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 Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]

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MessageSujet: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeJeu 23 Oct - 22:09

Ce matin-là, le réveil d'Adrian ne fut pas vraiment différent des autres matins. Eh oui, le levé était toujours aussi difficile et l'adolescent mettait toujours autant de temps à se préparer. Pourtant, quelques changement se faisaient lourdement ressentir. Comme par exemple le fait qu'il n'était plus seul dans la chambre. C'était étrange, dérangeant. Voilà environs trois ans qu'il avait prit l'habitude d'être seul. Dans sa chambre comme ailleurs.
Avant, puisque la maison de son oncle se trouvait à cinq minutes de son ancien collège, il rentrait tous les midi manger chez lui. Seul, bien sûr.
Et puis, quand son cher frère était encore là, ils dormaient tous les deux.

Maintenant...Ce n'était vraiment plus pareil.
Enfin, tout ça pour dire que la matinée avait été dure. A présent, il pouvait faire une pose.
Il sortit son téléphone portable de la poche de son jean, et regarda l'heure qui y était affichée.
Bientôt quinze heure.
Bien, cela lui laissait le temps de faire un petit tour.
Evidemment, on peut faire remarquer qu'Adrian aurait pu utiliser une montre pour se renseigner sur l'heure. Mais non. Lui, il partait du principe qu'une montre ne faisait qu'enlaidir les jolis poignets. Donc, pas de montre.
Aujourd'hui, il avait une idée précise de l'endroit où il voulait aller: La bibliothèque !

Pourquoi ? Simplement parce qu'il avait toujours aimé la lecture.
Et puis, il fallait bien qu'il fasse une petite visite du lycée, donc autant commencé par un endroit qu'il appréciait.

Le voilà donc, arpentant les couloirs à la recherche de la salle de son choix.
Quelques minutes plus tard, il se trouvait devant la grande porte en bois vernis.
Une fois la poigné tournée, il put enfin embrasser l'endroit du regard.
Silencieusement, Adrian entra dans la grande pièce.
D'un côté, les étagères sur lesquelles reposaient d'innombrables livres, certains d'une épaisseur effrayante, d'autre couvert d'une bonne couche de poussière. De l'autre, se trouvait quelques tables munisent de lampes de bureau. Evidemment, il y avait également quelques étudiants assis à ces mêmes tables, étudiant, ou se contentant de lire.

Sans un mot, l'adolescent se dirigea vers les étagères présentées plus haut. Il déambulait entre elles, promenant ses doigts sur les tranches des livres, observant leurs titres.
Puis enfin, l'un d'eux attira son regard.
" Empathie "
D'un auteur qu'il ne connaissait que vaguement.
Un livre de psychologie...
Il eut à peine le temps d'ouvrir l'ouvrage que celui-ci lui échappa des mains et s'écrasa sur le sol dans un bruit sourd.
La cause de ceci ? Une personne venait de le bousculer.
Son premier réflexe, se retourner vers le malheureux en lui criant dessus.

" Non mais vous pouvez pas faire attention ?! C'est pas possible d'être aussi maladroit ! Ayez au moins la délicatesse de vous excuser !! "

Bien sûr, il ne lui en avait pas laissé le temps. Et puis, apparemment, Adrian avait oublié le lieu dans lequel il se trouvait. Le silence, lui ? Mot inconnu...
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeJeu 23 Oct - 23:53

A la bibliothèque ? C’était la concession de Gabriel à son image de futilité achevée. Le jeune homme c’était levé ce matin…Bon, d’accord, vers midi. Il avait envie de lire. Apres avoir épluché tout ce qui trainait sur son bureau, la constatation avait été sans appel : il avait tout lu. Bon. Il erra un moment dans les profondeurs du lycée…Ses pas finirent par le mener à la bibliothèque. Pile l’endroit qu’il lui fallait…Enfin…

Gabriel vérifia bien quand il entra que personne ne le regardait…Presque personne. Quelques regards eurent bien l’audace de se poser sur son joli minois, mais un regard de sa part les repoussa dans les profondeurs de leur lecture plus ou moins scolaires.

En quelques minutes, le jeune homme avait trouvé son bonheur : Virginia Woolf, encore, Mrs Dalloway, encore. Pourtant, il continua à errer un moment entre les rayonnages. Il adorait ca... L’odeur de livres neufs qui se mêlait a l’odeur des anciens manuscrits, le calme, le bruit feutré des tissus des vetements du bibliothécaire qui s’affairait dans son entre… Le bonheur. Ca, pourtant, il n’aurait pas fallu le répéter. Gabriel, pour tous, était et resterait ce dandy insupportable qui sortait beaucoup, beaucoup trop, buvait, fumait, séduisait. Partout, tout le temps. Un être parfaitement inutile qui servait de parasite a ceux qui travaillaient. L’être parfaitement insupportable qui vivait de futilités sur une fortune qu’il n’avait rien fait pour obtenir.

Comment aurait il pu avouer qu’il se jetait dans ses livres en sortant de boite, et que sa culture artistique ne se limitait pas aux vernissages très huppés qu’il visitait. Vous savez, ces vernissages de jeunes artistes « underground ». Entendez insupportablement présomptueux, dont les œuvres n’étaient qu’un ramassis de faux élitisme. Non. Gabriel aussi avait une tête derrière son joli visage pale et froid. Il avait aussi un jugement critique, qui ne faisait pas que s’arrêter sur tel détail d’une tenue, tel propos trop « vulgaire » a son gout. Non. Mais, ca, il était hors de question qu’il le montre. Gabriel Lin n’était pas un intellectuel. Il voulait être un parasite. Un vrai.

Bref. Ses pensées et son regard vagabondaient entre ouvrages. Ses yeux sombres se posèrent sur un livre a la couverture rouge, qui l’attira, sans trop savoir pourquoi. Il continuait de marcher, doucement, mais son regard restait sur cette couverture, ce titre qu’il s’apprêtait à déchiffrer, le passant du japonais a l’anglais avec quelque difficultés résiduelles…

Soudain, quelqu’un le heurta. A peine avait-il le temps de se retourner pour voir ce qui se passait, que cette personne commença à l’incendier, a voix haute. La délicatesse de s’excuser ? Lorsqu’il arriva a la fin de son monologue franchement désagréable, le jeune brun haussa les sourcils, le regarda avec un air de mépris intense.

« Vous savez, vous feriez mieux de baisser le ton, vous oubliez ou vous êtes, je crois. »

Lui fit-il remarquer en un murmure, qui ne perdait pas ce coté un peu rauque qu’avait sa voix lorsqu’elle adoptait un ton plus habituel. Il observa un moment son interlocuteur, encore rouge de colère… Les hystériques, ce n’était vraiment pas son truc.

« En effet, j’étais distrait, je ne vous ai ni vu, ni entendu arriver, je vous ai bousculé, j’en suis navré. »

La politesse, c’était son mode de vie. On ne lui avait pas appris à être relâché dans ses paroles, et lorsqu’il s’emportait, il restait toujours d’une correction parfaite. Alors, maintenant qu’il n’avait pour son interlocuteur qu’une hauteur un peu dédaigneuse… Lentement, il se baissa pour saisir l’œuvre que le jeune crieur avait laissé tomber. Il referma le livre et le retourna pour lire le titre sur le couverture. Empathie. Joli titre. Comment quelqu’un qui choisissait un livre à l’abord si intéressant pouvait il être si vulgaire ?

« Tenez. Sachez que je n’ai pas l’habitude qu’on me parle de cette manière. Il y a d’autres façons de s’exprimer, vous savez ? Enfin, je vais mettre cela sur le compte de votre surprise, n’est ce pas ? Ainsi, nous pourrons rester en bons termes. »

Son demi-sourire était encore accroché à ses lèvres. Pourtant son interlocuteur aurait eu tort de s’y fier. Gabriel n’avait pas l’habitude de se laisser marcher sur les pieds. Aucunement. Comment aurait il pu survivre sans cela. Sa peau était pale, si pale qu’elle lui donnait un air maladif, et sa silhouette était frêle, trop frêle. Alors comment aurait il pu se faire respecter s’il avait accepté qu’on lui manque d’égards ? Son regard resta posé sur son interlocuteur alors qu’il lui tendait son livre. Sa main passa dans ses cheveux.

« L’incident est clos. »

Statua t il sans attendre d’avantage, d’un ton un peu sec, peut être, sans même y prendre garde. Si Gabriel restait tant sur la défensive, il avait un peu ses raisons, non ?
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeVen 24 Oct - 19:44

Sur ce coup-là, son interlocuteur l'avait bel et bien surpris de par sa réaction. Adrian ne s'attendait vraiment pas à ce qu'on lui réponde d'une façon aussi méprisante. Il écouta sans un mot, l'un de ses sourcils témoignant de son effarement.
Le jeune homme en face de lui commença par lui demander de parler plus doucement. Et Adrian se devait de le reconnaitre, c'était irrespectueux de s'égosiller dans une bibliothèque, lieu dans lequel le silence est requis.

Puis, l'inconnu s'excusa d'une façon pour le moins polie, mais oh combien détestable. Il lui ramassa son livre, pour ensuite lui dire que cet "incident" était clos.
Adrian se serait volontier enflammé de plus belle, si il n'avait pas reconnu que cette personne tellement désagréable avait totalement raison. Car, après tout, c'est lui qui avait commencé à crier sans aucune bonne raison. Un simple accident ne lui donnait pas le droit d'agresser ainsi un inconnu. Mais, sur le coup, il n'y avait vraiment pas réfléchis.

Bien sûr, il se serait excuser auprès de lui avec joie, si l'attitude de cet homme ne lui avait pas paru si méprisante à son égard. Bon, il était évidement que le véritable fautif n'était autre que lui. C'était lui qui avait été le premier à être désagréable avec l'autre. Mais cela ne pardonnait en rien ces paroles.
Autrement dit, l'adolescent était on ne peut plus vexé.
Sa fierté en prenait un coup. Et si l'autre savait être hautain, lui aussi. Et il n'allait pas se gêner pour le prouver.
A présent, tout ce qu'il souhaitait, c'était de faire disparaitre ce petit sourire qu'affichait l'autre jeune homme.
Et puis, cette manière qu'il avait de parler l'horripilait au plus haut point.

Oui, c'était sans doute de l'orgueil mal placé. Et Adrian pouvait reconnaitre sans honte qu'il avait du caractère. Il n'avait vraiment pas l'habitude que l'on s'adresse à lui de cette façon. A vrai dire, il n'avait tout simplement pas l'habitude que l'on lui tienne tête.

Ses doigts se crispèrent sur le même livre que lui avait rendu l'inconnu quelques secondes auparavant.
Si l'autre souriait, lui aussi pouvait y parvenir. Il lui offrit donc un grand sourire facilement qualifiable d'hypocrite.

" J'accepte bien volontiers vos excuses, et vous prie de bien vouloir en faire de même avec les miennes. Il était irrespectueux de ma part de parler aussi fort."

L'autre lui parlait sèchement ? Lui, il s'adresserait à lui d'une voix aussi glaciale que le zéro absolue. Bien que son volume ait largement diminué. Maintenant il avait comprit, inutile de crier. Mieux valait garder son calme et son sang froid. La colère faisait dire des choses bien trop vulgaires pour une personne telle que lui.

" Sachez tout de même que je n'ai nulle besoin de votre aide pour justifier mes propos. Bien que je vous remercie de ne pas m'en tenir rigueur. Je vous suis également reconnaissant d'avoir ramassé mon livre. Malgré le fait que vous soyez la cause de sa chute."

Il remit une mèche de ses cheveux en place, la positionnant derrière son oreille. Puis d'un mouvement de main évasif, il chassa quelques poussières invisible de sa veste avant de se racler la gorge et de continuer d'une voix basse.

" Maintenant, laissez-moi vous dire que je suis bien d'accord avec vous. Il y a bien d'autres manières de s'exprimer que par des propos injurieux et vulgaire. J'aurai tout aussi bien pu envoyer mon livre sur votre si joli visage. Ainsi, je n'aurai pas écorché vos chastes oreilles si peu habituée à la vulgarité de ce monde."

Oui, si cet inconnu n'avait pas aimé la façon dont Adrian lui avait parlé, le brun non plus n'avait clairement pas apprécié que l'ont se permette de lui dire de tels mots. Et si l'autre pensait l'incident clos, lui avait encore quelques petites choses à lui dire avant de tout simplement passer à autre chose.

"Maintenant, avouez tout de même qu'il aurait était plus simple de vous excuser platement plutôt que de me faire ces remontrances inutiles. Ainsi, cette affaire aurait été réellement réglée, non ?"
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeSam 25 Oct - 14:40

Peut être que Gabriel aurait préféré que l’autre continu à crier. Et bien quoi ? Sa supériorité aurait été tellement plus évidente…Mais enfin, âpres tout, si l’inconnu voulait jouer sur son terrain…Très bien. On joue ? Les doigts fins du jeune homme parcouraient les livres sur les rayonnages sans bien s’en rendre compte. Lorsque son interlocuteur lui fit part du fait qu’il acceptait ses excuses et lui présentait les siennes, une pensée lui vint a l’esprit. Peut être qu’un jour il découvrirait un monde ou, lorsque chacun des deux protagonistes s’est excusé, la conversation se clôt sur une poignée de main. Mais, assurément, ce monde n’était pas le sien, et il n’était pas prêt à faire la moindre concession. Apparemment, son interlocuteur non plus, et a vrai dire, c’était la une constatation tout a fait intéressante. Et puis d’abord il n’aimait pas serrer des mains inconnues, alors…

Bref. Gabriel écouta l’inconnu maculé avec soins tous ses propos polis de reproches tout aussi poli, le tout d’un ton des plus glacial. Est-ce qu’il ressemblait a ca, lui ? Non… Non, de toutes façons, il ne ressemblait a personne, c’était une évidence incontestable. Enfin, passons. Son pouce dessinait des cercles irréguliers sur la couverture de son livre à couverture glacée.

« Je suis tout à fait convaincu du fait que vous connaissiez d’autres moyens moins…Violents de vous exprimer, vous m’en faites la preuve. Il est dommage pourtant que vous employiez la menace…C’est tellement ordinaire »

Susurra t il en inclinant légèrement la tête, comme toujours lorsqu’il cherchait à saisir exactement a qui il avait affaire. Puisque la lutte était engagée, il fallait bien la mener…Et Gabriel était persuadée qu’une observation méthodique menait forcement a une certaine supériorité. De toute façon, le jeune homme était persuadé que tout ce qui faisait partie de ses habitudes lui accordait une certaine supériorité…Certes. Mais enfin, l’orgueil, c’est la preuve d’un caractère affirmé, et donc intéressant, non ?

« Quand à mon joli visage et a mes chastes oreilles…Ne vous inquiétez pas, je sais parfaitement en prendre soin. Et, si je peux me permettre un conseil, vous devriez mieux cerner la personne a qui vous avez affaire. »

Fit-il remarquer du même murmure légèrement trainant. Accolé le mot chaste a n’importe quelle partie de lui, évidemment, cela pouvait paraitre ridicule. Encore plus s’il s’agissait de ses oreilles. En dehors de la vie qu’il menait, et qui n’est pas le sujet ici, son statut, sa personnalité, son allure aussi lui avait valu beaucoup de…Compliments… Menaces, reproches, sarcasmes, insultes…Tout ce qui peut être violent dans la langue n’avait depuis longtemps plus aucune prise sur le jeune brun. Non pas parce qu’il en avait trop entendu, et qu’il avait appris à les ignorer…Oh, non, ca, c’est bon pour les faibles… Non…Parce que chacune des remarques qu’on pouvait lui faire l’affirmait encore plus dans son idée de différence. Or, que pouvait il exister de plus méprisable au yeux de Gabriel que l’ordinaire ?

« Autre chose… Je n’ai pas l’habitude de m’aplatir, surtout pas pour…M’excuser. Soyons sérieux, écoutez vous….Est ce que vous accepteriez de vous excuser…Platement ? Moi non plus. »

Fit-il enfin remarquer avec le même sourire léger qui lui était habituel. Son observation sur la personne de son interlocuteur se poursuivait lentement, et il devenait clair pour lui que…Oui, décidemment, quelque soit les armes que l’inconnu voudrait employer contre lui, elle serait inutile. Parce que visiblement, ils avaient tous deux les mêmes. Ca pouvait durer longtemps…Non, sérieusement, Gabriel se rendait bien compte de ce que voulait obtenir l’inconnu : des excuses. Pourtant lui aussi devait bien se rendre compte qu’il pouvait obtenir beaucoup de choses du jeune brun, mais pas d’excuses. Jamais.

C’était un peu ridicule, et forcément puéril. L’orgueil et la fierté donnent ce besoin de camper sur ses positions. Pourtant ils n’obligent pas à l’aveuglement…

« Ca peut durer longtemps, vous savez … »

Finit il par laisser échapper, avec un sourire cette fois qui tenait franchement de l’amusement. Gabriel voulait toujours avoir le dernier mot. Peut être justement parce qu’il adorait ce genre de conversations absurdes basées sur un vague affrontement. Certes, il n’avait pas beaucoup d’armes, mais il avait les mots et il avait passé tout ce qu’il comptait d’années à apprendre comment ne jamais être en position de faiblesse. Cela aurait pu paraitre franchement triste, une telle volonté de se couper des autres. Pour lui, c’était simplement et uniquement une volonté de ne jamais se laisser atteindre. Il n’y avait rien qui comptait au monde pour lui plus que son image. Alors cet inconnu, comme les autres, comme tout le monde, n’allait sans doute pas réussir à percer son armure.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeDim 26 Oct - 17:18

Oui, à présent, Adrian en était certain. Il avait bien fait de changer directement de comportement. Continuer à crier avec cet individu n'aurait mené à rien. Mieux valait aller abattre l'ennemi sur le terrain qui semblait être le sien, non ? Et puis, dans ce genre de joutte verbale, celui qui se maitriser le mieux en sortirait forcément vainqueur. Donc, inutile de s'énerver ou de s'emporter.

Au fond, l'adolescent s'apercevait bien que toute cette conversation était des plus puériles. Vraiment...Tout ça pour une simple bousculade. Et ni l'un ni l'autre ne l'avait fait exprès. Pourquoi ne pas simplement s'excuser et continuer leur chemin sans un mot de plus pour l'autre ? La réponse était évidente : ils avaient tous deux eut le malheur de tomber sur une personne possédant un caractère bien trempé. Aucun des jeunes hommes ne souhaitaient, à aucun prix, céder du terrain à l'autre.

Non, sincèrement, tout aurait été plus simple, et surtout plus rapide, si Adrian n'avait pas eut affaire à quelqu'un d'aussi fier que lui. Voir plus, d'ailleurs.
Mais il devait avouer que cela ne rendait ce "combat" que plus attractif.

A présent, il caressait de ses doigts la couverture du livre qu'il tenait encore en mains. S'attardant sur les lettres noires en relief qui formaient le titre.
Livre qu'entre-temps, il avait complètement oublié, cela va de soit.
Pour l'instant, il ne se rappelait même plus ce qu'il était venu faire dans cet endroit.

L'inconnu lui assura qu'il ne doutait pas de ses capacités à s'exprimer moins violemment, et lui dit qu'il trouvait cela banal d'employer les menaces.
A ces mots, un rire léger s'échappa des lèvres du brun. Oui, un rire discret car n'oublions pas qu'ils se trouvaient toujours dans la bibliothèque. Et Adrian ne comptait plus troubler le silence de ce lieu.

Mais avant d'énoncer les causes de son hilarité, il écouta la suite du petit discours de son interlocuteur. Celui-ci lui conseilla d'apprendre à cerner la personne à qui il avait à faire.
De son point de vue, Adrian considérait que "apprendre à mieux connaitre son ennemi" était inutile. A quoi bon ? Ce n'était pas ça qui l'empêcherait de gagner, ça, il en était sûr.
Puis, pour ce qu'il dit ensuite, Adrian partageait complètement son avis.
Hors de question de "s'aplatir".
Remarque qui symbolisait assez bien leur rencontre.

" Dites-moi, qui vous parle de menaces ? Je vous ai simplement dit ce qui aurait pu arriver, non ? Merci pour vos conseils, mais vous feriez mieux de les appliquer en premier. Je ne suis pas du genre à utiliser une quelconque violence physique. Les coups ne servent à rien, seul l'esprit domine, n'est-ce pas ? "

Oui, l'idée que l'inconnu ai pu imaginer qu'il était homme à se servir de ce genres de moyen était assez cocasse. Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait jamais menacé personne. Sous le coup de la colère, l'Homme peut dire bien d'étranges choses. En tout cas, il n'avait jamais mis ses dires en pratique. La torture physique ? Très peu pour lui !
Ce ne sont pas les gros bras qui dirigent ce monde, mais ceux qui ont la langue la plus affutée.

Un sourire de suffisance s'installa sur ses lèvres, alors que de sa voix toujours aussi basse, il continua :

" Je vous l'accorde, jamais je n'accepterai de m'aplatir. Mais je me suis mal exprimé, bien que je pense que vous l'ayez compris. Un simple pardon à peine murmuré aurait suffit. Ce n'aurait été qu'une formule de politesse. Cela ne vous aurait en rien rabaissé. Trouvez-vous cela dévalorisant de vous excuser quand vous êtes conscient que vous vous trouvez en tort ?"

Après cela, Adrian dû reconnaitre que, effectivement, cela pourrait durer encore longtemps. Et les deux jeunes hommes devaient avoir d'autres projets que de s'affronter dans une lutte n'ayant aucun fondement valable.

Malgré le fait que, après tout, cela ne soit pas désagréable. C'était même plutôt plaisant. Ce n'était ni une conversation amicale, ni une véritable querelle.
Simplement un dialogue ou chacun des deux participants s'efforçaient de jauger l'autre, et de prendre le dessus.

Adrian passa une main dans ses cheveux, et répondit au sourire amusé de l'inconnu par un simple rire, toujours aussi discret.

" Effectivement...Mais je crois que nous avons de meilleures choses à faire. Mais avant que tout cela ne finisse par nous lasser, ou que le bibliothécaire décide de nous mettre à la porte, laissez-moi vous poser une question. Pour vous, l'orgueil est-il un pêché ou une vertu ? "
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeLun 27 Oct - 12:44

Le regard du jeune homme s’était perdu loin de son interlocuteur. Il observait les diverses personnes qu’il pouvait voir entre ces deux rayonnages et par-dessus l’épaule de l’inconnu. Tsss…Une évidence lui sautait aux yeux : entre lui et ses élèves studieux, il n’y avait aucune commune mesure. Il regretta aussitôt d’être venu aujourd’hui. Il était hors de question qu’il passe pour quelqu’un…De bien ! Il écoutait avec distraction son interlocuteur lui faire part du fait qu’il n’était pas menaçant, que d’ailleurs les coups les plus durs étaient ceux de l’esprit. Certes, c’était aussi ce qu’il pensait. Mais Gabriel n’était plus aucunement concentré sur ces paroles qui s’adressaient pourtant bien à lui.


Le fait que sa concentration formait une courbe en dents de scie n’était pas franchement une nouveauté. Peut être était ce parce que, globalement, il n’avait aucunement l’habitude de s’intéresser véritablement à ce qu’on lui disait, alors, même lorsqu’il l’aurait voulu, il avait tout simplement du mal à le faire. Peut être était ce aussi à cause de tout ce qu’il s’avalait pour remédier à ses maux plus ou moins imaginaires, plus ou moins exagérés, mais en tout cas fort bien traités…Peut être. Il n’en avait aucune idée, n’y avait d’ailleurs jamais songé mais c’était un fait : quel que soit son interlocuteur, cette personne avait toujours du mal à garder son attention plus de quelques minutes.


Pourtant il entendait ce que l’inconnu lui disait, entendait même si bien que lorsque celui-ci lui dit qu’un simple mot d’excuse murmuré aurait suffit, il se dit qu’effectivement, il avait à faire à un adversaire combattif. Un sourire s’accrocha à ses lèvres, il s’approcha légèrement de son interlocuteur et murmura, donc, puisqu’il lui fallait des murmures


« A vrai dire… Je ne m’excuse pas. Jamais. Pourquoi faire ? »


Demanda t il avec un ton qui insinuait qu’effectivement, il y avait bien là une question. Pourquoi se serait-il excuser ? Pour obtenir le pardon de ses interlocuteurs ? A quoi cela aurait il pu lui servir, franchement, leur pardon, leur considération…Soyons sérieux, Gabriel avait le gout de la séduction, mais parce qu’elle donnait du pouvoir. Il n’avait aucunement envie d’apparaitre autrement qu’il se montrait toujours : fier et glacial. Les excuses, ce serait pour quand il ne pourrait plus obtenir ce qu’il désirait à sa guise…Pas pour tout de suite, donc.


Bref. Quelque chose finit enfin par le tirer de ses réflexions fortes egocentriques, comme souvent… L’orgueil était il un péché ou une vertu ? Son attention revint indubitablement sur son interlocuteur. Qui donc pouvait avoir l’idée de poser une question de la sorte ?


Son regard sombre resta posé un instant sur l’inconnu, qui riait doucement. D’un rire tout aussi hypocrite et faux, sans doute, qu’était son propre sourire. Un rire apprit. C’était presqu’effrayant de se retrouver face à quelqu’un qui vous donnait un aperçu d’un peu de ce que vous pouviez être. Comme se rendre compte d’à quel point ce qu’on croit unique est finalement…Banal, presqu’ordinaire, presque caricatural. A la limite toujours, entre ce qu’il y a de glaçant et ce qu’il existe de plus ridicule. Enfin…


« C’est une drôle de question ne trouvez vous pas ? Je ne pense pas être en mesure d’y répondre car, voyez vous, je ne vois pour ma part ni péché ni vertu. Je ne vois rien au monde qui soit capable de fixer une telle limite et d’ailleurs ces notions sont bien trop attachées à certaines…Croyances auxquelles je n’adhère pas. »


Le vice et la vertu ? Le péché ? Qu’est ce que cela aurait pu signifier à ses yeux ? Il venait d’un univers que tout ce que le monde compte de gens comme il faut considère comme un monde de pécheurs…Alors quoi ? Aurait il du se considérer comme un pécheur lui-même, qui mettait l’orgueil comme une preuve d’intelligence et la bonté gratuite comme une preuve de faiblesse ?


Péché… Il soupira légèrement, avec un sourire. Le péché.Tssss


« En fait je ne pense pas qu’il y ait de bonnes qualités et de mauvaises. Je pense qu’il n’y a que celle que l’on a par défaut et celles que l’on choisit d’avoir. Mais je suppose que votre question est de savoir si je considère l’orgueil comme un défaut ou une qualité n’est ce pas ? Je vous en prie, que sommes-nous en train de faire sinon une bataille d’ego ? J’estime que l’orgueil et la fierté dénotent une certaine force d’âme. C’est bien cela que vous vouliez savoir, n’est ce pas ? »


Il se tue avec un sourire, et attendit la réponse de son interlocuteur. Il n’était pas certain de savoir s’il voulait sortir et oublier cet importun ou s’il aurait préféré que leur conversation, aussi étrange et inutile fusse-t-elle, se développe encore un peu… peut être un peu des deux. Apres tout les sentiments tranchés figuraient également dans sa liste des faiblesses, n’est ce pas ?
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeLun 27 Oct - 16:46

Bien évidemment, Adrian s'aperçut du moment "d'égarement" du jeune homme. Et d'un côté, il devait bien avouer que cela le...vexait. Une sorte de deuxième défi. Le premier étant celui qui surpasserait l'égo surdimensionné de l'autre. A présent, l'autre se désintéressait de la conversation ? Eh bien soit, il allait lui prouver que lui, était digne d'intérêt. Y comprit pour une personne comme cet homme. Non, mais vraiment, pour qui se prenait-il ?

En y réfléchissant, Adrian se serait presque moqué de lui-même. La question était on ne peut plus stupide, et la réponse lui sautait aux yeux. Apparemment, ce jeune homme-là n'était pas comparable à tous ceux qu'il avait connu auparavant. Déjà, rencontrer une personne aussi fière et orgueilleuse que lui relevait du miracle. Mais là, il devait bien admettre qu'il se faisait surpasser, et de loin. Mais rien n'était encore perdu, plutôt mourir que de l'avouer. Lui était un combattant, un vrai, et il allait le prouver.

C'était certain que l'inconnu, plus que de l'orgueil, possédait une haute estime de lui-même. Vaniteux ? Certainement. Et lui, l'était-il aussi ? Surement. Mais si l'orgueil était une qualité, quant était-il de la vanité ?

Si le regard de l'autre c'était perdu quelques instants plutôt loin derrière lui, à présent, c'était Adrian qui se perdait en pleine réflexion. Mais, à son tour d'être ramené à la réalité.
L'autre lui murmurait que jamais il ne s'excusait.
Dans un sens, il n'avait pas tort. Pourquoi faire ? Pour la politesse peut-être. Parce que quand on fait une faute, on s'excuse, c'était une évidence.
Tout le monde le fait.
Pourquoi pas cet homme ? Visiblement, parce que justement, cet homme n'était pas tout le monde. Peut être...commençait-il enfin à le cerner. Mais, Adrian n'en doutait pas, il était encore loin du compte. Ce n'était certainement pas en cinq minutes de dialogue qu'on apprenait à connaître par coeur le fonctionnement d'un inconnu.
Et puis, avait-il vraiment envie d'apprendre, de savoir, le raisonnement de ce garçon ? Bonne question.

La suite le confirma dans son idée de marginalité. L'autre lui répondit qu'il n'adhérait pas au système vertu/péché. Encore une fois, peut-être avait-il raison. Mais ce qui était certain, c'est qu'il n'avait pas la même vison du monde qu'Adrian. Du moins, par sur certains points.
Mais leurs avis se retrouvaient sur celui-ci. "L'orgueil et la fierté dénotent une certaine force d'âme".
Un sourire au coin des lèvres, Adrian relaça derrière l'oreille l'une de ses mèches venue se perdre devant son regard. Il lui répondit, toujours en gardant un ton plus bas que possible :

" Oui. C'était bien ce que je désirais savoir. Et je ne l'aurai pas mieux dit moi-même. Mais i vous le voulez bien, répondez encore à ceci. Vous croyez-vous vraiment au-dessus des diverses croyances et moeurs ? Il est certain que je ne peut juger votre orgueil, car le mien ne me le permet pas, mais seriez vous également égocentrique ? "

Lui non plus ne se permettait aucune faiblesse mais, à son avis, ne pas reconnaitre ses erreurs en était une. Il ne s'excusait jamais ? Adrian, lui, savait le faire au moment opportun.

" Non, ces questions sont sans intérêt. Inutile d'y répondre. Après tout, cela dépend du point de vue. Mais apparemment, vous n'êtes pas du genre à faire comme tout le monde, n'est-ce pas ? Alors je comprend que tout ce qui est banal vous ennuie. Moi aussi, en ce moment, je dois vous ennuyer. "

Un rire désabusé passa la commissure de ses lèvres. Vraiment...Quelle conversation étrange...

" Je pense que...Ne jamais s'excuser, c'est ne jamais montrer ses faiblesses. Mais ne pas avouer ses torts, c'est un peu comme se les cacher à soi-même. Au final, cela peut paraître absurde. "
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeLun 27 Oct - 17:33

Gabriel s’était adossé à une table qui se trouvait près de ces rayonnages. Son visage légèrement incliné aurait révélé à quiconque l’aurait connu la concentration qu’il mettait à être attentif à son interlocuteur. Ses doigts fins ébouriffaient ses cheveux par moment, tout comme ils chassaient les mèches brunes qui retombaient en travers de son visage. Ses cheveux semblaient être la seule et unique partie de son corps que le jeune homme ne contrôlait pas parfaitement…Ses mouvements de tète pour dégager son regard étaient d’ailleurs en fort contraste avec la lenteur lassée qui s’accrochait habituellement à ses gestes, comme autant de billes de plomb.

Est-ce qu’il se sentait au dessus des croyances et des mœurs ? Le jeune homme se sentit légèrement piqué. La question était claire : était-il assez orgueilleux et…Stupide pour penser qu’il était capable de s’affranchir de toutes les normes sociales… Un instant, il douta de la réponse…Soyons sérieux, suivait il la moindre règle morale ? Bien sur que oui…

« Je suppose que je devrais vous répondre que oui, je me situe au dessus des croyances et des mœurs. Mais soyons sérieux, j’en doute fort. Mon orgueil, comme vous dites, ne m’aveugle pas sur les possibilités d’immoralités situées en moi. Il y a certaines choses que je respecte…Mais peu de celles-ci font partie du domaine de la moralité, voila tout. Je ne suis pas sur de répondre vraiment à votre question, alors soyons plus clair : je ne suis pas fier jusqu'à la bêtise. »

Fit-il remarquer de ce même murmure rauque, sans relever les paroles de son interlocuteur l’autorisant à ne pas répondre. Il n’avait rien d’agressif, et le même sourire resta amarré à ses levres.Lorsque l’inconnu reprit en disant que ne pas s’excuser, c’était ne pas s’avouer ses torts, il se mordit légèrement la lèvre.

« Vous savez, il y a une grande distance entre l’image qu’on donne aux autres, ce qu’on dit, et ce qu’on est. Je ne crois aucunement à la franchise, et je pense que l’on peut très bien avoir parfaitement conscience de ses fautes, de ses erreurs, sans pour autant vouloir que tout ce que le monde compte de bêtises s’en servent contre nous… Peut être ai-je tort… »

Il était étrange que leur conversation soit passée de l’affrontement à…L’absurdité la plus parfaite. Car honnêtement, parler d’orgueil, de fierté et d’image avec Gabriel c’était….Une perte de temps parfaite. Certes, il pouvait passer des heures à expliquer dans le détail son point de vue sur la question. Mais justement, c’était bien là le problème : il avait un point de vue, et plus qu’affirmé. Mais d’ailleurs il ne doutait pas que ce fut également le cas de son interlocuteur, ce qui rendait leur dialogue encore plus inutile. Un peu comme si l’on avait mis deux êtres l’un à coté de l’autre, qu’on les avait fait parler de la même chose, mais en posant un mur entre eux qui les empêchât de s’entendre. C’était un peu cela, l’usage du langage pour le langage, sans aucune réelle volonté de communication.

Ceci dit, Gabriel n’avait rien contre l’idée d’inutilité. Pire : c’était de loin le genre d’usage des mots qu’il préférait. Et puis, il prenait goût à la conversation avec son interlocuteur, dont il continuait d’ignorer l’identité.

« Vous savez, vous ne devriez pas dire que vos questions sont sans intérêt. D’abord parce que si elles l’étaient, je pourrais décider moi-même de ne pas y répondre. Ensuite parce que cela ne vous convient pas de vous dévaloriser. »

Remarqua t il en fronçant légèrement les sourcils, comme quelqu’un prit dans une analyse très fine. Sa tète se redressa et il posa son livre sur la table contre laquelle il était adossé. Un sourire revint sur son visage, alors que sa main passait sur son front.

« Vous avez raison, je n’aime pas beaucoup ce qui est ordinaire. C’est sans doute pour cela que je me lance parfois dans des conversations tendant légèrement vers l’absurdité la plus complète. »

Ce n’était pas faux, en même temps. Non….Peut être pas une absurdité complète, mais enfin, c’était tout de même une conversation légèrement…Sans but. Tout a fait le genre de conversation qui convenait a Gabriel, car a vrai dire, ce n’était pas vraiment l’ordinaire qui lui déplaisait. C’était surtout qu’il avait un gout prononcé pour tout ce qui est inutile. De l’inutilité des sommes qu’il dépensait pour son seul bon plaisir a l’inutilité du visage impassible qu’il s’était tant efforcé d’adopter au cours des années, jusqu'à l’inutilité de ses propos quand il trouvait enfin quelqu’un capable de l’écouter… Bref, c’était Gabriel tout entier qui avait quelque chose de fortement…Inutile. Qui se serait réjouit de cela ? Lui, sans le moindre doute, en tout cas, y trouvait l’accomplissement parfait de sa volonté. Paraitre inutile et vain, pour lui, c’était la meilleure façon de se rendre intouchable.

« Ceci dit, vous ne m’ennuyez pas. Du tout. »
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMar 28 Oct - 15:37

Bien, au moins, son interlocuteur était une personne censée, réaliste. C'était vrai qu'à un moment, Adrian avait douté. Jusqu'à quel point allait la présomption de ce jeune homme ? Apparemment pas jusqu'à la sottise. C'était bon à savoir.
Au fond, ils se ressemblaient. Evidemment, chacun d'entre eux avaient un point de vue qui divergeait de l'autre, mais au final, leur fierté les rapprochait comme elle pouvait les séparer. Et puis cette manie de recoiffer, ou décoiffer, leur cheveux. Toujours paraître impeccable, hein ?

Seulement, il ne partageait surtout pas son avis sur le pardon. L'inconnu voyait-il le mal à tous les coins de rue ? Pourquoi quelqu'un se servirait-il de ses excuses contre lui ? Adrian considérait beaucoup de choses comme des faiblesses, mais certainement pas ça. Pour lui, l'indécision en était une, et sans doute le fait de s'excuser pour une faute que l'on n'a pas commise, aussi. Mais plus qu'une politesse, c'était avant tout une question respect envers soi-même, soit, mais également envers la personne à qui l'on demande le pardon. L'excuse, de son point de vue, était un sentiment bienveillant, et non une humiliation qui pourrait servir à rabaisser.

Se situant à environs un mettre de son interlocuteur, Adrian passa sa main libre sur son front et vint se masser délicatement la tempe. C'était un geste montrant qu'il se trouvait en pleine réflexion, qu'il cherchait ses mots, comment formuler une phrase dans laquelle il pourrait parfaitement expliquer son point de vue.

" Ce n'est sans doute pas à moi de juger si vous avez raison ou non...Mais sachez que je ne partage pas votre avis. C'est bien d'avoir conscience des ses fautes, comme vous dites, mais encore faut-il qu'on vous les pardonne. Et ce n'est certainement pas à vous de le faire, mais à la personne qui à souffert de cette faute. Et si vous ne vous excusez pas, comment pourra-t-elle savoir que vous ne l'avez pas fait intentionnellement ? Même si vous, vous ne croyez pas en ce système, je pense que savoir s'excuser est une qualité. "

Vraiment...Pourquoi en étaient-ils arrivés à parler de ça ? Leur "bataille d'égo" était à présent terminée, du moins pour le moment.
Pour l'instant, ils ne faisaient qu'échanger leurs pensées sur certains sujets. Evidemment, ce n'était pas parce qu'ils écoutaient un autre avis qu'ils allaient changer le leur, mais c'était toujours instructif d'entendre ce que pouvait penser les autres, de voir à quel point deux points de vue sur une même question pouvaient être si différents.

Toujours avec un sourire amusé sur son visage, Adrian ne put s'empêcher de faire remarquer :

" Peut-être que si je dis qu'elles sont sans intérêt, c'est simplement car moi-même n'éprouve plus aucune envie de connaître la réponse. Mais je dois dire que c'est toujours bon à savoir que vous n'êtes pas un sot. Toute prétention, si grande soit-elle, a ses limites."

Ce que l'inconnu lui dit ensuite le fit nettement plus rire. Se dévaloriser ne lui convenait pas ? Sans doute, mais une personne dont il avait fait la connaissance seulement quelques minutes auparavant ne pouvait en être si sûre. Mais peut-être que le jeune homme se basé sur ses propres habitudes pour tenter de deviner ses réactions.
Adrian devait bien avouer qu'il avait raison. Ordinairement, il préférait largement se mettre en valeur, cacher ce qui pourrait être considéré comme des défauts, et mettre en avant ses qualités. Mais cette méthode le faisait parfois agir comme une personne tout autre. D'ailleurs, la plupart de ses sourires étaient faux.
A présent, cela faisait de bien nombreuses années qu'il s'était forgé cette personnalité, alors, cela lui convenait. Ce n'était pas triste, c'était simplement sa façon d'être.

Un lueur de défis éclaira ses yeux alors que, d'un seul souffle, il murmura :

" Pourquoi cela ne me conviendrait-il pas ? "

Puis, fixant son regard à celui de l'autre, il continua, d'une voix légèrement plus forte, le ton rieur :

" Comment pourriez-vous le savoir ? Il y a encore tellement de choses que vous pourriez apprendre sur mon compte. Et si ça, ce n'est pas moi, quelle réaction serait la plus appropriée, d'après vous ?"

L'inconnu, puisqu'il ne connaissait toujours pas son nom vu qu'il ne lui avait pas posé la question, dit apprécier les conversations absurdes. Celles que l'on pouvait désigner de censé étaient-elles banales pour lui ? Et dans ce cas, dans quelle catégorie assignait-il celle qu'ils avaient à l'instant même ?
Par absurde, il entendait certainement sans but, futile. Et il avait raison.
Avoir un gout prononcé pour tout ce qui est absurde, était-ce là une façon de se démarquer des autres, de s'élever au-dessus d'eux ?
Il fut coupé dans son analyse du caractère plus ou moins étrange du jeune homme, par les paroles de celui-ci.
Il fut légèrement décontenancé, mais l'instant d'après, il répliquait déjà :

" C'est flatteur, bien que je me doute que ce n'était pas là le but recherché. Et je pense bien que si l'ordinaire vous rebute, notre conversation doit faire partie des plus longues auxquelles vous avez participé. Mais dites-moi, vous entendez par là que je suis quelqu'un qui sort ne serait-ce qu'un peu de l'ordinaire, ou que je suis une personne banale mais que vous supportez tout de même ? "

Rien de tout cela n'avait été dit méchamment, bien au contraire. C'était à la limite entre la taquinerie et la moquerie avec un brin d'autodérision.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMar 28 Oct - 16:40

Gabriel s’assit sur une des chaises qui correspondait à cette fameuse table. Apres tout, autant s’installer confortablement, cela pouvait durer un moment. Son visage se posa au creux de sa main et le fait qu’il puisse véritablement voir son interlocuteur lorsqu’il leva les yeux vers lui au travers de ses mèches rebelles était franchement douteux. Il l’écoutait parler du pardon. Sa main passait dans son cou et son regard se baissa à nouveau. Les questions de pardon, ce n’était pas son truc.

C’était une valeur qui ne pouvait que lui échapper. D’abord parce que (presque) personne n’était assez proche de lui pour qu’il ressente le besoin d’être pardonné… Ensuite parce que les personnes qu’il aurait aimé pouvoir pardonner ne voulait pas s’excuser et que celles qui le faisaient le repugnaient.Le pardon, c’était pour les gens qui ont besoin des autres. Or, n’était ce donc pas assez clair, Gabriel ne voulait avoir besoin de personne.

« Je n’ai besoin du pardon de personne. »

Laissa t il échapper sans bien s’en apercevoir, d’un ton légèrement plus sec, et sans relever son regard vers son interlocuteur. Sans doute du t il s’en apercevoir, parce qu’un sourire s’inscrivit immédiatement sur ses lèvres et que, lorsqu’il reprit la parole, son regard éclatant s’était relevé sur son interlocuteur et sa voix avait repris toute sa douceur habituelle.

« Ce que je veux dire par là, c’est que je pourrais apprécier votre remarque lorsque j’aurais ressenti le besoin de me faire pardonner. Cela ne m’est pas encore arrivé, je ne peux pas juger de ce que j’ignore, simplement. »

Ce n’était pas totalement vrai. Le besoin de se faire pardonner, pour une faute qu’on n’a pas commise, bien sur, c’était quelque chose qu’il connaissait. Mais il préférait incontestablement passer pour étrange et à moitié dingue que de révéler la moindre chose à ce sujet. Et c’était peut être justement parce qu’il aurait voulu être pardonné alors même qu’il n’avait rien fait de mal qu’il ne pouvait pas comprendre l’importance du pardon véritable. Lorsque l’inconnu lui fit remarquer qu’il était toujours bon de savoir qu’il n’était pas un parfait idiot, il se contenta d’un léger sourire un brin amusé. Pourtant, sa remarque suivante le surprit davantage.

Lorsque l’inconnu lui demanda pourquoi cela ne lui conviendrait pas, Gabriel du se remémorer attentivement ce qu’il venait à peine de dire, tant cette question lui semblait sortie de nulle part .La suite des paroles de son interlocuteur lui fit se rappeler qu’il lui avait dit que le fait de se dévaloriser ne lui convenait pas. Pourquoi ? Ah. Le jeune homme se mordit légèrement la lèvre avec un sourire amusé : ne se serait- il pas, par hasard, laissé prendre à son propre piège ? Si, si, il se refermait lentement autour de lui. Car que pouvait-il répondre ? Parce que ce n’était pas sa propre façon d’agir, alors qu’il en avait naturellement déduit que cela ne pouvait pas non plus être celle de quelqu’un dont il appréciait la conversation ? Car c’était bien ca, finalement. Et cela sonnait terriblement faux. C’était une remarque stupide, il lui fallait maintenant trouver un moyen de l’expliquer et de la balayer. Ce n’était pas tout à fait chose facile…

« Je suppose que vous avez raison. Je ne vous connais pas, et je suis certain que vous pourriez bien me surprendre. »

Murmura t il en se passant à nouveau la main dans les cheveux, dans un geste qui montrait clairement l’entrechoquement de ses petits neurones à l’intérieur de sa jolie petite tète pour s’en sortir sans le moindre dommage.

« Vous comprenez, c’est mon truc de chercher à cerner mon ad…Mon interlocuteur. Dans votre cas, je crois que je me suis fourvoyé et que j’ai pris un peu trop exemple sur mes propres réactions pour juger des vôtres, voyez vous. »

C’était tout ce qu’il avait trouvé et la légère crispation imperceptible de ses lèvres lorsqu’il eut finit montrait assez bien qu’il n’était pas satisfait de l’explication qu’il venait de développer si maladroitement. Heureusement, son interlocuteur avait déjà repris la conversation, ce qui lui permit de passer outre le fait qu’il avait été déstabilisé par une simple remarque, causée qui plus est par une de ses propres affirmations.

« Je ne me suis jamais forcé à supporter qui que ce soit. Ca ne m’intéresse pas. »

Fit-il remarquer avec un léger geste de balayement las de la main.

« Alors je suppose que je trouve effectivement que vous sortez quelque peu de l’ordinaire. Cependant, vous l’avez dit vous-même, je ne vous connais pas encore, j’ai encore beaucoup a apprendre. Peut être allez vous me décevoir, qui sait ? »

Gabriel avait le jugement rapide et quasi-définitif. Quelqu’un qui arrivait à dépasser les premières minutes de sa conversation avait le plus souvent gagné, si ce n’est sa considération, du moins un minimum d’attention. De plus, quoi qu’en pense son interlocuteur, son jugement était aussi fiable le plus souvent, et il était rare que le temps vienne contredire sa première idée. Du moins pas depuis…Longtemps.

Le jeune homme ne jugea pas utile de préciser que l’inconnu se trompait légèrement en disant qu’il ne devait pas avoir eu beaucoup de conversations aussi longues. Certes, il n’était pas totalement habituel que Gabriel trouve un interlocuteur qui lui plaise. Néanmoins, cela arrivait parfois, et peut être aussi parce que, malgré tout, le jeune homme supportait assez mal la solitude et qu’il avait dramatiquement besoin d’être entouré par des êtres qu’il ne méprisait pas totalement. C’était pour cela qu’il redoutait sa venue ici, pour cela aussi, sans doute, qu’il avait échoué dans une bibliothèque.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMar 28 Oct - 20:32

D'après le ton plus dur qu'avait employé sont interlocuteur, le sujet "le pardon" était, à l'avenir, à éviter. Ce qu'Adrian s'empressa de faire dans un coin de son esprit. Mais au moins, aborder ce sujet lui avait permis de voir l'homme face à lui perdre son faux sourire et son ton doucereux. Ce que le jeune homme lui avait dit l'avait tout de même marqué. C'était si solennel. Cela revenait à dire "je n'ai besoin de personne". Adrian aussi, aurait pu penser cela. Et dans un sens, c'était vrai. Il n'avait besoin de personne pour avancer, pour se construire un avenir. Avoir besoin du pardon de quelqu'un signifiait-il d'avoir besoin de cette personne ? Adrian non plus n'était pas fier jusqu'à la bêtise. Mais il pouvait se vanter d'avoir pu avancer sans bénéficier d'un quelconque pardon, dont il aurait pourtant du avoir besoin.

Au fond, maintenant qu'il y réfléchissait, cet homme avait raison. Si on n'en éprouve aucun besoin, le pardon est inutile. Et puisqu'il n'avait jamais ressentis ce besoin, les paroles qu'Adrian venaient de prononcer étaient vaines. Celui-ci décida donc de laisser ce sujet clos. Du moins, pour le moment. De toute façon, c'était un dialogue de sourd. Aucun des deux ne changerait d'avis, alors inutile de continuer.

Alors, tout cela était bien gentil, mais c'était que rester debout, ça fatiguait. Son interlocuteur avait vraiment eut une bonne idée. La conversation ne semblait pas sur le point de s'achever, alors autant prendre ses aises. Mais si l'autre s'était assis convenablement sur une chaise, Adrian, lui, préférait s'asseoir directement sur la table. Ce qu'il s'empressa de faire avant de croiser les jambes, de poser son coude sur sa cuisse et d'appuyer la tête sur sa main.
Il adressa un nouveau sourire au jeune homme et lui donna la conclusion de ses réflexions :

" Bien, le temps nous dira si un jour vous aurez besoin de vous excuser auprès d'une personne chère à votre coeur. Et je suppose que ce n'est pas demain la veille que cela arrivera." Acheva-t-il, le ton moqueur.

Son égo se remit en mode marche quand l'autre garçon lui dit qu'il avait raison. Un sourire vainqueur prit place sur ses lèvres. Piégé, il avait réussi. C'était rassurant de voir qu'il n'était pas le seul à parfois parler sans réfléchir. Il était parfois difficile de contrôler la moindre de ses paroles, et l'inconnu en faisait les frais.

" Evidemment que j'ai raison ! Mais au moins, cette erreur vous aura appris que nous ne sommes pas si semblables que ça. Seulement vous n'aviez pas totalement tort, ce n'est pas mon genre de me dévaloriser. Les autres le font assez pour nous, n'est-ce pas ?"

Oui, et ces personnes-là, il suffisait de les remettre bien gentiment à leur place à coup de remarques cinglantes. Place qui se situe bien au-dessous de lui, naturellement. Hors de question de se laissé marcher sur les pieds. Dans ce monde règne la loi du plus fort. Ceux qui se laissent faire sans rien dire sont considérés comme des faibles aux yeux de l'adolescent. Et lui n'est pas de ces gens-là. On l'insulte ? Il fera de la vie de l'importun un enfer.

Il réfléchit quelques secondes aux paroles de l'inconnu. Et il en conclu avec le sourire :

" Oui, où irait le monde si on acceptait la compagnie de gens que nous ne supportons pas ou qui nous laisse indifférent ? Mais peut-être que la solitude peut nous pousser à accepter ce genre de chose. Personnellement, je n'en sais rien, cela ne m'est jamais arrivé."

C'était faux. Il n'y a pas si longtemps, lorsque deux personnes à qui il tenait avaient disparus, Adrian s'était senti seul pour la première fois. Mais il ne s'était pas arrêté à ce sentiment qui le poussait à s'accrocher au passé, et il avait préféré continuer sa route. Orgueilleux, oui, mais pas égoïste. Il n'avait pas été le seul à souffrir de ces décès, alors quand on est plusieurs à avoir mal, on est plus vraiment seul, non ?

Il s'égarait trop, inutile de revenir là-dessus, c'était du passé, c'était loin. Et jamais il ne voudrait reparler de ça.
Il poussa un léger soupire, presque inaudible, avant de retrouver son sourire. Il se pencha imperceptiblement vers son interlocuteur et lui répondit d'un ton malicieux :

"Vous décevoir ? Je ne pense pas. Je saurais vous prouver que je suis quelqu'un digne d'intérêt. De votre intérêt. Encore une fois, seul l'avenir nous le dira. Mais vous, êtes-vous à la hauteur ?"
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMar 28 Oct - 21:22

Ce n’était pas demain la veille qu’il éprouverait le besoin de s’exprimer auprès d’une personne chère à son cœur. Bien sur. Qui, d’abord, aurait pu être chère au cœur de Gabriel ? Un instant, il se trouva réellement stupide de chercher avec tant d’ardeur à prétendre se moquer de tout et de tous, prétendre que personne ne pouvait dérider son joli petit visage glacé. C’était tellement, tellement stupide…Est-ce qu’on pouvait vraiment croire qu’il avait réussi à s’absoudre de toute relations humaines ? Non, soyons sérieux…

Mais ces pensées ne demeurèrent pas longtemps dans l’esprit du jeune homme, comme toutes les idées un peu sensées qui lui venaient a l’esprit, il la relégua soigneusement dans un coin de sa tète. Gabriel n’avait pas envie d’être sérieux…Pas aujourd’hui. Et pas demain, non plus.

L’ensemble des paroles qui suivirent le firent sourire. Mais quel orgueil ! Un instant, le jeune brun douta que sa propre fierté puisse s’exprimer de cette façon, pourtant…C’était l’évidence. Bien sur qu’il pensait qu’il n’était semblable à personne, comme semblait vouloir le rappeler son interlocuteur. Bien sur qu’il niait avoir jamais connu quelque sorte de solitude. La solitude ? Voyons, soyons sérieux, il était trop intéressant, trop séduisant, trop irrésistiblement attractif pour cela. Bien sur. Qui aurait pu lui prouver le contraire ? Il y avait toujours eu un groupe pour s’agglomérer autour de lui et de ses semblables. La solitude, c’était pour les faibles. Tout ce qui ne le concernait pas était forcement réservé aux faibles. Peut être aurait il pu se rendre compte, avec un peu d’application, d’à quel point cette séparation était factice et simpliste. Mais il n’avait pas envie de se rendre compte, pas envie de savoir que la faiblesse appartient aussi à ceux qui parlent bien et qui se servent des autres. Pourquoi faire ? Quel genre de personnes voudrait se rendre compte de ses propres faiblesses ? Il est bien plus intéressant de se moquer de celles des autres…

Un léger rire lui échappa. C’était ridicule. Sérieusement, que pouvaient ils tous deux savoir du pardon, de la faiblesse, de la force et de la souffrance ? Que pouvaient-ils savoir de la solitude ? Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Gabriel voyait effectivement assez bien ses propres défauts. Comme à présent il saisissait l’ampleur de sa présomption. Son regard se posa à nouveau sur l’inconnu et le rire vint mourir sur ses lèvres. Son observation reprit, lente et résolue et un instant, il fut frappée par le fait qu’ils aient tout deux adoptés la même position, à cette différence près que son interlocuteur s’était assit sur la table, l’obligeant à lever les yeux pour l’observer. Un instant il se demanda si ce n’était pas là une action réfléchie, mais se dit qu’il allait sans doute un peu trop loin dans les calculs qu’ils prêtaient aux autres.

« Vous savez, je n’ai jamais pensé que nous étions semblables. D’ailleurs ce ne serait pas là une idée qui m’enchanterait, d’être comparable à quelqu’un…Qui que soit cette personne. »

Il ne se rendait sans doute pas compte qu’il commençait ses phrases par des injonctions du type de « vous savez » ou « vous comprenez ». C’était un type de langage qui, sans doute, ne faisait qu’accentuer son besoin de supériorité. Mais après tout, s’il ne pouvait pas vraiment le percevoir consciemment, sans doute ses interlocuteurs ne le faisaient-ils pas non plus.

« Et puis, ce n’est pas à moi de vous dire si je suis digne ou non de votre intérêt. Mais si vous pensiez que je ne l’étais pas, vous ne seriez plus là, n’est ce pas ? Ceci dit, décevoir ne fait pas partie de mes habitudes »

Non, ce n’était cette fois pas la voix de sa fierté qui parlait. Pas à ce point. Mais il aimait l’accenteur, à la fois pour montrer qu’il en avait conscience, et aussi peut être pour se forger un personnage légèrement dramatique, théâtral et forcément exagéré. Ses yeux éclatants semblaient fixés pour un moment sur son interlocuteur.

« Mais pourquoi donc pourriez vous tenir à me prouver que vous êtes dignes de mon intérêt, dites moi ? »

Susurra t il enfin en prenant un air fort intéressé, le visage légèrement avancé vers son interlocuteur, comme s’il s’attendait à entendre une révélation fulgurante. L’affrontement était presque passé à la discussion métaphysique pour un moment, conduisant l’échange à la limite de l’absurde. Tout naturellement, il revenait maintenant vers le jeu, et le jeu, incontestablement, faisait partie du domaine d’action de Gabriel, qui souriait légèrement. Un instant, son attention se reporta sur son livre, lorsqu’il se rendit compte que sa main libre pianotait doucement sur la couverture. Mais très vite, elle revint sur le jeune homme. Même quelqu’un comme Gabriel pouvait se concentrer un moment, lorsqu’il le voulait vraiment…Et lorsqu’il y trouvait un quelconque intérêt.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMer 29 Oct - 17:16

Etre comparable à quelqu'un...C'était vraiment une pensée désagréable. Tout comme "être semblable". Non, sérieusement, le comparer, lui ? Personne ne lui arrivait ne serait-ce qu'à la cheville. Il y a quelques années, on le comparait sans cesse à son frère, forcément, me direz-vous, c'est normal pour des jumeaux. Mais pour un jeune enfant, c'était assez marquant. Enfin, tout ça pour dire qu'être comparé à une personne, si belle, si forte, et si intelligente soit-elle, était quelque chose de vexant. Mais cela n'empêchait pas quelques ressemblances. Pour le moment, les seules similitudes qu'Adrian avait trouvées entre lui et le jeune homme inconnu étaient leur orgueil. Celui-ci se reflétait dans chacun de leurs gestes, chacune de leurs paroles. C'était bien simple, le maître mot de leur rencontrer était sans aucun doute possible celui-ci. Leurs égos s'affrontaient dans une lutte sans merci. Mais, le temps d'échanger quelques unes de leurs opinions sur des sujets complètements futiles, ils avaient cessé cette petite bataille.

A présent, le jeu avait reprit, et Adrian allait lui montrer qu'il était non seulement digne d'intérêt, mais également qu'il était celui qui possédait le plus de caractère. Si lui avait été orgueilleux au cours de ses dernières paroles, l'inconnu l'était tout autant. Ce n'était pas dans ses habitudes de décevoir ? Tant mieux, à lui non plus. Et pour l'instant, Adrian devait bien avouer qu'il éprouvait un certain intérêt, sinon, comme venait si bien de le faire remarquer son interlocuteur, cela ferait longtemps qu'il serait tranquillement allé lire son livre. L'adolescent se fiait toujours à la première impression que les gens lui donnaient. Malgré le fait qu'il ne se trompait que rarement, une erreur de jugement pouvait toutefois être commise. Lui non plus n'était pas fier jusqu'à la sottise. Et il était bien conscient que personne n'est parfait, pas même lui. Alors, peut être se fourvoyez-t-il. Au final, il finirait peut-être par découvrir que cet homme n'était pas différent des autres. Seulement, pour l'instant, il n'en était rien, alors, autant continuer.

Sa tête quitta l'appuie qu'était sa main, et celle-ci prit place sur la table, permettant à Adrian de garder l'équilibre, tout en se penchant très légèrement en avant, imitant les gestes de son interlocuteur. Il murmura à son tour, en articulent méticuleusement chacun de ses mots :

" Vous vous avancez beaucoup, je trouve. Il se pourrait fort bien que la seule raison qui me pousse à rester en votre compagnie soit que j'attends encore que vous fassiez les vôtres, de preuves. Peut-être que votre conversation et vos manières m'ont intéressé, mais que je ne suis pas encore certain que vous soyez vraiment quelqu'un de particulier."

Suite à ces mots, Adrian vint retrouver sa position initiale, sa tête retrouvant appuie sur son poing fermé, cette fois.
Maintenant, il s'agissait de ne pas se laissé prendre au piège. Aucun faux pas n'était permis, et la moindre faute pourrait lui coûter cher. Il marqua un temps d'arrêt, réfléchissant, cherchant ses mots, comment formuler sa phrase. Il se reprit bien vite, et continua d'une voix légèrement plus haute, répondant ainsi à la question de l'inconnu :

" Voyez-vous, si je vous juge digne de mon intérêt, j'aimerai autant que cela soit réciproque. Mais peut-être est-ce simplement un défis que je me lance à moi-même, qu'en pensez-vous ?"

Une façon de se prouver qu'une personne aussi vaniteuse que lui-même pourrait ressentir de la fascination pour sa personne. Mais, Adrian, toujours égal à lui-même, ne doutait pas un seul instant que si l'autre ne s'intéressait pas encore à lui, il possédait les capacités pour que cela ne sache tarder.

Un instant, il se demanda qui des deux pourrait remporter la victoire de cette bataille. Ils jouaient maintenant sur un terrain qui, visiblement, était leur point fort à tous les deux. Qui prendrait le dessus sur l'autre ? Le plus habile ? Ou tout simplement celui qui avait le plus d'expérience en la matière ? La suite promettait d'être tout sauf ennuyeuse.

Bientôt, il saurait si tout ceci n'avait était qu'une perte de temps, ou si, au contraire, le petit incident du début n'apportait pas que des choses négatives.

D'un geste machinal, il remit encore une fois une mèche de ses cheveux en place. Cela devenait quasiment un automatisme. Il fixa son regard à celui de son interlocuteur pour la seconde fois. Puis, il acheva dans un murmure rauque :

"Pour l'instant, je me vois obligé de vous croire sur parole quand vous me dites que vous n'avez pas pour habitude de décevoir. J'espère de tout coeur que vous tiendrez votre promesse, my dear."
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 0:46

Gabriel soupira légèrement. Il attendait qu’il fasse ses preuves, n’est ce pas ? Ce n’était assurément pas là le genre de choses que le jeune homme pouvait accueillir avec bonheur : Faire ses preuves ? Non, mais pour qui se prenait il, celui la ? Ainsi, il n’était pas certain d’avoir affaire à quelqu’un de particulier ? Quelle notion pouvait-il donc bien avoir du particulier ?

Le jeune homme sembla oublier un instant que ce qu’il appréciait justement dans cette conversation, c’était d’avoir affaire à quelqu’un à sa hauteur. Il se rappela seulement qu’il avait plutôt l’habitude d’être admiré que remis en question. Car c’était bien cela, finalement…L’entourage de Gabriel avait toujours été essentiellement formé de personnes qui l’admiraient parce qu’ils ne le comprenaient pas, et que cela les intriguaient au plus au point. Il n’avait connu que rarement des êtres à qui il devait réellement prouvé sa valeur. Et c’était justement parce que parmi ces rares êtres, il y avait non seulement sa seule véritable amie mais aussi, et surtout, son frère, qu’il n’avait aucune envie de jouer à ce genre de jeu. C’était une chose de s’amuser à voir a quel point son interlocuteur pouvait vouloir garder le dessus. C’en était une autre de devoir prouver quoi que ce soit.

Ses doigts feuilletaient maintenant machinalement les pages de son livre. Un instant encore, son regard resta posé sur son interlocuteur, et soutint le sien, bien sur. Mais très vite, il se reporta sur les nœuds du bois de la table, c'est-à-dire sur rien.

« Vous savez, il se pourrait que je ne veuille pas être le lot d’un défi. »

Murmura t il très bas avec un léger sourire. Tout à coup, il se rendit compte de ce qui le rendait insupportable, de ce qui portait les êtres normaux à le haïr, en entendant la simple injonction de l’inconnu… « My dear »…C’était sa langue, et c’était surtout sa façon de s’adresser aux interlocuteurs qu’il méprisait, avec cette condescendance légère. Dans ce cas précis, l’injonction correspondait parfaitement à la phrase qui l’avait précédé. Ce n’était pas un ton qu’il avait l’habitude qu’on utilise contre lui. Son regard sombre se releva un instant sur l’inconnu. Finalement, il n’avait pas véritablement envie qu’on emploie ses propres armes contre lui. Pas à ce point. Ses doigts continuaient de danser sur la couverture glacée de l’œuvre de Virginia Woolf.

« Je vous en prie… Est-il nécessaire d’ajouter la condescendance à la fierté ? Quel intérêt trouverais-je, moi, à faire mes preuves dites moi ? »

Il fut tenté d’ajouter que, s’il n’avait besoin du pardon de personne, il n’avait pas besoin non plus de son intérêt, à lui. Bien sur, c’était faux et il se rendait parfaitement compte que c’était bien le défi qu’ils semblaient tous deux s’être fixés : provoquer l’admiration de l’autre. Mais cela ne lui convenait pas qu’on emploie contre lui des armes qu’il réservait lui-même à ceux qui n’étaient clairement pas dignes de lui.

Alors, parce que Gabriel était avant tout profondément de mauvaise foi lorsqu’il se sentait piqué, il sentit son intérêt pour son interlocuteur diminuer d’un coup. C’était peut être surtout pour être bien sur qu’il ne s’intéresserait jamais, jamais à quelqu’un qui n’aurait pas pour lui une certaine admiration. C’était peut être parce qu’il était las, plus souvent qu’on ne l’aurait pensé, de son eternel dédain et qu’il n’avait aucune envie qu’il se retourne contre lui.

« Faites donc plus attention aux mots que vous employez, et évitez donc de parler de promesses. C’est ridicule. »

Le sourire léger qui restait accroché à ses lèvres masquait trop mal l’évident froissement qu’il exprimait. Et alors, quoi ? Oui, bien sur, il considérait la vexation comme une faiblesse qui ne démontrait que trop qu’on n’avait pas été capable de se prémunir contre une attaque. Certes, et c’était également sans doute l’opinion de son interlocuteur. Il l’avait eu, n’est ce pas, c’était bien lui qui avait commis la première erreur ?

Peut être. Mais son mépris de la tiédeur était bien supérieur à tout ce qu’il pouvait ressentir d’autre. Oui, clairement, il avait été froissé, et le fait que cela puisse lui faire perdre leur petite bataille de fierté lui était totalement égal.

« Quant à moi, voyez vous, j’estime que vous employez un langage qui considère un peu trop comme acquis le fait que vous obtiendrez mon intérêt d’une façon ou d’une autre. Je n’aime pas beaucoup qu’on présume de mes réactions, vous vous en êtes aperçu, n’est ce pas ? J’espère de tout cœur que vous comprenez mon point de vue. »

Le léger dédain qu’il exprimait en reprenant les paroles de son interlocuteur qui l’avaient tellement piqué était totalement imperceptible dans son murmure très bas. Le jeu était parti sur une pente qu’il trouvait bien trop glissante pour lui. Un instant, il craignit que l’inconnu ne se lève de sa table et ne le laisse en tète a tète avec Woolf et son orgueil pincé. Mais cette même fierté le poussa à écarter cette idée. Qu’est ce que cela pouvait bien lui faire ?

Gabriel connaissait ses fautes sans s’excuser, oui. Mais il pouvait se mentir longtemps sur l’intérêt qu’il pouvait porté à autrui et la mauvaise foi dont il faisait preuve contre lui-même était sans borne. On ne s’avoue pas si facilement qu’on n’est pas uniquement intéressé par sa petite personne. Surtout lorsque comme lui, l’égocentrisme est sa principale arme contre le monde.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 17:41

Visiblement, l'inconnu n'avait pas apprécié sa façon de parler. Tant mieux, puisque, d'un côté, c'était à peu près le but recherché. Que l'autre se rende compte qu'il n'avait pas à faire à un banal étudiant, à l'une de ces personnes communes qui semblaient tant l'ennuyer. Oui, Adrian voulait lui montrer que son interlocuteur avait en face de lui une personne à sa hauteur, qui ne ploierai pas si facilement devant lui. Sans doute l'autre n'avait pas l'habitude de rencontrer ce genre de personne, lui non plus. C'était très certainement cela qui rendait cette rencontre intéressante. Mais à vrai dire, l'adolescent non plus n'était pas sûr que ce fussent ce qu'il voulait. Il y avait tout de même une chance, si minime soit-elle, qu'il se laisse lui aussi prendre au piège. Oui, il risquait même de tomber de haut, de très haut. Peut-être avait-il lui aussi oublié à qui il s'adressait.

Mais il attendait et espérait un retour de force de la pars de son adversaire, car c'est bien ce qu'ils étaient. Adversaires. Et le "jeu" était une bataille, une lutte. Et il se devait de rappeler à son camarade de jeu qu'ici, il ne gagnerai pas s'il le sous-estimait. Etait-il parvenu à le lui faire comprendre ? Peut-être pas complètement, mais c'était en bonne voie. Il allait apprendre à son interlocuteur, à défaut de l'admirer, au moins à le respecter à sa juste valeur.

Durant quelques instants, Adrian se demanda comment lui aurait réagis si l'homme face à lui s'était adressé à lui de cette manière si...suffisante, à la limite du mépris. De cette manière dont il parlait aux personne qu'il considérait comme inférieur à lui, comme indigne d'être son égal. Sans doute l'aurait-il mal pris, il se serait même certainement vexé. Et malgré le fait qu'ils étaient si peu semblables, comme il avait été précisé un peu plus tôt dans la conversation, au fond, leur fierté prenait quand même le pas sur le reste. Adrian se doutait donc que son interlocuteur n'était peut-être pas aussi vexé que lui l'aurait été, mais qu'au moins il n'avait pas dû apprécier ses paroles.

L'autre jeune homme soutint son regard quelques instants, puis les reporta sur le bois de la table. N'ayant plus besoin de lier un quelconque contact visuel avec lui, Adrian se pencha en arrière, s'aidant cette fois de ses deux mains pour préserver son équilibre. Son regard se posa sur le plafond, sans vraiment le regarder, les yeux dans le vague. En pleine réflexion. Que pouvait-il répondre à ça ? C'est vrai, quel intérêt pourrait trouver l'autre à lui montrer à son tour qu'il était à sa hauteur ?
Après un petit rire que le jeune homme ne put contenir, il lui répondit, toujours en murmurant :


"Vous n'y trouverai sans doute aucun intérêt. Cela ne vous apportera sans doute rien. Plus qu'un défi à moi-même, c'est un défi que je vous lance à vous. Le relèverez-vous ? Ou craignez-vous de ne pas être à la hauteur ? "

Peut-être tentait-il d'appuyer sur la corde de l'orgueil pour que ses volontés soient accepté. Mais rien n'était moins sûr que sa réaussite.
Il tourna ses yeux vers le principal concerné, puis d'un habile mouvement, il se pencha vers lui. Tentant d'accrocher le regard de son interlocuteur en le fixant droit dans les yeux, il lui susurra :

"Vous avez certainement raison en disant que je considère votre intérêt comme acquis. Mais n'est-ce pas vraiment le cas ? Vous l'avez dit vous-même, si je ne vous intéressais pas, vous ne seriez déjà plus là."

Il s'avança encore très légèrement, pour que l'autre puisse toujours entendre ce qu'il disait malgré ses murmures quasi-indistincts.
Il aurait presque eut envie de rire en entendant son interlocuteur reprendre ses mots. Cela sûrement signifiait qu'il avait vraiment été froissé, blessé dans son amour-propre. Son point de vue ? Bien sûr qu'il le comprenait, puisque à sa place, il aurait agit de la même façon. Mais les choses étant ce qu'elles étaient, il n'était pas à sa place. Et de son point de vue à lui, c'était assez...risible.


" Oui, je le comprends...Mais voyez-vous, en ce moment je le trouve...hilarant. Laissez-moi vous rappelez que vous ne parlez pas à n'importe qui. Si je considère certaines choses comme acquises, c'est que j'ai mes raisons. Je ne sais pas comment s'adresse habituellement les personnes de votre entourage, mais je suis loin d'être comme elles. Je ne suis pas un de ces minables qui n'osent vous tenir tête. Je suis un adversaire à votre taille. Alors, ne commettait pas l'erreur de me sous-estimer."

Gardant sa position intacte, il acheva avec un sourire joueur et ces quelques mots prononçaient d'une voix douce :

" Mais, si cela peut vous faire plaisir, je ne parlerai plus de promesse. Et je ferai attention aux termes que j'emploie. Donc, faites-en autant."
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeJeu 30 Oct - 19:20

C’était quoi, exactement…Ca ? Gabriel leva des yeux incrédules sur son interlocuteur qui cherchait visiblement à saisir son regard. Il se rapprochait, parlait moins fort. Tsss Tsss…Pour les techniques d’intimidation et de persuasion, il avait encore beaucoup de choses à apprendre. Ainsi donc c’était un défi qu’il lui lançait ? Craignait-il de ne pas être à la hauteur ? Un sourire naquit sur son visage, qui s’agrandit, s’agrandit jusqu'à ce que le jeune homme ne prenne même plus la peine de masquer son fou rire. C’était d’ailleurs quelque chose de très étrange que le rire de Gabriel : cristallin, féminin, il exprimait toujours, toujours une victoire. Il était semblable au chant de ses oiseaux qui vous horripilent, sans que vous puissiez dire même où ils se trouvent : c’était quelque chose d’insupportable et d’innarretable.

Lorsque l’inconnu expliqua que s’il considérait son intérêt comme acquis, c’était parce qu’il se trouvait là une évidence, le rire se calma légèrement, jusqu'à venir mourir sur ses lèvres aussi vite qu’il était né.

« Il y a une différence entre la curiosité et l’intérêt, très cher. Quant à vos défis… faites moi plaisir, ne me faites pas rire, cela nuit affreusement à mon image. Vous comprenez je ne suis pas quelqu’un de drôle, je suis plutôt quelqu’un de…Enfin vous voyez…Passons. »

Gabriel s’exprimait avec les mains, et le mépris évident qu’il exprimait par sa légère caricature de journaliste pouvait tout à fait soutenir la comparaison avec celui dont avait fait preuve son adversaire quelques instants plus tôt. De plus, il était étonnant de le voir ainsi jouer avec son image et s’en moquer lui-même. Pourtant c’était bien lui, tout seul, qui avait décidé d’être le mystérieux plutôt que le comique…Un peu comme dans un film de cow-boys, le jeune homme affectionnait les personnalités d’apparences manichéennes. Comme au théâtre, toujours comme au théâtre…

« Laissez mon entourage où il se trouve, vous voulez bien ? Et laissez moi également apprécier moi-même mes prétendues erreurs…Oui, j’oubliais, si vous cessiez un peu de me dire comment je suis sensé agir, réagir et m’exprimer je serais sans doute plus réceptif à ce que vous-même souhaitez me dire. »

La légère dureté qui avait transparu dans ses premières paroles s’estompa jusqu'à ce que ses derniers mots s’achèvent sur une note clairement amusée. Ainsi il considérait être le premier être qui se soit retrouvé face à lui comme digne d’être son adversaire ? Mon Dieu, comme il se trompait…Et comme c’était là trop présumer de ce qu’il pouvait comprendre de la personnalité complexe et instable de Gabriel ! N’était ce pourtant pas lui qui lui avait fait remarqué qu’ils étaient encore des inconnus ?

« Je ne parle pas à n’importe qui, dites vous ? Je vous prie de m’excuser, mais j’avoue ne pas savoir à qui je parle. »

Fit-il remarquer avec une nuance de sécheresse. Ce genre de remarque faisait partie de l’attirail de banalité que développaient les êtres qui gravitaient autour de sa famille. Selon eux, on ne savait jamais à qui on s’adressait. Pour Gabriel, c’était devenu une formule stupide : oh si ! Il savait a qui il s’adressait en regardant toute cette joyeuse bande de charognards : à des parasites. C’est donc parce que son interlocuteur s’était involontairement mis à la place de ces êtres abhorrés que le jeune homme montra une certaine dureté. Aussi, peut être, parce que c’en était lassant d’ignorer le nom de son interlocuteur. L’emploi du nom, cela faisait incontestablement partie de sa rhétorique habituelle…On ne se refait pas.

Longtemps, Gabriel laissa s’installer le silence. Bien sur qu’il soutenait le regard de son interlocuteur, qu’il n’éloignait pas son visage du sien. Mais ce n’était pas là choses qui pouvaient le déstabiliser.

Un instant, le jeune brun imagina que la conversation aurait pu tourner tout autrement, mais c’était sans doute un effet secondaire de leur rapprochement. Enfin passons, l’esprit de Gabriel n’était jamais long à faire des rapprochements parfois plus saugrenus que celui-ci. Et puis surtout, pour l’instant, la question était de ne surtout pas laisser croire à cet orgueilleux qu’il pouvait si facilement le mettre à terre.

Sa tête se reposa sur sa main avec un air amusé. Il sembla réfléchir un instant et se mordit légèrement la lèvre inferieure, un autre de ses gestes habituels.

« Vous savez, je ne voudrais pas que vous vous perdiez, alors permettez moi de vous donner un conseil : vous êtes en train de saisir des armes qui ne m’atteindront jamais. Ne cherchez donc pas ainsi l’affrontement direct. C’est tellement moins amusant. Du moins pas lorsqu’il s’agit d’une…Conversation. »

Lui souffla t il avec un léger sourire. C’était totalement vrai. Les remarques du style de « votre entourage ? Ces minables ? Ah non, je n’ai vraiment rien à voir avec eux… » Ne l’amusaient pas, ou plutôt si, bien sur, le faisaient sourire, mais plutôt pas à l’avantage de celui qui les déroulait. Clairement, Gabriel n’aimait pas ces genres de prises à partie directes juste…Exaspérantes. Son regard resta posé un long moment sur l’inconnu. Bien sur qu’il avait menti sur son intérêt, qui allait évidemment au delà de la simple curiosité. Mais à quoi cela aurait il servi de l’affirmer dans sa fierté qui commençait à déjà le déborder ?

Laissons là la dernière partie de sa phrase, qui entrait parfaitement dans le délire de Gabriel, certes, mais dont il douta lui-même, en la prononçant, qu’elle put être comprise par quelqu’un d’à peu près normalement constitué et a l’esprit…My God, quelqu’un qui n’aurait pas l’esprit dérangé, voilà tout !
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMar 11 Nov - 3:19

Etrangement, Pour Adrian, l'intérêt et la curiosité était deux sentiments très proches l'un de l'autre. Mais sans doute que lui et l'inconnu n'avait pas le même avis sur la question, ce qui ne l'étonnerait que peu. Visiblement, son interlocuteur n'éprouvait que de la curiosité à son égard. Ou il n'admettait tout simplement pas l'idée de s'intéressait à autre chose qu'à son nombril ? Question à laquelle Adrian aurait bien aimé pouvoir répondre. Seulement, il en était incapable. De toute évidence, il avait très mal joué sur ce coup-là. Attaquer directement son adversaire n'avait clairement pas été la meilleur idée qu'il avait eut. Comment rattraper cette énorme gaffe ? Et s'il se trompait sur les réactions de son interlocuteur, comment pouvait-il espérer prendre le dessus ?
Non, vraiment, il se posait trop de question. Il suffisait de faire confiance à son instinct, et même si cela lui en coutait, il devait éviter de réfléchir trop longtemps à ses paroles. Inutile de trop s'en faire. Après tout, ce n'était qu'une conversation comme une autre, n'est-ce pas ?
Enfin, cet homme-là était facilement irritable. S'ils n'avaient pas commencé à engager ce combat, peut-être se serait-il montré plus aimable. Mais ça, rien ne pourrait le prouver, et Adrian avait un gros doute concernant ce sujet. S'il était aussi désagréable avec toute les personne qu'il rencontrait, cela voulait-il dire qu'il s'agissait en fait d'une sorte de...mur qu'il érigeait lui-même et volontairement ? Ou peut-être n'était-il en réalité qu'un simple orgueilleux comme tant d'autres.

Adrian appréciait beaucoup la gestuelle de son interlocuteur. Quelle personne vraiment méprisante ! Mais il devait bien avouer qu'au fond, cela l'amusait. Sincèrement. Pas de façon méprisable comme le jeune homme en face de lui. A ce propos, le fait de toujours ignorer le nom de son interlocuteur commençait à devenir légèrement...agaçant. Frustrant. Fatiguant. Voilà une conversation bien étrange dans laquelle les deux principaux concernés ignorent le nom de l'autre. Et apparemment, Adrian n'était pas le seul à l'avoir remarqué puisque l'inconnu lui demanda indirectement son nom. Mais Adrian ne le confiait jamais sans être le premier à prendre connaissance de celui de l'autre. Si l'homme en avait assez de ne pas connaitre l'identité de son interlocuteur, eh bien il devrait d'abord décliner la sienne. Ce qu'il ne se gêna pas d'annoncer.


"Eh bien My Dear, ne vous méprenez pas sur mon compte. Je ne prend aucun plaisir à vous indiquer vos erreurs. Mais si personne ne le fait, seriez-vous vraiment capable de les trouver vous-même ? Oh, et en parlant de ça, il est vrai que chacun d'entre nous ignore à qui il s'adresse. Comment s'appelle donc l'étrange personne qui se tient devant moi ?"

La position qu'il s'entêtait à garder étant légèrement désagréable, Adrian préféra se redresser. Et puis, mieux valait s'éloigner. Dans tous les sens du terme puisque comme l'avait si bien dit son camarade, l'affrontement direct était inefficace contre lui. Dommage...Adrian avait toujours apprécié cette façon de faire. Malgré le fait qu'elle soit beaucoup plus risquée. Mais son interlocuteur n'était pas le genre de personne contre qui cette méthode-là fonctionnait. Vraiment dommage...

" Ne m'en veuillez pas et comprenez moi, je déteste plus que tout être sous-estimé. Et puis, j'essaye seulement de vous cerner, comme vous me l'avez si gentiment conseillé. Mais visiblement, ce n'est vraiment pas mon point fort !"

Il ajouta la dernière phrase en riant. Oui, ses efforts de ce côté-là semblaient être vains. Mais il se pensait excusable, vu que ce n'était habituellement pas sa manière d'opérer.

A la deuxième partie de la dernière phrase prononçait par l'autre jeune homme, Adrian ne put s'empêcher d'esquisser un sourire malicieux. Avait-il l'esprit aussi déplacé que ça ? Apparemment oui, car dans ces paroles où toute personne normal ne verrait que de simples mots, lui voyait un sous-entendu complètement...tordu. Mais sans doute devait-il être le seul à s'en être rendu compte. Quoique, l'autre lui avait bien prouvé qu'il ne le connaissait pas, alors, qui sait ? Peut-être que le jeune homme l'avait fait exprès. En tout cas, ça, il n'irait pas le lui demander. Mais Adrian préférait tout de même continuer sur cette voie-là.
Un léger rire s'échappa de sa gorge. Comme quelques instants auparavant, il posa ses deux mains en arrière de façon à garder l'équilibre, et inclina son visage face au plafond.


" Oh, vraiment ? Et dans quel autre genre de combat me conseilleriez-vous d'utiliser l'affrontement direct ? Et que puis-je donc faire pour parvenir à vous atteindre ? "

La dernière question était bien évidemment prononcé sur un ton moqueur. D'une façon désespérée. L'exagération aussi était une sorte de jeu. Il arrivait souvent à Adrian de l'utiliser.
Il pencha la tête vers son interlocuteur, de manière à pouvoir le regarder, un air amusé affiché sur son visage.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMar 11 Nov - 18:33

Le regard éclatant de Gabriel se posa sur son interlocuteur à nouveau. Il ne voulait pas se présenter avant de connaitre son identité à lui, n’est ce pas ? C’était plutôt drôle, peut être un vestige de sa petite fierté que le jeune brun trouvait vaguement mal placée. Le genre de chose que croient les gens maladivement ordinaires : celui qui lève les yeux vers l’autre, celui qui se nomme d’abord, celui qui parle le moins fort, c’est le plus faible. Ou pas. Pour Gabriel, tout ceci n’était que considérations idiotes et préjugés stupides. D’où le fait qu’il laissa son nom s’échapper de ses lèvres avec la lassitude qui s’y attachait toujours : se présenter l’agaçait, c’était toujours la même chose…Sans doute oubliait il qu’il n’était plus chez lui.

« Gabriel. Gabriel Lin. Je tiens à vous faire remarquer que je n’ai pas pour habitude de prendre en compte les erreurs que me désignent les autres. Alors ne gâchez pas votre temps, vous n’ignorez pas qu’il est précieux. »

Sa voix légèrement sèche sous son sourire poli semblait garder le souvenir de son agacement passé. Lorsqu’il continua, pourtant, sa voix avait repris son ton un brin rauque sous le miel.

« Alors ? Puis je savoir si mon nom vous parait suffisamment convenable pour que vous daigniez vous présenter, très cher. Car c’est bien cette question qui se pose, je suppose. »

Fit-il donc remarquer avec un sourire plus affirmé. Convenable ? Son nom n’était pas convenable…c’était grâce à lui, tout simplement, qu’il avait toujours eu tout ce qu’il voulait. Du moins avant, bien sur, d’obtenir tout et n’importe quoi par la force de sa seule personnalité. Du moins c’est ce qu’il aimait penser car, s’il s’en glorifiait amplement en apparence, le fait d’être suivi pour son nom n’était pas l’une des choses qui lui plaisait le plus au monde. De toute façon la question ne se posait pas, n’est ce pas ? Ici, Gabriel Lin n’était personne.

L’inconnu… Du moins pour quelques minutes encore…Lui fit remarquer qu’il cherchait à le cerner, mais qu’il ne semblait pas très doué pour ca.

« Peut être que vous ne devriez pas suivre mes conseils, alors. Il parait qu’ils sont toxiques, parfois. »

Toxiques ? L’humour noir et le cynisme de Gabriel n’ayant globalement aucune limite, il donnait effectivement parfois des conseils…Toxiques. Le remord n’était pas son truc. Ceci dit, ce n’était absolument pas ce qu’il avait présentement fait avec le jeune homme, bien que le simple fait de lui conseiller d’adopter une technique qui n’était pas la sienne n’était pas en soi un bon conseil. Mais il ne relevait que de l’inutilité, alors franchement, il n’y avait vraiment pas de raisons de se plaindre, après tout.

Les souvenirs drôles…Drôles pour lui du moins, des diverses conseils qu’il avait donné et qui relevaient alternativement de l’absurdité la plus parfaite à la claire volonté de nuire se stoppèrent lorsque le jeune homme qui lui faisait face prononça sa dernière phrase.

Un moment, par habitude, Gabriel chercha à savoir s’il devait véritablement trouver dans ces propos le même sous entendu pour le moins vaseux qui avait empli les siens un peu plus tôt. Mais ce questionnement fit rapidement place à un sourire franchement amusé qu’il était rare de voir si franc sur les jolies petites lèvres du jeune homme. Heureusement pour lui, il était difficile chez lui de reconnaitre l’amusement de la moquerie et il aurait vraiment fallu bien le connaitre pour juger qu’il avait laissé son mépris intense de son interlocuteur posé sur la table, abandonné pour un moment.

« A vrai dire, je ne parlais pas de combat. Enfin, tout dépend de votre façon d’appréhender les choses, et il est certain que puisqu’il y a affrontement, il y a une sorte de combat…Quoi que dans affrontement, il y a l’idée de faire face, qui n’est peut être pas totalement adapté a la situation. Non, c’était sans doute une mauvaise métaphore, ne trouvez vous pas ? »

Le regard sombre du jeune homme, qui s’était posé un instant dans le vague revint se plaquer sur son interlocuteur. Il aurait été difficile de savoir s’il cherchait à savoir s’ils avaient réellement usé du même sous entendu, ce qui était loin d’être certain, ou s’il jouait simplement dans la provocation légère. Est-ce que ca avait vraiment de l’importance, après tout ?

Sans doute que pour répondre aux moyens possibles pour l’atteindre, il devrait jouer plus finement…

« Oh, je vous en prie, si je sème des cailloux et que je colle une cible sur mon visage qui, par ailleurs, n’a pas mérité tel traitement, ce ne sera plus drôle. »

Fit il remarquer en s’ébouriffant les cheveux et se balançant légèrement sur sa chaise, sans néanmoins quitter son interlocuteur du regard

« Et puis vous n’avez pas l’air bête… la connaissance nait de l’expérience, dit on, il suffit d’essayer, voyez vous… »

Si son esprit vagabonda à nouveau sur les sous-entendus possibles de sa phrase et sur les vertus reconnues de l’expérimentation en tout genre, il n’en laissa absolument rien paraitre, et son visage avait par ailleurs eu le temps déjà de reprendre cet air impassible qui lui convenait finalement, après tout, peut être mieux.
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeLun 8 Déc - 1:33

Enfin, le jeune homme en face de lui se présenta. Vraiment...Comment avaient-ils put engager une telle conversation sans même se présenter ? Mais la faute était réparée à présent. Du moins, elle le serait bientôt. Et puis, ils se vouvoyaient toujours. Mais ça, Adrian le préférait ainsi. Il avait prit l'habitude, inconsciemment, de ne tutoyer que les personnes qu'il considérait vraiment comme ses proches. Ses amis et sa famille. Si on prenait en compte le fait qu'il ne verrait plus sa famille avant un bon bout de temps et que ses véritables amis étaient...Inexistants. Cela peut paraitre triste, dit comme ça, mais il n'en est rien. Mieux vaux être seul que mal accompagné. Et puis, concrètement, il en avait des amis. Mais si ! Ces gens qui avec qui il parlait de temps en temps et qu'il était censé apprécier.

En ce qui concernait les propos de Gabriel, puisque c’était ainsi que le jeune homme lui avait dit s’appeler, il les trouvaient légèrement…présomptueux. C’est vrai, après tout, les remarques et critiquent que nous font les autres ne sont-elles pas là pour nous permettre de nous améliorer, de nous rendre meilleurs ? A cet instant, en pensant cela, même Adrian ne croyait pas en cette idée. Il n’y avait jamais cru. Les critiques étaient avant tout là pour le rabaisser. Car oui, désigner une erreur est une sorte de critique, non ? Un synonyme. Et si lui ne tenez habituellement pas compte de ces critiques et y répondait vivement, il se doutait bien que son interlocuteur n’allait pas le remercier pour ses conseils. Comme quoi, malgré les dires de Gabriel, ils se retrouvaient sur certains points.


Après un léger soupire, Adrian se passa une main dans les cheveux ; oui on pouvait bien désigner ça comme une manie ; puis reposa son menton sur sa main, semblant réfléchir. Avec son éternel sourire en coin, il ne put s’empêcher de faire remarquer à voix basse, comme s’il ne s’agissait que d’une réflexion qu’il se faisait à lui-même :

« Je pense bien être capable de disposer de mon temps comme je l’entend. Et puis, j’aime assez le gaspiller de temps à autre… »

Quant au « très cher » cette formulation là ne lui plaisait guère. Pourtant, c’était bien en ces termes qu’il lui avait également parlé peu de temps auparavant. Parfois, il ne se rendait pas vraiment compte que ce qu’il disait pouvait être à ce point désagréable. Mais vexer ou ne pas plaire était le cadet de ses soucis pour le moment.

D’ordinaire, c’était tout le contraire. Seules les apparences comptaient et se faire apprécier des autres était vital pour lui. Mais ici, avec Gabriel, c’était assez différent. Lui-même, pour une fois, ne se l’expliquait pas vraiment.

Avec un léger rire, il lui répondit :

« Oh oui, votre nom est tout à fait charmant ! Je l’aime beaucoup. Je vous pense donc digne d’entendre le mien qui est tellement magnifique que seule une poignée de personnes est autorisée à l’entendre ! Sans plus vous faire attendre, je me nomme Adrian Riffel.»

Il posa un doit sur ses lèvres, et après plus ample réflexion, il se reprit, et annonça avec un grand sourire aux lèvres :

« En fait non, j’ai un nom assez ennuyeux…C’est vous dire, même moi je n’en suis pas fan. Mais je pense qu’il y a bien pire ! Oh, et bien sûr, si vous aviez été une belle demoiselle, je vous aurais fait remarquer que votre nom était aussi charmant que son possesseur. Malheureusement, ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ?»

Evidemment, la fin de la phrase était complètement hors contexte, mais Adrian n’avait pu s’empêcher de plaisanter sur ce point là. De plus, il ne disait que la vérité en ce qui le concernait.

Gabriel lui avait finalement dit de ne pas tenir compte de ses conseils car ceux-ci se révélaient souvent toxiques. Bien, Adrian s’en souviendrait à l’avenir. Il n’écouterai plus les bons conseils de ce cher Gabriel. Mais c’était un cas à part, si la première fois il avait fait attention à ses conseils, c’était que la situation l’exigeait. Seulement, une personne comme lui n’écouter rien ni personne. Les conseils des autres, c’étaient comme les critiques, il n’en avait que faire.

Il devait bien reconnaître qu’il avait eut tort. C’était certain que dans un combat où l’issue restait incertaine, il valait mieux utiliser des armes connues. Oui, reprendre des stratégies déjà visitées, c’était sans doute plus sûr. Mais comment faire si l’ennemi et sa nature nous étaient complètements étrangers ?

Question à creuser…Plus tard.

« Bien, j’en prend note. Mais je trouve étrange le fait que, malgré ce que vous me dites là, vous continuiez à donner des conseils. Ne vaut-il pas mieux vous abstenir à partir de maintenant, Gabriel ? »

Oui, vraiment, un très joli prénom. Un délice à prononcer.

Adrian se questionnait tout de même sur le fait que est-ce que oui ou non conseiller de ne plus écouter ses conseils était en soit un conseil ? Très philosophique tout ça…Comme quoi, Adrian avait parfois, voir souvent, des réflexions complètements absurdes. Intérieurement, il ne pu s’empêcher de remarquer qu’au fond, c’était plutôt cette conversation qui devenait absurde. Enfin, devenait…Ne l’était-elle pas depuis le début ?

Sortant de ces…très intelligentes réflexions, Adrian ne se priva pas de donner son avis en ce qui concernait les « affrontements direct » et autres « combats ».

« En ce qui concerne l’idée de faire face, je pense que cela dépend du point de vue de la personne. Un affrontement n’est pas nécessairement un combat comme vous l’entendez. Et, à mon humble avis, plus encore que de « faire face », je dirai plutôt qu’il s’agit d’un « face à face ». Alors non, je ne crois pas que la métaphore était si mal choisie que ça. »

Mais peut-être n’avaient-ils pas compris la même chose ? Hum, Adrian en doutait franchement, mais il préféra passer outre ce sujet. Et l’espace d’un moment, il tenta d’imaginer son interlocuteur avec une belle cible sur le visage. Non, franchement, ça ne lui irait pas. Mais ça serait on ne peut plus hilarant, ce qu’il se garda bien de dire. Donc, toujours un sourire scotché sur les lèvres, il lui répondit :

« Hmm…Oui, je confirme, ce serait une honte. Il y a si peu de beaux visages en ce monde…Pourquoi en gâcher un ? Ce serait un véritable outrage ! Mais soyons sérieux, je ne suis pas de l’avis de ceux qui déteste la facilité. Pour moi, c’est très drôle. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Oh, s’il vous plait, mettez une cible sur votre si joli minois et semez moi des petits cailloux ! »

Il termina sa phrase dans un ridicule ton implorant et des petits yeux larmoyant.

L’instant d’après, il regardait le léger balancement de la chaise et se posa la question existentielle : Que se passerait-il si elle tombait ?

Non, ce n’était carrément pas le moment de penser à ce genre de situation. Secouant doucement la tête, faisant ainsi virevolter quelques petites mèches sur son front, mèches qu’il s’empressa de dégager, il reprit :

« Je vous remercie du compliment, bien que ça n’ai pas l’air d’en être réellement un. Mais avant l’expérience, il faut d’abord connaître la théorie. Et pour cela, ne faudrait-il pas avoir un bon maître ? »


[HJ: Hum...Si il y a quelque spetis problèmes avec la mise en page ou la taille...c'est normal, j'ai des soucis avec mon ordi...Sorry ^^']
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MessageSujet: Re: Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ]   Le silence, pourquoi faire ?[ PV Gabriel Lin ] Icon_minitimeMer 17 Déc - 20:53

Il aimait gaspiller son temps ? Ce fut sans doute à cet instant précis, lorsqu’il entendit cette remarque précise à peine murmurée que Gabriel se rendit compte que son esprit s’était totalement déconnecté de la conversation. Il avait atteint le stade critique. Oh, oui, le jeune brun aimait les longues discussions, il aimait avoir raison et il prenait le temps pour cela mais…Il avait réellement un véritable problème de concentration. Dans ces moments là, lorsque le seul son qui se faisait entendre par-dessus, bien sur, l’eternel flot continu de pensées diverses qui le traversait, était « Plouf…Plouf…Plouf plouf plouf. »….C’était le moment d’agir.

En plein dans ces réflexions pleines d’un bon sens inouï, il entendit néanmoins son interlocuteur se présenter à son tour. Sans bien s’en rendre compte, il répéta le nom qu’il venait d’entendre, bien que cela se limitasse sans doute à un léger mouvement des lèvres. Il aurait pu lui retourner le compliment, c’était un bien joli nom, sans doute un peu agressif, peut être. Pas dans sa langue à lui, ou les « r » ne passaient pas vraiment pour des grognements comme ailleurs. Dans sa réflexion sur la phonétique des prénoms dans 5 langues différentes, il entendit Adrian, puisque c’était définitivement son nom, lui faire remarquer que s’il avait été une fille, il aurait sans doute pu lui faire un autre compliment. Les deux pieds avant de sa chaise firent un bruit mat lorsqu’ils se reposèrent à terre.

La moue légèrement boudeuse qu’il affichait lorsqu’il se leva aurait pu vouloir dire beaucoup de choses, mais elle signifiait surtout, à cet instant, qu’il avait perdu le fil parce qu’il ne s’amusait pas assez et qu’il avait besoin de se dégourdir un peu pour reprendre du poil de la bête. Aussi, bien sur, qu’il était loin d’être aussi sérieux et métaphysique qu’il avait pu le laisser entendre jusqu'à présent. Ce qu’il préférait, c’était la dérision. Et puis, il fallait bien le dire, Gabriel était un joli garçon, tres propre sur lui et parfaitement cohérent dans ses propos. Mais sa tete était le royaume de l’absurde. Par exemple, là, tout de suite, il parcourait les rayons avec lenteur, laissant trainer ses doigts sur les rayonnages. Personne n’aurait pu deviner qu’il le faisait au rythme intérieur d’une musique parfaitement, totalement…Etrange.

« Et bien, puisque c’est une question qui semble vous intriguer et qui par ailleurs semble régler le monde…Non, dear, je ne suis pas une fille. Mais je peux être charmant, si je le veux vraiment. »

Il avait sorti la tete des rayonnages, un livre à la main, mais l’avait à nouveau enfoncée entre les volumes pour finir sa phrase. Ce n’était pas pour cacher ses rougeurs pudiques, non. Mais enfin, inutile de dire des choses absurdes et en plus, de s’exposer à la vindicte populaire ! Il aurait fallu être fou…Il gonfla ses joues. C’était si calme, ici, tellement…Silencieux, God, bien trop pour qu’il puisse le supporter longtemps ! Il retourna de l’autre coté du rayon, peut être par peur que son seul interlocuteur présent ne s’enfuie pendant qu’il ne pouvait le voir ! Ou pas…Bref. Un sourire s’était inscrit sur son visage. Sa main resta un moment dans ses cheveux.

« Mais j’adore donner des conseils ! Vous ne pouvez pas me priver de ce petit plaisir totalement….Sans conséquence, tout de même ? Peut être que j’aime être nuisible, qui sait ? »

Dans son délire hystérique naissant, il fut tenté d’ajouter « peut être que je suis une taupe ! Les ultrasons ! »Mais resta calme, posé et parfaitement normal, comme on pouvait l’attendre d’un jeune homme de la bonne société anglaise. Enfin ! Gabriel Lin savait se tenir, tout de même !

« Vraiment ? Vous préférez la simplicité ? Comme c’est dommage ! C’est d’un ennui. Je n’aime pas ce qui est simple je préfère…La difficulté le défi…C’est tellement, tellement plus intéressant, on s’en lasse tellement moins vite. Et par ailleurs, il m’en faudrait beaucoup pour accepter de nuire ne serait-ce qu’une seconde à mon apparence. Il faut prendre soin de ses armes…Non ? »

Un rire sourd sortit de ses lèvres, comme atténué par les murs eux-mêmes, qui n’auraient su tolérer un ton plus élevé. Oui, oui, c’était drôle, il savait jouer avec les mots, tout ce qu’il disait était sans conséquence. Ce n’était pas comme si…Comme s’il se servait de sa jolie petite tête et de son joli petit cors pour obtenir ce qu’il voulait. Pas comme s’il avait construit l’image idéale à ses yeux et qu’il n’avait absolument aucun problème moral à jouer dessus sans même y faire attention. Sans se fixer de limite.

Un instant, il se rendit compte que son regard était resté bloqué sur les mèches qui masquaient le visage de son interlocuteur. Comme un enfant fasciné par la grande roue…Du moins c’était un peu l’image qu’il en avait dans la tete, avant que le jeune homme ne mette fin à ce désordre passager dans un tic assez semblable au sien.


« Et puis je n’ai pas vraiment un profil de Petit Poucet, pour semer des cailloux dans une grande foret noire…Je pourrais semer…Je ne sais pas…Des petites fleurs, des pâquerettes, ce serait plus décalé, plus second degré plus… »

Il sembla se rendre compte de ce qu’il disait et se passa la main sur le front en secouant légèrement la tete avec un sourire qui était visiblement surtout adressé à lui-même. Il n’arrivait pas toujours bien à assumer ce genre de décrochages. Il avait pourtant besoin d’être ailleurs, de partir un peu dans le coté couleur chamallow de sa petite tete. Cela se révélait sans doute plutôt surprenant pour ses interlocuteurs, souvent trompeur. Gabriel avait souvent ce genre de crise de délire, avec souvent beaucoup moins de retour sur lui-même. Il y avait peu de chose qu’il ne se permettait pas, le plus souvent lorsqu’il se trouvait face à des êtres qu’il négligeait, pour une raison ou une autre. Cela ne le rendait pas plus agréable. Peut être un peu plus atteignable, mais pas plus humain. Son esprit fonctionnait sur le mode de l’absurde, le plus souvent. Cela ne l’empêchait pas de bâtir lentement un grand mur bien solide entre lui et le reste du monde. Qu’il parle de pâquerettes ou du mépris intense qu’il avait pour les autres, cela ne changeait pas grand-chose. Juste le signe qu’il avait besoin de déconnecter son esprit d’un sujet trop sérieux pour son personnage.

Il semblait avoir finit son itinéraire balisé autour de la table, et se hissa pour s’assoir dessus, à coté d’Adrian, alors que celui-ci reprenait la parole. Il haussa les épaules avec un geste vague de sa main, qui retomba d’ailleurs presque’aussitôt sur sa jambe.


« Si. C’en était un…Je veux dire, de compliment. Il n’y a pas tant de personne que cela que je ne trouve pas…Stupide. »

Oui, ca, c’était la pure vérité. La preuve aussi qu’il n’avait aucun complexe à affirmer un jugement sans connaitre aucunement son interlocuteur. Non, non, ce n’était pas le genre de choses qui lui causait des remords. Puisque c’était ce qu’il pensait, quel était le problème ? Un sourire légèrement enfantin s’inscrivit sur son visage, alors qu’il s’asseyait en tailleur au milieu de la table, dans une position certes peu appropriée à une bibliothèque. Mais enfin, ca ne semblait déranger personne, présentement. Et puis il ne se servait pas des livres comme liane pour parcourir la bibliothèque, non plus.

« Mais enfin serait-ce une proposition, Adrian ? »

Demanda-t-il avec un étonnement…Totalement feint, certes, en s’adressant à Adrian…Non, pardon, présentement, au dos d’Adrian. Oh, il n’avait rien contre les dos, il avait l’esprit tres ouvert le petit…Bref. Oui, lorsque Gabriel sortait de ses discussions métaphysiques il devenait le plus souvent…Comment dire…Taquin ? Et un peu plus roucoulant, aussi. Plus le genre à rouler légèrement les lettres du prénom de son interlocuteur entre ses lèvres avec une délectation amusée.
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