Quand le stress peut monter au plus haut point... [Libre]

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Le soleil rayonnait sur le lycée Shimizu, établissement réputé de la ville de Nagoya, au loin de la cours, une jeune fille de taille moyenne marchait doucement tout en regardant l'espace autour d'elle. C'était un peu nouveau, et cela changeait de l'énorme maison auquelle Yû habitait avec sa famille distante, en effet, avant d'être envoyée ici, la jeune fille poursuivait des cours par courriers et restait cloîtrée chez elle à bouquiner les livres plus ou moins compliqués des Shirasaki. Une intense reflexion germa alors dans l'esprit de l'adolescente qui fit quelques pas en avant mais s'arrêta tout d'un coup pour contempler l'énorme espace scolaire qui se présentait face à elle. Elle resta en fait intimidée d'être dans un monde nouveau, tremblante un peu, une légère brise passa sur son petit visage, faisant voler en même temps ses cheveux bruns avec quelques mèches noués avec de petits rubans rouges. Passant sa main dans devant ses yeux pour dégager un peu sa frange de couleur marron, cachant sa vue.

- C'est.. C'est grand.

Disait-elle à elle-même, et clignant un peu des yeux pour voir la grandeur des batîments. Une entrée, une cour et un jardin fleuri, l'école Shimizu se présentait comme être un établissement réputé et cela se voyait bien, des élèves marchaient et parlaient en même temps, cela fit sourire la jeune Yû qui espèrait vite se faire des amis, cependant, elle n'osa s'approcher de personne, de peur de se faire rejeter. Elle ne connaissait pas vraiment la structure du monde hors de sa maison, elle n'avait pas du tout l'habitude de parler avec franchise aux autres, à part à ses domestiques, ou majordomes, mais maintenant c'était fini. Elle était lycéenne dans cette grande école, et il fallait y arriver pour réussir !

Cependant, Yû décida d'aller s'asseoir sous un cerisier en fleur, regardant les gens passaient.

- Je devrai peut-être commencer à être ouverte à tout le monde..

Elle avait tout de même peur.

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Il était dix heures et demie quand les élèves du lycée Shimizu firent leur entrée dans la cour de l’Ecole. Les cours allaient commencer dans une demi heure et les élèves s’étaient organisés en petits groupes et discutaient gaiement. Tous ? Presque… Un jeune garçon passa la porte d’entrée, seul, et alla s’adosser contre un mur, toujours seul. Il portait un jean et une chemise à carreaux grises, les trois boutons du haut laisser ouverts.

Ce jeune garçon, c’était moi. J’étais nouveau, mes parents venaient de déménager et m’avait privés de mon beau Pays qu’était le Danemark. Ici, pas un endroit où l’herbe était naturel, tout était calculé, tout devait être parfait. Les gens devaient être parfait et obéir pour garantir la perfection du Pays, les ménages étaient parfaits, leurs enfants étaient parfaits, beaux, intelligents, brillant. Je me sentais comme un robot qui devait faire ce qu’on lui disait de faire. Je n’étais pas à l’aise et mes yeux parcouraient la cour, anxieux. Qu’est-ce que je fichais là ? Je ne connaissais personne, tous ces visages m’étaient inconnus et m’effrayaient. Ils semblaient tous être heureux et comme des poissons dans l’eau lâchés dans cette cour gigantesque.

J’observais chaque élève les uns après les autres quand une jeune fille capta mon regard plus que les autres. Elle était seule elle aussi et à la voir observer les bâtiments comme elle le faisait, elle devait surement être nouvelle aussi.
Curieux, je la regardai sous toutes ses coutures. Elle devait avoir à peu près le même age que moi et ses cheveux châtains lui arrivaient au milieu du dos. Elle les avait noué par un ruban rouge et les seules mèches de cheveux qui cachaient son joli visage ne faisaient qu’accentuer le mystère de cette jeune et solitaire inconnue.

Après quelques secondes d’admiration des lieux, celle-ci se décala et alla à l’opposé d’où je me trouvais. Elle s’installa sous un cerisier en fleur et fit la même chose que moi. Elle attendit. Je n’arrêtai cependant pas de la fixer. Elle m’intriguait et son visage si parfait (comme le voulait ce collège apparemment) m’attirait. Et c’est en silence que je continuai ma contemplation, j’aurai put rester des heures ainsi à l’observer de loin mais tout d’un coup, sans crier garde, elle tourna la tête et son regard bleu océan me transperçât, elle me fixait à son tour et ne semblait pas prête à lâcher. Le petit jeu allait durer. Elle me fusillait du regard, profitant de temps en temps de l’occasion pour me dévisager et faire l’inventaire de ce que je portais, je n’osais pas la quitter des yeux. Je devais la regarder et ne pas lâcher.

Quand…

- Ouch…

Quelque chose venait de me tomber dessus. Une jolie fille blonde et plus jeune que moi venait de trébucher et s’était retrouver dans mes bras, elle se releva, toute rouge et dit confuse :

- Euh … Salut, excuse-moi, j’ai trébuché…

Je lui souris pour lui dire que tout allait bien mais ne la regardai pas, mes yeux cherchaient l’étrange jeune fille du cerisier, elle avait disparut. Je me mordis la lèvre supérieure en maudissant la jeune blonde d’avoir rompu le jeu mais me retournai ensuite vers elle et annonça :

- Il n’y a pas de problème, ne t’inquiète pas.

La jolie blonde rassurée, me fit un dernier sourire puis s’en alla. Je me radossai alors contre le mur.

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Cela faisait quelques longues minutes que Yû était sous le cerisier en fleurs, assise contre le tronc à observer les élèves, professeurs passer devant elle, à parler, à rire. Cela fit quand même apparaître un léger sourire sur les fines lèvres de la jeune adolescente qui aimait voir ce genre de scène se dérouler devant elle, des personnes qui étaient joyeuses, voilà ce qu'elle aimerait connaître au moins une fois dans sa vie, et que ce ne soit pas une pure illusion, par pitié, pensa t-elle en se rappelant du coup bas que la domestique, qui l'avait prise sous son aile lorsqu'elle était encore plus jeune, lui avait fait subir, juste pour pouvoir subtiliser l'argent de la grande famille des Shirasaki. La gentillesse était peut-être une bonne qualité mais pouvait se révéler être un vilain défaut, la preuve, il fallait maintenant pouvoir cerner la vraie, les gens qui se montraient aimables l'étaient-ils vraiment ?

Yû se devait de faire face à ce genre d'illusion désormais. Elle eut un petit regard triste, et c'est en tournant son regard qu'elle croisa celui d'un jeune homme adossé à un mur, adolescent sûrement mais semblait peut-être un peu plus âgé qu'elle d'une année. Il était beau, assez ténèbreux, et il ne la quittait pas des yeux, d'ailleurs, elle non plus. Elle ne pouvait détacher son regard du sien, et elle ne savait pas pourquoi. Il l'intriguait mais en même la faisait peur, jamais, on ne lui avait fixé de cette manière. D'ailleurs pourquoi? La fixait t-on parce qu'elle était jolie? Non! Sûrement, parce qu'elle était une riche fille et qu'elle devait finir ses jours seuls car les gens aisés avaient l'habitude de toujours avoir tout et commander les autres, car ils sont de très hauts gradés.

- Que.. Mais, je ne suis pas comme ça..

* S'il te plaît, qui que tu sois, ne pense pas ce genre de chose. *

Elle venait de le penser fortement, et fermant ses yeux quelques minutes, elle les réouvrit pour voir le jeune homme qui la fixé avoir une sorte d'interraction avec une petite fille blonde qui partit vite fait bien fait.
Entre temps, Yû s'était levée, inquiète de l'état de cet inconnu, il ne l'avait pas vu partir, car elle venait d'arriver juste derrière lui. Elle avait un peu peur mais se devait de faire des efforts pour faire le premier pas, et aussi, ce jeune homme l'intriguait beaucoup.

- Excusez-moi ... J'espère que vous n'avez pas eu mal.

Elle eut un sourire, doux et agréable à regarder.

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Adossé contre le mur froid qui servait de cloison entre le lycée et la ville, je repensai à cette mystérieuse jeune fille. Nous nous étions regardés pendant plusieurs minutes, de loin. Nous avions observé les moindres gestes de l’autre et tout cela sans aucune raison. Puis, elle avait disparut on ne sait où.

- Excusez-moi…

J’étais tellement plongé dans mes pensées que la douce voix féminine qui venait de ma droite me fit sursauter. Je me retournai vivement et découvrit, à ma plus grande surprise, la même jeune fille qui faisait le sujet principal de mes pensées. Elle me fit un sourire agréablement doux et fascinant à regarder et continua :

- J’espère que vous n’avez pas eu mal.

Je mis quelques secondes à détacher mes yeux de la fine bouche de la jeune fille et à comprendre de quoi elle parlait. Puis, pour ne pas parraître trop stupide je suppose, je me mis a parler. Quelque chose du genre :

- Euh… Salut… Bonjour… Nan, nan, ça va … pas de mal.

Catastrophe et fin du monde ! Qu’est-ce qu’était ce charabia incomprehensible ? Je souris un peu en levant les yeux au ciel puis repris –d’abord pour moi- :

-1, 2, 3, 4 ! Je disais donc que ça va, je n’ai rien eu. Merci.

Je me passai alors la main droite dans les cheveux en essayant de calmer mon cœur trente seconde. Puis, quand le calme revint enfin, je regardai la jeune fille dans les yeux –ses yeux sont encore plus magnifiques de près !- et lui demanda ensuite :

- Comment t’appelles-tu ?

Invité

Yû fut soulagée du fait que le nouveau lycéen n'ait rien, quand même, recevoir par surprise une petite fille blonde dans ses bras, ce n'était pas tous les jours, ou peut-être l'avait-elle fait exprès? Peu importe, elle venait de partir, et cela avait inquiété la jeune adolescente qui élargissa son petit sourire, rassurée que Raphaël n'eut reçu un petit coup, suite à cette étreinte forcée.

Elle ne savait plus quoi dire puisque la réponse venait d'être donné jusqu'à ce que le jeune homme baragouine quelques mots que Yû ne put avoir l'avantage de comprendre. Elle pencha sa tête sur le côté et eut un petit regard interrogateur, balançant de quelques peu ses petites mèches brunes qui descendaient au long de sa joue cachant à moitié son visage fin.

La jeune fille se remit alors convenablement en place, c'est à dire face à son interlocuteur, le voyant essayer de se reprendre pour pouvoir enfin bien parler, Yû ne put s'empêcher de piquer un rire, car son comportement l'amusait. Il avait l'air d'être aimable, ou même honnête mais elle se devait d'abord de le connaître, et en plus, elle avait fait le premier pas pour pouvoir avoir une conversation avec quelqu'un du lycée réputé de la ville de Nagoya. Elle se sentait tout de même détendue après avoir su qu'elle avait fait l'effort d'être ouverte aux autres.

Un peu timide sur les bords, elle osa tout de même le regarder avec ses yeux bleus profonds. Lui, il la tutoyait déjà, mais Yû en était -pour l'instant- incapable, elle se devait se montrer polie.

- Je m'appelle Yû, Yû Shirasaki. Et vous ?

Une légère brise passa et fit voler les longs cheveux bruns de l'adolescente qui en retint une bonne partie avec sa petite main.

- Ah..

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La jeune fille rigola de bon cœur lorsque je cafouillai une première fois. Tant mieux, me dis-je, je la faisais au moins un peu rire et ne passais pas (trop) pour quelqu’un de complètement taré. Je la regardai alors une nouvelle fois, plongeant mes yeux gris dans les siens. Elle dit alors, ne me quittant pas des yeux :

- Je m’appelle Yû, Yû Shirasaki. Et vous ?

Elle me vouvoyait, je n’avais pas encore remarqué. Je haïssais ça. Paraissais-je si vieux pour que l’on me confonde avec un surveillant ? Je lui souris alors un peu en repensant a son prénom. Yû. Court et joli. Pas du tout le genre de prénom que je connaissais au Danemark mais je le trouvais agréable et il lui allait si bien… Bref, elle attendait une réponse ! Le silence se faisait un peu trop long et je dis du ton le plus naturel possible :

- C’est très joli comme prénom, Yû. Moi, je m’appelle Raphaël, Raphaël Darck. Et je t’en pris… Arrêtes de me vouvoyer, j’ai l’impression de prendre 25 ans dans les dents à chaque fois.

Je lui fis un sourire amical et en profitai pour la regarder encore un peu plus. Puis, une légère brise brisa le silence, les cheveux châtains de la jeune fille volèrent ça et là et elle laissa échapper un petit cri de sa fine bouche. Je m’approchai un peu et de ma main droite, je remis les quelques mèches rebelles derrière son oreille et lui souris.

C’est alors que je sentis une goutte d’eau tomber sur mes cils, je les battis un peu pour la faire partir et regardant pendant quelques secondes le ciel, j’ajoutai sérieusement :

- Il va pleuvoir, allons-nous mettre à l’abri.

Lui tendant la main pour qu’elle ne me perde pas dans la foule de gens qui se dirigeait vers les bâtiments, je m’élançai vers le préau. Cependant, je le voyais se remplir à une vitesse folle et il allait sûrement être bien de trop bruyant pour discuter, je fis alors demi-tour, ne lâchant pas la main de la jeune Yû, je lui annonçai alors en marchant de plus en plus vite, l’eau dégoulinant de mes cheveux :

- Il y a trop de monde sous le préau, je connais un endroit où nous serons mieux et au sec !

Je passai alors les portes de l’Ecole, je sentais, même de dos, la curiosité de la jeune fille grandir et je l’attirai vers moi pour qu’on arrive plus vite à destination. En quelques minutes, nous finîmes par arriver. L’endroit dont j’avais fait allusion, n’était autre qu’un petit préau de 5 m², collé aux murs de la cour. Nous entrâmes pour nous mettre au sec et je lui dis alors avec un sourire, en lâchant sa main :

- Voilà, j’avais repéré ce lieu en arrivant. Nous sommes au sec et sans brouhaha permanent dans nos oreilles.

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Yû n'avait même pas le temps d'analyser les réponses du jeune Raphaël que maintes et maintes actions de sa part s'enchaînèrent. Tout d'abord, son prénom, heh? C'était la première fois qu'elle l'entendait, peut-être était-il courant dans la vie mais vu qu'elle ne pouvait jamais sortir de sa grande maison jusqu'à maintenant, elle commençait à connaître de nombreuses choses et des nouvelles.

Ne pas le vouvoyer ? D'accord, comme il le voulait. Yû avait l'habitude de le faire aux inconnus pour être polie au début mais puisqu'il le demandait, elle pouvait maintenant le tutoyer tranquillement sans se faire passer pour une mauvaise personne.

[ Yû, tu es une mauvaise fille. Tous ceux que tu rencontreras te feront du tort comme tu l'as fait à la grande famille. C'est pour ça que .. ]

Cette phrase résonnait dans son esprit pendant que le vent faisait voler une bonne partie de sa chevelure brune, tant mieux car son regard venait d'être rempli de doutes et de regrets. Elle ne connaissait pas encore très bien Raphaël et pourtant, elle le trouvait aimable ainsi qu'honnête, d'ailleurs, lorsqu'il l'aida à remettre ses cheveux en place, elle sentit sa main froide quelque peu mais elle ne put s'empêcher de rougir, les joues un peu rosie, elle espèrait qu'il ne l'ait pas remarqué, la catastrophe sinon.

- Oui, d'accord, je vous .. Enfin je ..

La Shirasaki n'eut le temps de finir sa phrase que quelques gouttes tombèrent du ciel qui se recouvrit très vite par des nuages de couleur gris et ténèbreux, Raphaël en avait profité pour lui prendre sa main et l'emmener dans un endroit sec et calme. Passant par le grand hall bondé pour enfin arriver dans un préau où il n'y avait encore personne.
D'ailleurs les deux jeunes gens, trempés se devaient de vite réchauffés, sinon maladie et tout le tralala. Yû lâcha la main du jeune lycéen et frotta ses yeux, l'humidité brouillait un peu sa vue et elle sentait que ses longs cheveux étaient très mouillés, sa robe de même mais elle fit l'effort de prendre un bout pour l'essorer.

Elle eut d'ailleurs un nouveau sourire, à peine avoir rencontrer Raphaël qu'elle avait l'impression de s'amuser en sa compagnie. Elle tourna son regard vers celui-ci.

- Heu .. Enfin, je disai. Je te tutoierai, aucun problème.

La Shirasaki enchaîna alors.

- C'est vrai qu'ici c'est calme, dommage qu'il pleuve .. Et enchan.. Atchoum..

Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'elle éternua d'un coup, un peu frigorifiée par la pluie alors que vu la chaleur qui y régnait cela devait lui faire du bien.

- Pardon! Je disai donc, enchantée Raphaël. Tu es nouveau ici ?

Yû faisait comme si ne rien n'était, souriant.

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