Je voulais juste affaiblir plus .... [FINI]

Rendez les copies, s'il vous plait !!

Je courais presque vers la sortie, je n'en pouvais plus, cela devenait insupportable, j'attendais que la sonnerie depuis 1h. Je poussais la porte glissante pensant arriver enfin à sortir mais la voix de la professeur m'arrêtais nette dans ma tentative.

Valdania ! Tes parents ont essayé de t'avoir au téléphone mais tu répondais pas, ils ont donc appellé au lycée. C'est important, c'est pour la réunion des parents et des professeurs, tu sais que tu devrais ........

Je fermais vite la porte comme si j'étais sourde et que je ne l'avais pas entendu. Je ne voulais rien savoir sur eux et leurs vies. Ils font ce qu'ils veulent, qu'ils me laissent tranquille c'est juste ce que je leur demande, ce n'est pas beaucoup, je trouvais. Je sortais par la porte principale du lycée, heureuse comme si j'avais gagné quelque chose à l'arrivée. Je m'étirais.

Mâtiné chargée, je hais çaaaaaaa.

J'avais mal au dos et aux yeux...hum rectification enfaîte de partout... rester sur ses feuilles d'exams pendant des heures c'est mauvais pour la santé, ils le savaient pas !! J'avais décidé de prendre l'air, cela se comprend non ?
Le parc était assez bien pour cette mission. J'étoufais dans cette salle. Avant cela ne me dérangés pas, qu'est-ce qui y'a changé depuis ? Pendant un moment je me répétais cette question, mais la réponse se faisait tarder. Perdue dans mes pensées , je voyais à peine au loin un arbre et à côté de celui-ci un banc. Je soupirais et je décidais de me poser dessus pour observer autour de moi ... le calme.
Je calais ma tête contre le banc fermant les yeux, pour ressentir juste le vent.
Après un petit moment, un drôle frisson parcourra le long de mon dos. Mes parents et ses souvenirs en étaient la cause ? Non, je ne pensais pas à ça, je me levais d'un bond regardant autour. Une sensation familière, ce ressenti d'un regard qui ne peux appartenir qu'à lui. Je voyais une ombre au loin, une forme que je pourrais toujours reconnaître même dans le noir complet j'y arriverais.

Zeke ? Zeke c'est toi ?

La cause de cette insupportable envie que les journées répétitives s'arrêtent.....je crois l'avoir trouvé

Aucune salle ne peut me retenir. Je l'ai déjà dit, le seul jour où je me permettrais d'aller dans un cours, ce sera par obligation pure et simple, ou pour passer l'examen final de fin d'études. Mais.. Il faut dire qu'être en vacances seul, n'est pas très agréable. On peut faire ce que l'on veut certes, mais avec qui... on se retrouve plutôt seul en fin de compte. Faire les magasins n'avait rien d'attirant, si ce n'est que pour regarder les trentenaires quadragénaires, et autres retraités, profitant d'un moment de répit, pour faire quelque courses.. si au moins il y avait quelques belles demoiselles. De dépit, j'entrepris une marche, longue et silencieuse vers le parc. Je traversai la ville, dénudée de toute sa jeunesse, en marchant, d'un bout à l'autre. Ma voiture était garée à l'appart', pour ce genre de ballades, je n'en avais pas besoin. Ce ne serait plus une promenade, mais un rallye, et il serait bouclé en quelques minutes. Mais j'étais plutôt résolu à passer une bonne partie de ma journée ici.

J'arpentai ainsi la galerie marchande en long et en large, m'asseyant parfois sur un banc quelconque. Je crois même qu'à ces moments, ma chemise rouge sang et mate, et mon pantalon d'un noir de jais, attirait l'œil d'une jeune mère. Je répondis avec un petit clin d'œil, et me relevai pour partir. Je préférais ne pas savoir à quel genre de femme j'avais affaire, je passai mon tour, et mon chemin par la même occasion. Ma route me mena vers le parc du lycée, sas vraiment que je m'en rende compte. Au moins, je risquais d'y trouver des gens d'à peu près mon âge.. Je le longeais, marchant lentement, fumant même une cigarette, bien qu'interdit dans l'enceinte.

Je m'arrêtai sur moi même, regardant un peu plus loin. J'étais assez sidéré... Je la voyais encore, Valdania. Je ne savais pas ce que je ressentais en ce moment. Même si, et je sais que cela est récurrent, que ce n'était pas de l'amour.. Sans le savoir, je m'assieds dans l'arbre en face, à l'ombre du feuillage, et la regardai somnoler sur un banc.. J'y passai quelques minutes dans le silence, un genou ramené contre ma poitrine, le retenant avec mes mains.. Je jetai mon mégot, et me relevai. Je consentis enfin à quitter la place. Je ne tenais plus, je devais arrêter de la surveiller comme ça, je ne suis pas un voyeur, ou autre chose du genre, je n'ai rien à faire.. Je lui tournai le dos, en reprenant ma route, dans l'ombre des arbres.

Zeke ? Zeke c'est toi ?

Je m'arrêtai net. j'avais envie de continuer, mais je ne bougeais plus. Mais je repris tout de même mon chemin, l'ignorant presque.. Puis je partis m'asseoir contre un arbre, loin, hors de la vue de Valdania..

J'avais beau crier, l'ombre disparue de mon champ de vision. Il m'ignorait ? Il ne voulait pas me voir ? J'ai fait quelque chose de mal ? Il m'a pas reconnu ?
Toutes ces questions tournaient dans ma tête à m'en donner le pire mal de mer au monde. Toujours dans mes pensées en train de ranger le désordre qu'un seul homme peut faire. Je ne savais même pas pourquoi mais mes jambes ne m'obéissaient plus, j'avais beau dire *non il faut pas que je le vois, enfin j'aimerais savoir pourquoi soudainement il ne m'adresse plus la parole et m'ignore totalement. Mais le voir me ferais souffrir* mais mes jambes allaient tout droit retrouver la place où il se tenait il n'y a pas si longtemps.
Je posais la main sur le tronc de l'arbre pour prendre mon souffle du petit sprint que je venais de me faire.
Relevant mon visage je passais un coup de main dans mes longs cheveux pour les remettres en arrière. Ma tête et mon regard glissaient sur tout le paysage en face de moi, cherchant cette ombre qui m'avait échappé.
Droite, gauche, devant, il n'y avait personne, ni même un objet.

*ma vieille tu commence à devenir folle....*

Sur le coup j'avais eu un peu peur. Peur du fait que je commençais peut-être à le voir alors qu'il n'y était pas et du fait que j'étais en train de devenir accroc à quelqu'un qui me blesserait et qui me blessera tout le temps.
Je tournais sur moi-même et changeais de direction, abandonnant à le voir aujourd'hui. Surtout que je suppose qu'il devait sécher plusieurs cours dans une journée, donc c'est pa sau lycée que je le croiserais.
Je reprenais le chemin de promenade dans cet immense parc qui appartenait à l'école. Il n'y avait presque personne c'était calme.
Après quelques temps, j'avais fait le tour du parc et revins sur mes pas qui allaient vers le parking.
Une légère pente était sur le chemin, mais une forte surprise n'était pas prévu, je le voyais en face de moi. Pendant un moment nos regards restaient figés, je pensais qu'il m'ignorait, alors je passais à côté de lui sans rien dire.
Réfrénant mon envie d'être blottit dans ses bras.

Je fumais tranquillement, essayant de revoir mentalement Valdania, quelques minutes plus tôt. Elle m'avait assez clairement avoué ses sentiments, pourtant je lui avais tourné le dos. Cettemanie de me comparer à un loup solitaire perdurait, et ma foi, je ne pensais pas que ce soit si mauvais. Après tout, j'en suis un, il ne m'est jamais arrivé de revoir une fille deux fois. Bien sûr, la seule fois où cela arriva... je dus en subir les terribles conséquences. Peu importe ce qu'elle penserait de moi à la suite de ça, cela m'était bien égal, ou presque. Je me demandais ecore si j'avais bien fait. Je doutais, ce n'était pas vraiment bon signe. Quelques minutes passèrent, réfléchissant -un peu- sur la situation. Je me résignais, Valdania avait déjà subi les assauts de mes griffes, elle n'avait plus besoin de souffrir; mais d'un autre côté, mon absence la faisait souffrir, et je ne voulais en aucun cas me rapprocher d'elle. Je finirais par croire que je sors avec elle. Ce pitoyable dilemme avait assez duré, je n'avais pas envie de me morfondre en cette matinée.. ou début d'après-midi selon ma montre, alors je me levai, me débarassant de mon mégot, et reprit ma promenade dans le parc.

Je marchais, assez silencieusement comme tout à l'heure, quittant les abords du parking et j'entrepris de rentrer à la maison à pied -n'ayant pas pris de voiture-, faire un petit somme. Finalement, ce n'était pas très amusant de se promener en ville seul. Mais j'avais homis un petit détail. Valdania était peut-être encore dans le parc, et c'est bien ce que je trouvai. Je finis par lui faire face, sans trop m'en rendre compte, perdu dans mes pensées, des pensées la concernant justement. Je restai froid, et silencieux à son égard. Les mains dans les poches, j'attendais peut-être que l'un d'entre nous se décide à prendre la parole. Mais elle baissa la tête et passa à mes côtés, silencieuse. Ce n'était pas pour m'ignorer, je le sentais, c'était comme si elle croyait que je ne voulais plus entendre parler d'elle... Quelque chose me poussa quand même à murmurer son prénom...

" Valdania..."

Tournant légèrement la tête, je la regardai du coin de l'oeil. Mains en poche, je levai mon coude, faisant signe de le prendre, et de me rejoindre dans mon errance. Finalement, passer encore du temps avec elle, me semblait nécessaire, j'avais envie, oui envie, de rester encore un peu avec Valdania. Sur ce coup, je m'impressionai moi même. Elle sembla hésiter un instant, et je tournai le visage, fixement devant moi. Mais elle me prit le bras, souriant doucement. Je ne bronchai cependant pas, et nous commençâmes à marcher, dans la direction opposée à la sienne. Je comptais tout de même quitter le parc pour rentrer chez moi, mais la compagnie de Valdania ne me dérangeait pour le moins du monde. Cependant, je ne savais de quoi lui parler. Imbécile, de parler de notre rencontre, inutile de revenir sur l'autre soirée... alors de quoi. Je réfléchis quelques secondes, marchant silencieusement avec elle.

" J'ai vu... l'autre soir, tu mimais une partition de piano pendant que tu chantais.. Tu pratiques vraiment ? "

Peut-être pourrais-je avoir une discussion normale avec elle.

Je continuais ma route silencieuse, pensant même à vite rentrer dans ma chambre, m'enfermer et essayais de me débarrasser, de mes soucis et faire le point, sur cette situation qui ne pouvait durer. S'il voulait ne plus entendre parler de moi, je suivrais son choix ... après tout je n'avais pas trop le choix sur ce point.
Alors que je m'apprêtais à accélérer le pas, la voix de Zeke murmura mais cela fit un écho en moi.

" Valdania..."

Je frissonais, pas de peur mais d'un sentiment indescriptible, qui prenait tout mon corps, dans son invasion. Je restais dos à lui pendant un instant, le temps de souffler et d'essayer de reprendre mon "masque" fort. Je me retournais, les yeux reflétés de toute ma surprise, il me tendait son coude pour m'inviter à le suivre.
La main un peu fébrile et le coeur battant, je m'approchais et m'accrochais à lui avec un sourire qui essayait de cacher mon conflit intérieur.
Nous commençâmes donc notre promenade avec notre habituel accompagnateur .... le silence.Je ne savais pas pourquoi mais, je ne trouvais jamais de sujet pour parler avec lui. Les sujets "bateaux" comme le cinéma,le temps qu'il fait, musique, voyage etc...avaient déjà été utilisés dans la voiture, au chemin retour.

" J'ai vu... l'autre soir, tu mimais une partition de piano pendant que tu chantais.. Tu pratiques vraiment ? "

Un peu surprise de cet intérêt soudain, je le regardais.Je ne pensais pas non plus que ma vie l'interessait beaucoup mais j'entreprenais quand même de lui expliquer ce petit passage sur cette vie creuse. Après tout, je ne risquais rien.

Oui j'en fais depuis que je suis petite, enfin j'ai commencé assez tard comparer aux autres. Mais j'ai travaillé assez dure pour arriver à un niveau assez élevé.....

Je soupirais, baisant le regard pensant dans quelles circonstances j'avais appris à jouer.

....Il faut dire aussi que je n'avais que ça pour m'accrocher dans ce petit monde, alors voila ...

Je secouais ma tête pas besoin de revenir sur ces faits, et l'embêter avec cela. Je reprenais mon sourire petit à petit. Mais je continuais quand même, cela me faisais du bien d'en parler et puis si cela le dérangeais il le dirait directement.

La seule chose que j'aurais voulut je n'ai jamais réussir à l'avoir en main...même pas du bout des doigts.

Je levais la main vers le soleil qui tapé assez fort.

Mes parents n'étaient jamais à la maison toujours à travailler comme des fous, alors le piano s'était une façon de tout extérioriser, vu que je devais être une bonne petite fille et rien dire.......hum enfin voila j'arrête d'en parler, cela plombe l'ambiance ce genre de chose.

Je faisais un sourire triste malgré moi.

Oui
j'en fais depuis que je suis petite, enfin j'ai commencé assez tard
comparer aux autres. Mais j'ai travaillé assez dure pour arriver à un
niveau assez élevé.....

....Il faut dire aussi que je n'avais que ça pour m'accrocher dans ce petit monde, alors voila ...La seule chose que j'aurais voulut je n'ai jamais réussir à l'avoir en main...même pas du bout des doigts.

Mes
parents n'étaient jamais à la maison toujours à travailler comme des
fous, alors le piano s'était une façon de tout extérioriser, vu que je
devais être une bonne petite fille et rien dire.......hum enfin voila
j'arrête d'en parler, cela plombe l'ambiance ce genre de chose.

" De quelle ambiance parles-tu... Ce n'est pas comme si nous étions noyés dans la gaité..

D'ordinaire, je ferais semblant d'écouter, mais là, je retenais chacune de ses paroles. C'était assez prenant, quelque chose venant d'elle me captivait. Son sourire triste me faisait frissonner, tant il lui donnait du charme. En fait, elle me ressemblait assez. Fille d'industriel, délaissée par ses parents...Mais elle était loin d'avoir autant de vécu que moi. Je laissai peser un peu le silence, hésitant à savoir si je devais m'ouvrir à elle. Raconter ma vie aux gens n'était pas dans mes hobbies. Je dûs quand même le faire, non seulement pour briser ce silence trop bien installé entre nous, mais aussi parce qu'elle l'avait fait.

" Moi aussi. Mais ça doit faire 7 ou 8 ans que je n'y ai pas joué. Le piano, c'était un passe-temps imposé par la famille. Comme un enfant de bonne famille, seuls les beaux instruments étaient à ma disposition... Violon, piano, clavecin.. Que des choses inutiles, je me suis rabattu sur le piano. "

J'arrachai un sourire en coin, discret. En fait, me confier à elle me faisait un bien fou, peut-être pourrais-je me reposer contre elle. D'un autre côté, tout cela était louche, elle avait été la seule à être frappée par mes griffes et à être revenue ensuite, et elle m'avait pardonné. Je m'en méfiais encore, comme un chien, qui une fois tombe dans le piège, la deuxième... a peur, et hésite. En ce moment précise je me sentis faible, ce n'était pas à mon habitude. La situation était aussi sans précédent. Par nervosité, je sortis une cigarette, que je collai à mes lèvres, en prenant le briquet. Je le portai au bout du petit rouleau de tabac, et l'enflammai. j'arrachai un petit sourire en coin.

[ Pas long désolé ]

" Moi aussi. Mais ça doit faire 7 ou 8 ans que je n'y ai pas joué. Le piano, c'était un passe-temps imposé par la famille. Comme un enfant de bonne famille, seuls les beaux instruments étaient à ma
disposition... Violon, piano, clavecin.. Que des choses inutiles, je me suis rabattu sur le piano. "

J'étais surprise de cette réponse. Je regardais droit devant moi pensive. "Comme un enfant de bonne famille", était-il comme moi ? Oui surement. Zeke avait reprit une cigarette et souriait d'un sourire en coin. Il y avait quelque chose de bizarre en ce moment même, mais je n'arrivais pas à trouver quoi.
J'enlevais mon bras du sien et j'avançais de quelques pas rapide devant lui, réfléchissant à quelque chose.

"7ou 8 ans ......hmmmmm... cela fait un moment dit donc, tu dois être rouillé."

Je croisais mes bras et posais un doigt sur mon menton.....

*hmmm j'ai peut-être une idée.*

Soudainement, je me retournais vers lui avec un grand sourire. Je ne sais pas pourquoi mais j'étais joyeuse en ce moment même. Oui, je devais surement être une fille simple d'esprit, qui rigole pour un rien. Mais bon être comme cela n'était pas plus mal.
Je croisais mes mains derrière mon dos, avec un air hésitant.

"Si tu veux........"

Je laissais une pause, j'hésite à lui demander cela. Je m'éclaircissais la voix.

"Vraiment que si tu veux, je pourrais te remontrer les bases du piano....enfin tu sais, si tu as envie de pouvoir rejouer juste un peu...hum"

Je me retournais sur moi-même un peu génée, regardant le reste de la rue. Un homme pressait, surement en retard quelque part, me poussa. Je resentais une légère douleur dans le bras qui avait était bousculé. Je m'apprêtais à lui dire deux mots, mais je m'arrêtais nette...il faisait un peu....mais juste un peu peur.

"7ou 8 ans ......hmmmmm... cela fait un moment dit donc, tu dois être rouillé."

Je laissai apparaître un petit sourire, elle avait raison. Mon talent avait du s'émousser au fil du temps. Valdania se décrocha de moi, et me fit face pendant que nous marchions. Elle arborait un joli sourire, certes timide, et croisa ses mains dans son dos.

"Si tu veux........Vraiment
que si tu veux, je pourrais te remontrer les bases du piano....enfin tu
sais, si tu as envie de pouvoir rejouer juste un peu...hum"

Elle se retourna, fuyant mon regard, d'ailleurs amusé. En fait, j'ai été assez étonné de voir qu'elle me proposait un rencard.. Je profitai du petit écart qu'elle avait laissé, pour pousser un tout petit rire. Mais un homme, pressé, lui bouscula l'épaule, et je posai mes mains sur les épaules de Valdania pour l'empêcher de vaciller. L'homme se retourna, avec un regard agacé, comme si c'était la faute de Val'... et elle semblait impressionnée. Mon regard se raidit, devint sévère. Son sentiment de supériorité m'exaspérait, qui était-ce pour se permettre de nous regarder de haut, ou même pour ne pas s'excuser envers elle... Puis un vil sourire étira mes lèvres. Casser ce type avec des paroles, pourrait me distraire..

" Hé toi là... On s'excuse quand un bouscule quelqu'un.- Je fis mine de regarder plus attentivement son visage.- Oh.. Val' j'ai l'air bête, je n'ai pas vu que c'était un singe. Allons-y."

Son expression se figea, et devint plus agressive. Comme quoi je l'aurais vexé.. Je pris Val' par la main, pour l'emmener rapidement vers la sortie du parc, avant que cet homme ne comprenne qu'il avait la possibilité de commencer un combat. Une sorte d'excitation étrange apparaissait en moi, comme jouer avec le feu. Nous passâmes près de lui, sans lui accorder un regard, en l'ignorant, et je sentis une main ferme se poser sur mon épaule. Je poussai Val' sur le côté, et me baissai... Un coup de vent me balaya les cheveux. Je fixai l'homme, qui semblait sérieusement en colère. J'avais peur, je ne savais pas vraiment me battre, hormis les quelques cours de boxe. Je pris un bon coup sur l'arcade, je la sentis s'enflammer, et une goutte perler sur mon front. Je répondis directement à sa mâchoire, et il posa un genou au sol. La douleur crispait mon front entier. Mais je ne le laissait pas transparaître, lui faisant signe de rester où il était.

" Me force pas à frapper plus fort..."

Nous avions quitté le parc, de chance que ce type avait décidé de lâcher l'affaire. Je tenais un mouchoir sur mon sourcil, retenant le peu de sang qui s'en dégageait. Je dois admettre que j'eus beaucoup de chance de l'avoir sonné avec ce coup, alors que moi même je l'étais. Nous nous arrêtâmes dans une pharmacie, de laquelle je ressortis avec un pansement.

" Voilà ce qui arrive quand on joue trop au beau gosse.., je soupirai puis sourit, en ce qui concerne le piano..J'en ai un dans mon appart' et on est plus très loin. On y va?"

Je ne savais pas si elle s'y attendait, mais selon son regard, il semblait que ça lui faisait assez plaisir. En fait c'était sorti spontanément, sans passer par la case réflexion. Peu importe, il était sûrement un peu tard pour faire machine arrière.

Sur le moment j'avais peur......Surtout où le poing du "singe" atterrissait dans l'arcade de Zeke. J'avais étouffé un cri avec mes mains. Il le sonna d'un coup-de-poing à la mâchoire, à partir de ce moment-là nous quittâmes rapidement le parc. J'étais un peu inquiète, les blessures à l'arcade perdaient beaucoup de sang, normalement.
Je le regardais du coin de l'oeil, le visage inquiet malgré le fait qu'il avait mis un pansement.

" Voilà ce qui arrive quand on joue trop au beau gosse.., en ce qui concerne le piano..J'en ai un dans mon appart' et on est plus très loin. On y va?"

Le sourire qui était apparu sur son visage fit disparaître mon inquiétude, mais je lui demandais quand même pour me rassurer encore plus. L'instint maternelle resortais de temps à autres.

Tu es sûr que tu ne veux pas t'asseoir avant, ça a dû te sonner un peu ....ça va aller ?

Mais son visage était comme à son habitude, je pensais qu'il avait décidé de ne pas paraître faible,je soupirais et lui emboîtais le pas, restant derrière lui, ne cherchant pas à le contrarier surtout que c'était un peu de ma faute, tout cela.

Allons-y.

Tout en marchant,je pensais.......et je regrettais quand même un peu. Je lui apportais que des malheurs...il avait failli se faire écraser et passer à taba quand même de puis qu'il m'avait rencontré et il m'avait quand même sauvé dans les deux cas. Oui, je le savais, je m'inquiétais peut-être pour rien, comme d'habitude, mais il fallait que je lui dise quand même, c'était la moindre des choses. Je m'approchais un peu de lui attrapant entre mon pouce et mon index son haut, cela le fit s'arrêter. Je regardais au sol, un peu débitée, cherchant les mots.

Désolée, j'ai failli encore te mettre en danger....Je dois être sous ma mauvaise étoile en ce moment.

Je relevais un peu la tête, mais mon regard ne le regardait pas. Je tentais de faire un sourire.

Mais merci......

Ma voix était au plus bas mais tout était sincère dans chacun de mes mots.

Merci encore une fois....

Je le lâchais, ne le comprenant pas encore tout à fait, je ne savais pas si cela le dérangeait que je l'ai tenu comme ça. Je m'écartais un peu de lui, continuant à le suivre jusqu'à son appartement. Je m'arrêtais au niveau de sa porte attendant qu'il me dise de rentrer.

Tu es sûr que tu ne veux pas t'asseoir avant, ça a dû te sonner un peu ....ça va aller ?
" Hé tout va bien. Tu me prends pour qui.."

Comme à mon habitude, je gardais mes expressions distantes avec elle. Elle se voulait gentille, à essayer de m'aider à me sentir mieux, je trouvais cela assez incongru. Mais je dois dire, que le danger me guettait depuis que je passais du temps en sa compagnie. La première fois, j'ai manqué de me faire percuter par une voiture lancée à plus de 2oo à l'heure, l'autre fois, me faire démolir par un inconnu dans un parc. Mais il fallait l'admettre, cela faisait partie de mon caractère. On ne s'en prend pas à ce qui m'appartient, voilà comment je vois les choses, mais cela impliquait que je considérais Valdania comme mienne... que de choses incompréhensibles.

Je sentis ma chemise se pincer, et se faire tirer vers l'arrière. Je m'arrêtai, et tournai un peu la tête vers elle. Elle fixait le sol, comme honteuse.

Désolée, j'ai failli encore te mettre en danger...Je dois être sous ma mauvaise étoile en ce moment.Mais merci....Merci encore une fois....

Je n'eus pas envie de répondre du coup, elle semblait si sincère. Mais je ne voulais pas non plus qu'on se morfonde sur ce qui s'est passé.

" Ouais... Mais là, tu plombe l'ambiance. Déjà qu'elle n'est pas particulièrement enjouée. Allez on y est presque."

Elle relâchai ma chemise, et nous reprîmes le peu de route qu'il nous restait à parcourir. Je ne pus retenir un petit sourire discret. Je m'arrêtai net devant les portes d'un bien bel et haut immeuble, et fit un signe au portier. Je poussai les portes du bâtiment, et pris la main de Val' avant de me diriger vers les portes d'acier couleurs crème des ascenseurs, dans le fond. L'appel avait été fait, il ne suffirait plus que l'ascenseur n'arrive. Pendant ce temps, Rose continuait d'avancer d'un pas lent, regardant tout autour d'elle, comme découvrant quelque chose de tout à fait
inconnu. C'est vrai que même l'accueil était beau. Le papier peint, à la texture douce était pâle, presque comme du sable blanc. Le sol était fait de carreaux de marbre noir, et le plafond était une vaste étendue miroitante noire elle aussi. Quelques plantes arboraient sobrement la
pièce, apparemment peu fréquentée à ces heures. La porte s'ouvrit, et nous y entrâmes, alors que je poussai les valises du pied. En lieu et place d'une simple interface avec les numéros des sept étages, chaque étage était désigné par le nom de son résident, et comportait une fente
pour une petite clé. Sans plus attendre, j'y introduisit la mienne, lui fit faire un tour, et pressa le bouton du dernier. L'ascenseur commença à monter.

Seul dans un ascenseur avec une splendide créature. C'est une porte ouverte à de très nombreux clichés. Pourtant c'est quelque chose que je n'avais jamais fait, je préférais les endroits un peu plus romantiques, comme un parc sous le ciel étoilé... ou les toilettes d'une boîte de nuit en côte d'azur.. Pathétique pensai-je. Cette toute dernière pensée me fit pousser un tout petit rire discret dans la petite pièce. Une petite clochette sonna et la porte s'ouvrit sur mon appartement.

En fait, l'appartement entier recouvrait le septième étage. L'ambiance était style art-déco blanc. Un peu au fond, on trouvait une mezzanine, en haut de laquelle se trouvait ma chambre personnelle. Elle surplombait mon salon. Sur la droite, on y trouvait un couloir, menant à l'autre partie de la maison. Là, il y avait une grande surface vitrée, d'où on avait une splendide vue sur la ville. Et en face, en haut d'une nouvelle mezzanine, un espace vide. Le piano se trouvait juste en contre-bas. Je lui fis une rapide visite guidée, avant de lui montrer le 'noble' instrument d'ivoire.

" Le voici.. Montres-moi ce que tu arrives à faire, et ensuite seulement j'essaierais."

Comme je l'avais si bien deviné en pensant à l'endroit où il devait vivre, l'immeuble qui se trouvait en face de moi n'était pas petit et les décorations étaient tout sauf banale... Cela ne me surprenait pas vraiment, j'avais l'habitude des belles maisons, des châteaux, des bateaux, jets, champs divers qui s'étendaient très loin à l'horizon .... et j'en passe et j'en oublie surtout... il faut dire aussi que cela ne m'intéressait pas trop quand j'étais petite. Je ne voyais pas l'intérêt détaler ses richesse comme cela.... la politique et la concurrence surement, bref... Zeke me prit la main, j'observais tout autour de moi, je trouvais que c'était quand même assez bien décoré mais je trouvais cela encore trop sombre.
Un tintement me fit regarder devant moi. Je n'avais même pas remarqué que l'on attendait l'ascenseur. J'étouffais un rire à propos de mon étourderie. J'entrais dans l'ascenseur juste derrière lui, toujours silencieuse et pensante. Collais contre une des paroies de celui-ci, je regardais mes pieds, pendant ce genre de moment je les trouvais magnifiques hmm.. tout cela pour ne pas penser au fait que d'un j'étais seule sans personne d'autre autour de nous, de deux dans un endroit restreint cela est très important et que de trois il y avait Zeke. J'entendais un petit rire mais je n'osais pas lever le regard et je me concentrais le plus possible sur le fait que mes bottes devaient être vernies.
Un nouveau tintement me dit qu'il fallait que je m'apprête à sortir. Je poussais légèrement sur mes mains pour continuer de suivre Zeke. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent directement sur ce que je supposais être son appartement. C'était très moderne. Très art et d'un design lisse et fin. Cela était très blanc aussi. J'aimais bien son appartement surtout les mezzanines. Il me fit un rapide tour du proprio, je regardais en silence. Après un moment, il m'emmena vers le fameux piano.

"Le voici.. Montres-moi ce que tu arrives à faire, et ensuite seulement j'essaierais."

J'acquiesçais d'un mouvement de tête et avançais d'un pas gracieux vers l'instrument. Je faisais glisser un doigt le long du couvercle recouvrant les multiples touches noires et blanches. J'aimais cette sensation, la sensation d'avoir un piano en dessous de mes doigts, cela bizarrement m'a toujours calmé. Même sa seule présence me changeait, il me rendait plus forte. C'était un lien assez étrange que j'entretenais avec tous ceux de cette famille d'instrument. Je poussais délicatement la banquette du piano et m'asseyais dessus. Je soulevais le couvercle et posais mes doigts sur les touches.
Quelle partition pourrais-je faire ? Voilà à quoi je pensais. Je fermais mes yeux passant en revu tout ce que j'avais appris... Je ne savais pas trop quoi faire, j'hésitais entre une musique calme ou une musique légèrement entraînante ou encore entre quelque chose de connu ou pas. Je tirais sur le chouchou qui était dans mes cheveux puis le passais autour de mon poignet.
J'appuyais sur une touche juste pour entendre le son. Oui, je prenais un peu mon temps mais cela n'était pas fait exprès, j'étais indécise sur ma chanson. Je faisais survoler mes mains au-dessus des touches juste qu'au moment où mes doigts entrèrent en contact avec celle-ci.....j'étais partie dans ma bulle, laissant mes émotions partir et mes cheveux volaient au rythme des notes. Mon professeur me le disait souvent qu'il fallait des émotions, des tonnes émotions pour pouvoir faire vibrer celui ou celle qui nous écoute. C'est ce que je faisais...ma frustration....ma honte.....tout s'évaporaient, pour ne laisser que de la joie.
Par moment, dans la musique, mes lèvres souriaient ou encore faisaient la moue, mais j'étais bien, vraiment très bien. J'avais choisi cette chanson d'une part pour sa gaieté, une sorte d'ambiance que je n'avais pas beaucoup vu en ce moment même surtout entre nous, et d'une autre part que c'était une des premières chansons que j'avais appris.
Je finissais les dernières notes puis j'ouvrais enfin mes yeux, le blanc de l'appartement et la lumière m'éblouissaient un peu, mais ils s'adaptèrent très assez vite. Je m'étirais toute souriante. Je tournais mon regard vers lui tout en m'écartant un peu sur la banquette pour qu'il puisse s'asseoir.

Montre moi ce que tu te rapelle. Enfin, je pense que tu dois te souvenir de quelques trucs, non ? C'est comme le vélo ...

Lui dis-je le sourire aux lèvres. Je changeais toujours un peu de caractère après avoir joué, j'étais plus confiante, plus heureuse. J'avais brisé enfin le silence que j'avais gardé depuis que je m'étais excusée et que je l'avais remercié. Tout ça à cause du piano enfin plutôt grâce au piano.....

[pour la musique c'est La valse du petit chien de Chopin http://www.deezer.com/track/193174 ]

{ Rosie Darko - Michael Andrews }

Valdania approcha, le pas souple et gracieux, vers l'instrument couleur ivoire. Elle glissa sa main le long du clavier, doucement, comme caressant un être aimé. Je me tenais fixe à environ un mètre d'elle. J'avais l'impression que le seul fait d'avoir cet instrument de musique auprès d'elle pouvait affecter son humeur et ses sentiments, l'apaisait et la calmait. Les mains dans les poches, je regardais l'émotion visible de Val' lorsqu'elle était en contact de l'objet. Il me semblait comprendre qu'elle aimait beaucoup cet instrument. Moi, je ne comprenais pas comment on pouvait tant s'attacher à un objet, de toute façon, pas même les gens, je ne savais m'y attacher. Son piano était son exutoire, son moyen à elle d'oublier ses tracas, ne serait-ce que pour une valse ou une ballade.

Délicatement, elle prit place sur la petite banquette, et releva le couvercle. Elle délia doucement ses cheveux, qui lui retombèrent sur la nuque. Elle enroula son chouchou sur son poignet. Valdania fit sonner une touche, semblant chercher la première note qui ferait naître une symphonie. Ses mains parcoururent encore doucement le clavier. Un courant d'air légèrement irrégulier traversa la pièce, soufflant les cheveux de Val' au passage, comme en rythme avec la partition... le genre de partition qui ne me plaisait pas pour ce qu'elle était, bien au contraire, mais que j'aimais pour la dextérité de l'artiste qui se devait de l'exécuter. Je n'ai jamais été vraiment assidu de musique classique. Ce que j'aimais, c'était de reprendre les morceaux sortis récemment, dans une adaptation vulgaire, ou les partitions de piano déjà présents dans ces morceaux. Les notes glissaient et s'enchaînaient naturellement, la symphonie était parfaite, elle jouait avec ses sentiments, cela se voyait, son visage était souriant, puis sérieux, mais toujours les yeux fermés. J'eus un petit rictus, cette chose là, je ne l'avais pas faite depuis que j'avais joué la dernière fois. Depuis, cela avait été trop difficile de jouer...

Montre moi ce que tu te rapelle. Enfin, je pense que tu dois te souvenir de quelques trucs, non ? C'est comme le vélo ...
" C'est comme le vélo ça s'oublie pas... Mais me demande pas de faire une roue arrière tout de suite."

Elle était souriant, radieuse. Sa chanson l'avait rendue enjouée, et notre silence habituel semblait chancelant. Elle s'écarta doucement de la banquette, me faisant une petite place auprès d'elle. Je m'assis, en tenant les pans de ma chemise pour ne pas tirer dessus.

" Merci."

Je soupirai doucement. Je ne savais pas vraiment quoi jouer, et l'on m'avait appris à utiliser ses émotions pour trouver, et donner un sens à ma musique. Pourtant, des émotions, je n'en ressentais plus assez pour donner un sens à cette leçon. Je restai silencieux quelques secondes, les yeux fermés. Et comme à mon habitude, la seule fois où je cherchais ce que je ressentais, sur quelque chose où quelqu'un, je ne pouvais que revoir ce triste épisode de ma vie. Cet épisode, je rangerais dans un drame amoureux digne d'une pièce de théâtre. Mes doigts commencèrent à parcourir le clavier, et je touchai une première note, juste, puis les autres suivirent. Le contraste avec sa chanson fut frappant, la mienne n'exprimait qu'une tristesse passée, mais toujours présente. Je jouais la chanson, à son tempo calme, lent. C'était la seule chose qui me passa par l'esprit. J'avais essayé de penser à autre chose, mais rien à faire, son souvenir était bien trop fort, et occupait une trop grande partie de mon être, tant que même si je pensais à Valdania, je revenais à cette autre fille.. Je jouais, tant aspiré, que je ne sentis pas une larme dévaler ma joue. Pourtant mon visage ne semblait pas triste, au contraire, même les yeux fermés, ma froideur avait encore le dessus. Je prolongeai la dernière note, et me levai...

Je savais, je savais que cette larme avait rompu l'image de ma personnalité, et sûrement à tort. Je quittai la banquette, assez précipitamment, et partit sur le balcon, surplombant la ville. Le soleil était encore fort, mais commençait à faiblir, dans un ciel rougeoyant, zébré de quelques petits nuages. Mes mains se posèrent, puis se serrèrent contre la rambarde. J'eus un petit rictus malin. Comme ces personnes qui aiment se surprendre elles mêmes. Cela faisait plus d'un un an, que ce n'était pas arrivé. je balayai la larme du bout du doigt, et la regardai. Elle était scintillante aux dernières lueurs du jour, un cristal chargé d'émotions.. Mon sourire disparu, et ma froideur habituelle revint.

" Je me souviens de pourquoi je n'y avais plus touché. Je me souviens aussi de pourquoi j'avais arrêté de fréquenter les pianistes."

Je poussai un bref soupir, et d'un air désabusé, jetai la larme en contrebas...

Zeke accepta la place que j'avais fais auprès de moi et s'installa. Il me remercia, je fis un signe de tête qui avait pour signification un " de rien". J'avais l'impression que lui aussi avait du mal à savoir et à choisir ce qu'il allait jouer. Je le comprenais c'était toujours un peu difficile, cela devait l'être encore plus, vu qu'il n'avait pas joué depuis un moment. Mais au bout de quelques secondes, la première note résonna dans l'appartement. Les notes qui suivirent celle-ci était d'une tristesse absolue. Le piano était un instrument auquel il fallait mettre ses émotions, celles qu'on ressentaient au moment même mais celles aussi qui ont fait notre vie. Celui ou celle qui fait ce qu'on n'est. Je ne m'étonnais donc pas de cette musique soit si douloureuse. Je tournais discrètement le regard vers le visage de Zeke, il était toujours impassible. Je le sentais aspiré par cette musique, lui qui essayait au minimum de ne pas ressentir grand-chose, la partition qu'il jouait, était entièrement faite de sentiment. Au moment où j'allais pour détourner le regard vers ses doigts qui glissaient toujours sur les touches, je vis, un peu à mon étonnement, une larme glisser sur ça joue. Cela était très bizarre de voir cette fine gouttelette d'eau si ouverte qui en disait long sur les sentiments, sur un visage aussi fermé.
La dernière note sonna pendant un petit moment. Une fois fini, il se leva et partit vers son balcon.

" Zek-...."

Je ne finissais pas son nom. Pensante. Peut-être qu'il pensait que cette larme brisée son image, ce à quoi il avait autant travaillé. Je me levais doucement pour aller dans la direction qu'il avait prit. Cette fameuse fille lui avait laissé une très grande marque, le genre de marque à qui il faut des années pour pouvoir la guérir et encore cela n'arriverait, avec un peu de chance, qu'à la cicatrisée.
Je n'avais fais que planté de nouveau le couteau dans cette plaie en lui demandant de rejouer du piano. Surtout de rejouer avec ses sentiments, ses émotions.
J'appuyais ma main sur l'encadrement de la porte qui servait à sortir sur le balcon. Zeke était au bord, les mains agrippaient à la rambarde. Il fit quelque chose avec cette larme si rare, que je ne vis pas.

" Je me souviens de pourquoi je n'y avais plus touché. Je me souviens aussi de pourquoi j'avais arrêté de fréquenter les pianistes."

"Parce qu'ils font ressortir leur émotions et les exposent devant les gens ? Parce que cela te rapelle des souvenirs............Rester impassible toute ta vie, c'est ce que tu veux ! Tu veux pourrir seul quand tu seras vieux, c'est ce que tu veux vraiment ?! Car si tu continues comme cela, c'est ce qui t'arrivera ! ...Et cela est horrible, tu ne peux pas vivre ta vie comme cela à cause d'elle .... "

Les dernières phrases avaient été sèches et claires, mais je n'avais pas mis de colère, je m'inquiétais surtout. Je posais une main sur mon front cachant partiellement mon visage, je mettais laissée aller. Je ne voulais pas le mettre en colère, mais c'est cela que je craignais qui arrive. Je me laissais tomber contre l'encadrement, les yeux fermaient.

"Désolée, je sais que ce que j'ai dit est quelque chose qu'il ne faut pas. C'était comment dire ... incongru. Je sais que tu as souffert. C'est juste que cela m'inquiète de voir la vie de quelqu'un déchiré de nul sentiment pendant toute sa vie à cause d'un seul être humain.... "

J'enlevais ma main des yeux et croisais mes bras. Mes yeux devaient surement montrer que je ne voulais que son bien et le comprendre. Mais cela était très dur et surtout masochiste...il était vraiment dur à déchiffrer. Mais je sais pourquoi je faisais ça, il n'y avait qu'une réponse à cela...je l'aimais. Je voulais essayer de lui rendre ses propres sentiments, le rendre moins impassible, moins froid, même si ce n'était qu'un peu et même si je ne pourrais peut-être pas rester avec lui. Car on ne peut pas toujours souffrir quand on fait confiance à quelqu'un ou encore que l'on s'engage sérieusement. Je voulais essayer. Car qui ne tente rien n' a rien.....

"Arrête d'être aussi lâche et affrontes les ces souvenirs. C'ets la seule chose que je peux te dire."

[ Hrp : Désolé, j'ai mis du temps pour répondre et le post est court ]

"Parce
qu'ils font ressortir leur émotions et les exposent devant les gens ?
Parce que cela te rapelle des souvenirs............Rester impassible
toute ta vie, c'est ce que tu veux ! Tu veux pourrir seul quand tu
seras vieux, c'est ce que tu veux vraiment ?! Car si tu continues comme
cela, c'est ce qui t'arrivera ! ...Et cela est horrible, tu ne peux pas
vivre ta vie comme cela à cause d'elle .... "

Je gardais le silence, et préférai contempler la ville d'en haut. Elle n'avait pas tort, je ne pourrais pas finir comme ça, seul. Au pire, je trouverai une femme matérialiste qui acceptera ma bonne fortune comme compagne. Au moins, je risquais d'en trouver une à coup sûr. Mais dire que je passerais ma vie comme ça, à cause d'un seul être humain, je crois que c'était une lourde erreur de sa part.

"Désolée,
je sais que ce que j'ai dit est quelque chose qu'il ne faut pas.
C'était comment dire ... incongru. Je sais que tu as souffert. C'est
juste que cela m'inquiète de voir la vie de quelqu'un déchiré de nul
sentiment pendant toute sa vie à cause d'un seul être humain.... "

Et voilà que Valdania remettait ça. J'ai été déchiré, comme elle l'a dit, mais ma façon de vivre n'est plus un choix, voilà ce qu'il en était vraiment. Ma personnalité avait vraiment mué dans cette voie. Il aurait fallu, pour que je redevienne comme avant, changer toutes mes habitudes, mon caractère, mes préférences.. changer de personne, devenir un autre. Mais on sait que pour l'homme, ce n'est pas toujours évident. Et puis, je me plaisais à cette vie, "carpe diem" à ce que l'on dit.

"Arrête d'être aussi lâche et affrontes les ces souvenirs. C'ets la seule chose que je peux te dire."

Je levai un doigt, insistant sur un point.

" Si tu veux vraiment tout savoir, je viens de le faire. Et plus que jamais, je sens ma façon d'être justifiée. C'est ça, placer toute sa confiance en une personne, et au moment fatidique, se faire planter, pour un type qui a plus d'argent.. Est-ce donc parce que les sentiments n'ont aucune valeur intrinsèque? Ils s'achètent, se revendent, tiens, comme les actions d'une entreprise. Un de ces jours toi aussi tu seras lassée de moi, et tu 'revendras'. "

Je me tournai vers elle, en souriant froidement, comme si mon discours avait quelque chose de drôle au fond. Je savais qu'elle faisait tout ça pour moi, mais je ne voulais pas changer, je ne m'en sentais pas capable, et puis je n'en avais aucune envie. Je croisai les bras, l'imitant, et penchai la tête sur le côté.

" A moins que, par 'affronter le passé' tu ne veuilles dire autre chose? Ou peut-être encore, as-tu autre chose à ajouter..."

Un petit sourire étirait mes lèvres. Je crois que je sentais ce qu'elle voulait, ou un sentiment s'en rapprochant. Et comme je n'aimais pas les aveux cachés et implicites, j'attendais qu'elle m'en parle de vive voix. Je voulais l'entendre le dire. Je voulais, comme sur la plage, l'entendre parler franchement. Je sortis de ma poche l'inévitable cigarette, et commençai à fumer sur le balcon.

[ Pas grave, je te pardonne tout entier ^o^]

" Si tu veux vraiment tout savoir, je viens de le faire. Et plus que jamais, je sens ma façon d'être justifiée. C'est ça, placer toute sa confiance en une personne, et au moment fatidique, se faire planter, pour un type qui a plus d'argent.. Est-ce donc parce que les sentiments n'ont aucune valeur intrinsèque? Ils s'achètent, se revendent, tiens, comme les actions d'une entreprise. Un de ces jours toi aussi tu seras lassée de moi, et tu 'revendras'. "

Je soupirais le regardant toujours dans les yeux, comme essayant de percer quelque chose. Comment pouvait-il penser que je pourrais abandonner les gens comme cela ? Je ne pourrais jamais. Devenir ami avec quelqu'un et puis une fois qu'il a bien servi et qu'on l'a bien usé, le jeter et ne plus en parler. Je secouais la tête, j'étais incapable de m'imaginer faire cela. Mais je ne préférais rien dire, attendant qu'il est fini de dire ce qu'il avait à dire...Il se retourna vers moi, son visage était plus froid que d'habitude. Un frisson parcourra ma colonne vertébrale, je préférais regarder ailleurs.

" A moins que, par 'affronter le passé' tu ne veuilles dire autre chose? Ou peut-être encore, as-tu autre chose à ajouter..."

Je tournais juste les yeux vers lui. Cette fois-ci je n'avais pas non plus d'expression, pensant en mode rapide. Le soleil était au plus bas, se cachant derrière Zeke. Je ne voyais pratiquement rien de lui juste ses cheveux blancs voletant, ainsi que la fumée venant probablement d'une cigarette qui venait de prendre. Je soufflais du bout des lèvres une phrase.

"Te dire quelque chose......"

J'avançais lentement vers lui, le visage toujours le plus impassible. Un visage que je n'avais jamais fait. Il fallait que je reste comme cela, de toute manière. Car être triste ou heureuse ne servait à rien en ce moment même.

"Déjà d'une. Je n'ai pas besoin d'argent, j'en ai plein qui m'attends chez moi... Alors même si je voyais le mec le plus friqué, ça me laisserais intacte. Tu vois, il n'y a pas que des filles qui saute sur le premier venu parce qu'il est plein de sous."

J'avançais encore un peu, il me restait que 2 ou 3 pas pour être juste en face de lui.

"De deux. Pour ce qui est de la comparaison avec les actions d'une entreprise. Je suis d'accord sur un point, oui les sentiments peuvent changer au fur et à mesure du temps. Mais si tout le monde ne ferait qu'aimer et détester telle ou telle personne, le monde serait tellement simple. On aime le compliquer, nous les hommes. Et être lassée de toi un jour .... Peut-être, ça je peux te l'accorder, mais je ne pourrais pas faire comme si tu n'existais plus du jour au lendemain. Je ne pourrais plus me regarder dans le miroir et puis mon coeur n'est pas aussi noir pour faire cela. Pour te blesser."

Je fis deux pas. C'était les derniers.

"Et de trois, "oui je t'aime !" C'est ça que tu veux entendre à tout prix ? Que je ne sois plus aussi implicite, alors que tu l'as très bien compris."

Je levais ma tête qui se retrouva à quelques centimètres de la sienne.

"Alors je vais te le dire, oui je t'aime...Mais je sais que je ne peux être avec toi, car cela ne sert à rien d'espérer pour quelqu'un qui ne veut pas changer. Toi seul est maître de ton destin, si tel est ton choix..."

Je lui souriais.

"Je sais que tu n'a pas besoin de moi, alors je te laisse tranquille. Moi la pianiste et celle qui est toujours dans tes pattes..."

Je lui tournais le dos avançant un peu au loin de lui, mains croisées dans le dos.

"J'abandonne ..."

Valdania me tourna le dos. Elle me l'avait dit, clairement, et je ne pouvais plus feinter l'ignorance ou l'incompréhension. Et elle s'éloignait, elle m'avait avoué son amour, mais s'en allait, les bras dans le dos... Je tendis bêtement le bras, pour glisser mes doigts dans sa chevelure, bien sûr hors de ma portée. Puis je refermai mon poing dans le vide. Quelqu'un qui nous regarderait, sans comprendre, me prendrait certainement pour un fou, a tendre mon bras dans le vide. Je ne sais comment ni pourquoi je me trouvais dans cette position. Peut-être avais-je envie de la garder près de moi..

"J'abandonne ..."

Au fond, c'est ce que je pouvais espérer de mieux pour elle. Qu'elle me laisse, n'a-t-elle jamais encore compris qu'elle ne ferait que souffrir près de moi ? Même un animal, quand il ressent de la souffrance, devient méfiant, et ne revient pas. Mais elle, non, il a fallu qu'elle revienne, je ne savais comment le considérer. Je ne me sentais pas capable de la garder auprès de moi, je sentais que je ne pourrai plus redevenir comme avant. Je le sentais au plus profond de moi, comme si j'avais toujours été le Zeke d'aujourd'hui, et qu'il n'a attendu qu'une véritable occasion de se montrer.. Valdania, je suis désolé.

" C'est ce que tu peux faire de mieux. Va-t'en. Mais juste... Fais attention en traversant."

Une autre idée, une autre parole aurait pu sortir à ce moment, mais je l'avais remplacée par une plaisanterie. Plus tôt elle serait partie, plus vite je pourrais oublier cet épisode minable. Le dos appuyé contre la rambarde,Je pris une nouvelle cigarette. J'entendis la petite cloche de l'ascensceur sonner, puis les portes métalliques se rabattre. Je me tournai pour regarder les premières étoiles de la nuit. Je sentis quelque chose me serrer à la gorge. Sans réfléchir, je bondis par dessus le toit... pour retomber dans l'escalier de secours. Je le descendis, assez rapidement, sans vraiment me presser. Je sautais le premier étage, ne prenant pas le temps de déplier l'échelle, puis entrai dans le garage souterrain. J'en ressortis, avec une de mes voitures, la moins puissante des deux, et à la sortie du garage, riveraine à l'entrée de l'immeuble, je croisai Val.. Soit un timing involontairement parfait.

"Allez monte.. je te ramène au moins au lycée."

Et c'est ce que je fis, assez rapidement. Dans la voiture, et ce, à chaque fois que nous sommes ensemble, régnait un silence imperturbable. Je garai la voiture dans le parking extérieur au lycée, et pour rejoindre les dortoirs, il fallait traverser le petit parc et le jardin de l'établissement. Je décidai, sans rien dire, de l'accompagner jusqu'à la porte. Sur le chemin, je gardai le visage fixe devant moi. Mais je m'arrêtai net, toujours sans la regarder, mais je m'adressai à elle.

" Qu'est-ce que tu attends vraiment... ?"

Je marchai tout droit, essayant de penser au futur et pas au présent. Lui même pensait que cela était mieux pour moi. Posai contre une des parois de l'ascenseur, je regardai l'image de Zeke se fermer par les froides portes métalliques. Puis fixant le sol pour oublier, un faible sourire apparut sur mes lèvres, je pensai à quoi... franchement...on ne peut pas changer un homme, on ne peut pas changer qui il est....Moi et mes idées folles. Je pinçai ma lévre inférieure avec mes dents, je n'eus trouvé que cela pour pouvoir ne pas pleurer. Cela m'apprendra à vouloir jouer les héros.

On apprends des ses erreurs...

Cette phrase était sortie comme un murmure. La cloche retentit et je me dirigai vers la sortie de l'immeuble avec un goût de fer dans la bouche. J'allai lors en direction d'une marche froide vers le lycée quand un moteur ronronnant coupa mes pensées. Je tournai la tête à droite, flanchant un peu sur le coup. Mais que faisait-il là ?

"Allez monte.. je te ramène au moins au lycée."

A peine avait-il dis cette phrase que mon corps se dirigea et s'assit dans la voiture. Satané corps, satané sentiment...je me pestai après par mes pensées. Je n'osai rien dire, lui non plus d'ailleurs. Le silence à nouveau tomba dans la voiture.
...Je me focalisai sur le fait qu'il fallait que j'aille dormir et non pas que Zeke m'accompagnait au lycée et même au dortoir. Je n'eus même pas remarqué que ma lèvre saignait, le retour de la fille dans la lune était là, enfin il y avait peut-être une raison à tout cela. C'était peut-être une façon de me protéger, je ne savais pas.
Sur le chemin pour aller à ma chambre, je sortis de ma poche un mouchoir un tissu et le posa délicatement sur la petite blessure. J'avais l'air fine comme ça. Le chemin était rempli d'arbre et se séparait en forme Y, je le connaissais par coeur maintenant. J'entendais les pas de Zeke résonner derrière moi. Comme à mon habitude, même dans la nuit qui se trouvait un peu froide d'ailleurs, j'allais prendre à droite pour mon dortoir presque les yeux fermaient mais je stoppai la marche quand il brisa le silence.

" Qu'est-ce que tu attends vraiment... ?"

Hein ?!

Non je n'avais pas mal entendu sa question mais je fus étonnée par celle-ci. Depuis son immeuble, était-il en train de cogitais dans sa tête tous ce qui se passait en ce moment ? Il faut avoir qu'il y en avait un gros paquet..de..passage plus bizarre que les autres. Je me retournai vers lui cachant dans ma poche le mouchoir dont une petite partie était imbibée de mon sang. J'ouvris légèrement la bouche avant de la fermer.
Je continuai le chemin vers mon dortoir mais avec des pas très lents, mon attitude pouvait refléter le fait que je pensai à une réponse mais je ne réfléchissait pas sur ce que j'allais dire, non, vu que je savais déjà parfaitement la réponse, mais cela était pour me donner une pause pour ne pas éclater en larme devant lui, j'étais une fille quand même....On était à 10-15 mètres de la porte principale du dortoir quand je me décidai enfin à répondre à sa question. Moi non plus je ne le regardai pas, je fixai le ciel regardant les étoiles qui étaient particulièrement intenses ce soir.

Ce que j'attends..une faille...une faille dans ton armure impassible et intouchable. C'est bête non, que j'en espère une. Mais je suis une fille qui aime bien rêver, dans ces moments là je ressemble aux petites filles devant leurs posters qui aspirent à rencontrer leur idole.

Je fis un sourire assez pâle et m'approchai de lui en silence. Touchant entre mon pouce et mon index le bout d'une de ses mèches blanches. Je ne l'avais toujours pas regardé, j'observai mes doigts glisser dans ses cheveux...

Pourquoi ne m'as-tu pas laissé partir seule ? Pourquoi a-t-il fallut que tu me raccompagnes ? Je m'étais résignée. Cela aurait beaucoup plus simple pour moi et pour toi...ça... je ne sais pas. Si te plais ne sois plus aussi indécis...même si je suis prête à souffrir.

Je glissai avec grand effort mes yeux dans les siens attendant une réponse et m'apprêtant à essayer de la comprendre.

Tu sais je neveux qu'une chose...te comprendre.

Ce que j'attends..une faille...une faille dans ton armure impassible et intouchable. C'est bête non, que j'en espère une. Mais je suis une fille qui aime bien rêver, dans ces moments là je ressemble aux petites filles devant leurs posters qui aspirent à rencontrer leur idole.

Pourquoi tant vouloir rechercher une faiblesse, une impureté, dans quelque chose d'inébranlable. Elle le sait, cette recherche est vouée à l'échec, mais elle s'obstine, "l'espère" selon elle.
Je la sentis se rapprocher de moi. Ses doigts fins me caressaient les cheveux, chose que j'aimais...

Pourquoi ne m'as-tu pas laissé partir seule ? Pourquoi a-t-il fallut que tu me raccompagnes ? Je m'étais résignée. Cela aurait beaucoup plus simple pour moi et pour toi...ça... je ne sais pas. Si te plais ne sois plus aussi indécis...même si je suis prête à souffrir.

C'est vrai.. Pourquoi n'avais-je pu la laisser rentrer seule ? Le fait de la savoir dans la rue la nuit, ne m'avais pas rassuré, c'était sûrement la première fois que cela m'arrivait. J'aurais dû rester en éternel solitaire, sur mon balcon, plutôt que de la suivre et la ramener. Mais j'avais besoin de la comprendre, mieux que ça.

Tu sais je neveux qu'une chose...te comprendre.
" Il n'y a rien à comprendre. J'ai bêtement épuisé la confiance que je pouvais reposer sur les épaules des humains. Et l'amour s'est tarit."

Je ne me comprenais pas moi même...

Mon expression était froide et j'avais répondu avec un détachement tel, qu'on aurait juré que je parlais avec un inconnu... Je le savais, c'est ce que je ressentais. De la froideur envers elle. Je voulais la repousser, qu'elle cesse de penser à moi. Mais je savais aussi, ce qu'était ce sentiment, de devoir renoncer à un amour sincère. Cependant, je ne pouvais que remettre une telle sincérité en cause. Car lorsque sa confiance s'efface, ne reste que la méfiance. Et il me semblait impossible qu'une personne qui ait souffert, de mon jeu malsain puisse revenir, m'offrir le pardon, m'aimer même. C'était trop d'incohérences pour se rapprocher du réel.

"Je pourrais te demander la même chose. Comment se fait-il que tu outrepasses ta douleur, pour espérer rester avec son origine... Je t'ai lacéré de mes griffes, et tu attends que je t'ouvres les bras encore une fois. A quoi joues-tu vraiment?"

Je détournai le regard assez violemment, et tirai une cigarette de ma poche. J'avais par le même mouvement dégagé ma chevelure de ses caresses, et lui tournai presque le dos. En fait, je lui avouait ce que je pensais d'elle, peu en importait les répercussions, mais je devais savoir. J'en avais assez d'essayer de deviner ses émotions.

Je sentais presque de la colère remonter le long de mon torse. Le fait de me poser des questions sur elle de la sorte, m'exaspérait, je ne savais plus si je devais la croir, ou rester méfiant, si à elle aussi je devais faire confiance? Pas même en ma colocataire je ne pouvais faire confiance. Pour tout dire, j'avais peur de la suite. Une véritable peur, comme si je sentais ma vie en jeu... me restait à savoir quelles étaient les règles de ce jeu là.. que faire pour gagner, ou perdre?

Je le regardai dans le blanc des yeux, je n'avais plus rien à cacher de toute manière. La fin d'un bal masqué, c'était comme si les masques tombaient, enfin les masques c'était plutôt des mots dans ce cas présent. Ils tombaient et peu importe s'ils brisaient le coeur ou le recollaient petit à petit. Il fallait tout dire.

" Il n'y a rien à comprendre. J'ai bêtement épuisé la confiance que je pouvais reposer sur les épaules des humains. Et l'amour s'est tarit."

Il était toujours aussi froid cela ne m'étonna pas. Je gardai le silence pas par peur ou faiblesse en face de cette impassibilité mais par envie de savoir la suite et de ne pas le couper. L'air froid qui été autour de lui maintenant ne me faisait plus rien...j'en étais vaccinée à présent.

"Je pourrais te demander la même chose. Comment se fait-il que tu outrepasses ta douleur, pour espérer rester avec son origine... Je t'ai lacéré de mes griffes, et tu attends que je t'ouvres les bras encore une fois. A quoi joues-tu vraiment?"

Il s'écarta de moi assez rapidement, ses cheveux glissèrent de mes doigts, je fermai et descendis lentement ma main le long de mon torse. Je tournai sur moi même regardant dans le sens opposé de Zeke. J'espérai qu'aucun surveillant n'aurait l'idée de faire une ronde tant que cette histoire ne serait pas finie. Je réfléchissais, un peu perdue, il pensait que je jouais mais cela était pour moi tout sauf un jeu.

"Ce qui nous tue pas nous rends plus fort." C'est ce que mon sensei n'arrêtait pas de me répéter. "Si quelqu'un te fait du mal, surmonte la cette douleur et va vers cette personne pour comprendre le pourquoi du comment. Car personne ne s'amuse à faire du mal s'il n'y a pas de raison derrière celui-ci. Cela peut-être de la peine comme une souffrance enfouie au plus profond de son âme. "

Je fis une pause.

Je te l'ai déjà dit, je suis maso et puis cette phrase ressemble à une phrase dite par quelqu'un de ce genre non ? Car pour retourner voir la personne qui te fait souffrir, pour la comprendre en plus...il faut vraiment être absurde..... Tu sais j'aurai pu très bien devenir comme toi si personne ne m'avait tendu la main et prit sous son aile, je n'ai pas eu à subir la douleur. Enfin maintenant je t'ai compris et je sais pourquoi tu es comme ça même si je pense que tu doutes sur cette personnalité, te demandant si elle était là avant...

J'avançai vers l'arbre le plus proche pour m'appuyer dessus. Soupirant, je levai les yeux du sol. Zeke était juste en face de moi, tirant toujours sur sa cigarette, attendant surement la réponse à la question la plus importante du tas.

Je ne joue à rien du tout. Tu essayes de comprendre mes actes, c'est ça ? Alors je vais te le dire. J'ai été blessé par toi et cela restera en moi mais je t'ai pardonné bizarrement certes, mais cela est fait. Saches juste que je n'aime pas me morfondre sur le passé. A quoi ça sert ? Pleurer sur son sort n'avancera pas la chose je l'avais déjà fait, je ne le ferais plus jamais. Je préfère me relever et prendre les choses telles qu'elles sont, pour devenir plus forte. Et puis je savais à quoi m'attendre la première fois que je t'ai vu dans le parc, je savais que tu ne voulais qu'une chose...me briser, mais juste avant nous avons parlé et j'ai trouvé cela agréable. Ensuite quand j'ai entendu parlais des courses illégales mon corps a bougé tout seul, surement pour comprendre qui tu étais. Je t'ai revu entouré de filles et tu avais le sourire aux lèvres, je me suis dit que j'avais bien compris. Quand tu es venu me voir et que je suis partie en courant ce n'était pas parce que tu m'avais brisé mais parce que je savais que peu importe ce que je ferais ou dirais toi aussi tu resterais un être brisé. Mais j'ai quand même essayais, peut-être un peu comme un remboursement envers ma vie que tu as sauvé.Mais je remarque maintenant que tu ne veux plus de ma présence je ne sais pas trop pourquoi...

Je fis une nouvelle pause pour reprendre mon souffle. Je croisai les bras.

Peut-être parce que tu n'as pas besoin de moi...Peut-être parce que tu ne veux plus souffrir. Je ne sais pas.

Je me tus, laissant à nouveau un silence autour de nous. J'avais peur, cela me mangeait de l'intérieur...Peur, qu'il parte mais je savais que si cela été à cause de son stigmate je devais le laisser faire même si j'aimais lui parler.... j'aimais être avec lui malgré ce qui l'était ... je l'aimais tout court. Je me laissais glisser le long du tronc de l'arbre, repliant mes jambes contre ma poitrine pour essayer de contenir cette douleur qui devenait insupportable. Comme je l'ai dis les masques étaient tombés celui qui me tenait droite et debout aussi ...

Valdania s'effondrait devant moi. Elle se glissait, le long d'un tronc d'arbre, son vsage disparaissait derriere ses jambes repliées. Elle avait tort, je n'avais plus peur de souffrir. En fait, au fond de moi, je commençais à trouver de nombreuses réponses. Cette vie que j'eus l'habitude de mener, je ne pouvais y tracer un trait. Clairement, je ne pouvais plus m'en défaire. Et si je gardais Valdania auprès de moi, je savais qu'elle en souffrirait. Elle avait déjà donné, inutile de la faire souffrir plus. Plus qu'elle ne l'était là, sous mes yeux. Je regardai ma cigarette épuisée, comme avec dégoût entre mon index et mon pouce, comme l'un des symboles de ma vie actuelle, et je balançai le petit objet incandescent hors de ma vue. Je pris Valdania par les épaules, la forçant à se relever, et je lui lançai un regard sévère, comme si je réprimandais cette attitude.

Toi, tu sauras peut-être ce que je dois faire. Je t'ai fait souffrir, je le sais, tu t'es volontaiement abandonné à moi. Je sais aussi, que je ne pourrai former de couple, je suis devenu comme ça, et il faut que tu me pardonnes là encore. Je n'ai pas envie que tu souffres encore...et par ma faute. Mais je te vois là, complètement effondrée, car tu as peur sans doute de devoir tirer un trait sur moi, et là encore tu as mal. Dis-moi, dis-moi ce que je dois faire à présent ! Je n'ai pas d'autre choix que de te faire souffrir ! Mais je suis désolé..

Je la serrai dans mes bras, sachant déjà ce que j'allais lui dire ensuite. Je crois... que même pour moi, ce fut dur. Je m'écartai d'elle, avec une impression chaleureuse dans les yeux. Yeux humides d'ailleurs.

Je crois.. qu'il faut que tu m'oublies, définitivement. Que tu arrêtes de penser à moi. Trouve un type qui t'aime, c'est ce que je veux pour toi. Tu ne seras jamais heureuse avec moi. Adieu..

Et je lui tournai le dos. Je fis quelque pas lents, puis m'arrêtai à quelques mètres d'elle. La tête baissai, je repris une cigarette. En levant la tête, je constatai qu'encore une fois, une larme dévalait ma joue. En plusieurs années, rien ne m'avait attendrit. Mais elle, en une journée, m'avait fait vaciller deux fois. Et j'espérais vraiment que ce soit la dernière pour moi, tout autant que pour elle.

Ses bras se refermèrent sur moi, ma main attrapa sa chemise comme un nouveau né qui avait besoin d'un soutient pour pouvoir avancer. Il avait exprimé des doutes et même c'était excusé. Mais j'avais peur de la suite, à chaque fois qu'il faisait un pas vers moi comme me prendre dans ses bras, il en reculait de deux. Comme je le pensai, il s'écarta de moi, évaporant la chaleureuse étreinte. Je relevai mon regard vers ses yeux. Je ne pouvais prononcer un mot, cette expression c'était la première fois que la voyais sur son visage.

Je crois.. qu'il faut que tu m'oublies, définitivement. Que tu arrêtes de penser à moi. Trouve un type qui t'aime, c'est ce que je veux pour toi. Tu ne seras jamais heureuse avec moi. Adieu..

Je l'observais en marchant pour le voir s'éloigner, un peu idiote je n'y croyais pas. Il se retourna et avança de quelques pas avant de s'arrêter, il tira une nouvelle cigarette mais mon coeur s'accéléra quand je vis la suite. Mon poing se sera malgré moi. Je fis quelques pas arrivant à sa hauteur j'avais repris un peu d'assurance, je tenais de nouveau sur mes jambes. Je posais mon poing sur son dos comme si je voulais le frapper mais je n'avais même pas la force de faire mal à une petite fourmi. Je parlais doucement.

Idiot...Tu pouvais pas partir en disant que tu me haïssais au lieu de partir avec une larme, comment tu veux que j'abandonne.

Je passais devant lui pour lui barrer la route, cela fit un peu comme quand il m'avait bloqué avec la voiture en bas de l'immeuble. Chacun son tour.

Tu disais que tu ne savais pas quoi faire, que dans les deux cas je vais souffrir. Mais saches que je préfère souffrir de ta présence que de ton absence.

Pendant cette phrase, j'avais posé mon doigt sur sa joue pour attraper sa larme. Je l'approchais de mon visage, la lueur de la lune la faisait briller.

Veux-tu la jeter celle-ci ?

Je lui tendis ma main où était poser la larme....sa larme.

Mais juste une chose, je ne te laisserais pas faire en regardant gentiment comme une sage fille. C'est des sentiments qu'il y a à l'intérieur et pas un morceau de glace, tu restes Zeke même si tu changes de personnalité. Le Zeke de maintenant est celui du passé, du présent et qui se prépare à l'avenir. Tu es les trois fusionnés...tu n'es pas que celui de maintenant.

Il n'y a pas plusieurs Zeke, tu te trompes lourdement. J'ai depuis longtemps étouffé le minable d'autrefois. Il ne doit plus exister, et c'est finalement parce que le travail a mal été fait que je suis encore capable de ça.

Je désignai la larme. Elle m'avait déjà ramené suffisamment de mauvaises idées pour la journée. Je sentais un réel besoin de recommencer à 'jouer' avec les gens, comme si cela m'avait manqué.

Tu ne me referas pas changer. Et si tu y tiens tant, à rester près de moi, il va falloir que tu me subisses. Je pense que là, tu comprendras peut-être pourquoi je tiens tant à t'écarter. Tu risquerais même de finir comme moi.

Ma voix se teintait légèrement de haine. En fait, je comparais la situation de Valdania à la mienne. Sa souffrance, je l'avais ressentie autrefois. Je sentais une vague colère au fond de moi, comme si "l'ancien Zeke" refaisait surface. Mais, il faillait que j'arrête de penser de cette façon, je finirais schizophrène.

Je rangeai mes mains dans mes poches, et soupirai brièvement. Je balayai la main de Valdania, d'un revers de la main sévère, décrochant la larme de son doigt. Je me tournai alors vers elle, avec un regard méprisant. Je la fixai, longuement sans rien dire, espérant l'impressionner lourdement, qu'elle comprenne qu'elle ne pouvait contester mon choix. Même s'il ne s'applique qu'à elle. La lumière de la lune miroitait dans sa longue chevelure, se reflétait dans ses beaux yeux d'amande. Puis je détournai le regard, lentement, comme si je faisait mine de ne plus faire attention à elle, au lieu de lui montrer que je ne pouvais la regarder plus longtemps sans la désirer. Je jetai ma nouvelle cigarette, à peine entamée, et l'écrasai du pied. M'occuper d'une cigarette serait un surplus inutile dans cette situation. Je reportai mon regard vers elle, les sourcils froncés, les yeux d'une sévérité en acier.

Je ne crois pas te laisser le choix. Si tu étais une sage fille, tu ne te serais pas jeté dans les bras d'un inconnu, rencontré le soir même.

J'avais été particulièrement injuste à ce moment, j'avais tout fait pour la charmer. Il fallait aussi compter la par de responsabilité qui lui revenait. Mais je devais me faire repoussant désormais, si elle ne voulait pas s'en aller d'elle même.

Je regardai Zeke l'air innocent. Il ne voulait vraiment pas changé ça je le savais mais comment pouvait-il être si dur avec lui même, repousser tout les gens autour de lui juste pour ne pas les blesser. Dans un certain sens c'était assez mignon dans un autre passer pour un loup solitaire toute sa vie c'était assez....comment dire insensé. Il avait balayé sa larme sans aucun remord, un geste de colère et avait répondu négativement à tous ce que j'avais dis, mais je démondrais pas.
Il s'arrêta quelques instants et posa les yeux sur moi, des yeux assez sévére. Je posai mes mains sur mes hanches et tournai la tête. C'était un peu comme une blessure qui était inlassablement présente et que quelqu'un continuait d'enfoncer le couteau dedans, à la fin la douleur n'est plus ressentie, c'était pareil dans ce cas ses yeux froids qui faisaient tout pour que je parte ne me faisait plus rien...Il brisa le silence, posant carte sur table en disant que c'était ma faute. Je tournai les yeux vers lui et croisai les bras.

Qu'est-ce que tu essayes de faire en ce moment ? Tout me jeter à la figure pour que je parte en courant les yeux pleins de larme.

Je fis une pause et me retournai, les mains croisaient derrière mon dos.

Et si j'en avais marre d'être la gentille petite fille. J'ai été élevé comme ça, sourire, ne rien dire, apprendre, dire amen à tout ce qu'on pouvait te demander. Toi aussi t'as subi cela non, peut-être moins vu que tu étais un garçon ? Enfin je dis ça je dis rien.

J'avançai vers Zeke. Je levai ma tête qui se retrouva à quelques centimétres de la sienne.

Bref sache que je le ferai pas, partir en courant, cela t'embête, hein. Enfin aussi tu t'en fous vu que c'est moi qui va souffrir, c'est ma souffrance pas la tienne, cela ne se partage pas.

Je souriai. Je paraissai peut-être un peu trop heureuse dans un moment pareil mais me prendre la tête et faire un visage d'enterrement commençait à me donner la migraine. Je m'asseyai sur un banc qui se trouvait à proximité pour me reposer.

Les gens savent se soigner, le temps est l'élément clé. Je suis sûre que tu peux retourner voir une des filles que tu as blessé, elle t'aura peut-être pas pardonné mais elle ne souffre surement plus. Bon après il y a des gens qui n'y arrive pas et se forge un nouveau caractère ou une coquille.

Je me laissai tombée sur le banc pour être allongé. Il faisait bon, il n'y avait pas de vent et le ciel était dégagé. Je levai le regard vers les étoiles puis vers Zeke.

Je sais que tu as dis que tu trouverais quelqu'un qui aimerait se marier avec quelqu'un qui est plein au as. Mais tu es vraiment sûr de repousser tous ceux qui sont prêt à souffrir et qui t'aiment vraiment pour pas que tes griffes de loup solitaire blessent de nouveau et que tu continues de jouer avec des autres proies.

Je laissais tomber ma tête contre le banc et posai mon bras sur mon visage, cachant mes yeux. J'avais un mal de crâne, passer toute la soirée à me creuser ma tête pour pouvoir continuer à lui parler...

Ranges tes griffes un peu et tu verras le monde différemment. Tu as deux jambes, deux bras et un coeur en bonne santé, contrairement à plein d'autre qui voudrait être à ta place. Alors fais moi confiance et laisses moi entrer dans ton....

Ma voix commença à s'éteindre, le dernier mot n'arriva pas à sortir. Mes yeux commencèrent à se fermer. J'essayai de lutter mais mon mal de crâne annula tout mes efforts.... Je savais que m'endormir comme ça en plein milieu d'un chemin sur un banc n'était pas ce qui avait de mieux à faire. Mais j'avais une grande confiance en Zeke...Les dernières choses que je vis, avant de sombrer dans le sommeil, c'était lui en face de moi, ses cheveux blanc brillant et c'était moi en train de lui faire un franc et rassurant sourire, un qui venait du coeur....

Ranges tes griffes un peu et tu verras le monde différemment. Tu as deux jambes, deux bras et un coeur en bonne santé, contrairement à plein d'autre qui voudrait être à ta place. Alors fais moi confiance et laisses moi entrer dans ton....

La voix de Valdania s'éteignit dans un soupir. Je dois dire que c'était assez incongru de la voir allongée sur un banc, en pleine discussion. Celle-ci encore plus. Je crois qu'elle s'abandonnait au sommeil, et il n'était pas fortuit. Cette soirée nous avait émotionellement épuisés, moi même commençait à fatiguer. avec un petit sourire, je décidai de la ramener à sa chambre. Je fouilla un peu, pour trouver sa clé, et regarder le numéro, puis je me penchai vers elle pour la porter. Val' entrouvrit un oeil, et je lui répondit avec un petit sourire. Je ne sais pas pourquoi, mais m'occuper d'elle ne paraissait pas un fardeau, un peu comme Rose dans mon appartement, comme une corvée, je me sentais capable de m'acquitter de cette tâche.

Je passai ses bras autour de mon cou, un bras dans son dos, l'autre sous ses genoux, et me levai, bien plus aisément que je ne l'imaginai. Puis je me mis en route vers les dortoirs, chambre numéro 4. Je m'inquiétai de la suite, ce qu'allaient penser ses camarades en la voyant endormie dans les bras d'un homme.. Et je souris, retenant un petit rire, en constatant combien je commençais à me soucier d'autre que moi. Je montai les escaliers, et arrivai vite sur le pallier de sa porte. Je frappai à la porte, puis une deuxième fois, et une troisième. Personne ne répondit, et je manquai d'en pousser un juron, mécontent de me sentir ignoré. J'ouvris moi même la porte, avec quelques difficultés. Essayez donc de dévérouiller une porte avec une personne endormie dans ses bras..

Je poussai doucement la porte, m'apprêtant à rencontrer ses colocataires, et à répondre à leurs éventuelles questions concernant Valdania. Mais rien, à mon plus grand étonnement. Personne en vue, pour une chambre d'internat, c'est assez perturbant. Je regardai autour de moi, sans allumer la lumière pour ne pas déranger Val, cherchant un moyen d'identifier son lit. Une chose me vint l'esprit. Sûrement celui orné du petit papillon...

J'allongeai Valdania, lui ôtai ses chaussures et la bordai. Je me demandai même pour qui je me prenais. Je n'avais pas suivi de formation de majordome, et je me retrouver à faire le service pour elle.. Puis je la regardai, paisible dans son sommeil. C'était une image assez réconfortante, peut-être irait-elle mieux dans le monde des rêves. Je souris faiblement, assis prés d'ele sur le matelas. Je regardai son doux visage, si fin, si belle.. que j'en posai encore mès lèvres sur les siennes, tout doucement, pour ne pas la réveiller. Et là encore, je me demandai qui j'étais.. J'entrepris alors de quitter la pièce silencieusement. Je n'allais tout de même pas tenir compagnie aux endormis.

Mais en sortant, je bousculai un étaère, faisant tomber un objet bruyant au sol.

"Hé merde.. "

Tomber dans le sommeil, à toujours été quelque chose de bizarre. Certain rêve peuvent paraître réel comme d'autre irréel. C'était pareil dans ce cas, je voulais me réveiller pour pouvoir continuer à rester aux côtés de Zeke mais rien n'y faisait. Dans mon rêve je le vis même sourire, c'était une douce sensation et ça lui allait si bien ce genre de sourire. Je me sentai flotter dans un nuage chaleureux. Cette soirée m'était rappelée dans ce rêve, je voyais le flot de souvenir danser devant mes yeux. Le dernier qui s'arrêta devant moi était une phrase que Zeke avait prononcé "Je crois.. qu'il faut que tu m'oublies, définitivement. " Je tendis un bras pour toucher cette image en face de moi mais tout devint noir. Je sentis juste une légère pression sur mes lèvres et la seconde d'après l'image de Zeke marchant au loin, disparaître sous un bruit sourd. Mes yeux s'ouvrirent, j'étais un peu perdue...Où j'étais ? Ah dans ma chambre. Mais comment suis-je arrivée là ?

"Hé merde.. "

C'était la voix de Zeke....Zeke ?! Je tournai la tête vers l'origine. Il était là, je glissai mon regard dans toute la pièce pour voir s'il y avait mes colocataires mais ils n'y étaient pas, heureusement d'ailleurs, enfin j'avais de la chance qu'ils sortaient souvent. Je poussai les draps et posai les pieds au sol. Mes joues se rosirent légèrement. Il m'avait porté, enlevé mes chaussures et posait dans le lit. Je me levai passant ma main dans mes cheveux pour les remettre en ordre. Comment j'avais pu m'endormir, j'avais envie de me mettre toute seule une claque, idiote. Malgré ça mon mal de tête était parti, un point positif, deuxième point positif était que Zeke était toujours devant moi, enfin à moitié, vu qu'il allait profiter que je dorme pour partir. Je fis la moue même si c'était ma faute. J'avançai d'un pas et me pris dans le drap qui se trouvait à moitié par terre à côté de mon lit. Ma maladresse le retour. Pour ne pas tomber je me rattrapai au bras de Zeke.

Désolée et désolée que je me sois endormie j'avais un mal de crâne horrible.

Je levai les yeux vers lui. Malgré la noirceur de la nuit qui nous entourais, je pouvais distinguer son visage grâce au reflet de la lueur de la lune contre le mur. En le regardant cela me fis penser au rêve que j'avais fait. Son sourire, ses lèvres..à cette pensée je rougis encore plus ... Je me demandai si c'était vrai ou faux. Enfin surement faux vu qu'il n'arrêtait pas de me repousser. Je baissai les yeux regardant le sol, c'était faux. Me sourirait-il ? Ou même m'embrasserait-il ? Ma main toujours sur son bras, mon cerveau me disait de le laisser mais mon coeur et mon corps c'était tout une autre histoire.
Une nouvelle bagarre s'enclencha en moi. Le silence avait pris place comme d'habitude. Je ne savais plus trop quoi dire, j'étais trop embrouillée pour ça. Je glissai ma main dans la sienne. *Stupide corps arrête !* Je la montai vers mon visage l'entourant de mes deux mains, les posant sur mon front. J'étais encore perturbée par le rêve que j'avais fais, le voir disparaître m'avait donné des frissons. Sans aucune raison apparente, juste le fait d'y repenser, je frissonnai mais sentir sa chaleur entre mes deux mains me rassura même si je savais qu'à tout moment, comme la dernière fois, il pouvait me repousser d'une main. Mais il fallait que je sois forte, je relevai les yeux pleins de courage.

Que vas-tu faire maintenant ? Partir et ne plus me revoir comme tu comptais le faire ?

Je lui lâchais la main avant même qu'il le fasse et je reculai d'un pas gardant mes yeux dans les siens puis je me retournai, lui tournant le dos. S'il allait partir je ne voulais pas le voir. Je ne pouvais pas lui demander de rester avec moi s'il ne le voulait pas. Il n'était pas un papillon que l'on pouvait attraper avec un filet mais un loup et je ne savais pas si j'étais assez forte pour être sa cage dorée.

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