A défaut de vouloir faire connaissance avec ses futurs camarades de classe, Sayuri souhaitait connaître l'emplacement de son casier. Elle traversait les couloirs bondés et bien entendu bruyants, à la limite du supportable, d'un pas rapide. Le menton haut, le dos bien droit, elle ne prenait pas garde aux regards curieux qui suivaient son passage.
* Quel cauchemar d'être nouvelle * se lamenta t'elle.
" T'es nouvelle ? " " Tu viens d'où ? " " Tu es en quelle classe ? " " C'est quoi ton nom ? " " Fais attention à bidule " "Machin est trop beau, tu ne trouves pas ? " et autres questions tout aussi sottes les unes que les autres se succèderont, tout au long de ces prochains jours.
Aussi pour éviter cela, Sayuri avancait, hautaine, les sourcils fronçés, le visage fermé défiant quiconque de l'approcher.
Cela aurait sans doute réussi, si elle avait évité de croiser le chemin d'un jeune homme. Ils se heurtèrent de plein fouet.
Elle ne l'avait pas vu venir tellement elle était absorbée par ses sombres pensées. C'est donc au comble de la surprise qu'elle apercut toutes ses affaires éparpillées à ses pieds. D'une oeillade assassine, elle fixa l'importun, vraisemblablement responsable de cette situation.
" Hé bien ! " grinça Sayuri.