Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

 

 Be obscene [LIBRE]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar



Be obscene [LIBRE] Empty
MessageSujet: Be obscene [LIBRE]   Be obscene [LIBRE] Icon_minitimeDim 14 Juin - 16:30

La vie en communauté n’était peut-être pas faite pour lui, finalement. Apres tout, chacun son truc, certains préfèrent le tricot à la pâtisserie, les vêtements aux chaussures, le beurre à la crème. Lui, peut-être qu’il préférait le rien. Pourquoi ?

Il était plus de minuit-bien plus de minuit-lorsque le jeune brun dévala les escaliers, à moitié vêtu, à moitié couvert de peinture. C’était sans doute pour cela que ses copains de débauche plaisantaient à propos du fait que l’éclat de la lune le rendait fou. Lui, si parfait, si propre sur lui durant tout le jour, le plus élégant de tous les sales gosses du monde, semblait perdre pied à la nuit. Il devenait ce qu’il n’avait sans doute jamais cessé d’être : un fou. Comme s’il n’avait pas jugé nécessaire de vouloir cacher ce que la nuit voilerait de toute façon. Bien sûr, d’ordinaire, cela se traduisait par son attitude provocante, franchement délurée et profondément sensuelle autant que violente, celle qu’il adoptait en soirée. Mais ici, lorsqu’il sortait, c’était seul, le plus souvent. Il rencontrait des gens dehors, oh, oui, bien sûr. Mais toujours est-il qu’il avait changé profondément ses habitudes. Et là, malgré l’heure encore bien peu avancée à ses yeux, il n’avait pas du tout l’air de vouloir sortir de l’internat.

Il dévala les escaliers et remonta presque en courant les couloirs déserts durant la nuit, descendit encore, poussé par cette urgence étrange qui lui étreignait perpétuellement le cœur. Cuisines, youpla ! Gabriel avait beau être quelqu’un de beaucoup plus profond que ce qu’il laissait paraitre, et comprendre globalement bien plus de choses que les gens de son âge, ses besoins, ses envies étaient le plus souvent assez primaires, quasi-animales, comme s’il s’était refusé à lui-même le droit d’être aussi une tête.

D’un geste distrait, un peu fébrile, il jeta sur une table ses clés, qu’il tenait à la main. Un instant, il s’arrêta, brutalement, les lèvres entrouvertes en un sourire satisfait comme s’il avait été lui-même surpris d’être arrivé là, tout à coup. Flottant dans un tee-shirt gris qui avait dû un jour être un quelconque objet fétiche d’un quelconque amant, et qui aujourd’hui était déchiré, taché, s’ouvrait lâchement sur sa poitrine quasi-imberbe, on aurait dit un gosse fuyant sa mère parce qu’il vient d’écrire au feutre sur les murs de la cuisine. L’idée ne semblait pas l’effleurer qu’il était en caleçon, et que ce n’était pas franchement une tenue pour arpenter le lycée, fut-ce de nuit. Aucune importance, non plus, les mêmes taches en arc-en-ciel sur ses sous vêtements et son tee shirt, sur ses mains, sur ses bras, des coulures sur ses jambes de chat écorché. Qu’est ce que ca pouvait faire, la peinture avait séché de toute façon, il n’allait rien salir, alors…

Ses cheveux en bataille, plus encore que d’habitude, masquaient à moitié son regard un peu fou. Gabriel n’était pas un peintre. Les peintres ont un modèle, au moins une idée, ils dessinent, posent la couleur, la reprenne. Il leur faut une toile qui puisse avoir tous les traits de l’idée. Gabriel se jetait dans la peinture comme dans sa vie, entièrement, implacablement, d’une façon hystérique qui avait quelque chose d’autodestructeur, sans doute, à y regarder de plus près. Sans doute parce qu’il refusait, dans une sorte de fierté mal placée, l’idée qu’on puisse penser le comprendre, il avait pris des années de cours de dessin, pouvait d’ailleurs croquer à peu près n’importe quoi avec un style assez proche de la perfection, mais s’acharnait à ne faire que peindre. Sans dessin. Plongé dans cette espèce de fascination malsaine pour la couleur, il jetait les nuances sur la toile avec rage. Et puis, ensuite, parce qu’il trouvait toujours ce qu’il faisait pathétique, qu’il fallait bien avouer qu’il n’était pas tout à fait Pollock, il finissait par s’acharner tant et tant sur les couleurs qu’il ne restait que le relief inquiétant d’innombrables couches de peinture qui n’avaient plus aucune raison d’être. Chez lui, il avait pris l’habitude de les bruler. Il s’installait sur le tapis épais du salon de la grande maison londonienne, étalait autour de lui le résultat de sa nouvelle fureur, comme pour un quelconque rite vaudou. Il allumait une cigarette, puis se servait du briquet pour allumer les toiles, cartons, simples feuilles de papier un peu épais, tout dépendait de ce qu’il avait eu sous la main. Un moment, il regardait intensément la vaguelette rouge qui, lentement mais irrémédiablement, consumait les couleurs mêlées sans respect. Lorsque la moitié de la surface s’était consumé, retombant en copeaux noir-charbon sur le tapis très cher, il jetait le reste dans la cheminée qui, en quelques secondes, les dévorait de son feu violent, car tout était toujours violent, dans cette maison là. Puis il partait. Fin.

Ici, bien sûr, il avait dû faire différemment. Il n’avait pas de cheminée, et puis aucune femme de ménage pour venir le lendemain sauver le sol lui aussi un peu amoché. Il avait allumé sa cigarette, l’avait posé entre ses lèvres, puis avait déchiré les feuilles cartonnées en milliers de morceau, les sourcils légèrement froncés dans une attitude de concentration. Puis, il les avait jetés dans la poubelle du salon. Pas celle de sa chambre, il ne voulait surtout plus rien avoir à faire avec ses déchets. Il avait décidé que la fin du rituel consisterait à présent à manger. Dévorer tout ce qu’il pourrait, comme ces plaquettes de chocolat aux amandes qu’il avait trouvé dans un placard et grignotait à présent.

Il s’assit sur un plan de travail, lorsqu’il eu ramené un sac de madeleines, trois pêches et un demi gâteau à la carotte encore emballé dans le carton rosé du pâtissier. L’idée le fit sourire : il allait passer ses nerfs en mangeant de la pâtisserie anglo-saxonne, même à l’autre bout du monde.

Il n’avait allumé qu’une lampe, celle qui éclairait les plaques à coté de la table sur laquelle il était assis. Le reste n’était qu’obscurité. Un léger soupir lui échappa, il haussa une épaule pour se gratter la joue puis, en battant des jambes comme un très jeune enfant dans sa chaise haute, plongea avec assurance dans son nouvel accès de fureur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Be obscene [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Be obscene [LIBRE]   Be obscene [LIBRE] Icon_minitimeJeu 18 Juin - 2:27

    Avez-vous déjà passé toute une après-midi de libre à réviser ? Tant et tant qu’à force, vous ne sentiez plus la fatigue se disperser dans tout votre corps. Elle en avait décidé ainsi. Passer toute son après-midi à réviser sa philosophie, récitant à voix haute des discours philosophiques dans un japonais américain. Les heures passaient et elle ne voyait guère le temps lui filer entre les doigts. Elle rata même l’heure du dîner sans rien remarquer, ni même prêter attention aux paroles de ses colocataires malchanceux. Mais au bout de plusieurs heures, elle en eut assez. Tant et tant qu’elle jeta son stylo à travers toute la pièce et aller se jeter sur son lit. Elle n’eut même pas la force de lire un livre. Elle était fatiguée, et pourtant elle ne s’endormait pas, comme si son tour était passé.

    Ne pas fermer l’œil de la nuit. L’insomnie. Elle n’avait jamais connu ça. Et pour cause ! Jusqu’à maintenant, elle s’endormait telles les petites princesses dans les contes de fées anciens ; doucement et lentement. Comme on sombre dans l’eau ou la drogue. Mais c’est moins poétique. Elle avait donc passé plus de deux heures à compter les moutons dans son lit, en fixant le plafond sombre. C’est fort ennuyant, vous savez. D’ailleurs, c’est le concept. S’ennuyer au point de s’endormir. Malheureusement, ça ne marche pas souvent. Certains s’arrêtent vite par agacement. D’autres peuvent continuer pendant des heures sans s’endormir. Elle était ainsi. Arrivée aux 10 368 00 ème bêtes, sa longue et sereine patiente prit fin et elle se leva, brutalement, en grognant intérieurement. Il y a deux façons d’obliger Morphée à venir. La première est de prendre des somnifères mais elle n’en avait pas ; et ce n’était pas à minuit qu’elle allait sortir du lycée pour s’en procurer à la pharmacie du coin ! D’ailleurs, ce n’était guère bon pour la santé. On devient facilement accro à ces choses-là. La deuxième est de boire jusqu’à l’ivresse et de s’écrouler ivre mort. Sommeil garanti. Mais c’était encore moins conseillé. Il ne restait donc que la dernière solution bonus. Se promener.

    Elle se vêtit d’une longue veste vaporeuse, histoire de ne pas arpenter les couloirs de l’établissement en petit short et en débardeur, tous deux plus ou moins courts et sortit de sa chambre, silencieusement pour ne pas réveiller ses colocataires. Puisqu’elle était l’exemple parfait de la demoiselle prévenante et prudente. Elle marchait donc doucement, presque sur la pointe des pieds. Retenant son souffle devant les chambres voisines. Se crispant à chaque bruit trop fort risquant de déranger le sommeil de quelqu’un. Il lui fallut bien du temps pour descendre les escaliers à son allure. Le reflet tremblant de la lune allait se déposer sur sa peau de lait et la mousseline éblouissante de blancheur de sa veste. On aurait dit un fantôme, voire la dame blanche. Ses cheveux bien ébouriffés après une recherche de sommeil agitée n’arrangeaient guère les choses. Mais quelle importance, quand personne ne vous attend au bout du chemin ?

    Elle passa en revue les nombreux lieux qui pouvaient lui offrir quelques possibilités amusantes. Elle détestait ça, d’ailleurs. Surtout quand elle était fatiguée et ennuyée. Il lui semblait alors qu’aucun lieu n’avait de l’intérêt et se sentirait ‘perdue’. Son sourire s’effaçait et il ne restait plus qu’une paire de grands yeux sombres à demi-fermés. Ses gestes se faisaient moins brusques, moins vifs, plus féminins. Quoique d’habitude, elle ait une allure plus ou moins féminine. D’ailleurs, elle avait toutes les qualités de la gent féminine, tous ses défauts aussi. Et brusquement, elle s’arrêta au niveau de la cuisine. Elle n’avait pas diné et son estomac criait famine, comme un enfant que sa génitrice aurait oublié. Elle posa sa main sur la porte, comme si elle allait frapper mais se retint à temps. Il y avait peu de chances qu’elle rencontre quelqu’un à une heure aussi avancée et faire du bruit était tout à fait inutile et pouvait ne rapporter que des ennuis. Il ne semblait pas avoir quelqu’un dans la cuisine et elle ne réfléchit guère avant d’ouvrir la porte le plus naturellement du monde et de, systématiquement, glisser sa main sur le mur et cliquer sur l’interrupteur. Et la lumière fut. Mauvaise idée que d’entrer dans cet antre des bonnes choses. Il y avait quelqu’un, là, assis à une table, éclairé par une lampe. Normal qu’elle ne l’ait pas vu de loin.

      « Euh… Bonsoir ? »


    Risqua-t-elle d’une petite voix hésitante. Fallait-il qu’elle prenne ses jambes à son coup ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar



Be obscene [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Be obscene [LIBRE]   Be obscene [LIBRE] Icon_minitimeMar 30 Juin - 11:16

Recroquevillé dans sa douce folie, Gabriel avait plus que jamais une certaine ressemblance avec un chat des rues. Le chocolat craquait sous ses dents aiguisées et barbouillait un peu ses jolies joues, ses jolies lèvres. Oui, Gabriel mangeait surtout du sucré et, oui, ca lui montait un peu à la tête…Enfin ca ou le reste, sa tête n’était plus à ca pres….Son visage ondulait de droite à gauche au rythme de sa bande son intérieure. A présent, comme souvent, il vivait en Doors. Cette histoire….Ce n’était pas nouveau. Il n’était meme plus capable, à vrai dire, de se rappeler comment il avait commencé à avoir ces petites musiques harcelantes dans la tête, tout le temps, comme si sa vie avait été un gigantesque film façon Truman show, sur les images duquel un musicien un peu fou aurait posé les plus grands standards du rock, un peu au hasard. Parfois, le disque se rayait….Dz zzzz….Mais il repartait toujours. Lorsqu’il marchait, lorsqu’il courrait, lorsqu’il parlait, surtout lorsqu’il parlait, il y avait cette musique enivrante, implacable, qui lui remplissait la tête et s’accordait avec le flux de ses pensées pour l’empêcher d’être clair.

Gabriel s’était trouvé beaucoup d’excuses. ON avait mis cette musique là. Non, il n’était pas fou, voyons, qu’est-ce que vous dites….

D’un coup, ses yeux se fermèrent puis clignèrent très vite : une lumière éblouissante l’aveuglait. Ses jolies prunelles sombres, habituées à présent à la demi-obscurité de l’unique lampe qu’il avait allumée, exprimèrent un long moment encore leur mécontentement, avant qu’il pu identifier la cause de ce dérèglement soudain de son univers nocturne.

Non, ce n’était ni un tremblement de terre ni, du moins au premier abord, la fin du monde. Il y avait une silhouette là bas. Elle lui parlait. Il se passa la main sur le front

« Could you éteindre, s’il te plait, c’est trop violent pour moi »

Gabriel parlait japonais. A la perfection. D’ailleurs, il n’était pas totalement déplacé de se demander si toutes ces petites erreurs, ces mots british qui éraillaient son discours n’étaient pas posés là tout exprès, comme ces fleurs imparfaites qui font du bouquet une œuvre d’art. Enfin passons, ce n’est pas le sujet. La vérité était claire : dans la pleine lumière, il avait tout à fait l’air d’un clochard évadé d’un quelconque foyer solidaire. Par reflexe, il s’était mis à triturer le col de son haut trop grand. Ce n’était pas un signe de malaise. Le jeune brun n’était jamais mal à l’aise. Du moins cela ne se voyait absolument jamais. Non, ses considérations étaient plus basiques : il avait un peu froid.

Lentement, il ramena ses genoux contre son torse et les enveloppa de ses bras emmêlés. Il offrait une vision assez étrange, plutôt onirique. Il était difficile de savoir ce qu’il avait fait par pure pulsion hystérique ou par calcul savant, aussi difficile, ou presque, que de distinguer ce qui n’était que tache de peinture sur sa peau de ce qui y était ancré pour la vie. A ce propos, il n’aurait pas encore refait un tatouage ? C’est une addiction, parfois, dit-on…Oh, une de plus, une de moins, Gabriel aurait sans doute pu devenir accro au pelage de lapinou si on lui en avait donné l’idée. Il fallait le dire tel que c’était, l’idée d’être dépendant ne le dérangeait pas, sans doute parce qu’il s’imaginait au fond de lui qu’il n’y avait là que de la poudre aux yeux, des illusions, et que lui savait pertinemment qu’il ne dépendait profondément de rien. Ni de la cigarette, ni des cachets, ni de l’encre sous sa peau. Ni de la peinture, ni de sa guitare, ni des verres qu’il avalait, ni de son argent, ni de cette fille qu’il appelait chaque soir. Surtout pas, bien sûr, des regards jaloux, envieux, emplis de désir qui se posaient sur lui à toutes les heures de sa vie. Non, bien sûr, lui, il était libre comme l’air.

On peut avoir l’air d’un ange irrésistible et être aussi naïf qu’un enfant de dix ans, vous voyez, lorsqu’on se croit invincible. Son regard éclatant se releva finalement sur l’intrus, comme s’il avait enfin pu faire face à sa vue.

« Je ne pensais pas qu’il y aurait quelqu’un, il est tard »

Constata-t-il à mi-voix, comme s’il s’était surtout adressé à lui-même. A vrai dire, il était assez fréquent qu’on ait l’impression qu’il se parlait surtout à lui lorsqu’il dialoguait. C’était sans doute dû au fait qu’il était difficile de croire qu’il pouvait faire entrer quelqu’un d’autre que lui dans la race humaine. Le reste n’étant que poussière. Enfin, passons.

Il avait relevé sa petite tète ébouriffée, un peu maculée de chocolat, marquée par des cernes qui rendaient son regard encore plus insondable, semblait-il, qu’à l’accoutumée. Imperceptiblement, il se mit à se balancer d’avant en arrière, façon culbuto, en tenant toujours ses jambes, et commença avec une sorte d’habitude lasse son observation de la nouvelle arrivante imprévue.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Be obscene [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Be obscene [LIBRE]   Be obscene [LIBRE] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Be obscene [LIBRE]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Here we go. [Libre]
» First Day [ Libre ]
» [Libre] Where ich am ?
» Entrainement [libre]
» Rafraichissement [Libre]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: ARCHIVES :: ARCHIVES & Co :: RP FINIS OU ABANDONNES :: Le lycée-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser