » à des remerciements. De toute manière, lorsqu’on remerciait quelqu’un, ce n’était pas parce que l’on attendait une quelconque réponse.

Durant leur marche, aucun des deux ne parla, les seuls bruits qu’on entendait étaient l’écho de leurs pas qui se répercutait dans le couloir, et les éclats de voix qui venait des élèves qui trainaient dans le bâtiment. Bientôt, ils purent apercevoir un amas d’élèves à l’autre bout du couloir, c’était sûrement l’endroit où se trouvait le bureau. Les deux adolescents d’approchèrent, et Mizuki constata avec effroi, qu’il s’agissait non pas d’un petit amas d’élèves, mais d’une véritable foule. La jeune japonaise avait une sainte horreur de la foule, ce n’était pas non plus poussé jusqu’à l’agoraphobie, mais pas loin. Elle détestait ce sentiment d’oppression qu’on ressentait lorsqu’on se trouvait au milieu d’un grand nombre de personnes, serrés les uns contre les autres. Elle s’était mise à trembler, voulait s’arrêter, et dire à Gabriel, au risque de passer pour une idiote, qu’elle ne pouvait pas… Non, qu’elle ne pouvait pas passer au milieu tant qu’il n’y aurait pas moins de monde. Ce traumatisme avait une cause, qui remontaient il y avait bien longtemps dans son enfance, depuis, il en avait toujours été ainsi. Avant qu’elle ait pu ouvrir la bouche et dire quoi que ce soit, Gabriel avait saisi fermement son bras, bien déterminé à la faire traverser, sans même savoir qu’elle risquait peut être la crise d’angoisse. Elle saisit alors instinctivement le bras de Gabriel, de celui qui était libre. Elle ferma les yeux très fort en ne cessant de se répéter qu’elle n’était pas faible, et que si elle ne passait pas, elle passerait pour la plus parfaite des chochottes. Ne voyant rien, son ouïe était privilégiée, et le brouhaha était insupportable. Pourtant, elle devait passer. Dans l’agitation, Gabriel n’aurait même pas remarqué sa peur.
Toujours cramponnée au bras de son compagnon d’infortune, ils traversèrent, non sans encombres, la foule des élèves. Se sentant de nouveau respirer, Mizuki rouvrit les yeux. Elle était passée, elle avait réussit. Mais ce n’était pas grâce à elle seule, Gabriel l’avait aidé inconsciemment.

Ils se trouvaient donc enfin dans le bureau du lycée. C’était une pièce assez petite, ou peut être qu’elle paraissait petite vu l’imposante secrétaire qui se trouvait derrière le bureau. La vision de cette chose aurait pu valoir à Mizuki le plus incroyable des fous rires si elle n’avait pas tout de même eut un minimum de contenance. La secrétaire, si on pouvait la désigner de cette façon... Non, non et définitivement non. Elle était indescriptible. On avait atteint l'apogée de l'horreur, physique, comme vestimentaire. Mizuki entama alors une bataille acharnée avec son esprit pour se retenir d'éclater de rire, ce qui aurait tout de même été vexant pour la femme. Si il s'agissait bien d'une femme... Se rendait-elle au moins compte à quel point elle était affreuse ? Apparement non.
Avant même que Mizuki ne prenne la parole, l'hotesse lui demanda d'un air totalement indifférent, on sentait même la supériorité et le dégout dans sa voix :


"Nom, Prénom."

Mizuki leva un sourcil, et songea qu'au moins, elle en avait deux, elle. L'espèce de chose qui leur servait d'hotesse n'avait même pas daigné lever la tête pour regarder ses deux interlocuteurs, ou du moins, son interlocutrice. Mizuki ne supportait pas qu'on lui prête si peu d'attention. Non mais quoi, cette espèce d'épouvantail avec ses plumes, ses froufrous et ses paillettes ne lui avait même pas accordé la politesse de lui jeter de regard ! Non, la jeune japonaise ne faisait pas de crises telles que les gosses de riches en font d'habitude, elle réclamait juste un minimum de respect. Elle répondit alors de la voix la plus froide et la plus dédaigneuse possible :

"Matsuo Mizuki"

La secrétaire tourna quelques pages de son registre, apparemment le registre où se trouvaient les attributions chambres-élèves. Mizuki la regarda, puis lança un regard furtif à Gabriel, qui tentait de se retenir de rire. Mizuki se répéta intérieurement, comme si ses pensées auraient pu atteindre le jeune homme : ne ris pas Gabriel, pitié ne ris pas. Si tu te mets à rire, on est foutus. Elle baissa les yeux, se mordit la lèvre inférieure, prit une grande inspiration avant de relever les yeux. La secrétaire parcourait le registre des yeux, avant de déclarer, avec un air de je-m'enfoutiste prononcé, toujours sans lever la tête :

"Chambre 21"

Mizuki ne la remercia même pas. Non mais, et puis quoi encore ? A la limite, la seule attention aimable qu'elle lui prêterai, serait de lui conseiller vivement de faire quelque chose avec sa tenue vestimentaire. Parce que là, ça devenait presque de la polution visuelle. Mizu' fit signe à Gabriel, puis ils sortirent, et traversèrent de nouveau la foule des élèves, non sans appréhension de la part de notre jeune japonaise qui avait saisit nerveusement le bras du jeune homme. Et là, relachement total, plus aucune pression, la jeune fille explosa totalement de rire, sans pouvoir se contrôler. Durant les deux petites minutes passées dans ce bureau, elle s'était battue intérieurement pour ne pas se mettre à rire. Non mais, quelle monstruosité... On avait assez vu d'horreurs pendant la guerre ! Pire que cette chose... Mizuki ne préférait même pas imaginer. Elle se calma un peu, ses yeux étaient humides de larmes. Il lui arrivait fréquemment de se mettre à pleurer de rire lorsqu'elle avait des crises pareilles.

"Pardon, mais là, c'était plus fort que moi !"
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 1:29

La chose fronçait toujours conscieusement son sourcil. Elle chercha un moment interminable dans ses énormes papiers. L’image de ses doigts graisseux se posant sur les papiers aurait presque pu faire avoir un haut le cœur à Gabriel. Il eut le malheur de regarder Mizuki. Mauvaise idée. Elle le regardait avec un air suppliant, qui ne manqua pas à son devoir : le jeune brun réprima un sourire, puis un rire. Apres quelques instants seulement, il fut totalement obligé de tousser à s’en étouffer pour rester calme. La créature leva les yeux vers lui, constata, sembla t il, que ce n’était pas la fille mais son copain qui riait, sourit. Le jeune homme pu ainsi constater qu’elle avait un appareil dentaire. Qu’elle avait récemment mangé un poulet au curry, aussi.

Il lui sourit. Vous allez me dire, ce n’était pas franchement compliqué, il était déjà pris dans un fou rire. Gabriel n’avait jamais bien appris à se tenir. Enfin, si, bien sur, il était parfaitement poli, il ne côtoyait que le grand monde, tout cela, oui. Mais on ne lui avait jamais appris, et il n’avait jamais tenu à respecter certaines conventions sociales. La moquerie faisait partie de ses habitudes, il n’avait aucun remord a se moquer ouvertement des pauvres êtres tellement ordinaires, dramatiquement répugnant pour quelqu’un comme lui, qui avaient le malheur de croiser sa route. La jeune …Femme ne sembla pas comprendre, ou réaliser. Heureusement…Pour elle, s’entend.

Il eut à peine le temps de réaliser que la charmante et sensuelle créature venait de leur indiquer le renseignement qu’ils étaient venus chercher, traversant tant d’épreuves, parmi lesquelles la plus compliquée : la dernière. Déjà, Mizuki l’emportait a nouveau a travers la foule, en lui reprenant le bras. Il aurait été difficile de dire qu’il sentait une pression particulière de sa part. Non, à vrai dire, ce n’était définitivement pas le cas. Apres tout, a l’aller, c’était lui qui avait saisi son bras, de lui-même, et puis…Il n’y faisait pas vraiment attention, soyons francs.

Lorsqu’elle éclata de rire, la première réaction de Gabriel fut la surprise totale. Il ne s’attendait pas a cela, elle n’avait pas l’air d’être aussi…Médisante que lui, après tout. Mais après quelques instants ; Quelques secondes, le temps de sortir de la foule, Gabriel arreta de contenir le rire convlsif qui lui faisait trembler les epaules depuis un moment déjà.Il était rare de l’entendre rire…Franchement…Sauf evidemment, lorsque c’était aux depends de quelqu’un. On ne se refait pas, que voulez vous ?

Comme, malgré tout, Gabriel restait un petit jeune homme certes fort charmant fort attractif, mais surtout fort dérangé, des mots d’apparence légèrement sans sens lui échappaient par moment

« Plumes…Paillettes…Sexy ! »

Sur le dernier mot, il bugla un moment. Un peu autiste, sur les bords, il se tordait littéralement de rire en répétant « sexy ». Oui. Avec son accent britannique, évidemment. Malheur. Il était passé du coté obscur de la force ! Il allait devenir vert, à pois et se mettre à baver des gouttes de vin rouge ! My God ! L’apocalypse.

Ou pas. Car Gabriel, contre toute attente, il faut bien le dire, finit par se calmer, et constater gravement

« C’est dur, je comprends… Dire qu’on m’avait dit que les japonaises étaient bizarres…Maintenant, j’y crois »

Fit-il remarquer avec l’air le plus sérieux du monde, accompagné même d’un léger froncement de sourcils, comme s’il était arrivé à l’aboutissement d’une étude ethnologique longue, pénible et difficile. Ce qui n’était pas faux, ceci dit…Gabriel aimait la beauté, partout où elle se trouvait. Globalement, il vivait entouré de gens…beaux. La richesse a certain avantages, évidemment. Mais alors ca…Oh, bien sur, il en avait vu, des cas, des femmes, des hommes, qui semblaient avoir renoncé à avoir un jour une apparence humaine. Mais celle-ci…Elle ne semblait même pas avoir renoncé ! Non, c’était pire, LE pire : c’était voulu ! Tout ! C’était calculé ! Mon Dieu, il y avait donc des gens capable de telles atrocités ! Effectivement, l’homme est profondément mauvais. Les preuves de cette affirmation ne sont pas forcement là où on le croit.
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 14:31

Lorsque notre jeune japonaise se mit à rire, Gabriel sembla tout d’abord légèrement surpris. Peut-être avait-il cru que Mizuki était le genre de fille ‘blanche comme la neige’ qui ne se moquait jamais des autres, qui était toujours compatissante, compréhensive et gentille. Mais c’était véritablement tout le contraire. Bien sûr, elle savait se montrer compréhensive, gentille et compatissante, seulement quand elle le voulait bien. Il ne fallait pas se voiler la face, c’était, malgré tout, une gosse de riches comme les autres, moqueuse, hautaine, du moins envers les personnes par rapport auxquelles elle se sentait vraiment très supérieure. Et c’était le cas dans cette situation. Comparée à cet espèce d’épouvantail ambulant, la jeune japonaise pouvait être considérée comme une vraie divinité grecque. Et ça, personne ne pouvait le nier. En même temps, ce n’était pas bien difficile d’être plus beau ou plus belle que cette chose qui servait de secrétaire.

Bref, après un instant, lui aussi se mit à rire, de façon bien plus convulsive que la jeune fille, comme s’il tentait désespérément de se retenir, ce qui était parfaitement impossible. Sérieusement, quel humain normalement constitué n’aurait pas éclaté de rire à la vue de ce truc ?

C’était la première fois que Mizuki le voyait rire, enfin depuis le petit quart d’heure depuis lequel elle le connaissait. Enfin…connaître était un bien grand mot. En le rencontrant elle l’avait plutôt pris pour un garçon assez sérieux, ce qui ne l’empêchait évidemment pas de rire comme une personne normale. Par moments, entre deux éclats de rires, quelques mots lui échappaient. Des mots tels que ‘plumes’, ‘paillettes’ ou encore ‘sexy’ qu’il répéta plusieurs fois, avec l’air d’un autiste fini. Des mots en apparence totalement anodins, mais qui faisaient en réalité référence à l’apparence de la magnifique créature qui habitait le bureau. Hum… Sexy. Non, cela ne décrivait pas du tout son apparence, qui était la parfaite antithèse de ce que l’on pourrait qualifier de sexy. Ce mot faisait référence à l’imprimé pailleté rose fuchsia qui ornait fièrement son tee-shirt. Sa propriétaire ne paraissait pas se rendre compte que cela la rendait bien plus ridicule qu’autre chose. Revendiquer le fait d’être sexy alors qu’on ressemblait à une poubelle ambulante. Le comble. Gabriel ne cessait de se tordre de rire en répétant plusieurs fois le mot responsable en grande partie de cette hilarité commune.


Voyant le jeune homme rire ainsi, et le rire étant véridiquement très communicatif, notre jeune japonaise fit une rechute, pour ainsi dire. Elle s’était mise à rire de nouveau, se tenant fermement les abdominaux. Parce que oui, lorsqu’on est une fille assez frêle comme Mizuki, rire trop fort, ça fait mal aux abdos. Entre deux hoquets, elle réussit à aligner quelques mots, difficilement.

« Gabriel… Pitié ! Arrête de… Rire ! »

Tant qu’il continuerait de rire ainsi, elle ne pourrait pas se stopper. Rien que le fait de le regarder se tordre ainsi suffisait à la faire pleurer de rire. Ils devaient avoir l’air idiots à rire ainsi. Les autres élèves, à quelques mètres d’eux devaient se poser des questions sur la raison de leur soudaine hilarité. Mais aucun de nos deux jeunes adolescents ne semblaient s’en soucier, ni même s’en rendre compte, trop absorbés.

Lorsqu’ils se furent un peu calmés, Gabriel constata gravement que la rumeur selon laquelle les japonaises étaient bizarres se confirmait. Mizuki haussa les épaules, esquissa un sourire avant de répondre en prenant un faux air supérieur :


« Non, c’est juste elle qui l’est. Mon dieu… Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi horrible. Même moi je suis un chef-d’œuvre de beauté comparée à elle… »

Elle avait dit cela sans prétention, juste pour rire, même si elle aurait très bien pu revendiquer le fait d'être bien supérieure à cette femme hideuse. Non. Elle était bien supérieure, c'était indéniable. Elle savait très bien qu'elle l'était, mais la seule différence avec Gabriel, c'était qu'elle, ne semblait pas s'en vanter, même si elle s'en était déjà souvent, très souvent servie.

Bref. Il était encore tôt, mais la jeune fille commençait à sentir son estomac réclamer de quoi manger. De plus, elle n'avait rien avalé ce matin, étant donné qu'elle avait prit son avion très tôt, et qu'elle n'avait rien voulu manger lorsqu'elle était à bord. Pourquoi ? Elle ne savait pas, mais ce qui était sûr, c'est qu'elle n'aurait jamais du refuser ces petits pains au chocolat qui lui avaient été proposés. Trop tard. Cependant, elle n'allait pas rester ainsi, elle avait faim, il fallait qu'elle mange. Elle proposa alors à Gabriel, avec un sourire aux lèvres :


« Ça te dis de venir manger quelque chose avec moi ? Je t'invite, en remerciement pour m'avoir aidée. Enfin... SI ce n'est pas trop vexant pour ton ego de te faire inviter par une fille... »
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 16:22

Finalement, peut être que ce n’était pas une gentille fille…Ce qui faisait immanquablement remonter la jeune fille dans l’estime de Gabriel, évidemment, est il utile de le préciser ?

« Ne te compare pas à elle, voyons, tout de même. C’est avilissant… »

Fit-il remarquer en contenant, bien sur, le fou rire qui lui remonta aux lèvres. Un chef d’œuvre de beauté ? Toute personne normalement constituée et sans gros désordre d’ordre physique aurait pu s’estimer être Dieu lui-même en face de cette charmante créature qu’il venait de quitter. Le jeune homme remarqua à ce moment seulement le nombre d’élèves qui s’étaient retournés, voir arrêtés pour les regarder se tordre de rire en s’appuyant au mur. La dignité impassible qui s’était réinscrite sur son visage pale les fit aussi les épaules et passer leur chemin. Non, mais tout de même ! Ils n’étaient pas des phénomènes de foire, après tout ! Et a vrai dire, l’envie de Gabriel de passer pour quelqu’un de…Drôle n’était pas tout a fait certaine. Enfin, passons, son interlocutrice lui proposait déjà d’aller déjeuner.

Déjeuner ? Apres tout, Mizuki venait d’arriver, et les longs trajets étaient toujours source de fatigue. Il était certain que la première chose que l’on pensait fréquemment à faire était de se jeter sur la moindre parcelle de nourriture. Pour sa part, c’était ce qu’il avait fait avant même de chercher sa chambre ou de poser ses bagages, comme l’avait fait la jeune fille. La pauvre petite créature affamée ! C’était triste a voir…Enfin, non pas qu’elle ait l’air d’une orpheline d’un pays où la famine règne en maitre…Non, pas tout a fait, a vrai dire.

« Tant d’émotions, évidemment, ca donne faim… »

Fit-il remarquer avec un large sourire. Elle lui demanda s’il ne serait pas gêné de se faire inviter par une fille. A vrai dire il était rare que la question se pose : il se faisait rarement invité. Il n’était pas le genre de personne qu’on…Invite. Il respirait trop l’argent pur pour cela. Mais sans doute qu’ici, ce genre de considérations étaient moins évidente. Quant à savoir si le fait qu’il s’agisse d’une fille le gène…Filles, garçons…Pour tous les sujets, la distinction fondamentale entre hommes et femmes lui échappait en grande partie.

« Oh, est ce que j’ai l’air d’un macho sans cervelle ? Non…Sérieusement ? »

Un air tout a fait sérieux s’inscrivit sur son visage, de ces airs qu’il était capable de prendre avec tant de facilité, alors même qu’ils ne correspondaient absolument pas a son…Comment dire ? Etat intérieur ? Gabriel était un bon acteur, cela, c’était certain, la question ne se posait pas vraiment. La question était d’ailleurs proche de l’absurdité : Gabriel était à peu près l’antithèse du macho. A voir la façon qu’il avait de passer sa main dans son cou, de triturer sa chaine, l’obsession qu’il avait pour son apparence de très joli androgyne… Non, Gabriel n’était pas un macho, il était presque même difficilement un…Homme. Le mélange des genres était sa culture, son moyen d’obtenir ce qu’il voulait, des filles et des garçons.

Inutile de le nier, la bisexualité cache beaucoup de choses. Le besoin de se faire aimer de la terre entière ? Le refus d’entrer dans un cadre, quel qu’il soit ? Oui, oui, tout ca. Il était indubitablement réfractaire a tout ce qu’il assimilait ni plus ni moins qu’a un moyen de pression sur la liberté. Sa liberté, qu’il estimait plus que tout. Son regard éclatant se posa sur la jeune fille.

« Attends une minute…Je crois que je commence à me sentir irrité de me faire inviter à déjeuner par un chef-d’œuvre de beauté… »

L’air de réflexion intense qui suivit sa remarque absurde s’effaça dans un sourire lorsqu’il reprit le bras de la jeune fille. Et bien, c’était dit, non, ils allaient manger ? Apres tout, il avait lui aussi un petit creux…Oh, Gabriel n’était pas difficile. Il suffisait de lui dire qu’on allait manger pour qu’il ait faim. Sa vie totalement déréglée lui avait donné cette faculté étrange de maitriser ses besoins physiologiques, au premier rang desquels la faim, bien sur. Déjà, il avançait vers les escaliers qui descendaient vers la cafeteria.

« En fait, tu m’invites uniquement pour que j’ai aussi quelque chose à te devoir, n’est ce pas ? Tout cela pour me revoir, c’est chou. »

Fit-il remarquer avec son imparable accent britannique. Oui, oui, c’était de l’humour, il n’était tout de même pas imbu de lui-même jusqu'à la bêtise. Mais cela ne lui posait pas de problème de chercher à faire rougir les filles…Oh, allez, c’est mignon, non ?
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 20:01

« C’est vrai, tu as raison. Cette chose ne vaut même pas la peine qu’on s’y compare ! »

Répondit-la jeune fille avec un sourire en coin. C’était vrai quoi. Il était bien sûr évident qu’elle était bien plus belle qu’elle ! Ce n’était pas bien difficile de l’être d’ailleurs. Alors était-il vraiment nécessaire de faire la comparaison ? Non, au final, bien sûr que non. C’était évident. N’importe qui pouvait se considérer comme un espèce de dieu grec comparé à cet espèce d’épouvantail ambulant, une expression qui la caractérisait parfaitement bien. Encore qu’un épouvantail aurait certainement fait fuir bien moins d’oiseaux qu’elle. La simple vision de son visage boudiné et de son unique sourcil suffisait à donner des hauts le cœur à la personne la moins sensible.

Après un instant, Mizuki tourna la tête, constatant ainsi que certains élèves avaient cessé leurs discussions pour les observer Gabriel et elle, comme s’ils n’étaient que de vulgaires animaux de zoo ou de foire. D’autres s’était carrément appuyés contre le mur pour les regarder, comme on regarderait la télévision. Ne supportant pas ce genre de regard pesant, surtout venant d’une dizaine d’élèves qui vous regardent avec des yeux aussi gros que des balles de tennis, Mizuki ne put tenir sa langue.


« Vous avez un problème peut-être ? »

Déclara-t-elle sèchement, si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, il aurait été certain que les élèves autour d’elle auraient été tous foudroyés dans la seconde qui aurait suivit. Certains haussèrent les épaules, sans répondre, les lâches. Puis ils passèrent leur chemin, suivis par le regard presque furieux de notre jeune japonaise, qui, avec un regard un peu plus doux, reporta son attention sur Gabriel.

« Je n’ai pas pu m’en empêcher désolée. J’ai horreur des personnes comme ça, qui te dévisagent comme si tu n’étais qu’un animal de foire. Et puis, pour tout te dire, comparée à d’habitude, j’ai été très aimable. J’ai la très mauvaise habitude de balancer des injures à tout bout de champs. »

Elle esquissa un nouveau sourire. Oui, il était vrai que dans des situations pareilles, elle insultait souvent les gens, sans aller jusqu’à l’agression verbale non plus. Même si insulter quelqu’un pouvait être parfaitement considéré comme tel. Mais pas pour la jeune fille. Traiter quelqu’un de gros con était encore une insulte gentille pour elle. Bref, passons.

Oui. Tant d’émotions, cela donnait effectivement faim, surtout lorsqu’on passe cinq bonnes minutes à se tordre le ventre à force de rire. Bien que la vue de la secrétaire aurait suffit à couper les plus gros appétits. Mais là, ce n’était pas le cas. Il fallait le dire, Mizuki n’était pas une petite nature, même si parfois elle se faisait passer pour telle pour attirer l’attention ou se faire cajoler. Elle arrivait souvent à obtenir ce qu’elle voulait ainsi. Mais elle était loin d’être une fille faible. Même si elle avait toujours eu ses parents, elle avait grandit seule, appris à se débrouiller seule, était devenue plus forte, seule. Ainsi, lorsqu’elle avait entamé son adolescence, c’était une fille bien plus mature qu’on ne pouvait l’imaginer.


« Mais bien sûr que non que tu n’as pas l’air d’un macho sans cervelle, c’était une plaisanterie, juste pour te taquiner, rien de plus. »

Un sourire amusé répondit à l’air sérieux qu’avait adopté le jeune anglais, puisqu’il se revendiquait ainsi. Mizuki se doutait bien que Gabriel n’était pas le genre de garçon à être macho, il avait même une attitude assez féminine, qui était horriblement craquante d’ailleurs. Mais ne divaguons pas. C’était tout à fait inutile de le lui dire, il devait très bien le savoir de lui-même, et des autres.

La jeune fille esquissa un énième sourire à la réflexion de Gabriel. Elle ne répondit rien, se contentant juste de sourire, pas gêné cette fois, loin de là, elle aimait qu’on la complimente, seulement si c’était un compliment. Bref. Le jeune homme saisit de nouveau son bras et l’entraîna dans les escaliers qui menaient à la cafétéria. On ne pouvait pas rater la grande flèche rouge peinte sur le mur qui indiquait le mot ‘CAFETERIA’ inscrit en lettres majuscules.

Un léger rire s’échappa de la bouche de la jeune fille, pas un rire moqueur, ni de gêne, non, un rire d’amusement. Elle se prêta au jeu.


« Mince, je suis démasquée… Ma petite combine ne sera pas restée longtemps cachée ! »

Elle laissa échapper un rire plus franc ensuite et se mordit la lèvre. De toute manière, elle n’avait pas besoin d’une telle combine pour tenter de revoir le jeune homme plus tard, si ? Non, c’était ridicule. Comme s’il suffisait simplement d’inviter quelqu’un à déjeuner pour devenir ensuite les meilleurs amis du monde. Ce n’était pas du tout le genre de la jeune fille d’agri d’une telle façon. Il ne lui devait rien. Elle l’invitait seulement pour le remercier de l’avoir gentiment aidée. Même si elle devait avouer qu’elle aimerait le revoir.

« Si tu acceptes de me revoir bien sûr. »
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MessageSujet: Re: Chambre 34, Bonjour[LIBRE]   Chambre 34, Bonjour[LIBRE] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 22:39

Mizuki se mit à agresser les passants. Le rire de Gabriel résonna une fois encore dans l’air. Un garçon sembla vouloir s’attarder alors que le troupeau se dissipait. Il faut dire qu’il s’était franchement adossé au mur, et qu’il n’avait pas l’air de comprendre que le film était terminé, qu’il pouvait définitivement ranger le pop corn.

« Bou ! »

Le type sursauta, marmonna un truc qui ressemblait a « mais c’est quoi ces dingues » lorsqu’en se retournant, il vit le jeune homme et sa tête de dérangé mental juste devant lui. Il n’eut pour seul réponse que le rire sonore, cristallin et fortement exaspérant qui sortait par vague de la gorge de Gabriel. Le type sembla juger que le plus sage était encore surement de plier bagage, et il ne se fit pas prier pour reprendre son chemin. Certes, quand on s’ennuie, on se jette sur le premier spectacle venu. Oui. Mais Gabriel n’avait aucune envie d’être un spectacle. Du moins, pas à ses dépends. Et visiblement, ce n’était pas non plus le cas de Mizuki

« Je vais découvrir la face sombre de Mizuki, alors ? Et bien… Avec grand plaisir ! »

Constata t il alors que son bras migrait de celui de la jeune fille a ses épaules. La fine équipe. Si Gabriel devait rencontrer des êtres aussi mal aimable et pénibles que lui…On n’avait pas fini ! Il n’aurait même plus besoin de se cacher, de vivre dans les coins sombres, tel un rat…Mon Dieu, la bête serait libre ! D’accord, d’accord, reprenons nos esprits.

Tiens…Le jeune brun n’avait pas encore remarqué que pour descendre des dortoirs à la cafet’, il fallait jouer à un jeu de piste. Les petits panneaux, enfin, c'est-à-dire, 2metres sur 2, peints en rouges, qui émaillaient gaiement semblaient vouloir leur rire a la figure : vous, petits élèves sans cervelle, vous ne vivez que pour vous alimentez, c’est d’un triste ! Oh, à leurs provocations sourdes, Gabriel hocha les épaules et ne fit que pousser la jeune fille dans la direction indiquée. C’est le moment qu’elle choisit pour lui demander s’il la reverrait. De son air immensément naturel, il hocha les épaules, comme si elle lui avait posé une question totalement absurde.

« Bien sur que non, je ne veux pas te revoir enfin…Réfléchis un peu, Mizuki »

Il lui parlait comme on parle à une enfant. S’il avait accentué juste un peu moins le trait, il aurait réellement été difficile de saisir la subtilité, et de comprendre s’il était sérieux ou non. Là, il avait sans doute été un peu loin, c’était trop évident, oui, bien sur. Il la reverrait ? Ce n’était pas le genre de question auxquelles il répondait oui, d’ordinaire. « On se revoit bientôt », « Non ». Voilà en général a quoi ressemblaient ses dialogues. Mais il est vrai que ses interlocuteurs, lorsque ce sujet était abordé, s’avérait le plus souvent être d’anciens amants. Certes, ce n’était pas le cas de la petite jeune fille dont il tenait présentement les épaules…Oh, ne s’énervons pas, comme on tient les épaules d’une sœur, ou de son meilleur ami…Quoi que Gabriel ignora totalement ses deux cas de figues, et qu’en parlant de meilleure amie, il tenait plutôt la sienne comme une tient une maitresse cachée…Mais enfin, passons, ca n’avait rien à voir ;

La cafeteria était en vue, et avec elle, sa horde d’affamés habituels. Le genre d’endroit que le jeune brun fuyait comme la peste…Pire, même !

« Bon, il va falloir jouer serré...Tu as une arme de poing sur toi ? »

Demanda t il très sérieusement. Un instant, il fut tenter de sortir son canif, mais là, il serait vraiment passé pour un dingue…Apres tout, comment doit on appeler les gens qui se promène avec une arme blanche en permanence sur eux. Dans le cas de Gabriel, il s’agissait très exactement d’un minet fragile et frêle qui tient a la vie, même bourré, même en sortant de boite, même dans les quartiers plus ou moins convenables dans lesquels, on le sait, se cache souvent les clubs les plus…Underground. Bref, dans son cas, le couteau dans la poche, c’était à peu près sa seule chance de survie lorsque, comme souvent déjà, une bande de petits glandeurs repéreraient là le bon filon qu’il suffit de secouer pour en faire tomber un petit magot d’or.

Gabriel n’affectionnait pas particulièrement, malgré les apparences, d’être pris pour une banque sur patte a taux d’intérêt maximum. Ou alors une très, très jolie banque qui s’habille bien…Non, même pas. Enfin bref. Son regard sérieux, dans lequel il réussit même à faire passer une pointe d’angoisse, resta plaqué sur Mizuki. Bon, peut être que ca ne marcherait pas sur elle…Mais au moins il passerait pour drôle…ce que fondamentalement, il n’était pas tout a fait.Enfin disons qu’il avait un humour…Particulier compréhensible d’un cercle restreint. TRES restreint.
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