Tatsuo Makaron [Testament en cours]

Caractère
« Il y a des hommes qui naissent posthumes »
Nietzsche.
« Nier toute réalité, c’est prendre le risque de l’accepter »
Elodie Price.
Il est des hommes qui naissent posthumes. Il est des hommes qui sont morts-nés, morts-vivants, vivants-nés. Il est des hommes dont la vie est morte, et des hommes dont la mort est en vie. Il est des hommes qui n’ont rien à prouver, qui ne veulent pas prouver, qui ne peuvent pas prouver, qui ne prouvent rien. Il est des hommes qui oublient leur raison d’être, qui n’en ont pas, qui n’en ont pas eu, qui n’en auront pas. Il est des hommes qui ne sont pas.
On ne peut pas dire que Tatsuo était mort, mais on ne peut pas dire qu’il était vivant non plus. On suppose que Tatsuo était en vie, parce qu’on n’ose pas se dire qu’il était juste existant. Tatsuo avait décidé d’être un cadavre. L’immobile que l’on croit dormir, est bien réveillé. Ses yeux sont ouverts et, tandis que vous l’observez, le croyant plongé dans les bras de Morphée, il sait que vous êtes là. Passivité.
Tatsuo aurait pu être un rebelle, s’il avait eu la volonté de se rebeller. Mais ce n’était pas son genre. Tatsuo pensait à mourir, mais surtout, il pensait à laisser les choses passer.
« Le plus important, dans cette vie, c’est de regarder le film, de ne manquer aucun détail. »
Tatsuo Makaron.
Il est des hommes qui naissent morts. Il est des hommes qui meurent vivants. Il est des hommes qui ne savent rien, qui savent tout. Il est des hommes qui sont des enfants, et des enfants qui sont des vieillards. Il est des maisons où la lumière est claire, et il en est où l’ombre est bleue. Il est des ombres qui éclairent, et des lumières qui aveuglent. Il est des hommes qui oublient.
Tatsuo voyait la vie comme une pièce de théâtre personnelle. Chacun possède sa propre scène, chacun y est seul, mimant ses joies et tourments. Il n’y a pas de public dans la salle sombre… Ou peut-être que si. Peut-être que ces ombres floues là-bas ne sont pas la dernière rangée de fauteuils vides, mais quelques monstruosités se tenant à l’écart des projecteurs, attendant l’extinction des feux pour se précipiter vers la scène. Il est un endroit que la lumières fuit comme la peste. Il est des choses que l’on ne peut voir que dans le noir.
« Je n’ai pas peur de la mort. Je l’attends. Avec patience, car je veux profiter du film : mais je me demande bien ce que je verrais, quels spectateurs seront assis auprès de moi, lorsque l’ombre s’allumera. »
Tatsuo Makaron.

Il n’est pas dit que Tatsuo ne ressente pas de sentiments. Il n’est pas dit qu’il ne soit pas capable d’Amour. Mais ils sont bien cachés. Enfouis dans un Jardin Secret De Ronces. Et dans le Jardin, dans cette forêt d’obscurité aux arbres froids, en cherchant bien, on pourrait trouver le soulier de Cendrillon. Le soulier de Cendrillon, et plus aucun pied ne rentre dedans. Peu à peu, les sentiments se ternissent, s’amenuisent, pour finalement n’être plus visible. Qui, qui a bien pu mettre son cœur dans cet état, afin qu’il ne puisse plus servir à personne ?
Il est des hommes qui ne meurent pas. Il est des hommes qui n’ont pas vécu, qui ne vivent pas, qui meurent. Il est des hommes qui rêvent.

Physique
Dix lignes minimum ♥

HISTOIRE
Quinze lignes minimum ♥