Première visite au Pensionnat... [ FINI ]

Il ne s'attendait pas à un tel geste venant de sa part, Kenji s'était brusquement rapproché, Riku tressauta sur l'instant, il ne l'avait pas prévu. La proximité entre leurs deux visages était telle qu'il pouvait sentir le souffle de Kenji sur sa peau. Il fût bien forcé de lever les yeux vers lui lorsqu'il saisit son menton. Un frisson le traversa en entendant ses mots, cette voix.. il n'aurait jamais pu imaginer l'entendre de la bouche de Kenji. Et il se sentit revivre à ces mots.

Il n'était même plus capable de réflechir, il était pris entre deux sentiments. Celui de reculer, ça ne faisait qu'une journée qu'ils se connaissaient, il pouvait très bien avoir peur, se tromper. Son genre ? Il ne vivait pas avec tous les jours pour le moment, peut être finirait-il par l’exécrer. Et ça risquait de devenir la hantise de Riku.
Et en même temps, cette envie insatiable de lui céder. Se laisser aller. Après tout pourquoi ne le ferait-il pas ? Il se sentait bien avec lui, l'alcool amplifiait son euphorie, sa joie.. ils verraient par la suite.

Riku murmura son nom dans un souffle, puis passa ses bras autour de son cou et l'une de ses mains alla se glisser dans ses cheveux qu'il agrippa doucement. Son coeur battait la chamade, il se demandait si Kenji ne le sentait pas contre sa propre poitrine. Finalement, il se laissa complètement aller, posa ses lèvres contre les siennes et ferma les yeux. Il y avait du monde dehors, mais il s'en foutait, tant que Kenji ne le repoussait pas, rien ne comptait d'autre. Pourvu qu'ils ne croisent pas des personnes du lycée dans cette rue, mais au pire, il finirait bien par s'assumer. Il n'avait plus le choix.

Riku passa ses bras autour de son cou, Kenji se laissa aller à son étreinte. Ce n'était pas son genre de se laisser aller de la sorte à la vue de n'importe qui et avec un inconnue... Enfin Riku n'était pas vraiment un inconnue cependant Kenji ne connaissait rien de lui.
Il aimait le contact avec les lèvres de Riku, sentir son coeur battre. Mais le monde autour les gens qui les observaient le mettait mal à l'aise. Il repoussa légèrement Riku sans que leur étreinte ne se brise.

" Riku ... ", souffla t-il, " hum... désolé mais les gens autour... ",

Il passa sa main dans ses cheveux pour illustrer sa gène.

Kenji mit fin à leur baiser, il défroissa son haut. Il prit la main de Riku la pressa légèrement avant de la relâcher. Il prit les devant silencieusement. Il ne savait pas si s'être autant laissé aller avec Riku avait été une bonne idée. Ils se connaissaient à peine. Ils ne connaissaient que son nom et son prénom, pas même son âge. Pas grave, il s'en occuperait demain pour l"instant il voulait profiter de l'instant présent. Enfin, il voulait seulement retourner sur le campus et dormir. Il était épuisé.

Il voulait également demander la signification de l'étoile qu'avait Riku avait sur le visage, il s'y connaissait en tatouages ses bras en étaient couverts et ils avaient chacun une signification bien précise. Oui, tout les tatouages ont une signification.

Ils arrivèrent enfin au lycée.

" Moi je vais m'allonger... peut-être que tu voudras en profiter pour visiter le campus... "

Finalement, Kenji mit rapidement un terme à leur baiser, ce qu'il acceptait parfaitement. En effet il y avait du monde dehors, et ça le dérangeait surement plus que lui. Il rentrèrent main dans la main sans se préoccuper des quelques regards indiscrets. Riku se sentait plus léger, joyeux, l'euphorie l'envahissait peu à peu. Pour un peu il aurait sourit béatement, mais il savait se contrôler tout même.

Une fois arrivés, Kenji lui dit qu'il allait s'allonger. Il avait peut être besoin de réflechir, mais Riku avait un coup de barre, sûrement à cause des quelques verres qu'il avait pris. Il acquiesca avec un léger sourire.

"Moi aussi j'ai besoin de me reposer, je te suis !"

Ils retournèrent ensemble dans leur chambre, une fois arrivés, Riku décida de se mettre à l'aise. Retirant ses chaussures, puis il enfila un tee shirt plus ample et se débarassa de ses quelques bijoux qu'il déposa sur la table de nuit puis s'allongea dans son lit et soupira d'aise. Il ne savait pas trop si il devait reparler de leur baiser, peut être avait-il dérangé Kenji, il préférait qu'il fasse le premier pas. Il se glissa sous les couvertures et ferma les yeux, épuisé. Il ne lui faudrait pas longtemps pour sombrer dans un sommeil profond. Il aurait bien engagé la conversation, mais il voulait vraiment que ce soit Kenji qui fasse le premier pas cette fois-ci et pas lui.

Ils montèrent à leur chambre. Riku s'était changé. Il était allongé dans son lit.
Kenji retira son haut et c'est torse nu, laissant apparaitre ses cicatrices ainsi que ses bras couverts de tatouages, qu'il alla s'allonger sur son lit. Il regardait le plafond silencieux. Il pensait à ce baiser. Que lui avait-il prit de laisser Riku l’embrasser de la sorte en pleine rue. Ils ne se connaissaient à peine. Il jeta un coup d’œil à Riku, il avait les yeux clos. Surement c'était-il endormi. D'ailleurs, Kenji ne trouvait pas le sommeil c'est pourtant lui qui avait envie d'aller se reposer.
Pourtant, à cette instant il n'avait envie que d'une chose , voir à quoi ressemble la bibliothèque de cette établissement et plus particulièrement la section poésie et théâtre. Oui, Kenji appréciait la poésie et également le théâtre enfin principalement les monologues. Il saisit une chemise propre puis remit ses chaussures.
Devait-il prévenir Riku avant de partir ? Oui, il valait mieux le prévenir avant de quitter la chambre, il pourrait ce faire du soucis... Enfin pourquoi se ferait-on du soucis pour quelqu’un que l'on ne connait à peine.
Riku approcha sa main de l'épaule de Riku, ça ne lui plaisait pas de le réveiller mais il le fallait. Il posa délicatement sa main sur l'épaule de son camarade de chambre pour ne pas le réveiller brusquement.

" Hey Matsuura ... " chuchota t-il d'une voix suave " Je vais faire un tour... donc à plus "

Il prit sa veste, sourit une dernière fois à Riku avant de sortir en prenant soin de refermer délicatement la porte derrière lui. Il lâcha un long soupir. Il passa devant une cabine téléphonique. Il lui faudrait appelé son père. En pensant à lui une puissante haine refit surface au fond de lui, il prit la décision de remettre ça à plus tard.

Riku commençait à s'endormir lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule. Il ouvrit un oeil et se retint de pousser un cri d'effroi en voyant la quantité de cicatrices recouvrant le torse de Kenji. Etait-il un enfant battu, maltraité ? Il garda cependant son calme et hocha la tête quand il lui dit qu'il allait faire un tour. Il comprenait qu'il est besoin de se changer les idées après ce qu'il venait d'arriver.

Il attendit que Kenji soit sorti de la chambre pour se redresser et resta assis dans son lit, pensif. Il commençait à appréhender la suite des évènements. Peut-être avait-il commis une grave erreur en l'embrassant. C'est vrai qu'après tout ils ne se connaissaient même pas. Et Riku ne voulait pas qu'il pense que c'était une vraie catin qui cherchait juste à coucher avec et ensuite le jeter. Oh non, pourvu qu'il ne pense pas ça, il n'était pas comme ça non ! Ils devraient en parler tout à l'heure. Mais comment ? Il verrait, il improviserait... Non il devait lui dire maintenant. Ou attendre... non il allait attendre. Ils avaient passé suffisament de temps ensemble ce matin, et son colocataire avait sûrement besoin de réflechir.

Riku jeta un coup d'oeil aux affaires de Kenji, il aurait bien aimé fouiner dedans curieux comme il était. Mais ça ne se faisait pas. Par contre il voulait lui demander pourquoi toutes ces cicatrices et ces tatouages. En attendant, il récupéra un livre dans son sac et se mit à bouquiner. Mais ça ne dura pas longtemps, il était incapable de tenir en place et en même temps trop fatigué. Finalement il se rallongea et laissa échapper un long soupire. Il n'aurait pas dû l'embrasser, quel idiot, mais quel idiot il était ! Tant pis. Il ne pouvait pas revenir en arrière. Il ferma les yeux, et ce n'est qu'après plusieurs minutes qu'il s'endormit. Qui c'est, peut être que lorsqu'il se réveillerait il se rendrait compte que ce n'était qu'un rêve.