Evasion... [PV]

Invité

Il était tard, la nuit était bien avancée. Mais je marchais droit devant moi, constatant que malgré l'heure tardive, le flot de fêtard ne diminuait pas. J'errais sans but depuis bientôt une demi-heure, et mon gosier me criait sa soif. J'avais entendu parler d'un bar, qui justement, se trouvait dans le coin, je décidais d'y aller. Il me faudrait un petit moment de marche solitaire avant d'y parvenir. Merde, mais qu'est-ce que je faisais là, moi, adepte de solitude et de repos ? Je devais avoir besoin de rompre la routine de ces derniers jours. Réveil, cours, manger, encore cours, encore manger, dodo, puis réveil à nouveau... Ca avait finit par me lasser. J'étais las, las, las, et finalement, j'étais là. Je n'étais pas seul, il y avait dans la rue, devant moi, marchant à sens inverse, un père et sa fille, toute petite, qui se frottait les yeux, impatiente de retrouver le confort douillet de son lit. Pris d'une soudaine envie de changement, je décidais de ne pas uniquement passer devant eux. Je sortis mon téléphone, et en déverrouillais le clavier. Il était peut-être bas de gamme, mais même un téléphone bas de gamme, de nos jours, avait une fonction "appareil photo".
J'accostais le père, ignorant le regard intrigé de sa fille.

"Excusez-moi, monsieur, puis-je vous prendre en photo, vous et votre fille ?"

Il acquiesça d'un simple signe de tête, il semblait lui aussi très fatigué, mais il me sourit tout de même, en plaçant son enfant devant lui, le tenant par les épaules. La fille, elle, ne souriait pas. Elle me fixait, cherchant sans doute une raison à mon comportement. Même si je ne le montrais pas, je cherchais la même chose. Une raison qui expliquerait ce que je faisais. Je leur lançais un regard de remerciement, et pris la photo rapidement. Je hochais la tête, et les remerciais. Cette photo rejoignait celle de ma guitare, que je n'avais pas sorti de son étuis depuis le jour de la rentrée, avec cette jeune fille, avec qui j'avais discuté, brièvement, mais en profondeur, de musique. Le souvenir me fit sourire, et ce sourire m'accompagna sur les dix mètres suivants que je parcourus. Au bout d'un moment, ce fut un couple que je m'apprêtais à croiser. Pris d'une audace qui ne m'était pas coutumière, je lançais un clin d'oeil engageant à la jeune fille d'à peu près mon âge. Elle écarquilla les yeux un instant puis gloussa silencieusement. Son ami s'en rendit compte, apparemment, mais je n'entendis pas ce qu'ils se dirent, car je les dépassais mains en poches. Briser la routine. Peut-être aurais-je bien aimé me battre avec le garçon, sans raison, juste comme ça, pour rien. Mais même dans l'état dans lequel je me trouvais, je conservais certains principes, dont l'illustre : "se battre, c'est mal". Je soupirais. Peut-être les principes étaient ce qui faisaient la monotonie du monde ?
Je rejettais la question d'un bref mouvement de tête, car j'arrivais en vue du bar. Sans prêter attention à l'écriteau lumineux, j'en franchis la porte, en me jurant de ne pas agir ce soir comme je l'aurais fait d'habitude. D'ailleurs, le simple fait que je sois en ce lieu témoignait du fait que cette résolution, je l'avais prise moins consciemment plus tôt dans la soirée.
Il y avait du monde. La majorité buvaient à la santé d'un évènement qu'ils fêtaient soit entre amis, soit seuls. Les autres buvaient pour boire. Me frayant un chemin en direction du bar, je reconnus quelques visages familiers que je croisais parfois au lycée, qui n'était pas loin. Personne ne me regardait. On ne prêtait pas attention à quelqu'un qui passait se commander à boire. C'était ce qu'il y avait de plus courant, à ces heures-ci. Mais pour moi, ça n'avait rien d'une habitude. J'avais déjà bu, quelques fois, mais jamais au point d'être ivre. Jamais au point de finir mon verre, tout bien réfléchis. Le patron était un homme corpulent, à moins que ce ne soit qu'un serveur. Peu importait, il pouvait me servir. Un instant, je me demandais si j'avais besoin d'avoir la majorité pour commander de l'alcool, mais un ait assuré suffirait à boucher le trou de mon année manquante. Plus qu'un air assuré, je tentais un trait d'humour.

"Hé, patron, je peux avoir une bière ? C'est pour oublier ma première fellation."

Il ne semblait pas comprendre pourquoi j'aurais voulu oublier ça, et c'était le but. Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, je reprenais la parole, criant presque pour couvrir le brouhaha :

"Ouais enfin, pour oublier le goût, quoi."

Il y eût un éclair de compréhension dans son regard, et de petites rides se creusèrent de chaque côtés de sa bouche, quand il commença à sourire. Il connaissait certainement cette blague, comme tous ceux qui bossaient dans un bar. Il me servit, et je lui tendis l'argent qu'il prit et encaissa sans même compter. Un sourire s'encastra sur mon visage. Il n'y avait rien de tel, pour la mise en confiance, qu'une démonstration indiquant qu'on connaissait parfaitement le milieu de son interlocuteur. J'avais été longuement été dans un bar, une année, ma dernière année de collège. Et j'y avais appris tout ce qu'un débauché doit savoir. L'ennuis, c'est que je n'étais pas un débauché, mais pour ce soir, seulement, je voulais en être un parmi tant d'autres. Je levais mon verre à son attention et il hocha la tête, me souhaitant la bonne soirée du regard. Je m'installais à une table contre un mur de la salle, dos à l'entrée du bar, et observais avec appréhension le contenu de mon verre. Le goût de l'alcool me répugnait, et ce soir ne faisait pas exception. Malgré tout, je le levais, et pris une longue gorgée du liquide ambré que je sentis descendre jusque dans mon estomac, me réchauffant, alors que je n'avais pas froid. Je grimaçais, un peu, puis je bus à nouveau pour faire passer la grimace, et posais mon verre. Je m'affalais sur la chaise et observais plusieurs tablées qui discutaient à grands renforts de gestes ou de gorgées de leurs consommations. Je maudis ma solitude, levais mon verre à nouveau, et attendis que le temps passe, ou que quelque chose se passe...

Invité

Drôle de soirée. C'était la Pleine lune, ses yeux étaient devenus d'un rouge sang. Phénomène étrange, elle ne se priva pas pour autant de sortir.
Comme la foret l'ennuyait aujourd'hui, comme toute les autre nuits de pleine lune. Elincia se sentait attiré par la ville par son espece, son instinct sauvage la dominant largement. Elle avait enfilé une courte tunique de la même couleur de ses yeux qui les rendait encore plus éclatant. Bien qu'elle ne connaissait aucune de ces rues, elle les parcourait rapidement sans trace d'hésitation comme guidé par une chose inconnue. La bague vibrait légèrement, celle qu'elle portait jour et nuit. Son éclat reflétait sa propre pureté. Mais ce soir là, elincia suivait un éclat rougeoyant. Il était tard et elle ne faisait que commencer pour elincia.
Elle entra dans un bar, visiblement bondé. N'ayant aucun mal à passer car la plupart la laisser passer avec un regard avide de désir.
Dont elle ne savait trop quoi. "Elle" charcheit quelqu'un. Au mot "elle" était associé à l'anneau. Elle reconnut la longue chevelure noire encre de l'ancien propriétaire.
Elle marcha en sa direction de ses pas félins et se pencha sur lui près de son oreille laissant ses cheveux de même couleurs glissé sur l'épaule de minoson. Et lui murmura à peine plus haut qu'un crépitement d'un feu d'une voix hypnotisante.

" C'est moi..."

Invité

Ca faisait maintenant plusieurs minutes. Je ne faisais rien, juste des allers et des retours de la main qui tenait le verre. J'essayais de capter les discussions qui se déroulaient autour de moi. Il y eût à un moment donné une soudaine montée de volume. L'on chantait une chanson paillarde à ma gauche, et on se joignit au chant à ma droite. Je fredonnais moi-même l'air, sans m'entendre, ne sachant pas même si je chantais juste. Je jetais des coups d'oeil de droite et de gauche, devant, mais pas derrière. J'avais déjà repéré toutes le jolies filles dans le bar. Du moins, celles que je trouvais à mon goût. J'avais remarqué que chacune d'elle avait un ami qui s'était au moins une fois délecté de sa bouche. Je retins un rire amer. Quelle bonne idée, de venir seul. Et pourtant, je n'étais pas seul. Alors que je me demandais qui pourrait faire de cette lugubre soirée une fête, une voix sembla répondre au creux de mon oreille. "C'est moi", disait-elle, et je sentais les cheveux de la jeune fille à la voix familière. Je tournais lentement la tête, lui faisant face. Elincia. Au milieu de ce lieu de débauche, elle brillait comme un feu. Mais elle jetait un froid autour d'elle.
Combien de regards dégoûtés, envieux, ou emplis de dédain croisais-je en à peine un instant, alors que les prétendants pensaient qu'elle n'était pas aussi seule qu'ils l'auraient voulu ? Je souris légèrement. Peut-être aurais-je finalement droit à la bagarre que j'avais voulue plus tôt dans la soirée ? Mon regard plongea dans les yeux de la jeune fille. Ils étaient flamboyants, ce qui était loin d'être naturel. Ca n'était pas déplaisant à regarder, cependant.

"T'as de beaux yeux, tu sais ?"

Elle était penchée sur moi, ce qui me permettait de parler doucement, malgré le bruit qui se faisait autour de nous. L'image d'une sphère invisible nous entourant germa dans mon esprit. En fait, c'était comme si le silence se faisait au-dehors de cette sphère imaginaire. Je n'aurais jamais pensé pouvoir rencontrer à nouveau cette jeune fille, qui modelait aussi facilement l'atmosphère que le coeur des hommes. Je ne l'avais plus revue depuis notre rencontre. Je n'avais d'ailleurs plus jamais été dans les jardins... Peut-être, inconsciemment, l'évitais-je ? Parce qu'auprès d'elle, je me sentais pris d'un sentiment de danger mêlé d'excitation. Mais peu importait ces pensées, elle était là, et j'y étais aussi. L'heure n'était plus aux pensées, mais à l'action. J'indiquais les trois sièges à ma table, l'un à ma droite, un autre à ma gauche, le dernier en face de moi. Il n'y avait pas de table pour deux, dans ce bar, et de toute façon, je n'avais pas pensé à l'éventualité d'un tête-à-tête avec qui que ce soit.

"Prends un siège, Elincia, et dis-moi ce que tu fais ici."

Je me sentais étrangement calme. C'était comme si le temps oeuvrait au ralenti. Mais le passage du temps ne m'affecterait plus, maintenant, car j'avais quelqu'un à qui parler. Je bénis la jeune fille pour son arrivée. Je la détaillais une fois de plus, et remarquais la bague que je lui avais offerte. Mon bras vola par réflexe jusqu'à la poche de ma veste. La sucette y était toujours. Elle ne devait plus être comestible, mais je n'aimais pas ça de toute façon.

Invité

"T'as de beaux yeux, tu sais ?"

C'est ainsi qu'il la salua. Elle se mordit la lèvre inférieur pour s'empêcher de la poser sur les siennes. Ses yeux ne signifiaient pas seulement d'autre envies mais un changement de caractère des plus stupéfiant. Le désir charnel en était un entre autre.

"Prends un siège, Elincia, et dis-moi ce que tu fais ici."

Elle fut rapide et sans hésitation, pris une chaise, s'assit et croisa les jambes. Une main sur le dossier de la chaise.
Elle présenta sa bague.

- Qu'as-tu fait à cet anneau? Elle te réclame.

Puis elle pencha sa tête sur le côté tout en posant son regard émeraude sur lui, les sourcils lègerement arquée.
Ouvrant délicatement les lèvres qui refletait un rouge sang, elle murmura ses yeux flamboyants:

-Tout comme moi...

Invité

Après l'arrêt du volume sonore, ce fut au temps, de se stopper. Il choisit malencontreusement de s'arrêter sur la dernière réplique de la jeune fille. Ma destabilisation fut alors accrue au centuple. Belle entrée en matière, si je pouvais dire, mais malgré le fait que ce genre de déclaration soit courant dans de tels endroits, cette phrase-là, je ne l'attendais pas à mon attention, et moins encore de ces lèvres-là. Malgré l'audace qu'avait démontré Elincia lors de notre précédente rencontre, elle n'avait pas même semblé penser à une telle phrase, ou à ce qui en découlait. Le temps reprit ses droits, et je pus penser à autre chose que cette phrase, même si elle restait gravée dans ma mémoire. Je concentrais toutes mes pensées sur la question qu'elle m'avait posée. Ce ne fut pas difficile, car elle n'était pas non plus des plus banales. Je détachais à mon grand regret mes yeux des siens, et me concentrais sur l'anneau. Il n'avait rien de particulier, ma mère me l'avait simplement offert, et quand il avait commencé à me serrer le doigt, je l'avais enlevé. A présent, il ne m'appartenait plus.

"Si tu me parles de magie, je n'ai rien fait qui mérite d'en parler. Néanmoins, je dois avouer avoir espéré qu'il te permettrait de te souvenir de moi."

Que pouvais-je dire d'autre ? Avais-je raconté la signification des lettres gravées dessus ? Je ne me souvenais plus. Dans le doute, et au risque de répéter quelque chose qu'elle savait déjà, je lui expliquais :

"Les lettres qui y figurent sont les premières lettres de mon prénom, Minoson, et les dernières de mon nom, Dajiel. En Français, elles signifient "Miel". La seule chose que j'ai pu faire avec cette bague, c'est la conserver sur moi en permanence, la caresser par habitude, et finalement, te l'offrir en remerciement."

J'avais tout dit, mais je ne savais absolument pas si ça répondait à sa question. Même si elle parlait de surnaturel, je n'avais plus envie de la contredire. Après tout, le fait qu'Elincia ait pu me trouver ici me semblait déjà assez magique. Je restais pensif, un moment, le temps de savoir que dire de plus, et me résolus à la franchise. Peu m'importait de savoir si c'était le sentiment qui m'habitait depuis le début de la soirée ou l'alcool qui faisait son effet, mais quelque chose m'empêchait de réagir autrement qu'avec franchise.

"Et ne me dis pas ce genre de chose aussi soudainement, ça me rend nerveux."

Je grimaçais pour illustrer ma réplique, et dévorais la jeune fille des yeux. Même le plus endurcis des hommes n'aurait pas pu sentir ses tripes se nouer en croisant son regard. Je me forçais malgré tout au calme. Mon sourire s'était volatilisé. J'empoignais solidement les bords de la table pour m'empêcher de me lever et d'aller l'embrasser. Je baissais le regard, le relevais, et l'envoyais derrière une fenêtre. La lune était pleine. Cela expliquait le sentiment étrange qui m'avait mené à cet endroit, et à cette situation. Je ne savais pas si je devais la maudire ou la couvrir d'offrandes, cette lune.

Invité

"Si tu me parles de magie, je n'ai rien fait qui mérite d'en parler. Néanmoins, je dois avouer avoir espéré qu'il te permettrait de te souvenir de moi."

Elle tendit sa main fine et longue pour mieux observer la bague.

-Chose faite...

Il lui expliqua et elle ne sut que répondre. Que son père était français et qu'elle avait compris la signification? Non, elle préféra se taire et l'observait, sourire fatale aux lèvres.

"Et ne me dis pas ce genre de chose aussi soudainement, ça me rend nerveux."

Elle commanda de l'alcool fort. Et elle pris le verre et le but lentement gorgé par gorgé. Laissant son cou blanc à porté.
ll semblait qu'elle brulait et qu'elle se faisait désiré encore plus. Un homme se présenta devant elle et avant qu'il ne prononce une seule parole.
Elle jeta déjà sur minoson. Mettant ses deux mains sur la table et l'atteignit. Posant ses lèvres délicatement sur celles de miel. Son haleine exhalait une odeur de jasmin et d'alcool. Il fut langoureux et long. Sa langue dansait sur ses lèvres. L'homme était resté immobile. Peut-être déçu, peut-être en colère. Mais elle sut qu'il était parti honteux et gêné. Elle fermait les yeux, ses longs cils chatouillait la joue de celui qu'elle tenait. Elle se détacha de lui avec lenteur simplement pour poser son regard rouge et brûlant sur le propriétaire du baiser qu'elle lui avait donner. C'était hypnotisant, une dépendance, une folie. Elle aurait pu faire mieux, beaucoup mieux. Ce qui aurait engendre bien plus, un plasir intense. Mais pour l'instant, elle ne fit que ça.

Invité

Alors qu'un serveur passait à proximité, Elincia commanda une boisson. Je ne savais pas quoi, et je m'en fichais. Quand l'homme à qui j'avais adressé une blague, plus tôt dans la soirée arriva, et posa la commande sur la table, entre nous deux, je me rendis compte que ce n'était certainement pas un alcool à faible degrès. Je faisais pâle figure, avec ma bière. Mais j'avais une excuse : je n'aimais pas l'alcool. Le barman leva au passage un sourcil interrogateur, et je fis non de la tête. Je ne voulais pas plus. Le simple verre m'avait suffit. Il s'éloigna. Je commençais à me détendre à nouveau.
Mon regard se reposa sur Elincia, qui buvait lentement son verre. Je ne disais rien. Je n'en avais pas besoin. Le silence me suffisait, pour le moment, et je la regardais, elle, qui m'avait retrouvé ici. Qu'aurais-je pu faire, si elle n'avait pas été là ? C'était la bague qui l'avait amenée, si j'avais bien compris. La pensée qu'un lien ait pu se tisser entre nous de cette manière me plaisait. Je soupirais, et revenais du tourbillon de mes pensées.
Elle avait presque terminé son verre. Un mouvement attira mon attention, et je détachais mon regard d'elle. Un garçon approchait, comme hypnotisé par Elincia. Elle avait cette capacité, de lancer des charmes inconsciemment à n'importe qui. Si j'y résistais, c'était pour plusieurs raisons. La première était que je l'avais déjà rencontrée auparavant, et que le mystère qui l'entourait décourageait aisément les desseins des hommes à son sujet. Il suffisait de se rendre compte qu'elle se mouvait, et s'exprimait de manière particulière pour se rendre compte de la distance qui l'éloignait de la plupart des gens. Elle n'était pas pour une personne normale. La seconde, c'était mon inexpérience en la matière. Avoir une copine, c'était dissociable du désir charnel. Mais tout en Elincia y appellait, et ce soir, alors que ses yeux étaient rouges, c'était pire encore. J'avais déjà ressenti le désir, mais n'en avais pas encore tenté l'expérience.
Le garçon était très proche, maintenant, et je guettais la réaction d'Elincia, me tournant vers elle. Et en un instant, elle fut sur moi, alors que toutes mes résolutions se brisaient. Elle m'embrassait. Et quand la surprise fut passée, je répondis. J'oubliais tout le reste. Au bout d'un instant qui me parut des heures, celà prit fin.
Je la regardais, et laissais échapper un petit rire.

"Bon, maintenant, je suis carrément nerveux. Mais qui es-tu donc, pour agir aussi simplement ? Je vais finir par le croire... Que tu n'es pas humaine."

Comment exprimer mes sentiments, alors ? J'étais perdu. Perdu entre le désir et l'indécision. Je compris rapidement que c'était moi, le fautif. Je réfléchissais trop. C'était mon humaine nature. Et je m'y adonnais désespérément. Ce soir, j'avais décidé d'agir différemment. J'avisais la salle dans laquelle nous nous trouvions, et proposais doucement :

"Tu veux aller quelque part ?"

Invité

"Bon, maintenant, je suis carrément nerveux. Mais qui es-tu donc, pour agir aussi simplement ? Je vais finir par le croire... Que tu n'es pas humaine."

Elle repris la même position sur sa chaise. Elle se sentait obervé, elle ne fit pas attention.

- Nerveux? Tu n'y prends pas plaisir?...

Le son de sa voix, on lui avait fait remarqué une nuit qu'elle était aussi douce qu'une caresse.
Elle ignora la remarque du jeune homme selon son espece. Elle éclata d'un doux rire qui fit vibrer son corp.

"Tu veux aller quelque part ?"

Elle lui répondit très simplement.

- Là où tu iras j'irai, cette nuit...

Un regard désinvolte et exquis qui le pressait de choisir avant qu'elle ne change d'avis.
La lune se couvrait de temps en tempsd'un gros cumulus, ses yeux éclatait d'un jet lumineux lorsque le clair de lune l'embrassait.
Sans un geste, son corps illuminé semblait danser.

Invité

Et merde ! J'en avais marre, de trop penser. A force, je transformais l'agréable en désagréable, le bien en mal, l'attraction en danger. Je balayais tout ce qui trottait dans ma tête. Rien que du pessimisme, que du noir, que j'avais broyé jusqu'à ce qu'il s'étende aux frontières de mon esprit, envenimant ma façon de penser. C'était comme ça que je l'interprétais. J'annihilais cette noirceur, ne laissant qu'un vide que je comblais à l'aide de la beauté d'Elincia, et la douceur de son baiser. Bien sûr, que ç'avait été agréable. Je lui souris, et revêtis un air complice. Je me rapprochais d'elle, de façon à lui murmurer à l'oreille, doucement.

"En fait, tu m'as juste surpris, et j'ai la fâcheuse habitude d'analyser tout ce qui m'arrive. Mais je vais essayer de faire une pause."

Reculant la tête, j'allais à mon tour à la rencontre de ses lèvres. Je ne voulais plus la connaître. Je voulais l'explorer. Peu importait le fait qu'elle ne parlait pas beaucoup d'elle. Je voulais juste passer cette nuit en sa compagnie, et nous aviserions du reste. Je me détachais d'elle, lui caressais la joue d'une main, et lui mis une pichenette sur le nez.

"J'espère que tu aimes nager, parcequ'on va dans une source chaude que j'ai trouvée pas très loin."

Le lieu auquel je pensais se résumait à trois petits bassins à moins d'un kilomètre d'ici. Nous y serions en un quart d'heures. Dix minutes, si, comme je le pensais, Elincia avait plus d'endurance et d'aisance à marcher dans la montagne qu'elle ne semblait en avoir à première vue. Mais l'ayant vue une fois monter et descendre d'un arbre, je ne parvenais pas à en douter. Je me levais, et traversais la salle vers la sortie, sentant plus de regards posés sur moi qu'à mon arrivée. Mon sourire s'élargit. C'était pas si mal.
Une fois dehors, je m'enfonçais, sentant la présence d'Elincia dans mon dos, dans la nuit. J'espérais que la nuit durerait longtemps...

Invité

Elle sourit à la réponse de miel et se délecta de son baiser. Sa langue s'enroulant et se déroulant de son partenaire puis un nouveau murmure.
Cette nuit, elle était la possesion de minoson et pas une autre. Tout ce qu'il voulait qu'elle fasse, elle le ferait. Tant que la pleine lune sera présente...

"J'espère que tu aimes nager, parcequ'on va dans une source chaude que j'ai trouvée pas très loin."

Elle ne lui répondit pas, un sourire malicieux sur les lèvres. Fallait-elle qu'elle précise qu'elle ne possédait pas de maillot?
Inutile...
Ils sortirent tout les deux, le regard des hommes avide de désir sur Elincia. De jalousie sur Minoson...
Elle les ignora avec désinvolture. Puis avec délicatesse, attrapa le bras de minoson dans la ruelle.

[tu continues dans les sources chaudes?]

Invité

[Ouais, je continue, mais demain. J'ai juré que je me couchais à trois heures, ce soir, et je suis déjà à la bourre d'une heure.]