[Libre]Qui s'y frotte s'y pique [Un ruelle]

Un parterre sans étoile recouvrait le ciel noir, noir comme les ailes du corbeau qui s’envole à trois rues d’ici. Ce ciel, dénué de toute source de lumière, même la Lune avait eu la flemme de se lever ce soir là, restait néanmoins un spectacle captivant. Associé aux bruits de la rue il devenait une source d’adrénaline inépuisable. Les rumeurs allaient bon train en ce moment, à croire qu’Ushio choisissait toujours ces moments pour arriver quelque part. Une guerre des gangs avait débuté il y a peu. Une guerre sanglante paraissait-il. Elle n’en doutait pas, mais ne se sentait pas concernée pour autant. Cette guerre ne la concernait pas, alors pas de raison qu’elle y prenne partie. Pas de raison qu’elle arrête ses sorties nocturnes pour autant. La nuit lui apportait quelque chose que le jour ne pouvait en rien compenser. La nuit, tous les chats sont-ils vraiment gris ? En journée, il n’y avait pas ce plaisir de jouer aux devinettes avec les ombres cachées, à deviner s’il s’agissait d’un chat galeux, d’un violeur en série ou d’une simple branche.

Elle marchait, du haut de ses talons carrés qui ne gênaient en rien sa démarche. Il pouvait sembler que cette fille fut à l’aise avec ce type de chaussures. Ushio pouvait marcher, courir, sauter avec toutes ses paires de talons, rien ne pouvait venir à bout de ses chaussures dessinées à son pied. En remontant le long de son mollet on y distinguait un collant fin mais délicat, avec une petite touche satinée qui attirait le regard. En remontant toujours plus, on finissait par arriver à un pantacourt moulant gris, coupé juste en dessous du genou en réalité. Il allait très bien avec le bustier noir que portait l’adolescente. Pas de collier aujourd’hui, juste une bague en forme d’araignée.

Au gré de sa promenade, elle sortait de temps à autre son calepin, rempli de feuilles blanches, pour y griffonner des parcelles de paysages. Ruelles, poubelles, débris de verre… tout ce qui éveillait ses sens à l’inspiration méritait d’être dessiner, puis peut-être retranscrit sur toile.
Elle s’arrêta longuement près d’une tâche obscure sur le sol. Du sang ? Sans nul doute, ou alors la présence de ce canif n’était que pure coïncidence. Elle dessina le tout, y compris la benne à ordure en arrière plan quand un bruit vint la déranger. Idiote, elle ne l’était pas. Mieux valais abandonner une œuvre et y revenir plus tard qu’abandonner une chance d’assister à la naissance d’une œuvre.

L’adrénaline se déversa dans ses veines, d’où venait ce bruit ? Qu’était-ce ? Elle voulait savoir. C’est ainsi qu’elle se dirigea dans la direction d’où était venue le bruit. Il ne lui fallut pas aller bien loin pour découvrir son prochain chef d’œuvre. Au coin de la ruelle, un homme. Il portait la coupe iroquoise à merveille et son style punk séduit l’artiste. Le sang qui recouvrait sa chemise jouait en sa faveur il fallait avouer. Gothique dans l’âme, elle aimait la couleur de ce liquide particulier.

Elle sortie calmement un crayon noir et se mit à dessiner. Elle commença par le torse. Le crayon glissait sur la papier, quelle sensation !

[HRP : je refait la mise en page tout à l'heure]



So I put
out my hand
and I asked for some help
We tore down the walls I built around myself
I was struck by the light
and I fell to the ground








Le punk essayait de pas trop se préoccuper de ce regard qu’il
sentait peser sur lui .Quand bien même il guetterait les alentours , tout était
plongé dans l’obscurité. Il ne restait plus qu’une dizaine de belvédères en
état de marche sur la centaine excitante ... Cette foutue présence fini par le
perturber , car plus il avançait plus il la sentait proche . Il aurait pu
rentrer chez lui ou continuer son chemin… Mais non il voulait voir qui le
guettait dans l’obscurité.





I've been
looking for a lifeline
for what seems like a lifetime
I'm drowning in the pain
breaking down again
looking for a lifeline








Après avoir parcouru plus de vingt mètre il arriva enfin à l’un
des rares belvédère rescapé. Kin se posa contre le mur avec toujours cette
allure je-m’en-foutiste , qui le réussissait si bien . Il alluma une cigarette
avec la classe des « bad boy » qu’on voit dans les films. Il émit un
petit rire argentin . Pourquoi on ne sait trop une petit pensée qui frôlait son
esprit. Là où il se trouvait peu importe d’où on arrivait grâce à la lumière il
le verrait et à moins de sauter du toit, il y avait peu de chance de le
surprend .D’ailleurs il était haut comment ce toit . Le punk pencha la tête
vers le sommet de la bâtisse , si quelqu’un se jetait de la c’était pour se
suicider et non pour l’attaquer , enfin au pire il passerait par les fenêtre.


Is there
anybody out there?
Can you pull me from this ocean of dispair?
I'm drowning in the pain
breaking down again
looking for a lifeline





Ce mec avait tant d’allure putain . Fumant sa clope en
recrachant un fumée parfaitement ronde . Son dos était contre le mur et il se
tenait sur un pied tandis que l’autre pressait contre le mur .Il avait une main
porté toutes les deux minutes à ses lèvres , et l’autre pendait au côté de son
corps retenant vigoureusement un poignard à la lame d’argent . Son regard n’était
plus perdu dans ses pensé , il était plongé dans l’obscurité . Ses yeux bleus
glace décryptait le noir pour essayer de trouver ce regard qui n’avait pas
censé de peser sur lui . Dans ses yeux une sorte de lueur cruelles scintillaient
il avait en horreur qu’on le guette furtivement .





You know a
heart of gold
won't take you all the way
And in a world so cold
it's hard to keep the faith
I'm never gonna fade away!





Yeah! « Yeah ! »





Bientôt sa chanson serait finie… Il venait de décréter que
quand elle serait arrêter il allait trouver qui le matait depuis bien 5 minutes
maintenant . Sa clope s’était entièrement consumer ,il l’atteignit sur son
poignet , pourquoi ? Comme ça c’était
un geste habituel il le faisait presque toujours dès qu’il n’y avait pas de
cendrier. Puis il la jeta à terre et dans un geste inutile l’écrasa à nouveau .





I've been
looking for a lifeline
for what seems like a lifetime
I'm drowning in the pain
breaking down again
looking for a lifeline





Ah bien il l’attendra pas la fin de la chanson pour se
mettre à la recherche de l’espion , ça le perturbait trop de plus vu qu’il
avait fini de se démolir les poumons il n’avait rien de mieux à faire que de se
démolir les phalanges . Il s’éclairait à la lueur de son téléphone . C’est
ainsi qu’il reconnu la longue trainée de sang dont il avait été la cause
quelques jours auparavant . * Mais ils savent pas nettoyer ici ? * Ben oui
quoi vu le carnage dans la ville on pourrait quand même nettoyer les multiple
trace de sang qui souillait le paysage non ? Il éclata ç nouveau de rire …
Bon espérons en faite que personne ne l’espionnait parce que bonjour le psychopathe
qui rit sans raison .





Is there
anybody out there?
Can you pull me from this ocean of dispair?
I'm drowning in the pain
breaking down again
looking for a lifeline





Comme prévu en faite à la fin de sa chanson il aperçut
quelqu’un . Elle avait la tête penchée sur ses calepins et griffonnait il ne
savait trop quoi . Il rangea son portable dans sa poche et s’approcha dans le
noir de la jeune fille , car oui il semblait que c’était une fille . Apparemment
elle n’avait pas vu qu’il s’était approché . Kin sortir son appareil de son sac
. Enclenchant le flash de nuit il photographiât la demoiselle en criant un « BOUH ! »
enfantin .

La jeune femme ne cessait de dessiner tout en lançant de vifs regards à son modèle en mouvement. L'obscurité alentour rendait le paysage encore plus magnifique qu'il ne l'était déjà, cela rajoutait aussi une tension palpable, comme si n'importe quoi pouvait arriver à
n'importe quelle moment. Elle se sentait à la fois prédateur et proie.
La semi obscurité de l'individu objet malgré lui ne dura pas. Ce dernier s'avança dans la lumière d'un lampadaire, y baignant son corps, y baignât sa splendeur artistique. Il s'agissait là d'un moment quasi euphorique dans la tête d'Ushio. Elle pouvait admirer tous les détails.

C'est alors que le jeune homme à la chemise tâchée de sang s'arrêta, pour se reposer sans doute. La pose déplu à Ushio, elle n'aimait pas ces poses trop figures de mode. Elle ne pouvait nier que l'allure y était, que l'étincelle y était, pas comme sur les couvertures de magazines avec leurs muscles à revendre ou leurs gueules d'anges. Non, là il y avait du vrai, du réel, du trash et même un brin de sensibilité, non, de suspicion dans le regard. Ce regard, à la fois cruel et interrogateur... Oui, ça, ça lui plaisait !

Beaucoup d'artistes auraient été mécontent d'avoir eu une cible en mouvement, Ushio elle était
un peu comme les chasseurs, le mouvement c'est plus difficile donc plus intéressant à chasser. En plus cela lui permettait d'obtenir de parfaits profils, surtout celui avec la fumée de
cigarette. Le rond de fumée était parfait, l'inexpression sur le visage... Ushio griffonnait, de plus en plus vite, se limitant à certaines parties du corps, le visage ou le haut du corps, le bras et la cigarette... tout devait être fait rapidement, mais avec assez de détail pour pouvoir être
retranscrit sur toile plus tard, ou servir à l'aboutissement d'un corps, d'une pose inventée ; un peu comme à la manière de Frankeinstein, des pièces découpées qui vont venir former un tout, une seule entité.

Les regard vers le modèle se faisait de plus en plus furtifs et plus rares. Le temps ne jouait pas
en sa faveur, ah si seulement elle pouvait l'arreter, une minute même pas, juste pour finir les finitions de chaque croquis, pour retranscrire avec une meilleure fidélités les trous de
la chemise, les traits marqués du visage, le contour de l'iris, reproduire le souffle de l'air dans les cheveux à la coupe iroquoise. Ah si seulement... L'œil se reconcentra sur le propriétaire de tous ces attribus, il éteignait sa cigarette sur son poignet. L'artiste ne manqua pas d'immortaliser ce passage. Dessinant d'abord les doigts, la paume et enfin l'autre main
tenant la cigarette, écrasée contre la chair dans une odeur de brulé.

Un rire se fit entendre, c'était celui du modèle. Il n'aurait pas pu rire à un autre moment, elle avait légèrement déraper en reproduisant les cendres de par sa faute. Mais elle prit quand même cette nouvelle pose. Cette expression, ce n'était pas un rire causé par de la joie. Non, de la moquerie, du cynisme et du sadisme... oui, c'était cela, ses yeux le disait, la faussette
au coin de ses lèvres le disait. Il fallait que ce dessin soit réussi, Ushio sentait qu'il serait une pièce maitresse dans le futur.

Elle se concentra tellement qu'elle n'entendit pas sa proie s'approcher d'elle. Les rôles
s'étaient-ils inversés? Serait-elle elle la chassée maintenant?

A peine eut-elle tournée la page qu'un flash vint l'aveugler, accompagnant d'un son qu'elle ne compris même pas sur le moment. Elle ne put s'empêcher un sursaut en réflexe idiot. Idiot puisque ce geste la fit entrer en collision avec le mur à côté duquel elle s'était arrêté. Le calepin tomba au sol dans un bruit sourd. Après avoir regarder son agresseur, elle s'empressa de ramasser son bien le plus précieux et de se relever.


T'es idiot ou quoi ? Ton but c'était que j'ai une crise cardiaque ou de m'aveugler ?


Elle prit un air sévère, cet air qu'elle prend toujours quand on la dérange et qui pourrait se traduire par « t'as pas bientôt fini pauv' tâche? ». C'est alors qu'elle remarqua le couteau dans sa main, elle aurait pu le voir plus tôt, mais elle s'était concentrée sur les expression du visage essentiellement. Le visage d'Ushio ne changea pas d'expression pour autant. Hors de question de faire paraître la moindre faiblesse, même si son cœur battait un rythme au dessus à présent.

Puis si t'as l'intention de me tuer avec ce couteau, fais au moins en sorte de mettre du sang partout dans cette ruelle, que ça soit un peu plus fun. Et si c'est pour me violer t'avais qu'à poser la question tout simplement. J'aurais peut-être été consentante

Évidemment, c'est une insolente de nature, ou plutôt une provocatrice. Ça a toujours été plus fort qu'elle, au lieu de fuir le loup elle se jette dans sa gueule. Mais plus d'un loup se sont senti désarçonnés par ses réflexions. Elle rigola d'un rire froid, cynique, à peine retenu.

Ushio, c'est mon prénom Mr à la coupe iroquoise

C'est tout ce qu'elle dit à son interlocuteur, enfin, pour l'instant.

Le sursaut , qui accessoirement fit se cogner l’espion ,avait
déclenché le rire cristallin du punk .* idiot ? * Oui sûrement et pas qu’un
peu . Son regard de glace vira sur l’inconnue . Qui pouvait-elle bien être ?
Le manque de lumière n’aidait en rien. Une chose était sûre elle n’était pas
une Yakuza du clan Fugiwara ,et il y avait bien peu de chance qu’elle fasse
parti de celui de Sashi . Qu’es qu’elle foutait à cette heure dehors dans ce
cas ? Probablement comme Saeko une suicidaire qui se fou totalement de la
guerre qui se déroule en ville .


« Crise cardiaque non … Trop classique. »


Kin ne manqua de s’éclater de rire une nouvelle fois , c’est
qu’elle avait du répondant la nana en face de lui . Mais si elle espérait le
désarçonné avec ça , il y avait peu de chance.
Sa charmante ex était la reine des répliques cynique et Kin était le roi
en matière d’ironie et autre . Il répondit du tac au tac.


« Chéri tu n’as strictement rien compris à l’ordre des
choses , je te baise » C’était
tellement élégant il avait la dose de mépris et vulgarité dans ça voit
pour s’en donner à lui-même la nausée ,
c’était vraiment ignoble comme mot mais tellement courant dans la bouche du
punk qu’on s’en habituerais presque. . « vu que t’as l’aire consentante .
Puis je te tue et je fais de ta mort une œuvre d’art . » Oh oui une belle œuvre
d’art il réfléchissait déjà à la mise en scène , en ricanant d’un air sadique.
Ses yeux bleus glace s’étaient plongés dans ceux de l’insolente avec cette
lueur de ‘je te lance au défi de me suivre’.


L’inconnue avait donc un nom , Ushio . Kin avait beau
retourner sa mémoire personne de ce nom là ne lui revint à l’esprit. Pfff une
personne banal , sans histoire ( oui parce que si c’était quelqu’un qui avait
des activités criminels ce serait directement arrivé aux oreilles de Kin , ou
alors elle était nouvelle ). Fuck ! C’était même pas drôle dans ce cas là.


« Kin C. , c’est le prénom du Mr. À la coupe
Iroquoise. »


Le punk les yeux toujours plongé dans ceux de la dénommée
Ushio , son sourire s’élargit dans un rictus sadique , laissant apparaitre ses
dents parfaitement blanches. Tandis qu’il essayait de la captiver de son regard
, il mouvait son bras avec lenteur , dans le but de choper ce foutu calepin .
Il finit par arriver à poser ses doigts dessus. Avec une délicatesse digne d’un
félin , il prit une prise correcte sur le cahier . D’un coup sec il lui arracha
des mains . Il voulait savoir ce qu’il y avait sur ce foutu calepin . Ce n’était
pas une yakuza , donc deuxième solution qui était parvenu jusqu’à la cervelle
du punk c’est qu’elle serait une espionne des flics. Parce que oui pas mal de
crimes non-résolu à Nagoya et surtout à Tokyo et Osaka était dû à Kin , par
chance il se faisait rarement , à vrai dire jamais choper . Mais bon on le
soupçonnait peut être qui sait ? Peut être que quelqu’un l’avait cramer
mais qu’il y avait besoin de preuve . La troisième serait qu’elle soit
seulement suicidaire.


Dans un réflexe elle risquait de se jeter sur lui . Mieux
faut toujours agir par avance , Kin posa lourdement son pied sur l’estomac de
Ushio en la poussant vers le bas . Il regarda alors la première feuille du
calepin. N’était ce pas lui un peu plutôt ? Mais si mais si , même la brûlure
de clope était représentée . Il tourna les pages , plusieurs était de lui . Il
y en avait même une qui était de lui par inadvertance . Celle de ma tâche de
sang , c’était son sang qui avait couler quelques jours plutôt sous le katana
de Sashi .Elle avait un bon coup de crayon.





« T’as du talent . »


Il lui jeta le calepin à la figure . Puis tourna les talons
, il avait plus rien à foutre là. C’était juste une artiste qui avait besoin de
modèle . Il prit sa machine à orgasme sonore et enclencha la première chanson .
Il remit ses écouteurs dans ses oreilles et s’apprêtait à repartir. Il allait
enfin rentrer chez lui et pieuter un peu avant de bosser demain .