La tension monte [Kiyosuke](suite) [Terminé]

Kiyosuke ne s'en était vraiment pas bien tiré du tout... Son attitude semblait déplaire fortement à son interlocutrice, depuis leur départ du jardin. Etait-ce ce lieu qui avait une ambiance à part? Il est vrai que dans un tel endroit, on ne peut que se montrer calme et reposé, entouré par les fleurs aux senteurs douces et agréables, surplombées par un ciel d'or...

Mais plus encore, Sayuri commença à alourdir les pas de Kiyo. Après tout, il faisait en sorte que tout se passe bien pour elle, qu'elle n'est pas la moindre gêne, la moindre encombre. Il se montrait courtois, peut-être un peu trop certes, mais ca n'était pas la peine de le lui faire comprendre aussi sèchement.

Lorsqu'elle se mit à parler de ces sources chaudes, Kiyo repensa à son étrange rencontre avec Shana... Et en comparaison, la belle mais intransigeante Sayuri ne pouvait pas avoir proférer ses paroles comme une invitation à Kiyosuke, avec le comportement qu'elle avait... Il fallait laisser ça de coté, même si ca n'aurait pas tant déplu au lycéen.

Ranger ses affaires? Evidemment, Kiyo n'aurait pas été contre, mais cette phrase n'avait pas le sens qu'elle semblait avoir... Sans doute tout le contraire... A vrai dire, elle devait lui faire savoir qu'elle en avait plus qu'assez de son comportement de bon samaritain, ce que ne comprenait absolument pas Kiyosuke...

"Je veux bien croire que tu n'aimes pas beaucoup ma compagnie, mais qu'as tu à me reprocher...? J'essaie de t'aider, de t'être agréable... Et tu t'agaces de ma présence... Pourquoi? Je n'ai encore rien demander, rien dit de méchant ou autre, et ni l'un ni l'autre ne sont dans mes intentions... Alors pourquoi?"

Le jeune lycéen n'était pas triste, il était troublé, voir même, agacé. Il comprenait que l'on n'accepte pas son aide... Mais après le moment qu'ils ont passé au parc, pourquoi se montrer aussi froide? Est ce possible de changer du tout au tout de cette facon? Et pourtant, il ne voulait pas se montrer méchant devant Sayuri, surtout devant Sayuri... Après ce qu'il avait pu voir d'elle au jardin, il priait pour que cette Sayuri revienne, pour qu'il puisse à nouveau la faire parler, la faire sourire. Il savait que ce ne serait pas en s'agaçant qu'il la retrouverait...

*Garde ton calme, prend sur toi, toutes les femmes ont ce petit côté qui agace les hommes... Prend sur toi, mon petit Kiyosuke...*

Kiyosuke avait remarqué qu'elle s'agacait de sa présence. Toujours aussi perspicace constata t'elle. D'ailleurs, lui aussi semblait agacé. Il y avait de quoi de toute manière, elle le comprenait fort bien. Et puis elle l'avait cherché à vrai dire ... Mais elle n'en fut pas moins surprise. Ainsi donc Kiyosuke n'était pas une bonne poire. Tant mieux pour lui et tant mieux pour elle ... Elle détestait les bonnes poires. Mais alors cela voudrait il dire qu'elle ne souhaitait pas le détester ? Hein ??!! Mais cela voulait il dire pour autant qu'elle souhaitait sympathiser réellement avec lui ? Non, surement !! Des questions, toujours des questions ...

Et puis, ce n'est pas comme si elle n'avait jamais sympathisé avec des personnes après tout. Dans son ancien lycée, elle avait apartenu à un groupe. Elle y avait même évolué avec un certain plaisir, elle s'était sentie tellement vivante. Mais Kiyosuke ne leur ressemblait en rien ... Le hic, c'est que ce lycéen au doux regard était infiniment plus dangereux pour elle que cette bande de voyous qu'elle avait connu. D'un regard, Kiyosuke avait fait taire sa nature terrible. Or sa nature elle y tenait plus que tout. Danger, elle était en danger ! Ce qu'elle avait toujours recherché avec sa bande en se mettant dans les pires situations immaginables, elle l'avait trouvé en lisant dans le regard d'un lycéen. Ce danger tant recherché, elle ne voulait certainement pas le connaitre de cette manière. Pas en reniant sa nature finalement. Elle se cantonnerait à ce qu'elle avait dit, un point c'est tout ... Une rencontre éphémère ... C'était ce stupide jardin, cette stupide rose, ce stupide ciel ! Oui c'était de leur faute à eux !! Rien qu'un enchantement débile, oui ...

" Pourquoi ? Parce que, MOI, je suis méchante ! Parce que je ne recherche la compagnie de personne, et encore moins la tienne. Tu m'agaces ! "

" Allez, tu peux disposer maintenant " ajouta t'elle cruellement.

Les yeux chargés d'éclairs, Sayuri hurlait presque. D'un geste rageur, elle tenta de lui arracher sa valise. Mais fébrile, Sayuri perdit l'équilibre s'écrasant brutalement sur Kiyosuke. Ce dernier percuta le mur derrière lui dans un bruit sourd. Nettement plus petite que lui, elle ne pouvait voir l'expression de son visage et elle n'osa pas relever la tête. Elle avait surtout peur de ce que, lui, pourrait lire dans son regard à elle ...

Sayuri se raidit. C'est pas comme si elle n'avait jamais eu de contact avec un garçon, bien au contraire d'ailleurs ... mais elle n'avait pas été préparé à celui ci. Sa petite sortie de garce était fichue. Tant pis ... Elle chercha a tatons sa valise et cette fois la prit des mains de Kiyosuke sans encombre. Elle recula d'un pas, toujours les yeux baissés, elle marmonna un désolé à peine audible. Ce mot avait jailli de sa bouche sans crier gare, il lui avait bel et bien échappé laissant un goût quelque peu amer sur ses lèvres ... Ne souhaitant ni voir l'espression du lycéen et encore moins savoir ce qu'il en pensait, ce qu'il ne manquerait pas lui faire savoir si elle s'attardait, elle esquissa un mouvement vers sa porte de chambre.


* Bien joué Sayuri, tu t'excuses et tu fuis ... Tu es tombé bien bas aujourd'hui ... * pensa t'elle amèrement

Kiyosuke n'avait pas eu le temps de répondre à Sayuri. Il ne souvient même plus de ce qu'elle avait pu dire.
Sa tête lui faisait mal. Il ne voyait plus que des couleurs, des formes, le tout très flouté, très sombres... Ces formes et ces couleurs disparaissaient et réapparaissaient dans une noirceur un peu étrange... Comme si les lumières s'éteignaient et se rallumaient d'elles-mêmes...

Il n'arrivait plus à bouger correctement. Kiyo avait l'impression de sortir d'une de ces cuites qu'il avait l'habitude de prendre avec Momotaro...
En essayant de se relever, il retomba et se cogna à nouveau. Le choc était violent... Kiyosuke avait mal, bien plus mal qu'avec ces fameuses cuites.

Il essaya de parler, d'appeler à l'aide, mais il ne parvint qu'à laisser sortir un murmure dont il n'arrivait pas lui même à en définir l'intensité...

"A l'aide..."

L'avait on entendu? Est ce que quelqu'un l'aidait? Kiyosuke ne se rendait plus compte de rien. Il n'avait plus aucun contact avec le réel. Ses paupières s'étaient fermées, et il commencait doucement à s'endormir, d'un sommeil lourd, lourd...

La main sur la poignée de sa porte de chambre, un bruit sourd se fit entendre. Un coup d'oeil sur sa gauche et Sayuri vit le lycéen s'écrouler lentement. Elle lacha précipitamment sa valise. Elle ne se posa pas de question, Kiyosuke n'était certainement pas du genre à jouer la comédie. Le choc s'était révélé beaucoup plus brutal qu'elle l'aurait pensé. Un peu contrariée et très inquiete, Sayuri s'accroupit aux cotés du lycéen. Elle put l'entendre chuchoter quelque chose. Dieu merci, il n'avait pas perdu connaissance. Un coup d'oeil vers sa tête lui confirma qu'il n'y avait pas une mare de sang. Double remerciement au ciel.

Sayuri ne paniqua pas. On ne trainait pas avec une bande de voyous sans apprendre les premiers gestes de secours. Le seul souci et pas des moindres, c'était comment porter le lycéen jusqu'à un lit ou un sofa ... Même si ce dernier n'avait pas une carrure massive, elle était tout de même respectable. Sayuri avec sa petite taille et son poids plume était sceptique quand à ses capacités. Quoique à y réfléchir, cette idiote avait réussi à rendre K.O le lycéen ...

* Allez ma fille on se bouge * se dit elle.

Elle ouvrit rapidement la porte de sa chambre, envoya valser sa valise d'un coup de pied pour libérer le passage. Revenue rapidement aux cotés du lycéen, elle lui dit :

" Kiyo, écoutes moi. Je vais te soulever et il va falloir y mettre un peu du tien, je ne suis pas wonder woman ... "

Sur ses mots, elle glissa son bras gauche derrière les épaules de Kiyosuke. Elle le releva délicatement, en le retenant fermement de sa main droite posée sur son ventre. Sayuri ployait sous son poid et le jeune homme tremblait sur ses jambes défaillantes. Elle regardait fixement le lit qui tronait au mileu de sa chambre.

* Pourvu qu'on arrive jusque là sans dommage * pria t'elle fervement.

Chaque pas coûtait un effort surhumain aux deux jeunes gens. Sayuri arrivait près du lit lacha Kiyosuke. Ce dernier s'écroula dans un gémissement. Sayuri, le souffle saccadé, les joues rouges et légèrement échevelée, répliqua d'une voix dure :

" Cesse de geindre, c'est de ta faute tout ca "

Elle se dirigea vers la salle de bains, reprenant peu à peu son souffle. Elle imbiba une serviette d'eau froide. Bientot, elle se hissait sur le lit retournant le lycéen afin qu'il se retrouve sur le dos. Elle tapota son visage de la serviette humide pour le faire sortir de sa somnolence.

" Ca va mieux ? " lui demanda t'elle doucement.

Elle glissa avec précaution son autre main dans les cheveux du lycéen à la recherche d'une quelconque plaie. Elle sentit une monstrueuse bosse. Mais lorsqu'elle retira sa main elle ne vit pas de sang.

" Une simple bosse ... " souffla t'elle rassurée.

Il va froid tout d'un coup, et humide. Kiyo transpirait il? Non, ca ne serait pas aussi froid. C'était une serviette. Qui avait pu lui mettre ça? Où était il? Il se souvient vaguement avoir du bouger et même marcher, mais il n'était pas tout seul. On lui avait parler, mais il ne comprenait rien.
Visiblement, cette serviette lui faisait retrouver de ses esprits... Enfin... A peu près.

On lui avait encore parler... Kiyosuke mit un peu de temps à rassembler les mots, et à enfin comprendre ce qu'on venait de lui dire.

"Je... Je vais mieux... Merci..."

Mieux... Façon de parler. Il pensait avoir la tête plus dure que ça, à vrai dire. Une main s'était glissée dans ses cheveux... Elle était douce... Un peu comme si on le massait... Mais soudain...

"OUAIIIIIIIIEUUUUUUHHH!!" [ Hors Rp: Je crie réellement comme ca au naturel]

Kiyosuke se releva d'un bond, sa tête heurta celle de Sayuri, et son corps suivit le mouvement. La pauvre lycéenne s'était retrouvé les quatre fers en l'air. En conséquence, une deuxieme douleur se fit sentir sur le front de Kiyosuke... Sautillant un peu dans tous les sens, le lycéen perdit pied en se cognant contre la valise de Sayu, et finit allongé au sol...

Enfin... Ce sol était étrangement mou, et même, agréable... Il sentait très bon... trop bon... Kiyosuke réalisa la situation. Une situation tellement dangereuse qu'il en oublait presque ses maux de tête... Il était littéralement allongé sur Sayu! Et pas n'mporte où, puisque sa tête avait atterri à un endroit particulierement embarassant... Non non... Pas la poitrine... Encore un peu plus bas...

"Keuh... Keuh..."

Un peu comme pressentiment, Kiyosuke sentit une énorme chaleur monter en lui, un stress incommensurable, et... Une douleur encore imaginaire... Mais sans doute pas pour longtemps...

Des étoiles devant les yeux ... La lumière et l'obscurité se partageaient la vue de Sayuri au rythme de ses battements de paupières. Un contact, sa main sur son front ... des gémissements ... Son crâne faisait des bonds douloureux au rythme des sauts désordonnés du lycéen ... Des gémissements toujours, des vociférations, des menaces, des malédictions, et finalement un murmure continuel.

" Je vais le tuer ... je vais le tuer ... je vais le tuer "

Des murmures bientot tuent ... par le manque d'air. Sayuri tenta de se relever sous le coup de la violence d'un choc, dans un souffle pénible. Toujours la main sur son front, la vue brouillée, elle se leva sur ses coudes faute de pouvoir aller plus loin. Un amas confus lui cacha la vue du reste de son corps, des cheveux bruns, une tête ... collée sur son bas ventre. Son cri rageur ne trouva pas ses lèvres, coinçé dans sa gorge.

Elle retomba finalement en arrière. Son souffle revint, le corps de Kiyosuke n'était pas si lourd finalement ... Elle entendit très confusément le lycéen faire un bruit inarticulé. Peu à peu elle reprenait possession de son esprit. La douleur s'était arrêté en même temps que les sauts de Kiyosuke. La sensation de son corps elle aussi lui revint. Elle avait les joues en feu surement dû à la douleur, à la surprise ... et son coeur qui hurlait. ô comme elle aussi elle voulait hurler, hurler de rage. Mais ce ne fut qu'un murmure ...

" Kiyo ... Kiyo, je vais ... te tuer ... "

Ce murmure dérisoire elle l'accompagna d'un coup de genou nullement dérisoire par contre. Un coup de genou qui atterit elle ne savait trop où. Mais pourvu qu'il la déleste de son poids, et surtout de cette situation embarassante ... Ce qu'il fit bientôt accompagné encore d'une parole ou plutôt d'un son inarticulé.

Elle se mit à genou et souffla bruyamment. La main posée sur son front, elle constata que sa douleur bien que vive fut fugace. Elle avait disparu. Elle regarda donc le lycéen ... La colère se disputait avec une rage froide. Elle se surprit pourtant à lui demander :

" Est ce que ca va ? "

Puis finalement éclata de rire.

Il avait mal... Elle l'avait frappé à l'endroit légendairement connu pour être le point faible masculin... La douleur est insupportable... Impossible de témoigner de sa douleur... Kiyo restait au sol, en position foetale, sentant la douleur remonter jusque dans son ventre.

Etrangement, cette douleur était similaire à celle qu'éprouvait Kiyo lorsque la colère montait en lui... Il se souvient de toutes ces fois où... Enfin, il n'était plus vraiment lui-même. Et puis, il est bien différent de ce qu'il était à cette époque.

*Elle me demande si je vais bien...? Mais à quoi elle joue? J'ai mal à en mourir, impossible de me relever, et elle me demande si je vais bien?*

Sayu n'arrêtait pas de jurer la mort de Kiyosuke, et elle lui demandait comment il allait? Ca n'a ni queue ni tête! Et puis ce rire... Pourquoi rit-elle?

Il fallut quelques minutes avant que Kiyo ne puisse réellement bouger... La douleur était vraiment prenante, et même maintenant, il ne pouvait que s'assoir. Il resta donc assis sur le sol, un genou en l'air, la jambe pliée, la main posée dessus, la tête baissée... Il n'était pas fier de ce qui venait d'arriver... Et puis cette douleur...

Voilà que ses maux de tête lui revenaient maintenant... Le pompom... Qu'avait il bien pu faire pour mériter ça? Kiyo faisait en sorte d'être agréable depuis le début de cet après midi, et rien n'y faisait. Elle le repoussait, se moquait de lui, tantôt souriante tantôt exécrable... Impossible de supporter ça plus longtemps... Il en avait marre, plus que marre... Des douleurs, des coups, des insultes, des remontrances, et en plus de ça, pour couronner le tout, il allait se faire broyer sous les coups et les menaces de Sayuri d'une minute à l'autre!

Non... Trop c'est trop...

"T'en fais pas... Laisse moi encore quelques instants pour que je m'en remette... Et je me tire... C'est bon, j'ai compris. Je te colle trop, ça t'énerve, je sais pas trop, mais en tout cas, je dois laisser tomber. A part t'agacer et me faire du mal, j'arrive visiblement à rien. Ca me fait de la peine, mais la persévérance ne paie pas dans tous les cas..."

Kiyosuke avait le coeur serré. Il regrettait presque ce qu'il venait de dire. Mais il avait eu raison... Ca ne servait à rien de s'accrocher, de faire durer cet instant. De toute facon, elle le quittait à l'instant, juste avant qu'il ne se fasse cette satanée bosse... Qu'est ce qu'il avait mal...

" Et t'en fais pas pour notre souci de voisinage de chambres, je ne t'ennuierai pas."

De toute façon, Kiyosuke ne pouvait pas espérer connaître une relation durable avec elle. Elle ne l'aurait jamais accepté. Visiblement, elle avait un trop fort besoin d'indépendance, de liberté. Elle ne se serait pas "emprisonnée" avec un garçon comme Kiyosuke.
Le lycéen avait le coeur lourd, et la gorge serrée, ses yeux étaient vitreux... Il devait tout de même garder sa fierté d'homme. Il se leva tant bien que mal, et partit, la tête baissée, les yeux rivés sur le sol, prêt à ouvrir la porte.

"Désolé du dérangement"

Ca lui faisait de la peine ... Sayuri avait finalement repris du poil de la bête plus tôt que prévu. Elle l'avait bien dit qu'on ne pouvait lutter sur ce que l'on était. Mais tout de même, Sayuri se sentait honteuse. En règle général, elle faisait de la peine aux autres sans remords mais la c'était différent. Elle ne laissait jamais quelqu'un l'aborder de près ou de loin. De l'aide, jamais elle n'en avait demandé, jamais elle n'en avait accepté ... et pourtant elle l'avait fait avec Kiyosuke. Elle lui avait laissé franchir certaines des limites qu'elle imposait d'ordinaire. Sayuri avait beaucoup de défaut mais pas celui de l'hypocrisie. Elle n'avait pas laissé Kiyosuke se rapprocher d'elle pour mieux l'en rejeter ensuite. Elle s'était perdue dans ce jardin, elle avait donné une image erronée d'elle même, elle lui avait en quelque sorte menti. Et c'est de cela qu'elle s'en voulait ...

Comment réparer le tort qu'elle venait de lui causer ? Oui, Sayuri voulait réparer. Garce elle l'était mais pas une manipulatrice, ca jamais ... Que quelqu'un comme Kiyosuke puisse le penser ... Ca la rendait malade ...

" Kiyo' ... Je ne voulais pas ce qui est arrivé ... Je n'aurais pas dû ... " dit elle.

Qu'est ce qu'elle n'aurait pas dû ? Elle n'aurait pas dû se laisser berçer par le parfum de cette stupide rose. D'ailleurs où était elle ? Là dans ses cheveux. Sayuri l'en détacha et la jeta un peu plus loin. Elle n'aurait pas dû se croiser son regard ... Sayuri soupira, elle ne pouvait pas le lui dire. Ca n'aiderait certainement pas le garçon mais...

Elle pouvait se rendre utile comme lui l'avait été avec elle. Ils seraient quittes en quelque sorte. Eureka ! Sayuri se leva prestement, les mains sur les hanches elle interpella le lycéen.

" Sois raisonnable, s'il te plait. Après le coup que tu as reçu à la tête, tu dois être surveillé. Et ca tombe bien, j'ai une certaine expérience dans ces choses là ... "

Elle hésitait à continuer mais il en faudrait surement plus pour le convaincre.

" Il n'était pas rare que je veille sur certains de mes amis de mon ancien lycée après une soirée trop arrosée et mouvementée ... "

" Rallonges toi, tu n'as rien à craindre. " ajouta t'elle d'un faussement enjoué.

Kiosuke hésita. Rester auprès Sayuri n'était pas une idée qui lui déplaisait... Elle, si belle, si secrète...
Non, elle s'était montrée trop dure, trop mesquine, cruelle. Elle l'avait mené en bateau. Il ne devait pas se laisser embobiner... Comment avait il pu marcher jusque là d'ailleurs? Décidément, le temps qu'il a passé à errer dans Shimizu l'a rendu vraiment trop naïf, beaucoup trop naïf.

"Pour que tu te remettes à m'envoyer promener? Non merci!!"

Cette fois ci, c'en était trop, une minute de plus et Kiyosuke se serait mis à hurler à son tour sur Sayuri... Il s'en serait voulu... Il le sait...
Il valait mieux en rester là, pour lui comme pour elle. D'ici quelques temps, il aurait oublié Sayu, et les sentiments qui naissaient pour elle. Il ne devait pas s'enticher d'une femme aussi imprévisible, qui lui montrait si peu d'égard.

La porte claqua. Kiyosuke marcha à grand pas dans le couloir, pour rejoindre sa chambre. Il lui fallait du repos, sur ce point, il était d'accord avec Sayuri, mais du vrai repos, un repos en solitaire. S'il restait près de Sayu, il n'aurait pas pu se reposer, il serait sans cesse sur ses gardes, à se demander ce qu'elle voulait, ce qu'elle faisait, pourquoi elle le faisait... Bref, une torture plus qu'un repos.

Et puis il avait mal... Cette satanée bosse le faisait horriblement souffrir, et le coup de genou de Sayuri le faisait horriblement souffrir, mais il devait marcher le plus vite possible, s'éloigner de Sayuri... Tant que sa volonté restait d'acier...

Sayuri resta bouche bée. Il venait de lui claquer la porte au nez. Elle faiilit en rire. Finalement elle n'avait pas été la seule à s'être laisser berner par l'enchantement du jardin. Il était bien loin Kiyosuke le bon samaritain ... Sayuri en avait le souffle coupé ...

* Ah ouais, tu le prends comme ca * pensa t'elle furieuse.

Elle s'était presque excusée et il venait de refuser. Très bien. Elle allait lui montrer son véritable visage, sa vraie nature. Sayuri ouvrit la porte brutalement et ne pris même pas la peine de la fermer. La valise à la main, elle chercha kiyosuke du regard.

Ce dernier ouvrait une porte non loin d'elle. Elle marcha vers lui d'un pas rapide. Au moment où il allait fermer sa porte, Sayuri s'y glissa. Elle lanca sa valise et ferma la porte. A moins d'un mêtre de l'un de l'autre, ils se défièrent du regard.

" Je t'ai proposé mon aide, sombre idiot ! Et tu m'envoies balader ... Grossière erreur mon bonhomme " gronda t'elle entre ses dents.

Elle s'approchait dangereusement de lui, pointant son minuscule index dans sa direction.

" Je t'ai dit que tu avais besoin d'une surveillance. Et je compte bien m'en charger. Alors pour la dernière fois, tu t'allonges et tu te reposes. "

Sayuri avait vaguement conscience que le rapport de force était nettement en sa défaveur. Mais, en règle général, sa détermination à toute épreuve, compensait largement son poid plume. Et puis de toute manière, le lycéen était bien trop sonné pour la bousculer, se rassura t'elle. Il était sonné et elle le menacait. Quelle idiote elle faisait ... Elle baissa son bras en soupirant. Pourvu que cet idiot aille se coucher ... Ils seraient quittes et elle pourrait enfin le laisser partir sans remords ...

Elle s'insinue chez moi? Mais d'où elle sort? Et elle recommence à l'insulter? Elle est gonflée!

"Non mais je veux bien être gentil, mais y a des limites! Tu entres dans ma chambre comme ça! Alors...

*Garde ton calme, garde ton calme...*

Je te demanderai de me laisser tranquille, je n'arriverai certainement pas à me reposer en ta présence! Tu es bien gentille, je te remercie de ta... Sollicitude, mais je me débrouillerai très bien seul. Tu peux partir tranquille!"

Kiyosuke serrait des dents. Il n'en pouvait plus. Le comportement insupportable de Sayuri le poussait à bout, et sa douleur était la cerise sur le gâteau... Mais qu'est ce qu'elle avait à le coller maintenant? Elle l'envoyait paître depuis tout à l'heure, et là, elle le collait! Vraiment n'importe quoi!

Le lycéen lui ouvrit la porte.

"Tu peux partir maintenant, je ne te retiens pas, tu es certainement très occupée, avec ta valise à ranger!"

Kiyosuke retint un soupir... Un geste de trop, et Sayuri s'enflammait, il avait commencé à le comprendre. Il s'efforçait de rester calme... Du mieux qu'il pouvait.

Et puis... Il lui vint l'image d'une Sayuri, assise près de lui, allongé, les yeux fermés... Ca ne lui aurait pas déplu...
Mais non! Il devait être fort! Ca ne se passerait pas du tout comme ça, il le savait! Rien ne s'était passé comme il aurait pu le prévoir avec elle depuis tout à l'heure, alors pourquoi cette fois? Il l'avait déjà pensé tout à l'heure: Sayuri est impossible à cerner. C'est peut-être ça aussi, qui lui plaisait, en elle... Mais là, il avait eu son compte, elle devait le laisser. C'était ça ou... Ou... Ou quoi?

*Tu es bien trop gentil, Kiyosuke...*

Sayuri ne savait plus que dire, elle ne savait plus que faire ... Enfin si elle savait ce qu'elle devait faire, rester auprès de Kiyo' mais comment y parvenir ? Elle se creusait les méninges tandis que la peur s'insinuait en elle. Le lycéen ne ressemblait plus à celui qu'elle avait rencontré dans le jardin. Peut être pouvait il se montrer violent ? Non ca ne pouvait pas coller. Elle en avait connu des garçons violents, elle en avait même fait souvent les frais. Le lycéen n'était pas comme eux, il ne pouvait l'être ... Un doute, le doute la rongeait. Il fallait qu'elle sache. Il fallait qu'elle sache et il fallait qu'elle l'aide, nom de nom.

" Non ! " dit elle fermement.

" Et ne sois pas sarcastique Kiyo' ca ne te va pas du tout. Je ne te laisse pas le choix. Ma valise et moi, nous allons rester ici et te surveiller, que tu le veuilles ou non. "

Sayuri avait parlé posément, fermement. Elle le fixait tentant de prévoir ses prochaines réactions. Elle posa doucement sa main sur celle que Kiyosuke avait posé sur la poignée de la porte. Elle repoussa doucement la porte. Son coeur battait rapidement comme un mauvais pressentiment, elle avait tellement peur ... mais peur de quoi ...

Elle s'impose? Et puis ce mal de crâne... De toute façon, elle est complètement bornée... Que pourrait gagner Kiyo à lui râler encore dessus... Vraiment... Il en avait plus qu'assez de cette situation...
Et puis, il ne comprenait rien, il n'y avait rien à comprendre de toute facon. Elle joue au ping pong avec lui... Un coup je te laisse, un coup je te colle... N'importe quoi vraiment...

"De toute façon, tu ne me laisseras pas en paix... Très bien, je m'allonge, tu restes dix minutes, et tu t'en vas. J'ai déjà trop eu affaire à toi aujourd'hui... Fais ce que tu veux, et laisse moi tranquille."

Il n'en pouvait plus. Il ferait tant bien que mal en sorte d'oublier sa présence... Ca allait être difficile... Mais c'était le seul moyen de s'assurer qu'elle partirait bientôt... Quelques minutes d'enfer... Allez...

*Prends sur toi Kiyosuke, tu n'as pas mieux à faire... Après son départ, tu pourras dormir tranquille...*

Le bruit de la télécommande avait brusqué le lycéen. Cpùùe un réflexe, il avait attrapé le pardessus, pensant que Sayu allait lui donner un coup... On ne sait jamais, et puis, elle était tellement incompréhensible...

N'importe quoi... Qu'est ce qu'il faisait? Kiyosuke s'était juré de changer en arrivant ici... Fini les colères, les coups de sang, les disputes. Il voulait être calme, et s'il n'y parvenait pas, il serait solitaire. Voilà ce qu'il s'téait dit sur la route le menant pour la premiere fois à Shimizu.

Mais cette Sayuri... Avait bouleversé toutes ses promesses. Il s'était trop vite attaché à elle, et cela lui a joué des tours... Mais... Elle était si belle... Kiyosuke la dévisagea longtemps, n'étant plus tellement certain de savoir s'il était éveillé ou endormi...

"Le lit est double, il y a suffisamment de place pour quelqu'un de ta taille. Tu y seras plus à l'aise que dans le canapé. Ca me ferait mal de te laisser dormir là dedans."

C'était sorti comme un mécanisme... Il s'était bien trop attaché à elle, c'était évident... De toute facon, il n'y avait qu'elle pour l'énerver à ce point. Avec d'autres, il aurait lâché prise depuis longtemps, une bonne dispute, éjectée de la chambre sans sommation, et fermeture à clé. Ca aurait été tout aussi simple. Ca n'était plus faisable maintenant. Et puis, Kiyo n'en aurait eu ni le courage, ni l'envie.

Il ne devait cependant pas lui révéler ce genre de choses. Il aurait l'air ridicule. Après tout ce qu'elle lui avait fait, comment pouvait il avoir laisser naître un tel sentiment pour elle? Elle n'y aurait pas cru, vu que lui même ne comprenait pas...

"Désolé d'avoir été si froid à l'instant... C'est vrai que tu m'as un peu énervé, mais je n'avais pas à te parler de la sorte... Excuse moi, mais je dois aller prendre un cachet pour la tête, c'est sans doute ça qui m'a mis à bout... Je reviens."

Kiyosuke se levait. Un bourdonnement lui traversa la tête, rapidement remplacé par son mal de crâne originel. Arrivé devant la petite pharmacie, il chercha les efferalgan et en ingurgita un dans un verre d'eau.

Revenu dans la chambre, il vit Sayu, assise sur le bord du lit.

"Tu refuses mon invitation? Cela te dérange?"

Le verre d'eau avait fait du bien. Rien que ça le soulagea un peu de la chaleur qu'il ressentait depuis tout à l'heure...

Sayuri n'eut même pas le temps de répondre. D'ailleurs l'aurait elle pu ? Sa gorge était tellement sèche. Son cerveau allait exploser sous le vacarme des questions, des doutes ... Elle attendit que le lycéen sorte pour s'asseoir sur le lit. Elle avait besoin d'un instant, rien qu'un instant pour faire le point.

Raa !! Ce Kiyosuke aussi changeant qu'elle. Un instant prêt à mordre et l'autre prêt à se mettre à genou. Bon, Sayuri c'était différent, elle était plus souvent prête à mordre et jamais à se mettre à genou, mais elle pouvait se montrer compréhensive, parfois ...

Enfin, le plus urgent c'était savoir ce qu'elle allait faire. Dormir ! Elle avait besoin de dormir pour calmer son esprit troublé, dérangé même. D'ailleurs à cette pensée, son sang ne fit qu'un tour. Kiyo lui avait proposé de dormir dans le lit. Bien qu'il n'y avait aucune arrière pensée, aucun sous entendu, Sayuri ne pouvait s'empêcher d'être géné et agacée par son invitation "innocente". Quoique finalement c'était peut être pas plus mal. De là elle pourrait mieux veiller sur le lycéen. Ah ah ah ! Elle était vraiment ridicule ... Veiller sur lui, ce dernier avait marché jusqu'à la salle de bains sans encombres. Il allait très bien. Alors pourquoi était elle aussi tentée. Tentée ? Hein ??!! C'était impossible, c'était ridicule ... Affolée, elle était affolée. Et bien sur, Kiyo avait fait à nouveau son entrée.

Ca te dérange ? Bien sur que oui ! Bien sur que non ! Les deux réponses fusèrent en même temps dans son esprit ... Elle se contint et fronça les sourcils.

" Non, pas du tout. Et puis je pourrais mieux veiller sur toi comme ca " répondit elle précipitamment.

Le pompom ! Sa phrase maladroite prouvait totalement le contraire. Sayuri se mordit la lèvre inférieure. Quelle sombre idiote. Elle était en train de passer pour une vierge effarouchée, elle qui était toujours maitresse d'elle même. Pathétique, elle était vraiment pathétique constata elle attérée.

Pour couper court à ses pensées, elle s'installa sur le coté gauche du lit et posa sa tête sur l'oreiller.

" Tu devrais te recoucher le temps que le cachet fasse effet. " dit elle d'un ton qu'elle souhaitait ferme.

Comme pour éviter toutes pensées, elle continua :

" Tu n'as pas a t'excuser pour ce qui s'est passé. Je suis excécrable, je sais ... "

" Par contre ce que dont je ne me doutais pas encore, c'était que j'étais un véritable danger public " ajouta t'elle dans un faible sourire.

"Un danger public? Ne sois pas si dure avec toi-même... C'était un accident, ca peut arriver à tout le monde... Et puis, tu peux être éxécrable, tu as tes moments de "calme", si on peut dire ça comme ça..."

Et voilà. C'était cette Sayu là que Kiyo aimait. Elle était calme, douce, et lui avait souri. Ca lui suffisait amplement. Voilà ce à quoi il aspirait. Elle était belle, elle pouvait parfois se montrer adorable. Ces moments sont encore plus précieux qu'avec n'importe qui, puisqu'ils se perdent au milieu de son agressivité.

" Tu étais venue chercher une couverture tout à l'heure... Tu vas peut être avoir froid comme ça. Ne t'en fais pas, rentre sous les couvertures, je resterai par dessus, ça évitera des contacts un peu trop familiers. Je ne vais pas te mettre mal à l'aise plus que tu ne dois déjà l'être..."

Kiyosuke était content. Il retrouvait progressivement son calme, et par la même occasion, son mal de crâne se réduisait lentement au silence. La douleur au niveau de son " bas ventre" avait pour ainsi dire presque fini de le lancer, et il allait pouvoir rester au calme avec celle qu'il commençait réellement à aimer, sans qu'elle ne le sache, évidemment...

Kiyosuke était tenté de la prendre dans ses bras, de la toucher, de pouvoir dormir avec l'odeur de ses cheveux, mais c'est impensable. Au moindre mouvement suspect, elle lui hurlerait dessus, et cette excuse du " je veillerai sur toi" ne tiendra plus, certainement.

Le lycéen s'allongea dans son lit, sur les couvertures, pour laisser la lycéenne se plonger à l'intérieur, et se mit dos à elle, pour éviter des regards un peu trop durs, qu'il lui ferait perdre la douce magie du moment.

Ces preuves d'attention... S'était il déjà endormi? Peut-être... Ca n'était pas impossible que Kiyosuke se mette à rêver d'elle... Elle était si attentionnée, si douce... Et Kiyosuke était si bien, allongé là, alors que cette douleur s'apaisait...

Kiyo se tourna face à Sayu... Il avait les yeux fermés... Il était bel et bien persuadé d'être endormi...

"Je suis si bien quand tu es près de moi..."

Ces paroles étaient à peine un murmure, à peine audible... Kiyosuke, s'il n'était pas encore complètement endormi, était en bonne voie pour le faire.
Sa main gauche se posa près de son oreiller, entre lui et Sayuri. Ses lèvres étaient à peine entrouvertes...

Sans doute s'imaginait il un baiser de Sayuri...

[Hors Rp: Non non, je cherche pas à te provoquer...]

Il était loin. Seul avec Sayuri, ce à quoi il aspirait le plus à ce moment précis. Ses paupières étaient lourdes... Il n'arriverait plus à les rouvrir maintenant. Il sentait des doigts se glisser sur sa main, puis derrière son oreille... L'attention et l'affection de Sayuri, Kiyosuke ne voulait rien d'autre. C'était son petit monde, parmi les nuages du ciel qu'il admirait tout à l'heure.

Mais elle était cent fois plus belle, cent fois plus mystérieuse, cent fois plus... Sayuri.
Il devait le lui dire. C'était son rêve, il le fallait

"Je t'aime"

Les lèvres de Kiyosuke s'approchait de celles de Sayuri. Le simple contact avait fait perdre toute notion de rêve ou de réalité avec Kiyosuke. Un tel instant, un contact, rien qu'un fragment de seconde, c'était ça, le bonheur de Kiyosuke. Elle avait des lèvres douces, elles étaient uniques.

Kiyosuke n'était pas très loin du 7 ème ciel...

Le lycéen n'arrivait plus à savoir... Etait-ce réel? Etait-ce simplement un rêve? Il s'efforça tant bien que mal d'ouvrir les yeux. En face de lui, Sayuri, la bien aimée Sayuri...
Elle avait les yeux ouverts, elle regardait Kiyosuke. Non... Il avait du rêver... Elle l'aurait giflé, s'il avait fait... Mais pourtant... Ce baiser était tendre... Et... Intense...
Mais... Kiyosuke sentit quelque chose sur sa joue. Il y posa sa main, et sentit la main de Sayuri... Comme dans son rêve... Non... C'est impossible... Il l'aurait vraiment embrassé? L'aurait-elle accepté? Mais... Est ce que...
Il ne voulait pas que Sayu puisse s'imaginer quoi que ce soit, si jamais son imagination lui jouait des tours...

"Est ce que j'ai rêvé, Sayuri?"

La question n'était pas aussi directe que s'il avait demandé à savoir si elle l'avait embrassé, mais c'était justement voulu. Si jamais cela n'avait été qu'un rêve, elle aurait peut-être eu des doutes, mais sans doute pas jusqu'à la conduire à ça...

Elle était si belle... Ses cheveux, partant dans tous les sens sur le matelas de Kiyosuke... Son regard doux, posé sur Kiyosuke, mais son air... Elle avait l'air... Etrange...

*Oui... Je l'aime...*

Sayuri regardait Kiyosuke sans vraiment le voir. C'est seulement lorsque sa main se posa sur la sienne, qu'elle comprit ... Enfin qu'elle comprit qu'il était finalement réveillé. Parce que du reste elle ne comprenait rien.

Sa question bien que logique, légitime même, avait été posé sur un tel ton que Sayuri resta confuse. Confuse ? Non, complètement perdue plutôt ... Il ne semblait pas horrifié de cette situation. Au contraire, poser sa main sur la sienne s'était comme vouloir la retenir ... Pff ! Elle prenait vraiment ses rêves pour la réalité, c'était impossible. Ses rêves ? Expression bien mal choisie apparemment, elle n'avait jamais eu de rêves ... Mais, après tout ceci ne pouvait qu'être un rêve. Que faisait elle dans le même lit qu'un lycéen qu'elle ne connaissant que depuis l'après midi même ? Ca ne lui ressemblait si peu ... et pourtant elle était bien là, elle sentait la douceur de sa main sur la sienne, elle sentait le souffle chaud de Kiyo' sur son visage et surtout elle avait encore le goût de ses lèvres sur les siennes ... Etranges sensations que jamais elle n'avait pensé pouvoir connaître et pourtant elles étaient bien réelles.

" Non ... Je ... Je suis désolée ... J'aurais dû te réveiller ..." dit elle honteuse.

Honteuse certes, mais elle garderait jalousement le souvenir de ce baiser volé ...