Sakura Addiction~ [PV Miyuki Fubuki] / TERMINE

Ne voyez-vous pas ce magnifique paysage ? De nombreux arbres en fleurs, plus précisément des cerisiers, dont les jolies pétales roses se détachaient pour pouvoir ensuite s'envoler dans les airs formant une sorte de danse pour ensuite se poser sur le sol de cet immense jardin qui ornait ce temple. Cet endroit était un lieu de prière mais aussi d'accueil pour les familles qui voulaient se réunir, la seule rêlge existante était de vêtir des yukatas pour pouvoir respecter l'enceinte sacré de ce bâtiment un peu religieux. Les moins ainsi que toutes personnes travaillant se devaient de s'occuper des gens qui arrivaient pour les aider à s'habiller, à se préparer mais aussi leur apprendre les coutumes japonaises, comprendre leur histoire.

Pour la jeune Yû, celle-ci attendait patiemment dans ce temple, plus précisément, elle était assise sur le plancher en bois à l'extèrieur observant les cerisiers en fleurs, ces pétales qui tombaient à flot. Habillée d'un yukata qui lui allait très bien, celui-ci portant des couleurs sombres virant dans le ton rouge, l'adolescente était différemment coiffée aujourd'hui, un petit chignon laissant tomber une longue mèche de cheveux sur le côté de sa joue ornant son beau visage, comme touche finale, elle avait dans sa coiffure des sortes de fleurs roses, sûrement des branches de cerisier fait exprès pour la coiffure, des sortes d'accessoires floraux. Elle était seule, oui, elle baignait pour l'instant dans cette douce solitude tout en observant les arbres en fleurs, une expression mélancolique se dessina sur son visage, que faisait-elle ici exactement ? En effet, depuis une semaine, Yû avait reçu un appel de sa famille, étonnant direz-vous ? Et bien oui, la collègienne en fut surprise aussi.

Revenons à ce moment, alors.

Il était sûrement quinze heure, un après-midi déjà entamé pour la Shirasaki qui était en route vers la cours pour pouvoir prendre l'air. Elle marcha tranquillement, seule, quand tout d'un coup, elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche ainsi que la sonnerie qui n'avait pas tarder à retentir pour accompagner le bruit. Saisissant alors le portable, elle ouvrit le clapet et fut étonnée de lire sur l'écran le mot '' Maman '', pourquoi ? Comment ? La jeune fille tremblait alors de tout son corpsrien qu'en voyant que l'appel ne venait que de sa mère. Devait-elle décrocher ? Elle avait tellement peur, c'était une rejetée des Shirasaki, pourquoi voudrait-on prendre contact avec elle ? Cela devait être une erreur, oui, c'était ça, ce coup de fil avait sûrement était composé par mégarde, ce pourquoi Yû ne daigna pas répondre, préférant que la personne lâche l'appel. La sonner cessa alors, le mot donnant le faitl qu'il y'avait Maman qui avait appelé à telle heure s'afficha. L'adolescente respira donc, oui, ce n'était pas pour elle. Cependant, elle regrettait le fait de ne pas avoir décrocher, cette hésitation pouvait lui en être fatale ? Possible ?

L'écran était encore allumé jusqu'à clignoter, ce qui surprendre Yu qui faillit faire tomber so téléphone. Un message sur le répondeur. Les yeux grands ouverts, elle comprit que cet appel lui était bien destiné, que voulait donc sa mère ? Il était peut-être temps de l'apprendre en joignant la messagerie. Appuyant sur e bouton, elle porta aussitôt l'appareil à son oreille, la voix du répondeur résonna pour ensuite laisser placer à celle de sa mère, une pointe d'autorité se faisait sentir, Yû ferma alors les yeux pour mieux entendre. Elle tremblait de tout son corps pour capter alors la nouvelle. Sa mère ne lui demandait aucunes nouvelles, elle faisait juste passer le message suivant :

- Yû, ton frère Subaru a remporté le prix du plus grand dirigeant de Tokyo, nous fêterons cette victoire la semaine prochaine dans un temple, à cette heure-ci et pour ce jour. Il te faudra un yukata, et avant de raccrocher, voici l'adresse ...

L'heure, le jour ainsi que la destination donnée, le message fut terminé. Yû avait une envie de pleurer, cela lui faisait tout de même chaud au coeur que sa propre famille pense à elle alors qu'elle n'était qu'une rejetée. Elle eut le loisir de réecouter la voix de sa mère, elle ne voulut l'éffacer de son téléphone. Et toute aussi impatiente, elle attendit ce jour, ces retrouvailles. Peut-être allait-elle être mise de côté ? Mais cela ne faisait rien, elle allait revoir tout le monde.

Et maintenant, elle attendait seule depuis déjà une heure, elle se demandait si elle ne s'était pas trompée, non, impossible.
Tout en regardant les pétales de cerisier tomber, elle ressentait ce mauvais pressentiment.

L'avait-on encore une fois abandonnée ?

La chaleur de l'été était assez intense à l'exterieur, et même lorsque l'on se trouvait à l'ombre. Pourtant, on en était qu'au milieu de l'après-midi, donc la température ne ferait que baisser un peu, ce qui soulagerait sans doute un bon nombre de personne. Sauf peut-être Miyuki, qui elle, se moquait totalement de la chaleur, tellement elle était impatiente. Impatiente pour quelle raison ? Pouvait-on se demander, et la réponse était très simple, son frère. Il était rentré depuis peu des Etats-Unis pour son travail et resterait pendant quelques temps. Il était partit pour un boulot, mais avait proposé à sa petite soeur de venir au temple de Nagoya, dont il avait eut vent via des prospectus que ses collgues lui avaient passés. Chose etrange ou inattentive, bien entendu, puisqu'Hideaki était lui-même japonais et était né sur le même sol. Donc, ridicule en fait.

La condition pour se rendre à cet endroit magnifique était de porté un yukata, afin de respecter le lieu saint. Quoi de plus exotique n'est-ce pas ? C'était en tout cas ce que pensait la sensei, marchant à l'ombre des cerisiers en fleurs. Elle était habillée avec son vêtements traditionnel violet et bleu, avec tout autour des rubans de couleur rosée. Et pour ses cheveux, ceux-ci étaient attachés en chignon, laissant tout de même deux longues mèches de chaque côté de son visage. Recuperant alors un petale de cerisier qui venait de lui tomber dans la main, Miyuki l'observa en gardant un sourire. Cela faisait maintenant combien de temps qu'elle n'avait pas vu son frère ? Depuis un moment déjà, et elle avait été très heureuse de l'avoir récupéré à l'aéroport. Même s'il était toujours aussi protecteur, son amour pour son grand frère la rendait très heureuse.

La sensei avait egalement très envie de le voir avec un yukata pour homme, cela faisait aussi longtemps qu'elle ne l'avait vu qu'habillé avec des costards pour son travail, ou alors pour ses rendez-vous, et c'était plutôt la deuxième option qui était la plus présente. Mais après tout, son frère était comme ça, et personne ne le changerait jamais, pas même sa petite soeur adorée. Si seulement leurs parents pouvaient être encore en vie. Peut-être verraient-ils alors comme leur fils était devenu quelqu'un de bien et respectable. Il n'existait que peu de personne qui le detestait, exceptés ceux qui le jalousaient, même si cela faisait pas mal. Après tout, il était jeune, beau, intelligent, il avait atteint un grand poste aux Etats-Unis, avec un succès irresistible auprès des femmes. Oui, il y avait de quoi faire des envieux, mais quoi qu'il se passe, Miyuki aimerait toujours Hideaki.

S'arrêtant alors en plein milieu des cerisiers, la sensei commençait à s'impatienter un peu, mais elle ne devait pas. Son frère arriverait, c'était certain. Et s'il ne venait pas, Miyuki se vengerait le soir-même en mettant du poil à gratter dans ses draps, comme lorsqu'elle était petite, mais il n'y avait pas le temps d'y penser.

Ce fut alors à ce moment que la jeune femme put apercevoir Yû, assise sur le plancher de bois. Elle semblait attendre quelqu'un. Mais qui donc ? Quoi qu'il en soit, pourquoi ne pas patienter avec elle ? Après tout, Miyuki aodrait son élève :

- Yû ! Quelle bonne surprise.

Elle s'approcha alors rapidement d'elle, se tenant debout, mais plus bas, puisque le plancher était légèrement surelevé. Adressant son sourire tendre, la jeune femme alla s'asseoir aux côtés de son élève.

Yû ne faisait alors qu'attendre, qu'on vienne l'interpeler pour lui dire que sa famille était enfin arrivée, qu'elle allait bientôt la rejoindre ou plutôt qu'elle devait le faire, mais aucune de ces solutions ne se firent aboutir, du moins pour l'instant. De nature impatiente, la jeune fille ne tenait plus vraiment en place, bien, elle était assise mais elle gigotait de quelques peu ses bras dont les manches de son yukata les recouvraient presque entièrement, elle les observa un petit moment tout en tournant sa tête de droite à gauche, balançant en même temps sa mèche qui restait sur le côté de sa joue. Les fleurs qu'elle possédait dans ses cheveux suivirent un peu le même rythme, à l'exception que les pétales pouvaient entre autre tomber, d'ailleurs une en chuta et rencontra le plancher en bois du temple, mais elle ne le vit pas.

Un peu stressée sur les bords, elle se demandait si son grand-frère lui parlerait pour la mettre au courant de sa victoire à ce concours, préciser quelques détails en plus, ou alors, fera t-il comme d'habitude ? Il la laissera de côté, fera comme si elle n'existait pas, et se joindra à son aîné Fuma, riant avec les parents et restant indifférent à la petite benjamine qui observerait la merveilleuse scène de la famille joyeuse. Posons-nous cette question : Pourquoi se sentait-elle aussi frustrée et obligée de venir si cette situation avait des chances de se réaliser ?

La réponse était : On ne pouvait pas laisser sa famille, on ne pouvait pas la detester. Et déjà qu'elle habitait loin des siens, le besoin de les revoir lui ferait un tel bien. La collègienne ne pouvait qu'en sourire, elle ne pouuvait pas en pleurer et si c'était le cas, elle perdrait tous ses moyens, elle s'était jurer de tout faire pour rester silencieuse, elle voulait peut-être avoir le pardon de ses parents, qui sait ? Comment savoir ? La Shirasaki ne savait plus trop ce qu'elle voulait. Amoureuse d'un infirmier du nom de Nagoyaka, celui-ci lui avait certifié qu'elle n'avait pas besoin de trop en faire pour leur prouver qu'elle était forte alors qu'elle l'était déjà ! Mais comment détacher cet objectif de sa tête alors ? Elle ne pourrait pas s'empêcher et pourtant, cela lui faisait tellement mal. Elle repensait à tous ses amis, ses Sensei qui ont eu la gentillesse de l'aider, cet homme.

Le regard baissé vers ses mains, elle le leva pour observer le magnifique jardin où les fleurs de cerisier tombaient à flot, c'était tellement beau à voir, quelques pétales s'envolèrent pour alors se poser vers le plancher en bois. Sa main dirigée vers ces dernières, Yû laissa les particules florales atterrir dans sa main vide. Cette fleur avait l'air si fragile, et pourtant, l'adolescente pouvait se voir à travers cette dernière. Personnalité à ne pas brusquer tout de suite, notamment son corps, elle se reconnut vite dedans.

Elle fut alors tirée de ses pensées à l'appel de son prénom, cette voix, elle ne ressemblait pas à celle des employés dans ce temple, elle était douce et agréable à entendre. Tournant son visage vers la source, elle découvrit que ce n'était que son professeur de chant, Miyuki Fubuki ! Quelle chance, Yû adorait son professeur, elle pouvait encore plus que la remercier pour la dernière fois. Un jolie sourire se dessina sur ses lèvres, décidément, elle était contente de la voir. La Sensei prit alors place près de son élève.

En effet, c'était une bonne surprise, mais que faisait l'enseignante ici ? Attendait-elle quelqu'un, elle aussi ?

- Sen ... Sensei ? Nous nous retrouvons encore.

Disait-elle en pivotant pour être en face de Miyuki, assise désormais.
Le professeur était toujours aussi belle et le kimono de couleur presque violet avec des rubans qui l'entouraient lui allait parfaitement bien, et c'était très changeant de la voir avec une coiffure tel un chigon. D'habitude, elle la voyait avec les cheveux détachés.

- Vous attendez quelqu'un, j'imagine ?

Puisque ce temple était fait entièrement pour ça.

Miyuki était vraiment très contente de pouvoir discuter avec la petite Yû, qu'elle appreciait enormement. D'autant plus que si elle se trouvait ici, peut-être ferait-elle la connaissance d'Hideaki, car après tout, n'avait-elle pas souhaité le rencontrer la dernière fois ? Mais il était possible que son élève attende elle-même quelqu'un, ce qui était enh fait fort probable.

Restant assise à ses côtés, la jeune femme joua lentement avec ses mèches longues, attendant la réponse de l'adolescente. Celle-ci semblait très heureuse de la voir, ce qui lui fit agrandir son sourire tendre et doux. Elle devait aussi être etonnée de croiser son professeur dans un endroit pareil, ce qui la fit même rire. La sensei était vraiment impatiente, comme la gamine qu'elle était avant. Elle allait tout de même revoir son frère, qu'elle ,n'avait pas vu depuis un moment. Presque un an. Peut-être que cela ne faisait pas beaucoup pour certains, mais pour Miyuki, il s'agissait de quelque chose d'enorme. Depuis l'accident qui avait emporté la vie de leurs parents, le frère et la soeur ne s'étaient jamais séparés. Choisir de le faire avait été quelque chose de très dur, et la jeune femme en ressentait encore la tristesse. Mais à présent qu'elle allait le revoir, elle ne pouvait qu'être heureuse.

Recupérant un pétale de cerisier qui se trouvait dans ses cheveux, sans doute était-il tombé pendant qu'elle marchait à l'ombre pour patienter durant l'attente interminable qu'elle devait affronter, Miyuki se mit à jouer avec, sans pour autant l'abîmer ou le dechirer. Jusqu'à ce que Yû lui pose une question à laquelle il fallait bien répondre. Attendait-elle quelqu'un ? Oui, bien entendu :

- Eh bien oui. mon frère est rentré des Etats-Unis, et il m'a demandé de le retrouver ici après le travail.

La jeune femme était toujours aussi fière d'en parler. Après tout, Hideaki n'était-il pas l'être pour lequel elle vivait ? C'était lui qui l'avait sauvé lors de cet accident, se retrouvant avec une lourde cicatrice, qui l'avait aidé à ne pas laisser tomber lorsque tout devenait trop dur, à apprecier la vie malgré la perte des êtres chers. Tout venait de lui, et elle lui en était tellement reconnaissante. Puis elle se mit elle-même à se poser une question. Qui Yû pouvait-elle bien attendre egalement ?

- Je suppose que toi aussi, quelqu'un doit te retrouver, n'est-ce pas ?

Et Miyuki mourrait d'envie de savoir de qui il pouvait bien s'agir. Elle avait beau être discrète, elle n'en restait pas moins curieuse, mais evitait les questions trop brutale.

Tout en attendant la réponse de sa Sensei, la petite Yû tourna de nouveau sa tête pour regarder la chute des pétales de cerisier menait alors par le vent qui conduisait ces particules florales ailleurs jusqu'à ensuite disparaître au loin pour alors ne plus jamais revenir dans cet endroit. Quand elle voyait ce spectacle, elle se demandait ce que devenait ces petites plantes, mourraient-elles ? C'était tellement stupide de penser à ce genre de chose et pourtant, la Shirasaki y portait une grande importance pour ce détail. Dans son monde illusoire, les personnes qui lui étaient chères étaient représentés par des fleurs de lotus, de cerisier, plus précisément ces pétales. Et si une d'entre elle s'envolait ou brûler, cela signifiait que cet ami avait disparu, était mort ? S'était éloigné ? Bref, il ne serait plus vraiment dans le coeur meurtri de l'adolescente qui aurait sûrement souffert de ce détachement.

Il faisait un peu plus frais que d'habitude et la jeune fille la ressentait bien, cette sensation. C'est avec automatisme qu'elle mit ses deux mains sur le haut de son yukata pour mieux se couvrir. Si attendre pendant des heures sa famille lui vaudrait une mauvaise grippe ... Elle ne préféra pas y penser, sa mèche laissée sur le côté volait un peu mais elle put la remettre en place avec son membre. Les yeux bleus océan rivés vers le plancher en bois, elle vit les particules florales roses jonchaient le sol marron. D'ailleurs pourquoi ces arbres perdaient-ils leur plus précieuses feuilles ? Pourquoi fallait-il qu'elles tombent ? C'était quelque chose de très beau à voir et pourtant si triste. Pourquoi toutes les choses agréables à contempler pouvaient mourir aussi facilement ? Etait-cela la vraie vie ?

Yû resta silencieuse, fermant alors les yeux, les mains sur son coeur pour pouvoir comprendre cette notion. De son côté, Miyuki avait déclaré qu'elle attendait son grand-frère, donc il était revenu des Etats-Unis, ce qui fit tirer la collègienne de ses pensées, tournant sa tête vers son interlocutrice, elle eut un grand sourire à son attention.

- Ah ?! Il ... Il va venir ? Peut-être que je pourrai le voir ? J'aimerai beaucoup le rencontrer, Sensei ! Je suis si contente que vous le revoyez enfin !

Disait-elle en applaudissant doucement avec ses petites mains telle une enfant qui venait d'avoir sa glace. La Shirasaki était sincère et le pensait fortement pour son enseignante. A son tour de répondre à sa question maintenant, la gamine se tut alors un moment, le fait de lui répondre lui faisait un peu mal car ce mauvais préssentiment qu'elle avait ressentit il y'avait quelques instants allait sûrement devenir vrai. Néamoins, elle prit un petit sourire.

- J'attend ma famille.

Répondit-elle tout simplement. Il n'y avait pas à ajouter pour l'histoire de son frère et compagnie, cela ne servirait à rien.

Miyuki trouvait la température vraiment favorable. Ni trop chaude, ni trop froide, avec une légère brise pour chatouiller les cheveux. En gros, le temps idéal pour la plupart des sorties. Et egalement le genre de chose qui comptait pour beaucoup dans les petits plaisir que la jeune femme savait eprouvé. Le vent soufflait légèrement, du moins assez pour raffraichir le visage des gens, ce pourquoi la sensei ferma docuement ses yeux pour mieux apprecier cet instant. Savoir qu'elle allait pouvoir reparler avec son frère la comblait de joie, et puisque Yû souhaitait le voir, elle serait certainement ravie. Enfin, Hideaki prometterait sûrement de ne pas l'ennuyer. De nature bavarde, enfin pas tellement tout de même, il ouvrait très facilement les discussions avec les gens, quel que soit l'age, le sexe ou le statut social. Pour lui, tout ce qui faisait la différence était le comportement et le caractère, ce pourquoi il était tout de même assez apprecié :

- Je suis contente aussi, car après tout, tu avais souhaité le voir la fois où je t'en ai parlé.

Puis Miyuki ecouta la dernière phrase de son élève. Celle-ci declara brievement qu'elle attendait les membres de sa famille. Alors ainsi, elle pourrait les voir ! Ce serait formidable, vu la description qu'elle avait faîte d'eux. Comme quoi, elle avait vu juste, personne ne pouvait détester quelqu'un du même sang que soit, c'était une chose impossible :

- C'est formidable, tu vas les revoir alors.

Enfin, elle esperait que Yû en était contente elle aussi. Recuperant un petale de cerisier qui avait cette fois atterit sur son nez, la sensei entendit une voix derrière elle. Une voix familière :

- Miyuuuuuukiiii !



En effet, le fameux grand frère venait tout juste d'arriver. Vêtu d'un yukata masculin ouvert en col sur son torse, le jeune homme possedait des cheveux longs noué en une fine queue de cheval et d'une couleur bleue, tout comme sa petite soeur. Des petits lunettes ornaient son visage, laissant voir ses yeux bleu clairs aux aussi. Quelques petales de cerisiers étaient tombés sur son epaule, mais il ne s'en souciait guère, vu qu'il venait enfin d'apercevoir sa petite soeur :

- Désolé d'être en retard ! On a pas voulu me lacher !

Ne pouvant se retenir, Hideaki prit automatiquement Miyuki dans ses bras pour la serrer avec force, sans pour autant les broyer les os bien entendu. Même s'ils s'étaient vus plusieurs fois depuis son retour au Japon, ils avaient tout de même été séparés pendant un an, ce qui, pour un couple de frère et soeur qui avaient passés leur enfance sans jamais se quittés, était une periode extrêment longue. Mais de bonne grace, le jeuen homme lacha sa petite soeur, s'apercevant de la présence de l'adolescente :

- Et vous êtes ?

Miyuki s'avança un peu pour faire les presentations, très heureuse d'avoir retrouvé une nouvelle fois son frère :

- Hideaki, voici Yû, une de mes élèves. Yû, voici mon grand frère, Hideaki.

Le grand frère en question avança alors sa main pour serrer celle de Miyuki, gardant son habituel sourire très charmeur à la vue d'une présence feminine :

- Enchanté.

Yû était vraiment heureuse pour sa Sensei, depuis leur dernière conversation dans le pensionnat, celle-ci semblait beaucoup tenir à coeur son grand-frère, et il lui manquait énormément. En effet, l'un habitait aux Etats-Unis et l'une vivait au Japon, cela faisait un grand écart, non pas d'heures enfin si, mais la distance était tellement longue. La Shirasaki l'avait bel et bien connu cette mauvaise sensation, elle venait de se rappeler qu'elle ne voulait pas que son cousin parte pour le même continent. Elle continuait à s'attacher à lui, voulant l'empêcher de se rendre à sa voiture pour aller à l'aéroport, la petite fille avait commencé à pleurer puis à crier. Il avait fallu deux majordomes pour pouvoir enlever la gosse des bras de Hiroki. Celui était aussi peiné qu'elle mais était obligé de partir, laissant l'enfant retourner alors dans sa chambre, cette pièce noire qui n'était même pas comblée, du moins pas encore, par cette lumière forte.

L'adolescente, aujourd'hui, se demandait ce qu'avait pu ressentir son cousin le plus proche de la famille. Avait-il pleuré tout comme elle ? Etait-il déprimé ? Elle, elle se souvenait qu'elle avait accumulé tous les sentiments négatifs de la vie. Elle était tellement seule, cette solitude, elle la detestait et pourtant, elle la poursuivra pour toujours, même si elle était amoureuse et vivait pleinement son amour avec l'infirmier. Oui, il était docteur et même plus vieux qu'elle et alors ? Cependant, elle le savait bel et bien, elle en était sûre même, les moments intimes qu'ils pouvaient tous les deux construire seraient très brefs, et surtout durs. Ils ne pouvaient se montrer en public, pas encore.

Cette solitude.

Elle la poursuivra encore, et pour toujours ?

Miyuki était de son côté, aussi, contente que Yû puisse enfin revoir sa famille. L'élève n'avait pas trop le même sentiment. Déjà qu'elle attendait depuis plusieurs heures, c'était définitif, on l'avait abandonné. Cela n'allait jamais cessé, elle en avait cette impression. Elle ne répondit rien du tout, préférant regarder les pétales de cerisier qui tombaient à flot sur le plancher, elle voulut en attraper une mais une voix masculine la tira de ses songes.

Hideaki, le grand-frère de la Sensei était enfin arrivé. La Shirasaki se releva subitement, époustant son yukata. Elle allait enfin le rencontrer, s'approchant un peu du duo familial, elle observa de la tête aux pieds le Nii-San en question. La description était celle qu'avait donné la Fubuki, grand, corpulence assez grande, bref, la totale. Impressionnée, Yû sentit une aura assez particulière, la protection ? Oui, sûrement envers sa jeune soeur. L'élève aurait aimé connaître cette sensation auprès des siens mais cela semblait être impossible..

Elle s'inclina en guise de politesse avec un grand sourire.

- Enchantée. Sensei m'a beaucoup parlé de vous.

C'était vrai en plus. Donc elle se remit debout, et resta plantée devant eux. Elle était un peu gênée en fait, et se demandait en même temps quand est-ce que quelqu'un viendrait la chercher, ou alors ... Venir la prevenir qu'il n'y aurait pas de fêtes familiales...

Pour Miyuki, dés que son frère était arrivé, tout n'était devenu que synonime de bonheur et d'amusement. Elle était tellement heureuse, et le montrait bien. Après tout, pendant un an elle avait été séparée de son nii-san tant chéri qu'elle n'avait pratiquement jamais quitté pendant vingt ans. Alors il était sûr qu'elle eprouvait toutes les joies du monde en le revoyant, même si evidemment, elle avait déjà été le chercher à l'aéroport et qu'il était resté avec elle pour dormir chez Kaze.



Restant près de sa petite soeur, Hideaki fixait Yû du regard. Miyuki lui avait déjà parlé plusieurs fois de ses élèves lorsqu'ils conversaient au téléphone, et elle abordait particulièrement le sujet de cette fille, ainsi que son cousin, ou quelque chose dans le genre. Donc, la voici, devant lui. Elle était bien plus jolie qu'il ne l'avait pensé, même si pour lui, toutes les femmes sont belles, de l'interieur comme de l'exterieur. Il retira sa main, puisqu'elle ne l'avait pas serrée, puis s'inclina à son tour, gardant son sourire charmeur, pourtant pas tellement différent que celui de sa soeur :

- Moi de même, Miyuki m'a beaucoup parlé de vous. Je dois dire que je ne vous imaginais pas aussi jolie.

La sensei, en entendant cela, se precipita vers son frère pour lui tirer sa queue de cheval comme d'une sonnette, afin de le sermonner sur son comportement :

- Nii-san ? Tu tentes de séduire mes élèves maintenant ?

La grand frère garda son air amusé, malgré la douleur, puis attrapa la main de sa petite soeur afin qu'elle s'arrête. Bien sûr que non, il ne tentait pas de draguer Yû, c'était juste une politesse élémentaire qu'il avait avec les filles, rien de plus. Et il avait une petite amie aux Etats-Unis, ce n'était donc pas pour sortir avec une autre.

Cependant, le duo familial avait fini par remarquer l'état de Yû. Miyuki elle-même se posait des questions. Si elle attendait sa famille, pourquoi n'étaient-ils pas encore ici ? Se passait-il quelque chose ? La sensei alla s'installer à côté de son élève, et Hideaki de l'autre. Puis la jeune femme se mit à poser sa question :

- Yû... Est-ce qu'il y a un problème ?

Les retrouvailles avec son frère pouvaient attendre, et même lui s'en rendait comtpe. Voir quelqu'un de malheureux n'est pas chose facile, et dans le cas d'Hideaki, surtout lorsqu'il s'agit d'une fille. Alors pour la famille, d'abord aider, ensuite s'amuser, règle d'or.

Yû avait toujours son léger sourire destiné à ses deux interlocuteur, Hideaki semblait être très gentil et attentionné, surtout envers sa soeur, cela se voyait beaucoup puisque même s'ils ne ressemblaient pas du tout, il y'avait tout de même une pointe de ressemblance entre cet homme et Hiroki, son cousin, dans les dires ? Ou alors sûrement dans le caractère, le parent de la jeune fille se comportait de la même façon envers elle, c'était agréable à le savoir après tout. Peut-être était-ce le sentiment de protection que dégageait le grand-frère de Miyuki qui faisait faire réagir cette pensée dans l'esprit de la petite Shirasaki ? Sans doute. Elle eut alors les joues un peu rosies face aux compliments de Hideaki, la Sensei avait tant parlé de son élève, ce qui surpris l'adolescente qui resta silencieuse, le regard baissé vers le sol, et en plus l'homme qui se trouvait en face d'elle disait qu'elle était jolie. Enfin c'était gentil après tout.
Yû daigna alors répondre, avec sa voix basse mais cependant très douce.

- Mer ... Merci.

Elle releva vite sa tête pour voir la petite dispute fraternelle qui se passait devant ses yeux, elle eut un grand sourire, elle aurait aimé connaître ce genre de choses avec ses propres frères aussi mais malheureusement, ils étaient tellement loin d'elle. Elle ne fit que rester silencieuse sur le coup, se demandant si sa famille allait vraiment arriver, et pourtant cette inquiétude grandissait de plus en plus jusqu'à ce que l'enseignante se rende compte du désarroi de l'élève en question.
La Shirasaki se sentit honteuse, elle ne voulait pas qu'on s'inquiète pour elle, quelle idiote, ce genre de chose, il valait mieux qu'elle les camoufle mais c'était tellement difficile aussi. Son coeur meurtri ne pouvait supporter cette action. Elle ne fit qu'hôcher de la tête pour approuver son affirmation.

- Je vais bien. Ne vous inquiétez pas.

Elle s'apprêtait à lancer un autre sujet pour attendre mais une employée du temple vint alors à la rencontre de l'élève. Elle la salua et Yû en fit de même.

- Veuillez m'excuser.

Déclara l'adolescente aux adultes, elle s'éloigna donc d'eux et fut dans un coin pour pouvoir discuter avec la prêtresse du bâtiment sacré. L'expression joyeuse de la jeune fille disparut alors subitement et son interlocutrice semblait être désolée, elle agitait ses mains en signe de rassurance puis partit. Yû était destabilisée de cette nouvelle, elle resta figée sur place, le regard vide vers les pétales de cerisier, son visage triste revint encore... Pour toujours cette fois-ci.

- Papa ...

Même si Yû essayait de le cacher, Miyuki avait bel et bien sentit son désarroi, et elle n'était pas la seule. Même Hideaki s'en était rendu compte. Mais la chose à faire était de la consoler, et non de la pousser à raconter ses problèmes. Cependant, il fallait l'avouer, même si son élève n'arrivait pas à camoufler ses sentiments, ce ne serait pas comme cela qu'elle parlerait de ses ennuis. D'autant plus que même si ce n'était pas facile à avouer, la sensei, n'était qu'une sensei justement. Elle n'était pas l'amie intime de Yû, ni un membre de sa famille, et n'avait donc aucun droit de lui poser des questions. Hideaki encore moins, puisqu'il n'était pour l'instant qu'un inconnu à ses yeux :

- Tu es sûre ? Mais si jamais tu as des problèmes.. Tu peux venir me voir.

Autant au moins la prevenir que sa porte serait toujours ouverte, il n'y avait aucun mal à cela. Cependant, une femme vint alors voir la jeune fille pour lui demander de venir avec avec elle. La laissant alors partir, Miyuki se tourna vers son grand frère :

- Je suis désolée.



Hideaki fut étonné par les excuses de sa petites soeurs, et tapota sa tête sans abîmer son chignon, poussant alors un petit soupir :

- Ne t'inquiète pas. Si c'est pour l'autre jour, tu es excusé, tu le sais depuis longtemps..

Celà n'eut pas vraiment l'air de rassurer Miyuki. De quel jour parlaient-ils, vous demandez vous ? Il était difficile de le savoir, et personne ne savait d'autant plus s'il était intervenu avant le départ du jeune homme, pendant une conversation téléphonique, ou bien lors du début de ses vacances. Pour l'instant, impossible de sa voir, et de toute façon, l'enseignante fut attirée par autre chose. Et cette autre chose, c'était Yû. En se retournant, la jeune femme avait remarqué qu'elle semblait extrêmement déstabilisée. Se levant alors, elle laissa son frère pour se diriger vers son élève :

- Yû ? Que se passe-t-il ? Tu as l'air d'aller très mal...

Elle était vraiment inquiète, surtout que l'état de la petite s'était visiblement détérioré.

Comment éprouver cette peine si intense qui pouvait envahir notre corps entier, déjà meurtri par son propre passé et toutes les fautes que nous avons commis sans le vouloir ? Dans le pire des cas, il serait peut-être temps de les corriger mais Yû n'en avait plus la force désormais. Son regard était vide et la nouvelle qu'elle venait d'apprendre venant de la bouche de l'employée du temple sacrée était comme une sorte de grosse pierre qui l'écrasait de tout son poids. Oui, la Shirasaki était déjà meurtrie de toutes les erreurs qu'elle avait fait il y'a bien longtemps, les sequelles étaient toujours présentes mais quand en vient une autre subitement, on ne pouvait en survivre et cette sensation si malheureuse et triste venait d'emprisonner l'adolescente, de nouveau, dans cette prison noire. Pourra t-elle en sortir encore une fois ? Elle en doutait beaucoup.

- Papa ...

N'arrêtait-elle pas de répéter. Les paroles des autres, elle s'en fichait guère, pas qu'elle voulait être seules mais les propos de Miyuki n'arrivaient pas à parvenir dans l'esprit pertubé de l'élève qui resta figée sur place, les bras au long de son corps, une brise frâiche vint faire envoler les cheveux des femmes présentes et les pétales de cerisier volèrent dans tous les sens, comme si elles dansaient, cela pouvait-il signifier quelque chose après tout ?
Son visage était fixe, vide d'émotion, juste une pointe de tristesse s'ajoutait et s'éterniser sur cette face cachée. La Sensei qui se trouvait devant Yû, sa présence, elle ne faisait plus rien, la Shirasaki venait encore une fois de tomber dans ses abysses profondes des ténèbres, elle resta silencieuse à regarder droit devant elle, croisant les yeux pourpres de son enseignante. Cette douleur de perdre quelqu'un de très cher à ses yeux, elle ne l'avait jamais ressenti jusqu'à maintenant, pourquoi cette attente depuis des heures en fait ?

- Papa ...

Papa ? Qu'était-il arrivé au père de la jeune fille ? Une seule réponse. Une larme coula de l'oeil droit de cette dernière.

La mort l'avait emporté, pour toujours. Et même si l'adolescente possédait une part de rancune contre son parenté, elle ne pouvait supporter cette souffrance. La Faucheuse lui avait enlevé quelqu'un de très important à ses yeux.

Miyuki ne parvenait pas à comprendre ce qui se passait avec Yû. Celle-ci ne semblait même plus entendre ses mots, alors qu'elle essayait de savoir qu'est-ce qui était arrivé. Tout ce qu'elle arrivait à dire, c'était "papa". Mais pourquoi ? Peut-être qu'un evênement innatendu lui était arrivé ? Mais quoi donc dans ce cas-là ? La sensei s'avança alors un tout petit peu, voulant comprendre. Elle prit alors Yû dans ses bras pour la serrer contre elle. Essayer de la réconforter était la seule chose qu'elle pouvait faire, mais la jeune femme femme ne pouvait rien dire en même temps, puisqu'elle ne savait rien :

- Yû...

Caressant alors l'arrière de sa tête, Miyuki lui donnait de sa chaleure humaine pour lui permettre de se sentir mieux, laissant son frère tout seul. Celui-ci ne se retournait pas, car il ne voulait pas déranger la professeur et son élève. Il n'était pas concerné par cette histoire. D'un certain point de vue d'ailleurs, la sensei non plus. Mais pour le moment, elle était la plus apte à pouvoir la réconforter. Et puis, n'était-ce pas ce qu'elle avait pu faire la dernière fois ? Elle avait égalemment payé une glace à la petite, même si pour le moment, ce n'était pas dans ses cordes. Peut-être pouvait-elle commander du thé après tout ? Cela lui ferait du bien :

- Ecoutes... Je vais demander à ce qu'on nous prépare du thé... Je pense que ça te fera du bien, et puis... Je te l'ai dis que tu pouvais tout me dire, mais si tu ne veux pas, ne le fais pas. Seulement, tu te sentiras sans doute mieux en en parlant.

Elle se détacha alors tout en douceur de l'étreinte, gardant un sourire rassurant envers la jeune Yû. Mais il fallait qu'elle attende sa réponse.

C'était étrange et désagréable à ressentir comme sensation et pourtant Yû semblait la connaître depuis son enfance sombre et ténèbeuse, son coeur déjà meurtri ne pouvait plus se soigner, plus jamais en fait. Cette douleur restera toujours ancrée dans ce membre très fragile. Il aurait pu guérir puisque la vie de l'adolescente était déjà bien partie mais depuis qu'elle avait appris que son père avait trouvé la mort, plus précisément, il avait été assassiné devant le grand bâtiment qu'il dirigeait à Tokyo. Le coupable avait vite été arrêté mais le monsieur en question ne pouvait plus revivre ou alors être sauvé rien qu'en étant transporté à l'hôpital, c'était trop tard de toute manière. Une étoile venait alors de s'éteindre.

Même si elle s'était pris de nombreuses gifles quand elle était gamine de la part de cet être qu'elle pouvait haïr, elle se rendait compte qu'il portait tout de même beaucoup dans son coeur. Yû ne voulait pas l'admettre et pourtant, en ce moment, la famille pleurait et ne voulait plus venir fêter la victoire de son frère dans ce temple. Pourquoi avait elle été prévenue en dernière d'abord ? Parce que c'était la rejetée en fin de compte ? Possible après tout puisque ce groupe était tellement tordu, et pourtant le fait que le chef de la lignée Shirasaki était dorénavant parti au ciel, on se demandait si les membres ne ressentaient pas au moins une pointe de tristesse ? Sûrement. Ils étaient humains après tout, peut-être pas pour Yû qui avait subi les brimades et remarques blessantes de tous dans le passé mais pour son père, on lui devait tellement de respects. Surtout elle, même si elle n'était pas digne d'eux, elle avait quand même cette confiance en cet homme.

Elle resta silencieuse sur le coup, ne bougeant plus, elle sentit alors Miyuki la prendre dans ses bras, essayant de la réconforter, mais comment pouvait-on après cette nouvelle déstabilisante ? La Shirasaki sanglota alors de tout son corps, les larmes coulant sur ses deux joues. Cette douce étreinte venait de se terminer mais elle ressentait toujours cette douleir intense en elle, du thé pourquoi pas ?

- Sen ... Sensei.

Disait-elle à travers ses pleurs. Elle se demandait si elle pouvait se calmer maintenant.

- Je ... Je ... Ne reverrai plus jamais ma famille.

Déclara t-elle tout simplement.

- Le monde est si cruel.

Elle se laissa alors tomber sur les genoux, les mains sur son visage, le regard vide, elle n'en pouvait plus.

Là, il n'était même plus question de savoir remonter le moral de quelqu'un. En effet, rien ne marchait sur Yû, et Miyuki ne connaissait toujours pas la raison précise qui faisait qu'elle se retrouvait à présent en proie au désarroi le plus total. Si seulement elle en savait plus, la sensei pourrait mieux l'aider, mais ça ne semblait pas être dans la mesure du possible pour l'instant.

S'eloignant alors quelque peu pour aller chercher quelqu'un et rapporter du thé, comme elle l'avait dit, afin de la détendre. Très angoissée par l'état de son élève, Miyuki n'arrêtait pas de se mordiller l'ongle. Elle ne savait pas si elle devait en parler à son frère, qui lui, avait toujours le dos tourné, préférant ne pas s'en mêler. De toute manière, il n'entendait rien et ne pouvait pas savoir ce qui se passait. Voilà pourquoi à moins de l'appeler, Hideaki ne viendrait pas. De toute manière, la jeune femme voulait essayer de s'en sortir toute seule, elle ne devait pas toujours compter sur son nii-san. Après tout, elle s'était déjà sortie d'autres problèmes pendant son absence..

Yû déclarait ne plus revoir sa famille ? Mais pour quelle raison ? Et d'ailleurs, comment ? Ce qu'elle voulait dire, c'était, est-ce que la famille Shirasaki rejetait la petite dernière, ou bien était-ce Yû qui ne voulait plus les voir ? Et peu importe ces deux choix, pourquoi ? Que se passait-il donc dans cette petite entente bourgeoise ? Beaucoup de chose que Miyuki ne parvenait pas à comprendre, mais tout ce qui était important pour le moment, c'était son élève, qui tomba alors au sol, le regard vide.

La sensei se precipita avec rapidité vers elle, vérifiant si elle n'avait pas mal. Elle ne savait pas comment faire pour la consoler, et avait peur que ses mots ne la blesse, car elle ne connaissait pas le sujet de tant de désolation. Caressant un peu ses cheveux, Miyuki poussa un soupir :

- Tu as raison... Mais je suppose que ce que je te dis ne t'aide pas pour autant, n'est-ce pas ?

La jeune femme jetait régulièrement des coups d'oeils à Hideaki, mais préférait pour l'instant veiller sur Yû, qui était choquée par quelque chose. Il fallait donc absoluement s'occuper d'elle, et veiller sur sa santée surtout :

- Tu sais... Peut-être devrais-tu aller te reposer ? Si tu veux, je te raccompagne jusqu'au dortoir du lycée... Mais je pense que dormir te fera un peu de bien.

Si elle voulait l'accompagner, c'était surtout pour éviter qu'elle ne se perde, ou bien qu'elle ne s'effondre en pleine rue. Il fallait veiller à ce qu'elle rentre saine et sauve.

Yû n'arrivait plus à se détacher de ce sentiment si oppressant, elle avait tellement mal en elle, son coeur déjà meurtri à cause de son passé sombre était encore plus brisé jusqu'à présent, elle ressentait ce mal-être et ce désarroi encore plus fort. Les larmes coulèrent de plus en plus, et sans pour autant écouter sa Sensei, la jeune fille alla se blottir dans les bras de cette dernière telle une enfant perdue qui avait besoin de beaucoup de réconforts pour pouvoir se relever et marcher convenablement par la suite. Elle sanglota très fort et s'aggripa au dos de l'enseignante, si elle la lâchait, elle tomberait encore plus dans ce gouffre ténèbreux et infernal. Elle ne voulait plus y retourner, elle venait d'en sortir et ne souhaitait plus revoir cet enfer.

- Sen ... Sensei, s'il vous plaît. Ne me laissez pas. J'ai tellement peur maintenant.

Elle n'arrivait plus trop à respirer car ses pleurs se faisaient de plus en plus fort, elle avait besoin d'une chaleur maternelle et donc de Miyuki. C'était peut-être étrange à concevoir comme fait, mais la Shirasaki adorait sa Sensei, elle dégageait une sorte d'aura digne d'une mère ou alors d'une grande soeur ? Cette sensation était si agréable après tout, et cela manquait beaucoup à l'élève qui ne voulait pas, pour l'instant, s'éloigner du professeur de chant.

- Mon père ... Il ... Il ... Il a été assassiner. C'est pour ça que je ne reverrai plus ma famille, ils sont tous dans un désarroi total, et moi aussi ...

Disait-elle sous ses pleurs continuels. Comment arrêter cette action ? Comment ?

Miyuki n'arrivait pas tellement à savoir qu'est-ce qu'elle pouvait faire afin d'aider la petite Yû à s'en sortir. Elle ne pouvait même pas connaître les faits, et donc de la secourir. Cependant, étant assise à côté d'elle, l'élève se précipita dans les bras de sa sensei afin d'y trouver du réconfort, s'accrochant à son dos avec ses petites mains :

- Yû ?

La jeune femme la laissa parler, sans la lacher, préférant la serrer un peu plus fort contre elle sans l'etouffer pour autant. Il fallait qu'elle écoute ses problèmes afin de l'aider, et ce sans l'interrompre. Ce fut donc de cette manière que Miyuki put apprendre que la père de la jeune Yû avait été assassiné. Comment pouvait-elle réagir à cela pour la consoler ? Quels mots employer ? Certes, la sensei elle-même avait perdu ses deux parents, mais elle n'avait que cinq ans à l'époque, ce qui était tout de même très différent de son élève, qui elle, avait seize ans. De plus, son père avait été assassiné, ce qui voulait donc dire que quelqu'un souhaitait sa mort, ce qui n'était pas le cas des parents de l'enseignante, qui eux, étaient décédés dans un accident de la route, ce qui signifiait involontaire.

Caressant alors les cheveux de la petite Yû, Miyuki souffla doucement quelque chose à l'oreille de celle-ci :

- C'est horrible, je le conçois. Cependant, je pense qu'il faudrait que tu retrouves ta famille... Dans un moment aussi dur que celui-ci, il faut se trouver avec les siens. Sinon, tu risque de perdre la raison.

Certes, la sensei serait toujours là pour l'aider, mais elle n'était pas de sa famille. Elle n'était que son professeur de chant, et donc n'était officiellement pas intiemement liée avec elle. Mais elle savait que la présence d'un proche était nécessaire dans ces moments-là. Hideaki par exemple. Il aurait peut-être craqué s'il n'avait pas eut sa petite soeur avec elle ce jour-là.

Yû sanglota toujours dans les bras de sa Sensei, elle avait tellement besoin de cette chaleur maternelle. Elle n'en pouvait plus, pourquoi elle ? Pourquoi sa vie déjà noire l'était encore plus ? Pourquoi en rajoutait-on une autre couche pour qu'elle puisse encore une fois tombée dans le trou pour en fin de compte ne plus jamais y refaire surface ? N'était-elle pas née sous une bonne étoile ? Pas vraiment. Elle avait perdu son père et cela l'affectait beaucoup pour qu'elle puisse pleurer de la sorte, toutes les larmes de son corps coulaient doucement sur ses joues pour finir sur le plancher en bois du temple sacré. Une brise légèrement violente passa pour faire voler les nombreuses pétales de cerisier qui se détachaient de ces arbres. Les branches craquaient, tombant sur le sol froid, ce bruit résonnait dans un espace assez restreint et le silence pesant régnait royalement.

Comment faire dorénavant ?

La Shirasaki écoutait quand même Miyuki qui lui conseillait d'aller voir sa famille pour faire le deuil de son père, mais comment ? Elle ne pouvait même pas aller les voir, et les retrouver où aussi ? Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était attendre qu'on l'appelle. Elle releva alors la tête, cette expression larmoyante.

- Sensei ... Comment dois-je les retrouver ? Je ne sais même pas comment ... Où ils sont ... Ce qu'ils font ... Ce qu'ils pensent de cette ... Mort.

Elle essayait de se calmer mais en vain. Elle essuya quand même ses larmes mais en même temps, elle toussa un bon coup, la panique l'avait alors envahi, elle ne savait plus quoi penser..

Miyuki ne savait pas comment faire pour aider son élève. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était la serrer dans ses bras afin d'éviter qu'elle ne sombre ans un des desespoirs les plus total. Après tout, même si ça n'était pas pareil, Miyuki l'avait vécu, et si son frère n'avait pas été là pour la consoler, et réciproquement, peut-être que les deux auraient finis par couler.

Cependant, le cas n'était pas le même pour le moment. Même si Yû avaient deux frères et encore sa mère, la sensei avait l'impression qu'il y avait un fossé entre la famille et la petite dernière. D'autant plus que son élève lui demandait comment pouvait-elle les retrouver. Mais pourquoi donc ? Ne savait-elle pas où ils habitaient ? C'était impossible :

- Tu ne sais pas ? Peut-être que tes parents sont dans les parages s'ils devaient te voir... Et tu as leurs numéros non ?

Miyuki essayait de trouver les meilleures solutions, mais comment faire ? La jeune femme se redressa alors et aida Yû à se remettre debout. Il fallait vraiment qu'elle arrive à marcher, dans tous les sens du terme, ce serait une bonne chose pour elle.

La jeune Yû, désormais debout, prenait tout de même appui tout en serrant très fortement la main de son professeur de chant. Destabilisée par tout ce qui venait de lui arriver, elle avait enfin compris que la vie qu'elle menait en ce moment ne comportait que des bas, et non pas des hauts, choses qu'elle voulait absolument avoir depuis son arrivée au lycée. Elle avait été seule et elle ressentait encore plus cette solitude. Bien sûr, elle avait des amis, et avait evidemment tissé des liens avec d'autres personnes mais il y'avait toujours cette sensation difficile et dure à soutenir, la famille toujours aussi loin et distante, cela avait toujours une sorte d'impact dans le coeur et l'esprit de l'adolescente qui avait toujours ses larmes qui perlèrent le long de ses joues, ses yeux bleus océan étaient larmoyants, une expression triste s'afficha sur son doux visage.

De qui avait-elle besoin désormais ?

Quelqu'un. Juste quelqu'un. Ou plutôt, pourquoi pas eux ? Mais qui cela pourrait-il être aussi ? Elle n'en savait pas vraiment, et préféra rester silencieuse, ne répondant pas à la question de la Sensei. Numéro ? Comment pouvait-elle les joindre dans un moment pareil ? Elle était tellement effrayée d'entendre la voix autoritaire de sa mère...

- Je ...

Un choc passa dans son corps, et Yû sentit une once de douleur lui parcourir dans le dos, elle ne savait pas trop ce que c'était mais, cela ne put l'empêcher de s'évanouir, lâchant prise la main du professeur, pour ensuite rencontrer le sol.

[HRP : Je termine le RP comme ça ^^]

Miyuki n'entendit pas de réponses de la part de Yû, pour la simple et bonne raison que celle-ci venait de s'évanouir dans ses bras. Totalement effrayée pour la santé de son élève, la sensei commença à s'agiter tout en essayant de garder la jeune fille dans ses bras et la soutenir pour qu'elle ne se fasse pas mal :

- Hideaki ! Aide-moi !



Le grand frère se retourna, voyant alors ce qui se passait. Il se leva en vitesse avant d'aller récupérer la petite Yû dans ses bras, aidant ainsi sa soeur à se relever. Etant donné que l'élève était totalement inconsciente, il n'était plus question de rester dans ce temple pour relater les souvenirs et le passé. Il y avait un état d'urgence pour la sensei et Hideaki :

- Où peut-on l'emmener ?

Miyuki ne savait pas vraiment, mais l'inquiétude ne cessait de grandir en elle. Même si ce n'était qu'un évanouissement, ça pourrait se révéler bien plus grave, et la sensei avait peur de perdre encore une vie alors qu'elle était présente. Elle leva alors la tête vers son frère, qui pouvait voir son angoisse :

- Amenons-là... Je ne sais pas... A l'hôpital ?

Cela valait sans doute mieux. Oubliant tout le reste, le frère et la soeur se ruèrent au dehors en emmenant Yû avec eux, oubliant alors totalement qu'ils étaient habillés en yukata et se baladaient en plein rue avec des sandales aux pieds.

[HRP : Bon beh, fin du topic alors ^^]