Imprévu... Changement... [Libre, No Limit]

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C'était une journée comme je les aimais. On aurait pu en faire un tableau. La peinture bleue, pour les quelques tâches de ciel qui apparaissaient au travers des nuages blancs comme la neige. Pour le sol, du gris, et pour les bâtiments qui longeaient la rue, du gris. Le soleil ne passait pas la couche de nuage, et n'éblouissait pas, mais éclairait tout de même assez. La rue était belle, dans ces journées-là, calme, et les personnes qu'on y croisait étaient joyeuses. Tout y était chaleureux, tellement que j'avais laissé dans ma chambre la veste rouge qui m'accompagnait habituellement partout. Pour ce genre de journée, je faisais une exception, vêtu simplement d'un débardeur et d'un pantalon. Je n'avais pas cour, aujourd'hui, et la journée semblait me faire la fête. Je déambulais ainsi, affecté par le temps qui me faisait sourire, plein d'une joie franche. En revanche, je n'avais pas de but. Quoique j'avais une idée.
Il y avait à Nagoya, quelque part, un lac dont j'avais apprécié l'apparence. Prenant soudainement ma décision, j'orientais mes pas dans sa direction. Sur la route, je croisais quelques visages familiers, auxquels j'adressais quelques signes. A bien y réfléchir, je n'avais pas beaucoup de connaissances, dans les environs de Nagoya. Trois personnes. Enfin, deux personnes sûres, et une dernière extrêmement bizarre. Je haussais les épaules sans cesser de marcher. Qu'à celà ne tienne, je ne souffrais jamais de solitude. A cette pensée, mon sourire s'élargit, et je dus renifler légèrement pour reprendre mon sérieux. Je sortis du centre-ville pour déboucher rapidement sur la campagne. Le bois était encore à un peu moins d'un kilomètre, mais ce n'était pas dérangeant. Ce qui risquait de l'être, c'était que je n'avais pas mangé, et qu'à moins de chasser dans la forêt qui bordait le lac ou pêcher à la main, je n'avais rien qui pouvait satisfaire ma faim.
Au pire, je pouvais chasser...
Je clignais des yeux. Prenant un sentier à travers le bois, j'entendis des oiseaux, et le cris de divers insectes. Même la chasse semblait compromise, certainement à cause de la haute fréquentation de ce bois. Les animaux avaient dû en partir. Mais il me restait toujours les humains à chasser... J'éclatais de rire, mais me repris assez vite, en pensant que si quelqu'un m'observait, je n'aurais pas l'air sain d'esprit. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes à peine que j'atteignis le lac. Il y avait plusieurs personnes autour, dont quelques unes à peu de distance de là. J'hésitais à aller à leur rencontre. Qu'auraient-ils pensé ? Que j'étais un idiot qui avait oublié de manger, et qui n'avait pas de pique-nique. Je fis quelques ricochets, choisissant des pierres bien plates, de préférence avec une petite excroissance qui aurait permis une meilleure accroche. C'est en cherchant, penché sur la rive du lac, une sixième pierre, que je tombais nez-à-nez avec une paire de chaussures...

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Une paire de ballerines blanches, pour être plus précise. Si Minoson avait levé le regard, il aurait vu une jeune fille dont les cheveux noirs cascadaient sur ses épaules.
Elle souriait, rieuse et enjouée, de voir le garçon presque ébété de trouver des pieds de jeune fille au lieu de pierres à ricochets.
Remettant la bretelle de son débardeur d'un léger coup de main délicat.

"Tu cherches peut-être ... ça ?"

De son autre main, elle tenait un caillou plat, de taille moyenne. Le lancant en l'air et le rattrapant, elle regarda le jeune homme, amusé.

"Navrée de te décevoir mais ... "

Elle le lança, le faisant ricocher une demi-douzaine de fois, avec un sourire à peine satisfait.

"C'est la première fois que j'arrive à faire un ricochet. Ne me prends pas pour une craneuse, s'il te plait ... "

Shi s'assit près du jeune homme. On lui avait demandé si elle voulait partager sa chambre avec quelqu'un. Pourquoi pas lui ?

"Shi Tho. Et toi ?"

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Relevant les yeux, j'avais découvert une jeune fille. Je me redressais doucement, sans faire attention au comique de ma situation, et avisais d'un regard la pierre qu'elle lançait en l'air et rattrapait. Elle était parfaite. Plate, lisse, arrondie, mais pas trop. En bref, une pierre que j'aurais adoré lancer. Avant même que j'aie pu ouvrir la bouche, cependant, la fille replaça une bretelle sur son épaule, me demanda si la pierre était l'objet que je recherchais. Abandonnant l'idée d'ouvrir la bouche, je me préparais à hocher la tête en réponse à sa question... Mais je n'en eus pas le temps. Elle dit être navrée, puis plaçais un bras derrière elle, et faisant vriller la pierre, elle la lança en direction de l'eau. D'un air d'abord scandalisé, je vis la pierre frapper l'eau, une première fois, puis une seconde, et encore, six fois au total. Mon expression s'était changée en sourire, et j'observais les cercles d'onde qui partaient des points d'aterrissage de la pierre.
Je fus un moment étonné quand elle me dit que c'était son premier ricochet. Moi-même, j'avais eu bien des occasions d'en faire, mais je n'avais jamais, sinon rarement, fait une demi-douzaine de rebonds. Je tournais mon regard vers elle, et je la scrutais. Elle s'assit près de moi, et je décidais que les ricochets étaient finis pour aujourd'hui. Elle se présenta sous le nom de Shi Tho. La brièveté de ce nom me frappa comme deux coups de hache. C'était pas commun. Je croisais les jambes, et reculais le haut de mon corps de façon à m'appuyer sur les coudes. J'ouvris enfin la bouche, pour la première fois de la journée, prenant soin d'éclaircir ma gorge avant... Je m'étais déjà fait avoir une fois...

"Minoson Dajiel. Je suis heureux que tu aies lancé cette pierre, elle méritait ses six rebonds. Je crois que si par malheur, elle avait coulé dés le début, je t'aurais jetée à l'eau, Shi."

De là où j'étais, je ne voyais qu'une partie de son visage. Il y avait quelque chose aussi, dans ce visage qui me faisait penser qu'elle devait avoir quelque chose de spécial. Enfin, chaque Homme n'avait-il pas queque chose de spécial ? Je recommençais à m'égarer dans mes pensées. Afin de couper court à cette activité, je demandais à Shi.

"Pourquoi viens-tu ici ? Pour apprécier le calme du lac ? Ou pour voler les performances des amateurs de ricochets ?"

Je conclus sur un léger rire amusé, attendant sa réaction. Sa présence était soudaine. Mais ça ne me déplaisait pas, lors d'une telle journée.

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La jeune fille sourit devant la réponse amusée du garçon. Mettant d'un geste habituel une mèche derrière son oreille, elle regarde le lac, les yeux rêveurs. La phrase du jeune homme la mettait toute chose. Jamais elle n'avait entendu un compliment si bien dissimulé. En fait, jamais elle n'avait réellement entendu un homme lui parler de cette façon.
Baissant le regard, rougissant, elle murmura d'une voix douce.

"Peut-être alors aurais-je du le louper ? "

Son regard, amusé, se posa sur Minoson.
Elle commençait à se sentir heureuse. L'entendant demander la raison de sa venue, elle plaça elle aussi ses bras en arrière, étendant un jambe et gardant l'autre repliée.

"Je viens simplement pour m'habituer un peu. Je suis arrivée aujourd'hui, je n'ai pas encore réellement de chambre atittrée, et pour tout te dire je broie légèrement du noir. Mais peut-être préfèrerais-tu que je te dise que je suis venue ici pour te voler ... ça ?"

Du doigt, elle montrait une pierre, presque identique à celle qu'elle avait lancée. Juste devant sa main droite. Juste de l'autre côté de son ventre.

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Je la vis baisser le regard. Je l'entendis, en me concentrant, car elle murmurait, dire qu'elle aurait dû louper son tir. J'avisais la chaleur. Il faisait assez chaud, c'était certain, mais de là à espérer se baigner. Peut-être l'y pousserais-je... Plus tard. Elle s'étendit à côté de moi, et me dit ce qu'elle faisait dans le coin, ce qui éveilla vivement mon intérêt. Ainsi donc c'était son premier jour à Nagoya. La raison me paraissait évidente, le lycée. Mon hypothèse fut confirmée lorsqu'elle parla d'une chambre. Je hochais la tête. J'avais une chambre, dans laquel je n'avais encore jamais rencontré de colocataires, j'aurais pu y inviter cette jeune fille ? Mais le sort avait voulu que la semaine dernière, toutes les chambres avaient été vidées de leurs occupants, et le dortoir avait été transféré dans un autre bâtiment, contenant moins de chambres, qui elles-même contenaient plus de lits. C'était un principe intéressant, si on aimait bien la colocation, et si on pouvait se passer des charmes d'une jeune fille, à moins de n'avoir aucune pudeur. Enfin, cela dépendait aussi des colocataires. J'avais posé ma demande de chambre au début de la journée, et j'aurais sans doute la réponse ce soir. Et au pire, je pouvais dormir dehors. Je l'avais déjà fait...
Shi me dit qu'elle broyait du noir. A mes yeux, elle avait les joues légèrement rosie, sans doute par la chaleur, et les yeux pétillants d'amusement. Je rapprochais légèrement ma tête de la sienne, mais ne découvris pas trace de dépression. Elle suggéra une autre possibilité à sa venue.
Possibilité qui me fit sourire. Pas question qu'elle me pique celle-là. C'était une sorte de duel de rapidité, et je n'avais aucune intention de perdre. Lentement, rétablissant mon équilibre de la main droite, je décollais ma main gauche de l'herbe, et me préparais à l'envoyer cueillir la pierre, de l'autre côté de Shi. J'étais largement perdant sur la distance, mais il me restait toujours la surprise. Plongeant mes yeux au plus profond des siens, je lui murmurais :

"On peut partager ma chambre, si tu veux."

Quelque soit l'effet de ma remarque, je plongeais en roulant de côté et tentais de poser ma main sur la pierre avant qu'elle n'ait pu esquisser un geste. Un dessin du résultat apparut dans ma tête. Je serais au-dessus d'elle, et elle risquait de me prendre pour un violeur, mais ce qui était fait était fait, j'avais commencé à bouger, et ne pouvais plus m'arrêter. Mais j'étais sûr d'une chose. Cette pierre, elle serait à moi.

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"On peut partager ma chambre, si tu veux."

La jeune fille accueillit la phrase avec une légère surprise. Ses souhaits s'exauçaient si vite. Encore plus vite qu'avec son père. Mais, voyant la main du jeune homme levée, prête à jaillir pour attraper le caillou, elle sourit. Tout ça n'était destiné qu'à attirer l'attention.
Mimant toujours l'étonnement, elle laissa le jeune homme plonger juste devant sa main. Lorsqu'il fut sur elle, la main tendue devant la pierre, à deux doigts de l'attraper, ses doigts s'abatirent sur le caillou, le faisant disparaitre sous sa paume.

"Loupé. Tu ne l'auras pas avant de m'avoir répondu : cette question, tu me la posais vraiment, ou c'était juste pour t'emparer de ... ça ?"

Elle leva l'index, laissant voir un aperçu plutot bref de la pierre.

"Ou alors, tu te jettes comme ça sur ce caillou pour passer le gêne occasioné par cete question ... Alors ?"

Souriant de plus belle, le garçon carrément avachi sur son ventre dans une position plutot grotesque, elle remit de sa main libre une mèche qui barrait ses yeux bleus, tombée de par le courant d'air qui avait suive le brusque mouvement du jeune homme.

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Je laissais échapper une mimique de gémissement plaintif, et au prix d'un certain effort, me redressais afin de surplomber la jeune fille. Elle avait été plus maligne que la plupart des filles qui se seraient rtrouvées dans sa situation. Je souriais largement. Peut-être aurais-je dû tenter une question plus osée ? Mais ce qui était fait était fait : c'était elle qui avait la pierre. Pour l'instant, du moins, car semblait-il, une simple réponse me suffirait à la récupérer. Pas que la pierre m'attire tant que ça, finalement, mais le jeu était amusant, et faisait passer le temps, et la faim. Je la fixais, réfléchissant aux propos de Shi, et optais pour la franchise :

"En fait, c'était moins pour récupérer la pierre que pour jouer, et te distraire... J'avais pas sérieusement imaginé cette possibilité."

Je pris une mine pensive. Le lycée donnerait des chambres au hasard, à moins de faire une demande. Ca n'était donc pas impossible. Pesant le pour et le contre, je réalisais que la compagnie de cette jeune fille était sans doute meilleure que bien d'autres. Je me rappellais, aussi, de mon caractère une fois allongé, et prêt à dormir : il y avait des fois où je me trouvais moi-même très amer et froid. En fait, il n'y avait eu qu'une fois, où me faire réveiller ne m'avait pas dérangé, à ce jour. Je soupirais. Après tout, je n'avais qu'à la prévenir. Ce qui fut fait :

"Tu sais quoi, ça me va, on peut partager une chambre. On aura d'autres collocataires, mais il y a une chose que je dois te dire. Quand je dors, je déteste me faire réveiller sans une excellente raison."

Mon sourire s'élargit, et je tendais la main pour sceller un accord tout à fait banal entre nous. Je la regardais, et soudainement, ma faim ressurgit. Une sorte d'euphorie me fit encore élargir inconsciemment mon sourire. Quelle heureuse chose, de partager ma chambre avec une si délicieuse jeune fille, me mis-je à penser. Je réprimais un rire en constatant le nombre de sens qu'avaient cette phrase...

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Le visage de Minoson, qui était voilà un instant très proche de celui de la jeune fille, venait de s'éloigner, et le jeune gomme la regarda, la dominant légèrement autant de par sa position que de par ses paroles.
Il lui proposait une chambre, une amitié, peut être même plus. Pourquoi refuser une telle idée qui, loin de déplaire à Shi, lui provoquait une sensation de bien être et d'acceptation.
Elle adopta un sourire amusé, timide et doux à la foix.

"Je ne veux pas t'obliger. Mais, pour tout te dire, je suis également irrascible si on me réveille pour une raison autre qu'une obligation."

Sa main recula, dévoilant la pierre.

"Voilà ..."

Attendant qu'il réagisse, le narguant du regard, elle rit, narquoise. À présent, ce vulgaire caillou n'avait aucune valeur. Il avait juste servi au jeu. Mais pourquoi ne pas attendre de voir comment le garçon prendrait cette occasion ? Pourquoi ne pas attendre de voir si il oserait s'arracher de cette position presque sensuelle et amoureuse ?

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La pierre était libre, les cartes étaient abattues. L'accord était passé, bref, tout fonctionnait à merveille. A l'exception de cette faim dévorante. Ca me dévorait tout l'intérieur du corps comme si un rat dans mon estomac grattait, se frayant un passage vers le haut, progressant lentement. J'ignorais cette sensation, et me penchais vers Shi.

"Ainsi donc, nous avons au moins ceci en commun, en plus de l'amour des ricochets."

Je me saisis de la pierre, et, créant une impulsion soudaine sur mes bras et mes jambes, me relevais, pierre à la main. Je lui souris, embrassais la pierre, et la jetais en direction de l'eau, par-dessus mon épaule. Elle ne rebondit pas une fois, et s'enfonça sous la surface. Cette pierre... Elle était sans intérêt.
Avant que je ne puisse tendre une main à Shi, pour l'aider à se relever, mon estomac se contracta. Mes yeux s'agrandirent brièvement, mais je tentais de conserver un visage neutre. Lentement, je tournais les talons, et tombais à genoux, les mains sur la limite de la rive, plongeant mon visage dans l'eau claire. La douleur disparut, et je sortais la tête de l'eau. J'aurais voulu essuyer mon visage à l'aide de ma manche, mais je n'en avais pas : ma veste était restée dans mes bagages.
Je me retournais vers Shi. Là, j'étais vraiment embarrassé. Je passais pour un idiot qui se plongeait le visage dans l'eau, sans raison. Je hasardais une explication.

"J'ai pas fait de ricochets, tu permets que je ne plonges que ma tête dans l'eau ? Et tu me fournirais quelque chose pour m'essuyer le visage, ma chère collocatrice ?"

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Le garçon se leva, saisit la pierre, la lança. Sans succès.
Réprimant un sourire, Shi resta couchée, attendant que le jeune homme s'avoue sa défaite. Au lieu de ça, elle le vit se tordre de douleur, s'approcher du lac, se pencher, tomber à genoux, et plonger son visage dans l'eau glacée. Se levant précipitemment, la jeune fille s'approcha de Minoson d'une démarche fluide. Elle s'accroupit près de lui.

"Minoson ? Tout va bien ?"

Elle tenta de lui sourire.

"J'ai pas fait de ricochets, tu permets que je ne plonge que ma tête dans l'eau ? Et tu me fournirais quelque chose pour m'essuyer le visage, ma chère colocatrice ?" La phrase prétait à confusion lorsque l'on avait vu la douleur s'installer dans le regard du jeune homme quelques instants plus tôt.

"Je ne sais pas. Je te promets de réfléchir à ta question et de te fournir une réponse dans les plus brefs délai."

Elle fit mine de réfléchir.

"Nous ne pouvons donner suite à votre réponse, vous nous en voyez désolé."

Enlevant son débardeur, elle le tendit à son colocataire, dévoilant un soutien-gorge de soie noire.

"Et n'en profites pas pour me reluquer !"

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Si elle ne me croyait pas, elle ne posait pas de question, ce que j'appréciais immédiatement à sa juste valeur. Elle fit simplement mine de réfléchir à ma question un moment, duquel je profitais pour décoller une longue mèche de cheveux noirs collée à mon visage. Elle finit par conclure, imitant une machine du genre "répondeur téléphonique", ce qui me fit légèrement rigoler. Elle avait de l'humour, et c'était heureux. Elle se déshabilla soudainement, et mon visage changea suite à la surprise. Attrapant le vêtement qu'elle me tendait, je me retournais prestement, sur les genoux.

"Je n'oserais pas", répondis-je à sa dernière phrase, sur le ton de l'ironie.

La surprise était passée, et un sourire s'étala sur mon visage. Elle me rappellait vaguement quelqu'un, cette fille. Je regardais le vêtement, d'un air absent, et pris conscience de deux ou trois petites choses. Sans me retourner, je lui lançais :

"Si tu ne veux pas être vue en sous-vêtements, préviens, avant de te dévêtir. Et si tu n'as pas de mouchoirs, je peux tout aussi bien me contenter de mon débardeur. T'es sûre que tu veux que je mouille le tiens ?"

D'une main, je présentais son vêtement derrière mon dos, au cas où elle préfèrerait le récupérer. Personnellement, si ça lui était égal, ça m'était aussi égal. Mais la politesse, ainsi que la galanterie, choses indissociables, m'obligeaient à poser la question. Les règles qui régissaient le comportement humain étaient donc si strictes ? Ouais, elles l'étaient.

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La jeune fille sourit, amusée, regardant Minoson se tourner pudiquement de dos lorsquelle lui tendit son débardeur pour s'essuyer le visage.

"Si je te le passe, c'est que j'ai réfléchi. Je n'ai rien sur moi, même pas le plus minuscule de mes sacs. Alors sincèrement ... À part si tu souhaites rester comme ça à congeler ... L'eau semble bien froide ... "

Elle considéra le garçon.

"Je crois que je vais également réfléchir sur le fait que tu aurais du me jeter dans ce lac ... Je pense qu'à l'évidence, je préfererais un bain ou au moins une douche d'eau chaude."

S'approchant encore, elle murmura.

"Minoson, je ne suis pas nue, c'est exactement comme si j'étais en maillot."

Elle regarda la seule lingerie qui cachait, bordée de dentelle, sa poitrine.

"À quelques détails près"

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Rien de ce qu'elle disait n'était faux. Avec un soupire, j'acquiesçais d'un mouvement de tête, mais restais dos à elle. Par pudeur, ou respect, ou quoique ce soit d'autre, je m'en fichais. J'approchais le vêtement de mon visage et me sèchais le visage. Le vent cessa de me faire frissonner, et je me retournais en lui tendant le débardeur, un remerciement au fond des yeux. Yeux qui passèrent des siens à un point situé légèrement plus bas. Instantanément, ils revinrent à leur place, et un grand sourire éclaira mon visage.

"Oui, à quelques détails prés."

Une lueure moqueuse dans les yeux, et un sourire sournois plaqué au visage. C'était tout ce qu'exprimait mon visage. Pas de honte, car ç'aurait été inutile.

"Si tu tiens tant que ça à te baigner, je peux te pousser dans l'eau, mais compte pas sur moi pour t'y rejoindre. A moins que tu aies en ta possession une belle liasse de billets."

Pour illustrer mes paroles, je me levais, et la portais, un bras sous les genoux, l'autre dans le dos, et j'approchais dangereusement de l'eau. Elle était légère, je n'eus aucun mal à la transporter ainsi, et je m'en étonnais un bref instant. Une fois la surprise passée, je lui fis un sourire dangereux, qui semblait dire "prends garde à tes paroles, peut-être n'auras-tu pas le loisir de te séparer de tes vêtements, cette fois. Le débardeur était resté là où elle était assise précédemment.

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La jeune fille sourit, voyant que le garçon se résignait à utiliser son débardeur comme elle le lui avait proposé. Lorsqu'il le lui tendit, elle le saisit du bout des doigts, et sentit le regard de Minoson sur sa poitrine. Fermant les yeux, déglutissant, elle serra les dents pour ne pas éclater de rire. La situation était réellement cocasse. Il se tournait pour ne pas la voir, et à la plus petite occasion, ses notions disparaissaient. Mais elle s'en fichait. Un jeune homme trop pudique a tendance à être beaucoup trop éloigné.

"Je crois que j'aurais du mal à rougir, désolé, ça n'est pas dans mes moeurs."

Sa phrase se termina en un long cri lorsqu'il la souleva, et elle laissa tomber son débardeur, nouant ses bras pâles autour de la nuque du garçon pour ne pas tomber.

"Minoson ? Je t'assure qu'une douche ... ça ira très bien."

Le serrant plus fort, leurs visages furent si près qu'elle en frisonna. Sa voix s'éteint.

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Je n'aurais pas hésité à la lancer. Pas de remords, non plus. Mais quelque chose me retenait, cependant. Ses bras, solidement attachés autour de mon cou. Je la regardais, et réfléchis à toute vitesse, cherchant que faire, dans ce genre de situation. Mon téléphone était dans ma poche, de même que mon baladeur, et les écouteurs qui allaient avec. Impossible donc, de me jeter à l'eau avec elle, à moins de retirer mon pantalon sans les mains, ce qui m'était impossible. Je laissais tomber l'idée de la jeter à l'eau.

"Une douche ? Où et quand ? Nous sommes dans une forêt, au bord d'un lac."

Je la lâchais, oubliant complètement l'idée de la mettre à l'eau. Quoique j'aurais pu la poser au sol, enlever mon pantalon, et la reprendre dans mes bras avant de plonger... Mais c'était sans intérêt. L'absence de contact me fit me rendre compte de ce qui s'était produit, mais j'écartais toute pensée de mon esprit, pour me concentrer sur cette idée de douche. A la réflexion, pourquoi pas une douche. Au moins, l'eau était chaude.

"Si tu savais à quel point le fait de te jeter à l'eau me démange", dis-je, sur un ton de plainte, en ramassant son débardeur et en le lui tendant.

C'aurait été très amusant, pour sceller ce pacte de colocation. Je m'avançais vers elle, et la pris par les épaules, avant de la retourner afin de la mettre face à l'eau.

"Regarde-la, elle t'appelle. T'es vraiment sûre que tu préfèrerais une douche ?"

Décidemment, je ne parvenais pas à en démordre. Il aurait sans doute fallu qu'elle m'immobilise, pour que je pense à autre chose qu'à elle, barbotant dans l'eau.

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Elle sentait qu'il hésitait à la mettre à l'eau. Contre sa hanche, la forme d'un portable se sentait. Et elle sourit, le narguant du regard, sachant qu'il ne ferait rien de ce qu'il avait prévu, pour ce simple appareil électronique. Par cette simple présence, elle sut qu'elle ne serait pas mouillé involontairement, ce soir.

"Une douche ... dans la chambre 11, bien entendu."

Shi sut qu'elle avait raison lorsqu'elle sentit qu'il la relachait en douceur, la laissant reposer ses pieds à terre et lui tendant son débardeur.

"Merci."

Il fit semblant d'hésiter à nouveau.

"Me jeter à l'eau ? Non, vraiment, ce n'est pas une bonne idée. Sa compter que je pourrais t'entraîner avec moi."

Il lui montra l'eau, la tournant pour qu'elle fasse face ( oui je sais, ça fait bizarre à lire mais ça peut se dire ^^ ) au lac.

"Et tous les deux dans l'eau, sans serviette ... ça serait légèrement embêtant, je pense."

Sa voix était innocente, presque naïve, cachant bien son jeu. Elle prit conscience que les mains du jeune homme étaient sur ses épaules, sourit, ferma les yeux. Sa main descendit le long du ventre de Minoson, se plongea dans sa poche. En retira le portable, et d'autres objets qu'elle n'avait pas sentis. Elle les déposa sur son débardeur, par terre.

"Ne soyons pas hypocrite, Min' ... Comme ça, je suppose que tu hésiteras beaucoup moins."

Elle sourit, amusée, et s'avança à peine, puis pivotant pour faire face au jeune homme qu'elle dévisagea de ses yeux clairs.

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La surprise, d'abord, s'empara de moi. Je ne m'y attendais pas. Puis, quand mes poches furent vides, j'élatais de rire. Ainsi donc, j'avais été percé à jour. Le fait qu'elle n'ait pas fini trempée, c'était le contenu des poches qu'elle avait vidé, et le fait qu'elle-même les ait vidée m'apparaissait comme une invitation. Son regard aussi, m'invitait. Tout en elle me disait "vas-y, je n'attends plus que ça", sur un air de défi. Elle avait les moyens de m'emporter avec elle quelle que soit la manière dont je m'y prendrais pour la faire plonger. Je souris. C'était un défi. Mes poches étaient vides, et tant qu'à aller à l'eau, autant que ça soit volontaire. J'ôtais négligement mon propre haut, et le jetais à côté de celui de Shi.
Pas une seconde de plus ne passa. En un instant, je fus sur elle, et je la pris comme précédemment. Nous étions dangereusement proche de l'eau. Je fléchis les genoux et donnais une ultime impulsion, sans regret pour les heures que je devrais passer avant que mes habits soient secs. L'eau m'engloutit, et je lâchais la jeune fille. Emergeant, les yeux fermés à cause de l'eau, je lançais en direction du ciel, car je ne savais pas où elle était, d'une voix enjouée :

"Elle est froide, mais ça fait plus de bien qu'une douche dans la chambre 11, pas vrai ?"

J'ouvris les yeux, et vis ma vue brouillée par les goutelettes d'eau incrustées entre mes paupières. Je ne distinguais rien de plus que la forme de Shi, pas loin de moi.

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La jeune fille sourit lorsqu'il enleva son haut, le détaillant avec moins de pudeur qu'il n'en avait fait preuve pour elle. Plutot pas mal. Mais le temps de cette contemplation passée, elle se sentit soulevée du sol une deuxième fois, s'accrochant à nouveau autour du cou du garçon, et tombant pour la première fois dans l'eau dans un léger cri.

Le liquide glacé colla ses cheveux sur ses joues pâles, et lorsqu'elle en sortit, souriante et amusée, elle y passa une main claire pour se dégager la vue.

"Disons que cela dépend des points de vue. Au niveau de l'espace, je reconnais que la cabine de douche est beaucoup moins spacieuse. Par contre, au niveau de la température ..."

Elle jetta une gerbe d'eau sur le jeune homme, se jettant elle aussi par la même occasion sur lui et le serrant dans ses bras blêmes.

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"Ah, la tempé..."

C'est tout ce que j'eus le temps de dire, avant de recevoir un mince filet d'eau que je n'avais pas vu arriver. Sous la surprise, je fermais les yeux. Parfaite idiotie, car je la vis encore moins arriver, elle, et je fus plus surpris encore. Le temps d'éclaircir mes pensées, elle me serrait dans ses bras. Je fis de même, mais ne me retenais pas de faire un peu d'esprit.

"Tu dis que la cabine de douche est moins spacieuse, mais pour l'espace qu'on prend maintenant, dans ce lac, on rentrerait facilement dans la douche."

Je souris, à la fois amusé par mes mots, et par le contact de sa peau contre la mienne. Mon regard se porta sur ses cheveux, et descendit jusqu'à son cou. Une pensée m'envahit brièvement. Et je l'effaçais, levant une main pour caresser doucement ses cheveux... Qui à mon humble avis, auraient mérités un peu plus d'humidité...

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Souriant au trait d'esprit que Minoson venait de lui faire d'une voix pourtant très naturelle et calme, elle dut se rendre à l'évidence : il avait raison. Mais peut-être n'aimait-il pas ce contact ? Elle s'était rapprochée de lui, dans ce lac, seulement pour s'amuser, parce qu'il venait de la jeter à l'eau ... Peut être pensait-il que tout cela allait trop vite.

"Oui, Minoson, sauf que si les professeurs nous trouvaient tous les deux dans une cabine de douche, aussi étroitement enlacés que nous le sommes maintenant, je ne pense pas que nous passerions un aussi agréable moment, tel que celui que nous sommes en train de vivre."

Shi sentit la main du garçon sur sa tête humide, frisonnant à nouveau. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas partagé de moment de passion avec un garçon.
Il caressait ses cheveux ...
Mais à la lueur qui traversa ses yeux, elle sut qu'il n'avait d'autre intention que de la couler avec acharnement.

Invité

J'acquiesçais à ses mots. Ouais, elle avait pas tort du tout sur bien des points. C'était un assez agréable moment, et ni rien ni personne n'avait le pouvoir de le perturber. Ces touchantes paroles, car il fallait avouer que ça n'était pas audible de toutes les bouches, me firent rapidement oublier mon envie de la faire plonger une seconde fois. Et pourtant, il en fallait, pour m'ôter cette envie...

"Oh, je doute qu'un prof ait l'idée d'entrer dans notre chambre en pleine nuit, et je sais de source sûre que la douche ne fait pas assez de bruit pour les alerter."

C'était vrai, j'avais deux ou trois relations qui m'avaient dit que pendant que l'autre se douchait, aucun bruit ne filtrait jusqu'au couloir. Sur le moment, j'avais pensé qu'il fallait être fêlé pour vérifier quelque chose comme ça, mais toute information était bonne à prendre, la preuve. Je me détachais lentement de Shi.

"C'est effectivement un agréable moment, que nous passons, et j'aimerais le rendre plus agréable encore, mais je vais te faire un aveu."

Je m'approchais d'elle, sur un air de confidence, approchais ma bouche de mon oreille, comme si quelqu'un pouvait surprendre une information capitale. Et je murmurais :

"Depuis que je suis ici, j'ai une faim de loup, et je crains de tomber sans force sous peu."

Ca n'avait rien d'important, mais le dire sur ce ton me paraissait amusant. Pour répondre à mes paroles, mon estomac grogna pour la première fois, avant même que j'aie pu éloigner mon visage du sien.

Invité

La jeune fille, frisonnant et s'attendant à une confidence toute autre que celle qui venait de lui faire, à savoir qu'il mourrait de faim, le fixa étrangement, avant de murmurer de cette même voix mystérieuse qu'il avait pris seulement pour s'amuser.

"Eh bien, Mr. Minoson, il faut manger ... "

Elle ferma les yeux. La cantine, elle n'y était pas encore allée. Il lui restait seulement un pique nique, sans doute en mauvais état, qui était resté dans ses valises.

"Pourquoi tu n'es pas allé au réfectoire ?"

Cette question était simple, naïve, celle qui lui venait à l'esprit après cette légère désillusion. Elle se sentait coincée.

"Tu veux que j'aille te cherche quelque chose ?"

Invité

Elle semblait moins affectée par le ton de confidence inapproprié à ma déclaration ridicule que je l'aurais pensé. Je haussais mentalement les épaules, et lui souris aimablement. Elle me proposait d'aller me chercher quelque chose, mais je n'avais aucune envie de lui faire faire mes commissions.

"Non, non, surtout pas, si quelqu'un doit se déplacer, c'est moi. E si je ne suis pas allé au réfectoire, aujourd'hui, c'est parce que je n'avais pas cours, et que le beau temps, entre autres, m'appellait. Donc j'ai pas pensé à manger ou à apporter un sandwich."

Je lui pris une main, et la tirais doucement en arrière, pataugeant dans l'eau, reculant en direction de la rive en même temps qu'elle avançait.

"En revanche, je vais te proposer quelque chose : allongeons-nous dans l'herbe, le temps que nos vêtements sèchent, et allons dîner quand ce sera fait, et c'est moi qui invites."

J'avais de l'argent, car mes parents m'avaient donné de quoi m'acheter un complet pour le bal, mais je n'avais aucune envie d'y aller accoutré comme un croque-mort. Un de mes pieds se posa sur la rive, et je sortis de l'eau, jugeant l'humidité de mon pantalon, et faisant la grimace, avant de parler à moi-même.

"Hmm... Avec cete chaleur, ça va prendre une heure ou deux, avant que je puisse le remettre."

Soupirant, je le retirais, et l'aplattis consciencieusement sur le sol. Shi était encore dans l'eau, et je lui fis signe de sortir et de me rejoindre.

Invité

Shi sortit de l'eau, suivant le garçon qui venait de l'inviter à manger. Rougissant pour la première fois de sa vie, ce qui eut pour effet de l'étonner particulièrement lorsque, passant une main sur sa joue pour en enlever une goutte d'eau qui la chatouillait, elle la sentit bouillante.

"Tu veux dire ... diner ... en ville ?"

Elle sourit. Pour une fille, cela représentait des heures à choisir une tenue, à se coiffer, à trouver un maquillage approprié ... Pour Shi Tho, cela représentait une affection immense qu'elle était prête à offrir en réponse à cette invitation tout à fait charmante et amicale.

"Enlèves ton pantalon, il sèchera plus vite."

Joignant le geste à la parole, elle défit sa ceinture et fit glisser son pantalon blanc sur ses jambes pâles, avant de l'étendre bien à plat sur les galets.

Invité

Je souris de plus belle en la voyant rougir. C'était si mignon que je dus me retenir de la serrer dans mes bras. Mais je me retins, car ce n'était pas un petit chat. Je me forçais donc à garder un ton sérieux, en lui répondant :

"Bien sûr, en ville. Tu as une préférence sur l'endoit ?"

Je ne connaissais rien aux beaux lieux de la ville, et n'avais été que dans un lieu non recommandable, un bar-tabac, et dans la rue elle-même, où je passais des heures à errer, certaines nuits. Mais je me rendis compte que si elle n'était que depuis peu dans cette ville, elle ne devait pas connaître de restaurants. Au cas où, je ne dis rien, mais réfléchis. Dans le pire des cas, il y avait une personne que je pouvais contacter, qui emmenait sa copine en ville assez souvent pour savoir où aller.
Plongé dans mes pensées, je me déshabillais, et presque nu, je m'assis sur une pierre, l'air légèrement pensif. Je portais un regard distrait sur elle. Elle était belle, ce n'était pas niables. J'avisais mon téléphone. Je n'avais pas envie d'appeller ce mec, obsédé par les pratiques sexuelles et les mensonges, qui s'amuserait certainement de m'entendre lui demander où je pouvais trouver un restaurant sympa. Mais s'il le fallait, je n'hésiterais pas.

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