Pokémon vaincra [PV Takeshi Hizumi]

Il était aux alentours de 20h30, la ville commençait à mourir petit à petit. Les nombreux commerces familiaux fermaient. Les gens se précipitaient pour attraper les derniers bus de la soirée, de peur de rentrer à pieds, sous cette pluie battante.
Uka, quant à lui, marchait lentement, les pieds trainants, les bras ballants, son regard se perdait dans l’immensité du ciel à semi sombre. Ses cheveux mouillés collaient et son visage complètement trempé, et lui cachaient la vue.
Il portait sur son dos un sac remplit de choses inutiles et futiles. Il en sortit son I-pod. Noir comme la nuit. Il alluma cet appareil électronique, plaça les écouteurs dans ses oreilles et lança Come As You Are, du groupe mythique Nirvana. Il avançait avec le rythme de la musique dans les jambes.
Il aperçu le parc, au loin, il décida d’aller se reposer la bas, non pas qu’il était fatigué, mais marcher pour aller nul part n’avait pas grand intérêt. Il décida de s’y rendre et d’attendre, quoi, il ne savait pas, mais attendre, sous la pluie. C’était d’après lui une des rares personnes sadomasochistes à aimer la pluie.
Le jeune homme accéléra légèrement son pas et arriva devant l’immense parc, il passa la grande grille en fer forgé, il traversa d’innombrables allées et chemins pour finir par s’assoir sur un banc à l’écart. Quoique, même si le banc n’était pas à l’écart, personne ne risquait de venir le déranger. Il s’affala un peu plus sur ce bout de bois pourrit et ferma les yeux un instant. Le vent le faisait frissonner à chaque fois qu’il se faisait ressentir.
Uka remonta ses genoux contre sa poitrine et posa son menton dessus, les bras enroulés autours. Il tapait du bout des doigts la cadence de la musique. Son regard zigzaguait entre toutes les choses qui se trouvaient dans le coin. Son attention se porta sur son sac qui était par terre, sur l’herbe mouillée. Il en extirpa une misérable Game Boy Color avec comme jeu Pokémon. Il a 24 ans, c’est bien ça... Mais il n’y pas de réel mal à être un gamin dans l’âme, enfin je ne crois pas.
Il était complètement submergé par son jeu et ne releva pas la tête de avant de crier.

« Haha, Rondoudou tu es à moi ! »

Heureusement que personne ne résidait dans ce parc. Vous imaginez le cliché, un homme de 24 ans en pleine extase sur le jeu Pokémon. Mon Dieu...

Invité

Lever le nez quelques instants. Pourquoi pas. Une pluie diluvienne, encore mieux. Il aimait la pluie. Il aimait le battement frénétique des gouttes d'eau qui venait s'écraser sur les carreaux de la petite bibliothèque où il travaillait. Ces battements qui lui procuraient une douce et naturelle mélodie qui avait le don de le transporter dans un autre monde: Celui de ses pensées. Il leva quelques instants les yeux du chef d'œuvre de Dickens qu'il avait dans les mains et observa le paysage digne d'un tableau de Rembrandt. Un ciel gris et maussade, n'exprimant rien d'autre que la neutralité la plus affligeante. Des nuages lourds et pesants qui ne présageaient rien de bon. Un paysage parfait pour une petite balade selon Takeshi. Ainsi, il se levait machinalement de sa chaise tout en ne quittant pas des yeux la petite fenêtre qui donnait sur le monde extérieur, monde singulièrement différent du sien fait d’encre et de papier. Le bruit d’une petite lampe à cliquetis qui s’éteint, un livre, une histoire qui se ferme. Il enfila un caban noir qui lui donnait un air des plus sérieux et ne prit même pas de parapluie. Pour quoi faire ? Inutilité la plus totale, il aimait sentir l’eau de pluie au contact de sa peau. Depuis sa tendre enfance d’ailleurs. « Tu vas tomber malade » On ne lui répétait que trop de fois et pourtant, il n’a jamais eu aucune maladie suite à une anodine balade sous la pluie. Le bruit de ses chaussures retentissait dans la pièce vide tendis qui fermait à clef la vieille serrure. Le voilà en marche vers la ville. Endroit qu’il ne tient pas particulièrement dans son cœur mais qui a le don de le captiver par son inutilité et sa la diversité humaine qu’il offrait.

Les gouttes d’eau frappaient son visage puis se laissaient lentement mourir sur ses joues ses cheveux étaient trempés. Déjà. Il ne marchait pas plus vite pour autant cette sensation était agréable, de plus ce n’était pas souvent que l’on pouvait voir les jolies rues de cette ville déserte. Oui, Takeshi n’aime pas le monde, il n’aime pas les gens et réciproquement, ça tombe bien. Il marchait d’un pas léger et lent, l’air contemplatif, quelques vieilles radoteuses se penchaient par la fenêtre pour observer l’être singulier qu’il était, un fou qui marche sous la pluie. Les yeux rouge en plus, ce n’était pas tous les jours qu’on en voyait, aussi, on pouvait être surs que le lendemain elles se réuniraient toutes sur le palier de leur immeuble miteux pour en parler et peu lui importait.

Arrivé sur le grand couloir, Takeshi n’avait que l’embarras du choix ou aller. Un bar pas loin, mais il devait y avoir une concentration d’ivrogne impossible. Le parc en face, pourquoi pas, c’est un endroit qui lui est agréable surtout quand il n’est pas empli de mioches hurlant et braillant de tous les côtés. Sa destination était donc fixée, le parc. Un coup d’œil bref à droite et à gauche et le voilà traversant l’immense boulevard. De l’autre côté, une grille, noire et haute, la porte ouverte, quelqu’un y était entré, il ne serait pas seul, du moins, ce parc était vaste, il n’avait que peu de chance de rencontrer d’autres gens. Peu lui importait, il voulait juste un instant de calme pour regarder la pluie tomber, ne rien faire, se laisser transporter par des instants de divagations. Il marchait dans les allées du parc, plus désertes les unes que les autres. Jusqu'à arriver à un endroit qui piquait sa curiosité, tranquille et lugubre, il allait se poser ici, aucun doute. Personne à l’horizon, tant mieux. Il fit quelques pas et se retrouva face au dossier d’un banc. Dessus, un homme, visiblement la vingtaine, affalé tenant une Game Boy à la main. Jusque là, rien d’inquiétant jusque…

« Haha, Rondoudou tu es à moi ! »

Dieu du ciel ! « Rondoudou » Lui-même avait assez de culture pour reconnaître là le jeu qui avait enchanté des générations de jeunes idiots crédules : « Pokémon ». Sa seule réaction fut de se racler la gorge tout en observant l’homme qui se tenait sous son regard. Des cheveux longs, bruns, un regard singulier, on en voyait pas a tous les coins de rue des hommes comme ça. Il se contenta d’ébaucher un pseudo sourire de politesse.

Des pas se faisaient entendre au loin. Les feuilles craquaient sous le poids de la personne en un rythme bien précis, tel les pas d’un soldat qui marche. « Un, deux, un, deux. » Les yeux d’Uka restaient néanmoins rivés sur l’écran de ce fichu appareil électronique, un grand sourire niais éclairait son visage. Depuis le temps qu’il voulait l’attraper ce Rondoudou, il comptait bien savourer ce court moment de bonheur. Et puis si l’inconnu ici présent voulait lui parler, il le ferait, non ? S’il était arrivé jusqu’ici, sous cette pluie battante c’est qu’il n’était pas handicapé. Ou presque pas, donc en capacité de dire bonjour.
Pris bizarrement d’un élan de bonté, Uka lança un furtif coup d’œil vers la personne en face de lui, par pure politesse. Ce qui s’avéra un simple et court regard de salutations au début, se transforma rapidement en harcèlement visuel. Uka fixait le jeune homme sans pouvoir détourner le regard. Il possédait deux sublimes yeux rouges. Rouge comme le sang, quoi de plus beau ? A part Uka lui-même, certainement rien. L’inconnu possédait aussi de beaux cheveux bleus, avouez qu’on ne voit pas ça a chaque coins de rues. Notre jeune Uka réussit enfin à porter son attention sur autre chose que les yeux de l’inconnu. Ses yeux regardèrent le banc, la place à côté de lui était bien dégagée, l’inconnu aux yeux rouges pourrait très bien s’y asseoir si c’était son intention. Uka décala brutalement son sac qui était posé dans une flaque d’eau, dans un bref coup de pied, il fit voler le sac sur le coté, dégageant le passage pour que l’inconnu puisse le rejoindre s’il le voulait.
Uka souri vaguement à l’homme.

« Bonjour. »

Et il se replongea dans son jeu, espérant trouver de nouveaux Pokémons, tous plus rares les uns que les autres.

Invité

La pluie tombait toujours aussi battante et les goutellettes suspendues aux feullies d'arbres oscillaient avant de s'échouer au même titre que les autres dans de grandes flaques d'eau sale et boueuse. Il regardait encore l'homme en face de lui, oh oui, il avait surement a quelques années près le même âge que lui. Ce dernier était captivé par son jeu, comme si cet espèce de cartouche l'avait emporté dans un voyage temporel 10 ans en arrière. Son sourire niais était assez plaisant à voir puisque contrastant terriblement avec la sévérité apparente de son visage. Quand Takeshi s'était arrêté pour le scruter avec étonnement, le jeune homme s'état retourné, au début, cela ressemblait à un bref coup d'oeuil furtif, histoire de voir qui allait là puis, ce regard se transforma vite en un espèce de scanner qui l'explorait, littéralement. Il était vrai que notre cher bibliothécaire avait un physique bien singulier, ses yeux, en particulier d'un rouge grenade, inquiètant pour certains, intriguant et attirant pourd'autres. Impossible de dire au premier abord si ce jeune homme avait été intrigué ou effrayé, jusqu'à un geste bien signicatif, tout en ne le quittant pas du regard, il envoya négligemment valser son sac d'un coup de pied, laissant le champ libre à Takeshi pour s'assoir.

Bonjour.

Il lui avait répondu par politesse, détestant paraître impoli et ne souhaitant pas non plus tomber dans les excès de courtoisie, i lregardait devant lui, ne voulant déranger le jeune homme et, sortit un livre de poche et se re plongea dans ses lectures accompagné par l'agréable bruit des gouttes de pluies.

Le jeune inconnu prit le temps de s’asseoir sur le banc, aux côtés d’Uka. Il sortit un livre et commença une lecture silencieuse. Uka était un fan de littérature et donc il adorait lire, mais à vrai dire, il adorait aussi jouer aux jeux vidéos complètement stupides comme Pokémon, et malheureusement il passait beaucoup plus de temps à jouer à ces jeux qu’à lire. C’est peut être aussi pour ça qu’il était aussi crétin.
Uka regarda furtivement l’inconnu aux yeux rouges du coin de l’œil. Son visage était dur et sérieux. Comme un soldat au garde à vous. Ses yeux défilaient sur la page blanche imprimée de lettres noires. Il avait l’air absorbé par le papier qu’il y avait sous ses yeux. Ca n’était pas réellement étonnant, on voyant de plus en plus de gens accro à la lecture.
Uka éteignait sa Game-boy, jetant un regard triste sur l’écran, pensant à tous ces jolies petites créatures qu’il aurait pu attraper par la suite. Tant pis, il reprendrait plus tard.
Posant délicatement l’appareil électronique dans son sac, il regarda furtivement le livre de l’inconnu. Il lisait quelque mot. C’était apparemment un passage plutôt dramatique. L’extrait qu’il avait survolé en quelques secondes lui rappelait quelque chose. Surement un livre qu’il avait déjà lu, mais lequel ?
Il hésita quelques secondes et demanda enfin, timidement :

« Quel livre ? »

Il demanda ça, histoire de combler le vide qui les entourait et pour enfin savoir de quel livre il s’agissait.

» L'arriver d'un homme briser [PV Takeshi Hizumi]
» Exploration [Pv Hizumi Kareshi]
» Entre la chantilly et le chocolat. [PV Hizumi] hentai.