Temps de sortir ! [PV Alex'

Il fait sombre. Depuis quelques temps, le noir a attrapé la ville. Les lumières de la ville se sont ensuite allumées. Lampadaires, phares des voitures… Comme tous les soirs. Et c’est à partir de ce moment que je sors un moment. Je quitte donc le lycée et prend quelques rues au hasard, observant le trottoir dégoûtant. Ou mes pieds, c’est la même chose. Ça reste des pieds… Peu de personnes se promènent à cette heure-ci. Ils trouvent peut être que c’est trop tard. Le fait de sortir à des heures différentes permet de connaître deux villes qui se ressemblent…Mais restent différentes. L’une, sombre et éclairée, l’autre, peuplée et lumineuse. Je connais plus la première. C’est agréable, le silence. Bien que les pneus des voitures viennent vite l’enlever. Je m’arrête un instant à un embranchement. Plusieurs routes, l’une menant à l’hôpital. Les deux autres, je ne sais pas. J’écoute, pendant un long moment. Et finis par prendre celle la plus à droite. Aucun bruit ne semble venir de là-bas. Ne semble…

Me rapprochant d’un endroit encore inexploré, j’entends des vagues. Peut être une plage. Sûrement la mer. C’est même sûr que c’est elle ! Quel lac ou rivière peut produire des vagues ? Bon, ok, quand il y a beaucoup de vent, ils peuvent produire des vagues. Mais, actuellement, le vent est doux, frais…et faible. Ce n’est pas suffisant pour produire de tels sons. Surtout que je ne pense pas être à proximité d’elles. Les vagues semblent loin, et résonnent dans mes oreilles. Je m’en approche, évitant quelques obstacles laissés au sol. Des déchets, surtout… Je finis par arriver près d’un petit muret, qui m’arrive à peu près au niveau du bassin. De l’autre côté, le vide. Hum… Sauter par dessus et m’écraser sur le sol… Ce serait un bon moyen de terminer ma vie. J’y penserai, une autre fois. Je ne suis pas encore venue pour la terminer. Ça viendra. Peut être demain, ou un autre jour. Peut être même que je ne me suiciderai pas ! C’est pourtant tentant… Oh et puis, tant pis. Mes yeux se reposent sur le sol, et j’avance, longeant ce petit muret qui m’empêche de marcher sur le sable. Un espace pourrait alors me permettre de marcher sur ces petits cailloux fins et jaunes. Je descends quelques marches et me retrouve dessus. Le vent devient plus violent et fait voler ces petits grains de sable, qui tentent parfois de rentrer dans mes yeux, voulant les rendre douloureux. La douleur n’est pas un problème. C’est marrant…de souffrir.

J’ose relever légèrement les yeux, et regarde loin devant moi. Des gros nuages recouvrent le ciel, m’empêchant de voir les étoiles. Pfff… C’est pourtant beau, les étoiles. Et si mystérieux. Bon, peu importe. En tous cas, le vent semble devenir plus fort, et vient faire voler mes cheveux, m’empêchant de voir où je vais, par moments. Le vent semble aussi vouloir me plaquer au sol. N’étant pas très forte physiquement, il n’aura pas de problèmes à le faire. Tant qu’il ne fait rien pour que mes plaies se rouvrent, tout va bien. Je n’ai pas envie de retourner à l’hôpital. Ce vent fait aussi voler cette robe blanche posée sur mon corps. Il veut me déshabiller, en plus ? Rah, mais il rêve, celui-là ! Je retiens donc ma robe de se soulever et observe quelque peu les alentours. Un peu plus loin, sur le côté, se trouvent des rochers. Ce serait pas mal, d’y aller. Je me mets donc à marcher vers eux, puis à courir. Ils doivent être à une trentaine de mètres, seulement. Ma respiration se fait vite plus rapide. Mon corps semble lourd, mes jambes semblent écraser violemment le sol. Courir sur le sol n’est pas agréable. Pas du tout. Surtout que, je suis censée être mince, voir maigre. C’est étrange, de se sentir aussi lourd. Je voudrai… arrêter. Ma respiration s’accélère rapidement, à un tel point que j’ai l’impression de faire du sur place. C’est pas bon pour mon corps, le médecin a dit… Mais j’ai une excuse ! Les cailloux avaient qu’à ne pas être aussi loin !

Mes jambes ne pouvant plus me porter si prêt du but, je laisse le sol m’attirer vers lui, et mon corps venir glisser sur le sable. Je tente de reprendre mon souffle, mais ainsi posée, c’est assez difficile. Donc, je m’assois, avec des gestes plutôt lents. Les rochers sont à moins de cinq mètres de là. J’aurais mieux fait de ne pas courir et prendre mon temps. Mais c’est trop tard, maintenant. A part reprendre tranquillement mon souffle ici, je ne peux rien faire d’autre. Je tente alors de respirer normalement, mais c’est assez compliqué. Mon cœur veut sortir de mon corps. Mais je n’en ai pas envie. Je pose alors ma main dessus, et au bout de quelques minutes, j’arrive à peu près à respirer normalement. Ses battements sont aussi moins rapides et plus réguliers. Je décide alors de me relever et d’avance lentement vers cette petite ‘colline’ de cailloux. Je l’escalade, à ma vitesse. Et arrive bientôt en haut. Ma peau s’est parfois retirée, sur mes mains, laissant alors quelques gouttes de sang passer. Hum… J’aurais préféré qu’il reste dans mon corps, même si j’apprécie le fait qu’il sorte quand même un peu. Je lève alors lentement mes yeux sur le ciel, alors que quelques gouttes de pluie tombent sur mon visage, près de mes yeux. Une rafale arrive peu de temps après, me faisant fermer les yeux. C’est brutal… trop. Pour ne pas tomber, je m’agrippe bien à quelques rochers, ouvrant un peu plus les écorchures de mes mains. Ça ne me fait rien. Pourtant, il a dit que ça me ferait plus d’effets qu’avant. Ou alors, je ne le sens pas. J’apprécie peut être trop de faire couler des grosses gouttes de sang de mon corps. Je regarde alors les vagues qui viennent se projeter rapidement contre le bas des rochers, avant de s’éloigner rapidement. Elles semblent devenir plus puissantes. Le vent aussi. Et la pluie. La mer semble monter assez rapidement. J’espère juste qu’elle ne montera pas jusqu’en haut. Sinon, c’est la mort assurée. Je ne survivrai jamais dans une mer aussi déchaînée. Même si elle était calme, je n’aurais pas pu m’en sortir…

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Les cauchemards étaient si...réels ? Et puis, qu'est-ce qui lui prouvait qu'il rêvait véritablement ? L'odeur si particulière de souffre, de bois calciné et de chair carbonnisée lui revenaient aux narines avec les images qu'elles équivalaient. Il se souvenait encore d'une mission...et pourtant, quelque chose lui disait qu'un point était différent. Il se revoyait, caché derrière une colonne de pierre, dans une rue de Bagdad peut avant la chute de la ville, sous un feu nourri, avec quelques autres de ses amis près de lui. Il devait ouvrir le chemin, mais il n'était pas assez fou pour courir en plein milieu de la rue...surtout sous un soleil de plomb pareil. Le soleil ? Voilà sa seule préoccupation alors que sa vie ne tenait en fait qu'à son abri précaire et très fragile ? Peut-être...

Il tourna la tête, ou du moins semblait-il ressentir cette sensation de le faire, et il remarqua une des jeunes recrues de son unité, le regard vitreux. Il lui cria quelque chose, mais une explosion tout près vint couvrir sa voix. Il ré-essaya encore, sans succès. Son lieutenant vint l'avertir qu'ils allaient bientôt tenter quelque chose, qu'il était hors de question de rester dans un endroit comme celui où ils se terraient actuellement. Il voulait leur dire de ne pas y aller, mais sa voix ne lui appartenait plus. Tout comme son corps d'ailleurs. Il regardait, impuissant désormais, son propre corps reculer de quelques pas, suivit de ses hommes. Et, d'un seul élan, cette équipe de brillants génies (c'est sarcastique) commencèrent à remonter la rue sous un véritable barrage de plomb. Les tireurs d'élite étaient une plaie, mais ce n'était rien en comparaison avec les explosifs improvisés un peu partout. Il pouvait voir ses hommes s'écrouler au sol, la jambe en morceau après qu'une mine aie explosée sous leur poids. Une autre recrue (était-ce la même ?) vint s'agenouiller aux côtés d'un blessé, cherchant désespérément à l'aider. Mais une rafale vint mettre un terme à son geste. Dans un cri de rage, il se vit finalement enfoncer la porte du batîment qu'il visait depuis le début, le QG de l'Armée Irakienne. Le massacre était impressionant dans les rues, mais le combat intérieur était un véritable enfer. Des hommes sortaient des pièces comme les pantins sortent de leur boîte, mais ceux-ci avaient des couteaux et des sabres pour arrêter les intrus. Un corps à corps endiablé débuta alors. C'était chacun pour soi, et sa propre vie ne tenait en fait qu'à un fil.

De son propre côté, il allait dévier le couteau qu'un homme cagoulé utilisait contre lui quand il sentit une douleur soudaine lui parcourir la cage thoracique. Et il se réveilla en sursaut...

*Ce n'était qu'un rêve...même si c'était bien réel, ce n'est pas comme ça que ça c'est passé...au fait, qui était cette recrue ? Quand on était là-bas, il n'y avait que des vétérans de l'unité avec moi...en plus ce n'était qu'un gamin...* pensa-t-il en se relevant tranquillement. Il était tombé de son lit, et le contact brusque de son corps avec la pierre du temple avait été suffisant pour le tirer de ses songes. Il décida d'enfiler un chandail et ses bottes avant de parcourir le labyrinthe de tunnels pour atteindre la forêt. Lui seul dans toute la région devait être capable de s'y retrouver de toute façon...faut avouer que, quand on s'y perd pendant une semaine, on finit quand même par en comprendre le principe...

Après quelques minutes de marches, et après avoir fait un détour par le temple dont il était le gardien involontaire, il descendit les quelques marches de marbre de ce-dernier et comtempla silencieusement la forêt. De nuit, il s'amusait souvent à s'asseoir contre un arbre et de regarder la voûte étoilée à travers les branches. C'était d'ailleurs la meilleure façon qu'il avait pour se diriger dans cet océan de verdure. Il refusait simplement d'utiliser une boussole ou un GPS pour se diriger dans un environnement aussi simple et calme qu'une forêt. Mais, pour une fois, il crut bon de changer de paysage. Et il commença à marcher tranquillement en direction de la plage, les mains dans les poches. C'est avec un petit sourire qu'il commença à fredonner une chanson...

Les souvenirs lui revenaient en tête, tous aussi noirs et amers que ceux qui peuplaient habituellement ses rêves. La seule chose étrange dans cette histoire, c'est qu'il ne s'en préoccupait nullement; le remord était une chose qui lui était inconnu depuis qu'il était petit. Que pouvait-il y faire ? Bah...rien, justement. Par contre, il possédait quand même un coeur, quoi qu'en dise plusieurs personnes.

*Je ne suis pas égoïste; je ne cherche pas à mourir pour les conneries des autres, c'est tout* pensa-t-il en gardant son sourire habituel. La composition du sol changea sous la semelle de ses bottes, lui signifiant un changement d'endroit. De la terre au sable...et cette impression de marcher sans avancer. C'était aussi une autre sensation qui lui rappelait son enfance. Et la neige qui était une part de son quotidien autrefois. Vive la Russie...et son froid sibérien. Enfin bref, c'est avec un certain plaisir qu'il marcha sans véritable but, en écoutant le simple murmure des vagues et le vent qui se levait. Une tempête approchait, l'humidité dans l'air aussi annonçait un orage. Peut-être allait-il avoir droit à quelques éclairs ?

Il regarda distraitement ses bottes quand son attention se porta vers une silhouette frêle et blanche un peu plus loin. Sans savoir vraiment pourquoi, il décida d'aller voir de quoi il s'agissait. Qui pouvait bien traîner dans un endroit pareil à cette heure-ci ? Et surtout, pourquoi ? Que de questions...et son naturel curieux prenait souvent le dessus. C'est au moment où il remarqua quelques gouttes sombres dans le sable qu'il se demanda ce qu'il se passait. Il pressa le pas...pour trouver une jeune fille assise sur un rocher. Une goutte de pluie vint s'écraser sur sa tête au même moment, signe que la tempête allait bientôt se lever.

"Beau temps, n'est-ce pas ?" demanda-t-il avec une certaine pointe de sarcasme dans la voix. C'était son humour à lui, et bizarrement peu de gens l'appréciait...

[ Désolée, c'est pourri ! Nul ! ça avance rien et je patauge dans la gadoue uu" En plus je raconte n'importe quoi TT Vraiment désolée T__T" ]

Je continue d’observer l’horizon, cherchant tout de même quelques étoiles par là, bien que je pense qu’elles soient plus de l’autre côté. Je baisse alors mes yeux sur la mer. Montera-t-elle vraiment jusqu’en haut ? En tous cas, le son des vagues continue de résonner dans mes oreilles. Et d’autres gouttes de pluie tombent. Elles semblent viser mon nez, pourtant, très peu y arrivent. Elles viennent s’écraser dix mètres plus loin, ou bien dans la mer, voir même dans mes cheveux. Elles semblent plus nombreuses, plus rapides. Peut être qu’elles veulent m’embrouiller, ou me dire quelque chose. Mais me dire quoi ? De fuir ? De fuir la mort ? Si elle doit m’attraper maintenant, qu’elle le fasse ! Je ne la fuirai pas, loin de là. Voilà que ce doux silence est brisé. Une voix. Quelqu’un. Ne peut-on pas mourir seul ? Il faut croire que non. Il veut peut être m’en empêcher, lui aussi. Oh et puis zut. Elle me prendre bien une autre fois. Je soupire silencieusement et pose rapidement mon regard sur le sol, cherchant à cacher mon visage de ses yeux. Beau temps ? Il est plutôt en colère, je pense. La colère… Un drôle de sentiment, qui met les gens rouges. Mais pas rouge comme signe ‘Oh, je suis mal à l’aise…’ mais plutôt… Je ne sais pas. On ne m’a pas encore appris à connaître ce sentiment-là, comme la plupart des autres, d’ailleurs. Le calme est donc de retour. Mais il ne croit quand même pas que je vais laisser bouger mes lèvres pour que quelques mots sortent de ma bouche ? Je ne vois pas pourquoi je devrai lui répondre. Je préfère donc rester muette, comme j’ai si bien sur le faire jusque maintenant.

Une autre rafale de vent. Je serre plus fort mes doigts sur les rochers et quelques coquilles vides qui traînent par là. Faible… Ce mot pourrait il bien me définir ? Après tout, c’est peut être ce que je suis. Peut être physiquement… Mentalement, c’est plus sûr. Sinon, je ne serai pas dans cet état-là. Je ne serai pas ce que je suis … Mes cheveux auraient même un autre couleur, peut être plus vive, montrant la joie de vivre. Hors, là, ce n’est pas ça. Pour certains, le blanc veut dire ‘vieux’ , ou alors pur. Ai-je de quelqu’un de pur ? Je ne pense pas, non plus. Je ne suis rien. Là, je suis d’accord. Je ne suis rien, pour personne. Même pas pour moi. Il est peut être le seul à m’aimer. Cette petite boule de poils blanche, ce rongeur… Que l’on appelle ‘Furet’. D’ailleurs, je me demande bien où il est passé… Il est possible qu’il soit resté dans la chambre, ou qu’il soit sorti faire un tour. Même qu’il est peut être sur le chemin qui mène à la plage. Je ne fais plus vraiment attention à lui, personne qui vient troubler ce doux et agréable silence, personne qui vient me crier sans me le dire, mais il le crie tout de même, empêchant les vagues de m’emporter loin d’ici.
Je décide alors d’enlever une de mes mains du rocher et la regarde un instant. Des petits morceaux de rocher et coquilles se sont incrustés sous la peau, laissant alors un petit fil de sang passer. Je continue de le regarder un instant, enlevant alors l’autre main pour quitter les quelques rochers, et m’en éloigner un peu. Un peu… de quelques mètres, m’éloignant aussi de la mer, de trois-quatre mètres de plus, aussi. Je dois me trouver à une vingtaine de mètres d’elle. Et devant moi, devinez quoi ? Des jambes. Celles de cette personne, qui m’est encore inconnue. Mais, même si je le veux, je ne saurai rien de lui sans qu’il ne me le dise lui même.

Je m’assois sur le sable froid et humide, rapprochant quelque peu mes genoux vers moi. Je pose alors mes mains dessus, orientant la paume vers moi. Le sang continue de coller, passant ensuite sur mes bras. Je soupire tout en tentant de rester silencieuse, et essuie mes mains sur ma robe, y laissant alors des traces rouges. Avec mes doigts, j’enlève les petits bouts des coquilles vides qui se sont accrochées dans ma peau, les laissant alors tomber sur le sol. Je les ressuie, encore, et garde mes mains appuyées sur mes jambes pour ne pas que la robe se soulève, mais aussi pour tenter d’arrêter l’écoulement du sang. Le vent se fait plus violent, plus présent, et tente toujours de faire passer les grains de sable dans mes yeux. D’ailleurs, ils veulent passer partout. Dans les cheveux, mais peut être aussi les vêtements. Pas que les miens… Peut être les siens. Après tout, le vent se fiche de ce qu’il y a là. Il veut tout sur son passage, sûrement. Il veut peut être rendre les vagues plus puissantes pour qu’elles viennent jusque nous et nous emportent loin, très loin ! Peut être qu’on se retrouverait sur une île, perdus. Au milieu de nulle part. Enfin, si, au milieu de l’Océan Pacifique ! Et peut être avec des gens bizarres dont on ne comprendre pas la langue. En tous cas, il ne faudra pas compter sur moi pour parler. Oh, mais si elle nous emporte loin… Je ne le reverrai plus … Mon furet. Il sera trop loin. En plus, ces petites bêtes ne savent pas nager… Il se retrouverait vite fait au fond de l’Océan, parmi toutes les bestioles aquatiques. Il ferait peut être manger, aussi, par une autre bestiole encore plus grosse ! Mais, pour le moment, il n’est pas là, et les vagues ne nous ont pas encore attrapés. Je me fais tout ce cinéma pour rien… ça reste tout de même important… C’est un être vivant, comme tous les autres. Il a aussi le droit de vivre. Et puis, s’il reste sous l’eau, il fera peut être évoluer son espèce ! Ah non, là, je rêve peut être. Il est dit que les individus évoluent en groupe, pas seules. J’ai l’impression de parler Pokémon avec mes évolutions … u__u

Invité

Il observa toujours avec une certaine curiosité la silhouette blanche dans les rochers, mais pourquoi était-elle là ? De plus, le vent et la pluie prenaient de plus en plus d'ampleur, et la température baissant au fil du temps. Il pouvait déjà parier qu'elle allait attraper quelque chose avant la fin de cette soirée...

Avec une certaine ironie, il se demanda lui-même ce qu'il pouvait bien venir faire ici, sur cette plage, alors que la température était si mauvaise. Ou plutôt, que faisait-il ici, au Japon, alors que la moitié de la Terre voulait avoir sa tête sur une pique (du moins pour la plupart) à cause de ce qu'il avait accompli au fil de sa "carrière" (en était-ce vraiment une ?). À cause de lui, des familles s'étaient déchirées, des gens avaient perdu la raison, d'autres encore avaient simplement cessé d'exister, suite à une rencontre malheureuse avec la lunette de son fusil (et de la balle qui en sort généralement). On le traitait de monstre, de terroriste, de criminel...Il était à la fois ces trois termes et quelque chose de plus encore. Après tout, il était quand même père, même si il n'avait jamais eu de femme, et ses deux filles comptaient sur lui pour passer du bon temps ensembles, comme une vraie famille. C'était peut-être la seule raison que le maintenait encore en vie ? Après tout, son sentiment de "grand frère" avait fait surface avec fracas quand il les avaient vues la première fois. À quand cela remontait-il déjà ? 5 ans ?

*Dire que c'était à la suite d'un véritable massacre...et que ce n'était même pas de ma faute. C'est quand même triste de se dire que, à cause d'un simple problème méchanique sur l'hélico, et d'un retard d'à peine 10 minutes, personne n'a rien pût faire pour aider quiconque habitait le village. Et tout ça pour quoi exactement ? Une simple portion de terre mal divisée...* pensa-t-il amèrement en regardant pendant quelques minutes les vagues s'écraser sur la plage avec fracas. La tempête était de plus en plus proche, et il n'avait pas particulièrement envie de prendre un bain à cette heure-ci... Il s'étira avant de remettre ses mains dans ses poches, plus par paresse qu'autre chose. Il s'aperçut finalement que son "fantôme blanc des rochers" était maintenant juste devant lui, et qu'elle l'observait (ou était-ce ses pieds ? XD). Il se passa la main dans les cheveux, incertain.

"Il commence à faire plutôt froid...tu n'as pas un endroit où aller ? Parce que l'océan en ce moment n'est peut-être pas le meilleur ami que l'on puisse avoir..."

Il ne pouvait pas la forcer à le suivre, et dans l'état dans lequel elle se trouvait (sans vêtements chauds et sans souliers, avec des blessures en plus) il serait obligé de la porter pendant le chemin jusqu'à chez lui. Sinon, il était bon pour une marche en ville, et cette idée le fît grimacer intérieurement. Les milieus urbains étaient toujours une mauvaise idée quand on avait une réputation comme la sienne...

[Saleté d'examens et de travaux X.x J'veux mourir XD]

[logiquement, ça devrait être mieux >w<]

Je continue d’observer le bas de ses jambes quelques minutes, puis finit par reposer mon regard sur la mer, qui vient et repart ensuite, mouillant un peu plus le sable au passage. Niah, les cheveux dans le vent froid et humide, n’est-il pas beau ? C’est pourtant agréable. Et voilà qu’il reparle à nouveau. Un endroit où aller ? A part le lycée, je ne sais pas. Mais ce n’est pas pour cela que j’ai envie d’y retourner. Comme réponse, j’hoche négativement la tête. Et je ne prendrai pas le temps de relever le reste de la phrase, ce n’est pas nécessaire. Et puis, qui dit que je ne suis pas heureuse ici ? J’aime le froid, le vent. Bon, l’eau, c’est autre chose. Je ne l’ai jamais aimée et ne l’aimerai jamais, c’est comme ça. Il y a des choses que l’on ne peut pas changer. C’est la vie . . . J’observe les vagues, mes yeux suivant leurs mouvements. Elles se rapprochent. Doucement, mais sûrement. Et une plus violente, que les autres, se pointe. Elle vient rapidement vers moi, vers mes pieds, vers…mon corps. L’eau, froide, déchaînée… La voyant arriver ainsi, je ne peux que me lever rapidement, bien trop rapidement que mon corps ne le peut. Mais je le fais tout de même, ne pouvant pas supporter de la sentir sur moi, me faisant par la suite frissonner de froid. Ça n’arrivera pas. Je me serai éloignée avant.

Après m’être relevée rapidement, brutalement, comme vous voulez, je me retourne en un petit bond et m’éloigne rapidement, mon regard toujours posé sur le sol. Mais cette fois, sur le sable. Mon corps, n’étant pas vraiment prêt à tenir à des mouvements si brutaux… Je me laisse ensuite tomber dans le sable, me retrouvant à plat ventre, les mains n’ayant pas vraiment touché le sable. Ben quoi ? Je fais attention à moi, du moins, j’essaye. Et c’est le moins que je puisse faire. Et, je fais comment pour me relever sans poser mes mains dans le sable ? Ah, je sais ! Donc, ne voulant pas les poser, je me mets à faire un peu comme un serpent, ou la chenille. C’est plus entre les deux… Imaginez un peu le truc xD. En tous cas, ça avance un peu. Mais ce n’est pas la meilleure chose à faire, donc je m’arrête un moment et tente de réfléchir. Je lève mes mains, bien haut. Et tourne un moment sur moi-même. Je fais un truc bizarre et me retrouve sur les fesses, sans savoir comment j’ai fait. Je pose donc un pied sur le sol et m’appuie sur mon genou pour enfin réussir à me relever. Je ne vais pas tenir longtemps debout. Il faut…s’éloigner. Je souffle un bon coup et lève légèrement mes yeux vers le mur.

Et vous savez ce que je vois ? Un grand mur qui empêche la plage de s’avancer, d’aller plus loin. Ou du moins, le sable. Il n’y a que quelques mètres entre ce mur et moi. Je place mes mains devant moi, comme si je vais recevoir un impact. Ben oui, le mur va arriver. Pas si brutalement que ça en a l’air, mais il va arriver. Je me mets alors à faire un pas, puis l’autre, avançant lentement. Mais sûrement. Comme les vagues. Il m’arrive parfois de trébucher, le corps tentant de se rapprocher à nouveau du sol. Je vais bien… J’ai juste besoin…de plus de forces ? Si seulement on me forçait à manger… Ce ne serait pas ainsi. Je ne serai pas aussi…faible. Mes pieds s’enfoncent doucement dans le sable, et celui-ci veut parfois me faire tomber. Ce n’est pas agréable, mais… J’ai bien pu courir, tout à l’heure… Je peux bien marcher un peu… A moins que mon pauvre corps n’en puisse plus. Si c’est le cas, je ne pense pas pouvoir tenir debout. Or, là, je suis debout. Je dois donc pouvoir le faire. Je vais le faire. Je le peux, hum ? Hein, je le peux ? Oh, j’arrête de parler toute seule et j’avance. Il ne reste que quelques petits mètres avant de le toucher. Quelques pas, quelques pas… Oh, je préfère ne pas le toucher, finalement. Il est plein de sable, celui-là. Tss. Ais-je fait tout ce chemin pour rien ? Non. Je lui tourne le dos, le posant contre le mur, et regarde un instant ma robe. Elle est longue…Longue… Je sais !

Après avoir réfléchit un instant, j’attrape le bout de ma robe et le relève légèrement tout en me baissant, déchirant ainsi une bande. Et cette bande, je l’attache comme je peux sur les bouts de peau qui se sont retirés quand j’étais sur le rocher. Je fais plusieurs tours et serre du mieux que je peux. Je soupire légèrement en pensant qu’il est toujours là. C’est vrai, cela fait un moment que je ne suis plus seule. Je me comporte peut être comme si je le suis, mais je ne vais tout de même pas venir vers lui et lui demander un câlin ou un autre truc du genre. Je ne suis pas comme ça… J’arrache alors un autre morceau de ma robe, et comme sur l’autre main, je l’attache comme je peux. Le principal, c’est que ça tienne et empêche le sable de rentrer sous la peau. Quand ça saigne ou non, je m’en fiche un peu. Même si c’est vraiment une question de vie ou de mort. Je me redresse lentement et pose l’une de mes mains sur le mur en question, m’appuyant dessus pour rester debout. A chaque fois que je fais un pas, je mets l’autre main devant et ainsi de suite, pour ne pas prendre le risque de le lâcher et de tomber dans le sable. Vent… Beaucoup trop violent. Je n’ai plus envie de rester ici, mais pour aller où ? Je m’arrête un instant. Va-t-il me suivre ou me laisser partir ? Et puis, j’ai comme l’impression qu’il a pris cette direction pour venir jusqu’ici, sur la plage.

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