Une femme...une ado...allez savoir [pv nana] (fini)

Rien de tel que de flâner en ville après une journée bien remplie, qui n’aime pas ça, honnêtement ? Se perdre dans la foule, regarder la devanture des boutiques, regarder les jupes et les décolletés… le bonheur d’une vie simple, il n’en faut pas plus.
C’est ainsi que Ren s’assied sur un banc à l’intersection d’une grande rue et d’une ruelle adjacente. C’est fou quand même le monde qu’il peut y avoir à cette heure, la sortie des bureaux s’effectuait pour tout le monde à la même heure on dirait, de même que la sortie des cours.
Bien que notre cher professeur n’aime pas se retrouver compresser dans ce genre de foule, il apprécie la regarder de loin, observer les passants et s’imaginer quelle genre de personnes ils pourraient être.
Ren est un homme qui peut se montrer tendre, présent, protecteur ; mais c’est aussi un mâle « libre » qui n’est pas contre flirter avec de jolies minettes, tant que ces dernières ne sont pas d’une naïveté alarmante ou totalement bête. Bon, soit, Ren n’a jamais briller dans les études, mais les critères de choix, ça se discute pas, un point c’est tout. C’est pourquoi sont regard est essentiellement attiré par les représentantes du sexe féminin.

* Jolie…*

L’art du matage, tout une technique. 1) Laisser tomber son briquet ou une pièce de monnaie par terre, 2) s’accroupir pour ramasser l’objet, 3) levé légèrement les yeux , 4) profiter de la vue quelques secondes.
Vous penserez sans doute que Ren est un pervers, vous n’avez pas tort, mais il ne l’est que comme la majorité des hommes : un peu sur les bords.

C’est en retrouvant son siège (le banc) que Ren vit une beauté comme on en voit peu dans la foule. Le genre à faire la une des magazines avec des allures de femme pulpeuse que vous enlaceriez bien le temps d’une nuit ou deux. Le genre inaccessible en fait.
La voilà qui s’approche de lui, lui aurait-il tapé dans l’œil ? Non, ce n’est pas possible voyons, et la voilà qui est encore plus près de lui. Cette prestance, cette élégance… elle n’est plus qu’à quelques mètres…A présent elle est là, juste devant lui et… elle continue sa route.
La pression retombe, le film n’a duré que deux minutes. Elle est passé à côté de lui, continuant son chemin par delà la ruelle. Le fantasme s’évanouit aussi dans un soupir.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que la pression remonte en flèche, 1 minute et 23 seconde pour être précis. Un bruit de moteur de deux roues, une accélération stridente et un cri d’affolement. Ren bondit sur ses jambes surpris dans ses pensées douteuses. Il ne lui fallut pas mille ans pour comprendre en voyant débouler un scooter lancé à folle allure de la ruelle de derrière. Ce d’autant plus que le conducteur avait un sac à main typiquement féminin dans sa main. Un coup d’œil derrière lui suffit pour voir la beauté un genou à terre, c’est elle que l’on venait de dépouiller.
Dans un élan chevaleresque, il se lança à la poursuite du brigand, mais il faut revenir à la réalité : dans un combat de vitesse le scooter l’emporte sur les jambes humaines, que c’est beau la technologie…
Ren fit alors volte face et accouru auprès de la belle en détresse.

- " Vous n’avez rien de cassé ? "

Il examina la jeune femme de plus près. Jambes, ok. Ventre, ok. Hanches, ok. Poitrine, ok. Tout semblait aller bien.

- " Désolé... j’ai pas réussi à rattraper votre voleur"

Son visage reflétait sa déception de ne pas avoir coincé ce malappris, mais c’est ainsi, on y peut rien. D’un autre côté, il le remerciait intérieurement car il pouvait parler à une beauté véritable.

- "Je m’appelle Okazaki, Okazaki Ren. J’enseigne au lycée Shimizu. Et vous, comment vous appelez-vous ? "

Nana avait quitté le lycée après une semaine d'internat. Elle avait trouvé cette première semaine terriblement longue car depuis son arrivé elle avait peu d'amis, voir même pas du tout... C'est déprimant de se dire que dans un domaine elle est une vraie star, et dans un autre elle est totalement invisible. Sauf bien sur pour le genre masculin qui sans géne la convoite ouvertement et sans aucunes manières. Elle était déçue mais ne se décourageait pas de trouver des amies dignes de ce nom qui ne s'arrêteraient pas au fait que leur petit copain pourrait un peu trop regarder leur copine, c'est le risque mais ce n'est pas de sa faute!
Bref , pour faire la conclusion de tout cela deux mots: Rester zen...

Elle avait donc quitté l'internat pour retourner passer le weekend chez elle afin de se ressourcer auprès des siens et surtout de son travail qui lui prenait beaucoup de temps. Elle avait à peine fini les cours que déjà son manager la harcelait d'appels afin de lui fixer les rendez vous pour les séances photos. Elle ne supportait guère qu'on ne lui laisse point de vie privée au moins un weekend dans le mois. Elle monta dans son cabriolet noir et prit la route qui menait au centre ville. Elle eut une petite envie de faire les magasins avant de rentrer. Elle se gara dans la rue principale puis descendit de sa voiture avec pour seul bagage son sac à main en cuir de croco rouge. Elle était sur le point de ranger ses clefs dans son sac quand son téléphone sonna de nouveau. Elle répondit aussitôt d'une voix agacée.

"Oui ! Qu'y a t'il encore? "
"Désolé de te rappeler si vite Nana mais le photographe m'a rappellé pour me dire qu'il était malade comme un chien et qu'il était cloué au lit ce weekend.Donc je te rappel s'il y a du nouveau mais sinon la séance est annulé.a plus tard ma belle! "
"Oui a plus tard"

Totalement réjouie par cette nouvelle elle ne fit pas attention et faillit renverser une vieille dame qui passait à contre sens. Elle remonta la ruelle et rangeait en même temps ses clefs dans son sac à main. Elle n'eut pas le temps de dire quoi que se soit quand soudain un scooter passa prés d'elle et son passager lui arracha son sac. La violence de l'arrachée la propulsa à terre , elle n'eut que le temps de crier pour alerter les gens qui l'entouraient mais le scooter était déjà loin. Un homme s'approcha d'elle pour lui demander comment elle allait.Elle était encore sous le choc et ne répondit pas puis se releva en s'appuyant à cet inconnu. Elle le regarda puis dans entre deux respiration saccadées réussit à formuler.

-"Nana......Nana Shizuku..."

Elle tenta de se calmer et fut soulagée de voir que son téléphone portable était encore dans sa main , elle n'avait pas eut le temps de le ranger. Cela la réconforta, elle pourrait au moins appeler des personnes pour l'aider à récupérer au plus vite le double de ses clés de maison et de ...

-"Voiture!!! Oh non bon sang c'est pas vrai comment je vais rentrer chez moi??!!??"

Sans voiture elle ne pouvait pas rentrer chez elle , et vu qu'elle n'avait plus sa carte bleue impossible de payer le taxi...Nana qui commençait à perdre son calme avait totalement oublié la présence de l'homme présent à côté d'elle.

-"Excusez moi de mon impolitesse mais je suis vraiment perturbé par ce qui vient de se produire et je me retrouve dans une situation très compliquée..."

Puis elle lui fit un sourire afin de le remercier.

-" En tout cas merci d'avoir tenté de m'aider..."

La jolie jeune femme était visiblement choquée par ce qui venait de se produire. Elle tremblait comme une feuille, sa respiration était saccadée et sont regard reflétait la peur qu’elle avait eu. Ren ne put s’empêcher d’en vouloir à l’agresseur, comment pouvait-on s’en prendre à une femme, surtout en la laissant dans cet état de faiblesse.
L’inconnue semblait reprendre peu à peu ses esprits et se releva en prenant appuie sur le jeune professeur. Il avait de la peine pour elle et ne s’avait pas trop quoi dire ou faire.

-"Nana......Nana Shizuku..."

Ren avait déjà entendu ce nom quelque part… Shizuku Nana…mais où avait-il bien pu entendre ce nom ? il tenta en vain de se souvenir et conclu que c’était un nom courant, Ren n’est pas du style à se prendre la tête bien longtemps. La jeune femme semblait aller mieux, elle se remettait du choc, quand soudain, un son fort et aiguë vint casser les oreilles du pauvre professeur.

-"Voiture!!! Oh non bon sang c'est pas vrai comment je vais rentrer chez moi??!!??"

Ren ne percuta pas tout de suite, on lui avait en plus volé sa voiture ? pas possible elle était à pied quand on l’a agressé. Après une minute de réflexion la solution lui sauta aux yeux, elle n’avait plus ses clefs de voiture ! Et c’est sans doute la raison pour laquelle elle était en panique. Elle ignorait même Ren dans son affolement, du coup ce dernier se sentait un peu mal à l’aise et inutile jusqu’à ce qu’il entende ses excuses.

-"Excusez moi de mon impolitesse mais je suis vraiment perturbé par ce qui vient de se produire et je me retrouve dans une situation très compliquée... En tout cas merci d'avoir tenté de m'aider..."
Elle lui avait sourit, un sourire qui semblait innocent et qui, disons le franchement, la rendait encore plus belle qu’elle ne l’était déjà. Dans sa tête, Ren se disait qu’il était chanceux dans le fond, puis il redescendit sur le plancher des vaches : il ne pouvait pas la laisser en plan, c’est dangereux pour une fille de se promener seule de nuit. Car oui, la nuit commençait à tomber. Cette fois-ci, il prit le temps de réfléchir plus sérieusement et en vain à la conclusion suivante :

- "Ecoutez, je ne peux clairement pas vous laissez seule comme ça. La nuit tombe et se serait dangereux pour vous de rester seule. Alors pour vous remettre de vos émotions, je vous offre des sobas pour le dîner. J’ai vu un stand pas très loin qui à l’air bon pour pas trop cher. Alors, vous en pensez quoi ? "

Ren rendit son sourire à la jolie Nana. Des sobas, ça va, c’est bon et pas cher donc ça rentre encore dans ses finances, le salaire ne tomberai qu’à la fin du mois, du coup il vivait sur des économies en ce moment, mais si c’est pour une jolie fille…il pouvait bien faire un effort.

Nana avait enfin reprit son calme et commençait à réfléchir sérieusement à une solution. Tout se bousculait dans sa tête, il ne lui rester plus longtemps pour trouver une solution qui soit valable car déjà le soleil commençait à se coucher. Elle regarda dans son répertoire téléphonique et chercha le numéro de téléphone d'un ami qui pourrait l'aider. Mais à l'heure qu'il était tous ses amis devaient surement être rentré chez eux et risquaient d'avoir éteind leur téléphone afin d'être tranquil. Elle ne pouvait même pas faire appel à ses parents pour l'aider car ses deux là étaient parti en voyage d'affaires. Son pére était aux Etats-Unis avec le patron d'une des plus grosse boite d'informatique , son père était un homme d'affaires incontournable au Japon, tous les directeurs d'entreprises faisaient appel à lui pour améliorer leur affaires et ainsi devenir des incontournables à leur tour. Sa mère , elle, était partie en France avec une amie pour sois disant affaires mais Nana savait bien qu'elle avait juste décidé de s'offrir des vacances pendant le voyage de son père. Donc pour conclure tout cela, elle était seule et devait se débrouiller seule... Elle était sur le point d'appeler son manager quand le charmant inconnu lui fit une proposition très sympathique. Elle réfléchit deux minutes et puis se dit qu'après tout elle n'était plus à quelques heures près, il ne manquerait plus que trouver un endroit ou se loger se soir jusqu'à ce qu'elle puisse joindre quelqu'un demain.Elle lui fit donc un grand sourire puis le regarda droit dans les yeux avec un regard gratifiant .

-" Je serais ravi de diner avec vous... Merci de chercher à m'aider, je vous avoue que je suis perdu..."

Nana commença donc à marcher lentement en direction du stand. Elle se remémora les premières paroles de Ren et se rendit compte qu'en fait elle n'avait pas vraiment fait attention à ce qu'il avait mentionné sur le moment. Il était professeur au lycée Shimizu et elle en était une élève. Elle fut soudain rassurer de savoir cela et laissa un peu plus aller sa confiance. Puis pour combler le silence du moment se mit à se présenter elle aussi.

-" Je suis une élève du lycée Shimizu, en dernière année...Mais ça ne fait pas longtemps que je suis ici, je suis arrivé en cours d'année. Mais..."

Elle hésita un court instant à donner son identité hors du lycée puis se dit qu'étant adulte , Ren ne réagirait peut étre pas comme ses camarades de classe.

-" Mais je suis aussi connue...même très connue pour mes photos...Enfin ce que je veux dire c'est que je suis mannequin pour de grandes marques de haute couture..."

Elle sourit en espérant qu'il ne lui lance pas quelque chose du genre "ah oui je me disait bien que je vous avez vu, dans un magazine de sous vêtements! " aie! Le truc qu'elle cherchait toujours à éviter...

La jolie jeune fille semblait dépitée et légèrement déprimée avant la proposition de Ren et ce dernier fut ravi de la voir afficher un superbe sourire. Le regard plongé dans celui de la jeune fille, il avait l’impression qu’il tombait dans un magnifique puits sans fond.

-" Je serais ravi de diner avec vous... Merci de chercher à m'aider, je vous avoue que je suis perdue..."

Les deux individus se mirent donc en route pour se restaurer. Le stand ne se trouvait pas très loin et Ren devait avouer que son estomac commençait à se manifester par quelques gargouillis pas encore audibles. La démarche de Nana était…comment dire…attirante, comme si elle avait été faite pour marcher ainsi et s’approprier les regards des autres. Chaque pas mettait en avant soit ses jambes, fines et élégantes, soit ses hanches, galbées comme il faut sans surplus, soit ses fesses, que l’on devinait fermes. Ren observait se petit bout de femme et ne cessait de se demander ce qu’il allait faire. C’est à ce moment que le doux silence qui avait arrêté le temps fut brisé par la douce mais néanmoins hésitante voix de Nana.

-" Je suis une élève du lycée Shimizu, en dernière année...Mais ça ne fait pas longtemps que je suis ici, je suis arrivé en cours d'année. Mais... je suis aussi connue...même très connue pour mes photos...Enfin ce que je veux dire c'est que je suis mannequin pour de
grandes marques de haute couture..."

Le cœur de Ren fit d’abord un bond, puis retomba aussi sec. Le fait qu’elle soit une de ses élève l’avait réjouit, ça voulait dire qu’il la reverrait régulièrement et pourrait se rincer l’œil pendant son travail : le rêve. Mais si elle était mannequin en dehors des cours…ça signifiait qu’elle était réellement une femme inaccessible comme son instinct le lui avait dit, qu’elle gagnait certainement mieux sa vie que lui, qu’elle venait d’un milieu aisé. Mais que faisait une gamine comme elle dans une école publique ??!!
Il la regarda, elle avait l’air si fragile mais ce n’est qu’à ce moment que la vérité lui sauta aux yeux : elle était belle, fortunée mais seule. Le mannequinat en serait-il la cause ? Ren s’arrêta et pris quelques secondes pour réfléchir, il est vrai qu’une lycéenne comme elle devait attirer bien des jalousies. Aah les gosses, ils ne sont pas près de changer. Il soupira.

- « Et ça te plaît au moins, le mannequinat ? »

Il prit son paquet de cigarette, en sortit une et l’alluma avant de prendre une bonne bouffée de nicotine. Ca lui donnait un air décontracté et légèrement « je m’en foutisme ».

- « Certain de diront sans doute que c’est génial et que ton avenir est tout tracé. J’te connais pas, j’fais cours depuis peu et je t’ai pas encore eu en classe. Mais j’ai pas l’impression que tu sois épanouie. »

Il la regarda alors droit dans les yeux. Elle lui rappelait certainement quelques parties du passé, de son passé à lui. Sauf que lui, il faisait des conneries avec son gang, mais ça c’est une autre histoire.

- « Sinon t’aurais pas eu peur de le dire, t’en aurais été fière. Je me trompe ? »

Il lui sourit, d’un air de dire « t’inquiète ! ».

Les paroles de Ren eurent un effet presque retentissant. Nana, la belle la jolie Nana, respirait de plus en plus fort, comme si sa poitrine était oppressée par un quelconque objet au poids un peu trop lourd. Sa fine bouche laissa enfin sortir une voix à la tonalité triste, mélancolique peut-être.

-"En fait je ne me suis jamais vraiment posé la question...C'est comma ça depuis mon enfance et pour moi maintenant c'est quelque chose qui fait vraiment parti de ma vie...Il est vrai que je ne m'en vente pas mais ce n'est pas par manque de fierté mais par peur du jugement des autres...Déjà que mon physique n'attire pas les bonnes intentions alors si en plus je donne un aperçu de mes revenus alors je peux tirer un trait sur les gens sincères...Enfin j'espère que vous comprenez...?"

Ren l’écouta tout en fumant tranquillement sa cigarette. Il se demandait si cette petite avait un jour choisi quelque chose, mais il sentait que le courant passait entre eux. Quelque part il se ressemblait. Il se rappelait sa mère et ses décisions, elle aurait voulu autre chose de lui, elle n’avait cherché à le comprendre. Du coup, il avait compensé ailleurs et ne regrettait rien.
Le regard plongé dans celui de l’autre, il contemplait le vide d’une vie, la sécheresse… dommage pour d’aussi beaux yeux.
Le jeune professeur ne savait trop comment s’y prendre, mais une idée lui vint. Il avait toujours été impulsif et une fois lancé il était difficile de l’arrêter.

- « J’ai une idée. Attend moi là, j’en ai pour deux minutes ! »

Le timbre de voix était enjoué, mais il ne laissa pas le temps à Nana de répondre qu’il partait déjà en courant dans la direction du stand de soba, mais le dépassa largement avant de disparaitre dans la foule.

De longues minutes passèrent. Une minute, deux minutes, trois minutes…

[vrouhm] [vrouhm]

Le son d’un puissant moteur retentissait, une odeur d’huile mélangée à celle de l’essence parfumait le tour de l’engin. Une kawazaki rouge et gris métallisé arriva à allure modérée pour s’arrêter devant Nana. Le conducteur ? Ren Okazaki, casque sous le bras, sourire aux lèvres et regard perçant.

- « J’espère ne pas avoir été trop long. Grimpe à l’arrière et accroche-toi bien, je t’emmène découvrir un monde.»

Il parlait avec assurance et tendit le casque à la jeune fille. Quitte à assurer la sécurité de quelqu’un, autant la privilégier elle.

Nana se sentait un peu mal à l'aise face à Ren, elle avait l'impression qu'il la comprenait mais qu'il n'était pas d'accord avec ses choix. Elle le regardait presque suppliante de l'aider quand il s'écria.

- "J'ai une idée.Attend moi là, j'en ai pour deux minutes! "

Nana n'eut pas le temps de lui demander de quoi il voulait parler qu'il c'était déjà éloigné dans la foule. Elle resta planté là en attendant qu'il revienne. Elle regardait son téléphone en se disant que demain matin il faudrait qu'elle appel en urgence des centaines de numéros pour déclarer de nombreux vols et déposer plainte, et puis aussi prévenir quelqu'un pour qu'il vienne la chercher et lui ramener ses doubles de clés, et tellement d'autres choses qu'elle en avait la tête qui tournait rien que d'y penser.

Elle fut soudain interpellé par un bruit de moteur qui venait par là. Elle reconnu le son du moto mais ignorait qui était son propriétaire. Le mystère ne fut que de courte durée car celui ci s'arréta juste devant elle, c'était Ren. Quelque chose de fort se lisait sur son visage, une certaine fierté, Nana fut séduite par cette personnalité qu'elle découvrait. Elle fut encore plus surprise quand il lui annonça:

-" J'espère ne pas avoir été trop long.Grimpe à l'arrière et accroche-toi bien, je t'emmène découvrir un monde."

-"D'accord, alors c'est parti ! "

La jeune femme fut très enthousiaste à l'idée d'aller faire un tour sur ce superbe engin. Elle prit donc le casque que Ren lui tendit et le mit avant de monter à l'arrière. Elle se serra contre lui et passa ses mains autour de sa taille. Ce fut un premier contact des plus rapprochés. Elle adorait la moto et n'avait jamais eut l'occasion de faire un tour, elle avait l'habitude de sa décapotable ou de la limousine familiale mais là c'était beaucoup plus excitant. Elle s'accrocha bien et se laissa porter par la puissance, profitant du vent qui caressait la peau de ses bras et de ses jambes nues.

Il avait dût la surprendre à sa tête, mais tant mieux, c’était l’effet rechercher.

-"D'accord, alors c'est parti ! "

Elle semblait enthousiaste, voir même heureuse. Elle s’avança et prit le casque entre ses délicates mains avant de l’enfiler sur sa tête, bon certes, ça ne valait pas le dernier chapeau d’un grand créateur, mais ça avait l’avantage de pouvoir vous sauver la vie. Elle s’installa à l’arrière et serra ses mains autour de la taille de Ren. Pas besoin de vous préciser que ce dernier était heureux de sentir le contact d’un corps féminin contre le sien, hé oui, période de célibat oblige. Mais il n’avait pas oublié son idée pour autant.

Il fit rugir le moteur une nouvelle fois avant de démarrer.
Il se rendit sur une voie rapide et se mêlât aisément à la circulation malgré
quelques klaxons de conducteurs mécontents. Aaahh, conduire sa kawazaki débridée était un véritable plaisir pour le décoloré, le bruit du vent sifflant dans ses oreilles, la vitesse (bien qu’il ne roulait pas à une allure excessive), tout ça l’excitait et lui donnait l’impression d’être vivant.
Les minutes défilaient à la vitesse du son et de la lumière mélangés, tout était si flou et si clair à la fois. Le ronronnement de l’engin à moteur se fit plus calme jusqu’à cesser, la vitesse s’éteint elle aussi.

- « On est arrivé, viens je t’aide à descendre. »

Il lui prit délicatement la taille et la souleva comme si elle pesait le poids d’une plume, elle n’était d’ailleurs pas bien lourde, avant de la reposer par terre comme on pose une fleur.

- « Et voilà, un monde parmi tant d’autres »

En fait, Ren avait emmené Nana dans la banlieue de Nagoya, et de là où ils étaient ils pouvaient voir la ville et ses lumières.

- « Je trouve que c’est le genre d’endroit où on peut réfléchir. On est tranquille et en même temps on est pas seul. On sait qu’il y aura toujours quelqu’un qui nous ressemble là-bas… »

Le professeur sortit une nouvelle cigarette de son paquet et l’alluma avec nonchalance.

- « Si un jour tu te sens seule tu pourras revenir ici, et si t’es dans la merde n’hésite pas appeler les gens sur qui tu sais que tu peux compter. »

La vitesse l'excitait beaucoup, elle ressentait quelque chose de fort, un sentiment de liberté incontrôlé. Pour une fois elle faisait ce qui lui plaisait. Elle se laissa porter par la puissante machine, et inconsciemment elle ne voulait pas que cela s'arrête trop vite. Les lumiéres passaient tellement vite qu'elle n'arrivait plus a se situer . Nana ferma les yeux quelques minutes faisant totalement confiance au conducteur. Elle sentit soudain la vitesse ralentir et le mouvement se faire plus doux. L'engin s'arréta et Ren descendit puis l'aida à descendre à son tour. Elle enleva le casque qu'elle posa délicatement à terre. Elle se recoiffa légèrement d'un coup de main dans les cheveux. Puis profita de la vue éblouissante qui était devant elle.

-"Et voilà, un monde parmi tant d'autres"

Un monde qu'elle n'avait jamais eut la chance ni le temps de regarder et d'apprécier. Elle savait que son travail et sa vie de petite fille riche faisait d'elle une aristocrate comme ses parents, des gens qui disent tout savoir mais n'ont jamais rien vécu.

-"Je trouve que c'est le genre d'endroit où on peut réfléchir. On est tranquille et en même temps on est pas seul. On sait qu'il y aura toujours quelqu'un qui nous ressemble là-bas..."

Nana écoutait avec attention mais elle n'osa rien dire de peur de dire une bêtise ou quelque chose de totalement futile.

-"Si un jour tu te sens seule tu pourras revenir ici, et si t'es dans la merde n'hésite pas à appeler les gens sur qui tu sais que tu peux compter."

Un espèce de gout amer lui emplit la bouche. Elle se sentit un peu mal à l'aise à cause de ses paroles. En fait, elle n'avait jamais eu de véritable amis, seulement des collègues de travail, des relations toutes dirigées par l'argent où des faux amis. Un monde de loup où une brebis sans défense se fait dévorer en peu de temps. Elle hésita puis ajouta.

-"En fait vous êtes la seule personne sur qui j'ai put compter, et le pire c'est que vous ne me connaissiez même pas...Je ne saurais jamais comment vous remercier de vous occuper de moi..."

Elle était face à lui son regard doux et triste plongé dans le sien. La ville éclairait son visage de milles reflets lumineux, rendant son regard comme le grand ciel bleu constellé d'étoiles. Nana avait quelque chose de tendre dans l'expression de son visage, une femme blaissé et qui n'attendait qu'une chose, vivre sa vie comme elle aurait du la vivre avant. Être épanouie et heureuse, réellement heureuse...

La jolie jeune femme écouta Ren jusqu’à ce que ce dernier est terminé de parler. Mais il n’avait pas eu l’impression de la mettre mal à l’aise, il ne s’en rendit compte que quand l’oisillon qu’elle était se décida à révéler une bien triste vérité.

-"En fait vous êtes la seule personne sur qui j'ai pu compter, et le pire c'est que vous ne me connaissiez même pas...Je ne saurais jamais comment vous remercier de vous occuper de moi..."

Ren pouvait lire la tristesse dans ses yeux, la tendresse aussi et surtout une profonde lassitude. La vie lui avait presque tout donné : argent, gloire, beauté. Il ne lui manquait qu’une seule chose, mais pas la moindre : l’amour, l’amitié.
L’ironie du sort, le destin, mais comment pouvaient deux personnes si différentes se retrouver sur une même longueur d’onde, à croire que la vie n’épargne vraiment personne. L’ancien voyou voyait en face de lui une nenette gâtée à qui on pourrait tout envier au premier abord, mais qui s’avérait être une femme blessée, trop souvent abandonnée à elle-même. Lui au moins avait eu des gens, peu fréquentables certes, sur qui compter pour le sortir du pétrin. Lui qui était un voyou, une terreur des rues, un délinquant…

Ren pris une grande inspiration et posa sa main droite sur le crâne de la jeune mannequin avant de le lui caresser par de petits mouvements, comme ferai un grand frère avec sa petite sœur, un père avec son fils, un petit ami avec son amoureuse…mais ne nous égarons pas !
C’est donc avec une voix pleine de sagesse, et non d’arrières pensées (je vous jure !), que Ren prononça les mots suivants :

- « Et puis…si tu tiens tant que ça à me remercier…alors commence par sourire »

Lui même souriait, d’un sourire sincère. Mais…

[growwwoo]

Ren rougit l’espace d’un instant, son ventre n’était pas content et le faisait savoir par des bruits bien audibles.

- « J’crois qu’on devrait allez manger, mais le temps qu’on arrive au centre ville ça va être bondé. Alors je te propose qu’on se rende à mon appartement…bon je te préviens, c’est loin d’être du luxe mais c’est propre et y’a de la bouffe au frigo. »

Il remonta sur sa moto et fit tourner le moteur. La kawazaki rugit et fit sortir de son pot d’échappement un petit nuage de gaz carbonique.

- « Alors t’en dis quoi ? »

Ren qui tait face à la jeune femme , posa sa main sur la tête de celle ci tout en lui caressant avec de petits gestes. Nana eut l'impression de revoir sa nourrice quand elle essayait de la réconforter après une mauvaise journée. Elle se laissa faire sans rien dire et apprécia ce geste affectif.

-"Et puis...si tu tiens tant que ça à me remercier...alors commence par sourire"

Nana vit un grand sourire se dessiner sur le visage du jeune homme. Un sourire véritablement sincère qui la fit sourire à son tour. Un grondement léger se fit entendre et Ren parut gêner. Il faut avouer que Nana aussi commençait à sentir son ventre gargouiller.

-"J'crois qu'on devrait allez manger, mais le temps qu'on arrive au centre vile ça va étre bondé. Alors je te propose qu'on se rende à mon appartement ...bon je te préviens, c'est loin d'être du luxe mais c'est propre et y'a de la bouffe au frigo"

Nana rougit un peu, elle pensait au fait qu'il voulait qu'elle aille chez lui ce soir. Certe Ren lui était venu en aide sans rien demander en retour mais c'était tout de même très gênant pour une jeune femme d'aller passer la soirée chez un homme qu'elle connait à peine. Elle songea quelques instants à cette question. Puis elle se décida à y aller, de toute façon cela ne l'engageait à rien et puis s'il ne savait pas se tenir elle partirait un point c'est tout. Ren démarra sa moto et fit rugir le moteur. Nana s'empara du casque qu'elle avait porté tout à l'heure et lui répondit avec un sourire.

-"Très bien alors je te suis..."

Elle lui fit un petit clin d'oeil, preuve d'une certaine complicité et d'une grande excitation à l'idée de refaire une promenade sur son superbe engin. Elle grimpa à l'arrière et serra ses mains autour de la taille de Ren , préte à partir. Il furent une longue route pour rejoindre le centre ville et se retrouver vers des bâtiments assez grands, c'était surement des résidences publiques. Nana avait une grande maison qu'on pourrait même appeler château et elle possédait déjà son propre appartement au cœur de Tokyo, celui ci lui permettait d'être plus proche de l'agence durant les weekends où elle travaille. Mais elle avait beau être riche, rien pour elle n'était trop petit pour l'accueillir. Malgré le milieu très aisé dans lequel elle vit depuis sa naissance, elle n'en était pas pour autant superficielle. Au contraire , elle sait apprécier les choses et les gens pour ce qu'ils sont.

La jeune femme réfléchis quelques instants à la proposition de Ren puis, d’un pas léger, souple mais rapide, elle s’empara du casque de moto de Ren.

-« Très bien alors je te suis... »

Elle lui fit un clin d’œil et grimpa à l’arrière du redoutable engin. Ren sourit, mais pas le sourire genre « viens là poulette », plutôt un sourire qui exprimait une certaine…envie ? Affection ? Je ne sais comment le décrire, un curieux mélange entre « c’est parti » et « tu me rassures ».
Nana enlaça de nouveau Ren pour ne pas tomber, et ce dernier pouvait sentir - encore une fois - les battements de cœur de la jolie lycéenne. Cela faisait bouboum bouboum dans son dos à lui, c’était une sensation agréable il devait le reconnaître.
Le moteur rugit de nouveau avant de s’élancer sur la route. La vitesse semblait augmenter d’elle-même au fur et à mesure des kilomètres, le vent sifflait dans le oreilles et le cœur se serrait, grisé par tous ces éléments. Y’a pas à dire, pour Ren, c’était ça prendre son pied !

Une fois le centre ville atteint, la monture calma ses ardeurs pour adapter la vitesse. Nos deux compagnons se rapprochaient de l’antre de Ren Okazaki. La moto stoppa sa course sur un parking d’une résidence. Bon, de nuit le bâtiment ne payait pas de mine, mais c’était propre et pas délabré. Le quartier n’était ni trop calme ni trop bruyant.

Ren descendit de la kawazaki, aida Nana et lui dit :

- « Voilà c’est dans ce bâtiment là que j’habite »

Il se dirigea alors vers la porte principale du bâtiment, clés en main. Il enfonça une clé dans la serrure et ouvrit la porte.


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